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[Interview] Kyle Kuzma : « J’ai vite tourné la page »

Si Lonzo Ball fait les gros-titres et la chasse aux clics, l’autre rookie des Lakers pourrait être encore plus essentiel au réveil de la franchise mythique de Los Angeles. Nous sommes allés à sa rencontre après une grosse perf’ au gout amer, au Madison Square Garden.

Kyle, tu as rentré un 3 points très important en fin de match, permettant l’égalisation avant la prolongation, peux-tu un peu nous décrire tes sensations ?

C’était un shoot en transition et j’ai vu que la défense n’était pas bien revenue, du coup je savais que j’avais l’avantage. J’étais ouvert en plus. Quand j’ai un tir comme ça, je me dis que je vais le mettre. De leur côté, ils ont réussi à rentrer des paniers difficiles en défense derrière. Je trouve qu’on n’était pas mal défensivement, mais ils les ont rentrés. C’est ce qui fait la marque des grands joueurs d’ailleurs. J’étais complètement sur (Kristaps) Porzingis pendant la prolongation, et il a quand même réussi à mettre dedans. Il fait 2m20, il peut shooter par-dessus n’importe qui. On en a encore eu la preuve ce soir ! J’ai essayé de lui rendre la vie difficile, d’être collé à lui, le forcer à dribbler un peu, pour qu’il ait besoin de bosser un peu plus avant de prendre son shoot… Ça n’a pas suffi.

Êtes-vous encouragés ou découragés d’avoir pratiquement gagné votre troisième match d’affilée dans ce road-trip ?

Un peu des deux. On aurait pu garder notre avantage, autour des 10, 12 ou même 14 points dans le deuxième quart temps. Mais on les a laissé revenir… Ça arrive. Il faudra corriger ça.

Il y a donc des enseignements à en tirer quand même ?

Bien sûr ! Nous sommes une équipe jeune, donc toute opportunité d’être dans ce genre de situation, déjà, c’est bénéfique. On va pouvoir construire là-dessus. Mais bon, on préfère quand même les victoires ici !

Surtout que le Madison Square Garden n’est pas une salle anodine, même si tu y avais déjà joué à la fac et qu’il y avait pas mal de fans des Lakers ce soir…

Franchement, pour moi c’est un peu genre… c’est juste une autre salle quoi. Je me rends bien compte que c’est un endroit spécial, mais quand je joue je ne me concentre que sur le jeu. Et le basket, ça reste le basket. En plus oui on a pas mal de fans ici. Nous sommes une des équipes les plus connues dans le monde, tous sports confondus, alors c’est clair qu’on apprécie.

Prochain match contre LeBron James… Ça c’est spécial par contre ?

(Il se retient) LeBron, c’est le meilleur joueur du monde. Il va falloir être prêts à l’affronter. Lui le sera !

« C’est très spécial d’être un Laker »

 

Pratiquement personne ne te voyait faire une aussi bonne saison rookie, ce qui explique que tu n’as été pris qu’à la 27ème place, de ton côté tu pensais que c’était possible quand même ?

Oui. Je bosse dur et je sais que ce sont les meilleurs joueurs qui se retrouvent sur le terrain dans cette ligue. Donc comme j’ai beaucoup de confiance en moi, en mon éthique de travail, je me suis toujours dit que ça allait payer en fait.

Ça fait du bien de fermer un peu des bouches du coup ?

C’est sûr que ça fait toujours un peu du bien de prouver aux gens qu’ils ont tort… Mais bon, la Draft c’était en juin. J’ai vite tourné la page. Une fois que tu arrives ici, ça ne compte plus. Isaiah Thomas était le 60ème (et donc dernier) choix et maintenant c’est une superstar, donc bon ! Après, c’est sûr que quand tu as toujours un défi personnel comme ça, quelque chose à prouver, ça t’apporte un petit truc en plus, tu vas vouloir bosser tout le temps, tu ne te laisses jamais aller.

On discutait avec Luke Walton ce matin et lui apprécie beaucoup que tu sois resté à la fac assez longtemps (4 ans, et il n’a joué qu’à partir de la 2ème pour avoir signé tard), parce que du coup tes fondamentaux sont assez exceptionnels. Tu te dis que c’était une bonne chose du coup pour toi ?

Oui et non. Si j’avais pu faire une seule année et rentrer direct en NBA, j’aurais fait ça (sa première dépense fut un logement pour sa mère, sa sœur et son frère, car il a connu pas mal de galère dans ce secteur en grandissant, donc cela a dû jouer…) ! Mais je n’ai pas eu cette opportunité, et du coup j’ai continué de bosser vraiment dur, pour essayer de ne pas avoir de points faibles, que l’on ne puisse pas me critiquer. De toute façon, je n’étais pas prêt après ma première année.

Tu as l’air hyper confiant, serein, économe dans tes propos… C’est spécial quand même d’être un Laker pour toi ?

Oui, bien sûr ! C’est très spécial d’être un Laker, peut-être plus que n’importe quelle autre franchise en NBA. Sauf peut-être les Knicks, justement (pour la ville hein, parce que bon sinon…). C’est une bénédiction. En plus j’étais fan des Lakers quand j’étais jeune. Kobe était au top, j’ai pu voir ses meilleures années et forcément j’étais fan de lui, et donc des Lakers à cause de ça… Par contre j’ai vraiment modelé mon jeu sur plusieurs joueurs, pas que sur lui, et je continue d’ailleurs : LeBron et Giannis Antetokounmpo notamment.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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