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[Interview] Joakim Noah : « Dix mois que j’attendais ce moment »

Ce fut bref, mais après avoir attendu quasiment un an, le pivot a pu apprécier de refouler les parquets et plus particulièrement celui du Madison Square Garden, cher à son coeur. Jooks en a discuté avec le corps de presse local, dont Basket-Infos, qui vous offre aussi quelques échanges effectués depuis le début de la saison avec le Franco-New Yorkais.

 

Joakim, comment as-tu vécu ce retour sur le parquet ?

C’est spécial. Ça fait dix mois que j’attends ce moment. Je reviens de pas mal de blessures, de ma suspension… Donc il faut que je retrouve un rythme, même si ça va être difficile dans cette équipe. Mais il faut que je continue de travailler comme un chien. Comme quand j’avais 15 ans quoi. J’essaie juste d’être aussi prêt que possible pour quand je suis appelé. On a beaucoup de joueurs au poste de pivot qui sont plus que capables. On se soutient tous les uns les autres. Moi je veux juste apporter autant que possible, essayer d’aider dans ce groupe.

Ça a duré longtemps en plus entre le moment où tu as été appelé, le jeu qui continuait, puis ensuite ce temps-mort…

Ouais, ça a pris du temps ! Que ce soit ce temps-mort ou le temps qu’il m’a fallu pour revenir sur le parquet. Mais j’ai essayé de ne pas trop y penser. Tu n’as jamais envie de perdre en plus… On veut jouer un bon basket, surtout dans cette salle. Mais je suis déjà content d’avoir pu fouler le parquet.

« En fin de saison 2017, je n’avais pas de bras, j’avais une jambe en moins… »

 

Comment s’était passée ta préparation estivale ?

C’était un été assez difficile, parce que j’ai eu beaucoup de rééducation : genou-épaule. J’ai beaucoup nagé, surtout au début. Et après, ma préparation a dû être impeccable. Pas de tequila, ça c’est sûr (sourire) !

As-tu senti que le travail effectué cet été a payé du coup ?

C’est sûr que j’ai vraiment travaillé. Je viens de loin. En fin de saison, je n’avais pas de bras, j’avais une jambe en moins, j’arrivais à peine à marcher… Avec la suspension, vous ne m’avez pas vu, mais c’était ma réalité quoi ! C’est sûr que c’était des moments difficiles, mais même si ce n’était que 3 minutes ce soir, ça fait plaisir.

Cela devait te démanger de revenir sur le parquet…

C’est sûr ! J’ai eu pas mal de temps pour faire mes devoirs… Ça c’est sûr. Je crois que je me suis bien préparé. Je suis resté en forme, concentré sur mon travail et voir où je pouvais aider l’équipe. Je me suis senti un peu comme un rookie… Chaud-bouillant pour rentrer quoi ! Retourner sur le terrain. Même se retrouver dans une salle quoi, dans une salle de basket ! Alors c’est sûr que ce n’était pas des moments faciles. Mais je savais que j’étais prêt.

C’était ça le plus dur à vivre, ne pas pouvoir venir aux matchs, ici ou même pendant les road-trip, où tu restais bloqué à l’hôtel, pendant ta suspension ?

C’est sûr ! Tu as envie d’être avec tes coéquipiers quand il y a le feu… J’ai envie d’être avec mes gars. Cela faisait un moment que je n’étais pas avec eux. C’était difficile. Tous les jours, en arrivant à l’entraînement derrière, j’essayais d’être le plus positif possible. D’être là avec les gars. Après une grosse victoire ou une grosse défaite, j’essayais d’être le gars qui est là pour eux. Ce n’était pas des moments faciles. Mais en même temps, il y a plein de choses à apprendre. Ça m’a fait réfléchir à plein de choses sur moi-même, sur la manière dont je vis ma vie et sur le fait de rester concentré sur le travail.

« Je peux apporter quelque chose »

 

Tu t’es senti ok physiquement ce soir ?

Ouais, ça va ! C’était court, rapide. J’essaie de retrouver mon rythme. Mais c’est sûr qu’en 3 minutes 06 c’est difficile. Ça allait. Les coaches ont fait un super boulot pour me préparer, même si tu ne peux jamais être prêt à jouer à cette vitesse.

Retour à la maison en plus…

Oui. Pouvoir jouer sur ce parquet, c’est spécial. J’aurai évidemment préféré que l’on fasse un meilleur match (défaite 103-91 face aux Blazers), mais jouer au Garden, c’est toujours quelque chose que je ne prendrais pas comme acquis. C’est un endroit spécial ici. C’est sûr, c’est sûr. Cela fait quand même dix mois que je n’ai pas joué. Pouvoir jouer ici, cela a toujours compté pour moi. Et avec tout ce qui s’est passé cette année, tout ça, j’essaie vraiment d’apprécier tous les moments.

Comment gères-tu le fait que la rotation soit assez bouchée au poste de pivot ?

Ce n’est pas mon choix. Tout le monde dans ce vestiaire veut jouer, et jouer beaucoup. Mais là, c’est surtout que tout ce que l’on me donne, j’apprécie. Apprécier le moment, ne rien prendre comme acquis… J’ai joué ce jeu à un très haut niveau, j’ai vécu beaucoup de choses en NBA. Je sais que tout repose sur savoir gérer les circonstances et vivre dans le moment présent. Et je peux apporter quelque chose aux jeunes

« Là on peut voir qui travaille pour de vrai »

 

Sachant l’attachement que tu as pour ce maillot et ton style combatif, on se dit que cette équipe des Knicks, qui ne lâche rien, doit te plaire…

Ouais ! Surtout avec tout ce que l’on a vécu l’année dernière. A voir les jeunes se battre comme ça sur le terrain, c’est ça qui compte. Je crois que si on garde cette mentalité, c’est là où tu verras la vraie progression d’une équipe. Là on peut vraiment voir qui fait la différence, qui travaille pour de vrai, et le collectif aussi est impressionnant. On est beaucoup plus agressifs en défense aussi. Il reste beaucoup de travail à faire, mais pour les premiers matchs, c’est déjà pas mal. La balle tourne beaucoup mieux et je crois que « le jeune » nous apporte cela aussi, beaucoup.

Justement, qu’as-tu pensé des performances de Frank Ntilikina, bien reçues ici ?

Je suis d’accord hein ! Je trouve qu’il joue très, très bien. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup. Qui garde la tête froide. Il est très serein sur le terrain, même à son âge, et c’est quelqu’un qui va apporter énormément à l’équipe.

Tu nous disais même en début de saison qu’il pourra être un leader pour cette équipe. Ce qu’il a montré le confirme ?

C’est le début. C’est le début. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais c’est un jeune joueur qui est (il insiste sur ce mot) plus que capable. Quelqu’un qui reste concentré sur les choses qui comptent et c’est un bon coéquipier.

On te voit discuter avec Kristaps Porzingis aussi, as-tu des conseils à lui donner ?

Déjà, je vais lui dire d’enlever cette veste toute moche là (rire général, alors que tout le monde se tourne vers l’accoutrement vert métallique du Letton) ! On va commencer par là déjà.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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