Jason Kidd : « Je ne suis pas si old school que ça, c’est le prix à payer pour gagner »
Voilà deux mois que Jason Kidd, libéré de ses fonctions de coach des Milwaukee Bucks le 22 janvier, peut tranquillement profiter de sa famille et de son temps libre loin de l’agitation de la NBA dans sa nouvelle maison de Paradise Valley (Arizona). Il s’est exprimé pour la première fois depuis son licenciement dans une interview au Bleacher Report publiée ce jeudi.
« C’est sympa, je ne vais pas vous dire le contraire. Parce que je peux dormir, j’ai moins de mal de têtes. Mais c’est sympa de se lever le matin sans avoir à s’inquiéter d’un système, ou si quelqu’un va mettre un shoot ou prendre un rebond. J’aime le coaching. Coacher c’est fun. Et c’est dur. »
En un peu plus de 4 saisons entre Brooklyn et Milwaukee, son bilan de coach est pour le moment de 183 victoires pour 190 défaites, avec 3 participations aux playoffs. À son arrivée chez les Nets en 2013, l’équipe est au fond du trou (10-21) sur ses 2 premiers mois, mais se relance ensuite avec un 34-17 pour finalement être éliminée au second tour par Miami.
« Quand j’ai pris le boulot à Brooklyn, la peinture était encore fraîche, et je venais de m’arrêter de jouer. J’allais apprendre à coacher. » Jason Kidd
Un mois plus tard, il annonçait, suite à des conflits avec le front office, son départ dans le Wisconsin. Avec les Bucks, sa première année se conclue sur un bilan de 41 victoires pour 41 défaites, sa deuxième 33 victoires pour 49 défaites, sa troisième 42-40 et sa quatrième 23-22.
La plus grande leçon que j’ai apprise jusque-à en tant que coach ? La patience. Quand j’étais joueur, j’avais toujours l’impression de pouvoir résoudre les choses moi-même. » Jason Kidd
Depuis son licenciement, le bilan de Milwaukee est de 16-13. Pas extraordinaire, mais dans le vestiaire, les joueurs seraient bien plus détendus qu’avec Kidd et ses méthodes réputées dures et old school.
« Il n’y a rien de mal à vouloir travailler. Si vous voulez exceller, vous devez travailler. Si vous voulez être bon, vous devez travailler. Si vous voulez être moyen ou en-dessous de moyen, vous n’avez pas besoin de travailler.
Est-ce que j’ai eu l’impression de perdre le vestiaire ? Non. Mon style ? Ma voix était entendu quand elle devait être entendue. J’ai laissé les autres coachs parler autant que moi parce que je sais qu’en tant que joueur, si vous entendez une seule voix, vous pouvez perdre le vestiaire. » Jason Kidd
L’ancien Net a par exemple été soupçonné d’avoir tenu un entraînement de 2h en NBA alors que la tradition veut qu’aucun entraînement n’ait lieu après un back-to-back.
« Ce n’est pas vrai. On ne s’est jamais entraînés après des back-to-backs. No. Jamais. Quand vous êtes joueur, c’est une règle d’or : pas d’entraînement en back-to-back. » Jason Kidd
Par contre, il a déjà demandé à ses joueurs de venir juste avant Noël pour un entraînement non prévu après une défaite frustrante
« Oui les gars n’étaient pas contents, parce qu’ils allaient partir le soir même ou tôt le matin. Mais quand vous essayez d’enseigner la confiance, le respect, c’est le boulot. Le message était passé. Quand les gens disent que je suis old school, je ne suis pas si old school que ça. C’est le prix à payer pour gagner. Et je pense qu’on a perdu un peu de ça avec la plus jeune génération de ‘tout le monde a son trophée’. » Jason Kidd
Il y a aussi eu le transfert de Brandon Knight pour Michael Carter-Williams, à qui il n’a ensuite pas fait de cadeaux.
« Vous pouvez toujours mieux gérer les choses après. Mais quand vous êtes dedans, vous essayez de trouver un moyen de gagner. Vous voulez faire progresser vos joueurs, sur et en dehors du terrain. C’est à ça que je pense depuis 2 mois en plus de passer beaucoup de temps avec ma famille.
Peut-être que j’avais bel et bien perdu le vestiaire. Peut-être qu’ils ont perdu confiance dans ce que j’essayais de faire, du côté des joueurs ou des propriétaires, du management. Mais on ne me l’a jamais dit. Je n’étais pas un joueur parfait, je ne suis pas un coach parfait. Il y a beaucoup de travail à faire. » Jason Kidd
via Bleacher Report