BrainStorming : la nuit des coups d’arrêt

Soirée on ne peut plus mouvementée hier soir en NBA, les enseignements sont grands et les regrets encore plus, pour les acteurs concernés. Entre un Rajon Rondo qui perd les pédales et termine sa série, un Boston léthargique et impuissant, ou encore un Portland qui s’enfonce, la nuit dernière n’a pas fait que des gagnants, loin  de là.

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Tout d’abord, le cas qui passionne et qui est sur toutes les lèvres ce matin : celui de Rajon Rondo. Le meneur de jeu des Cetltics est allé au mastic contre les Nets et Kris Humphries pour défendre son copain Kevin Garnett. Acte noble diront les fans des Celtics, mais pas forcement très malin avec un peu de recul. Comment expliquer ce pétage de plomb à priori sans raison ? Par une grande frustration : Boston était en train de se prendre une fessée monumentale à la maison, la défense n’était pas au rendez vous, l’attaque mal rodée.

Mais aussi de la frustration personnelle pour Rondo, qui n’arrivait plus à faire décoller son compteur de passe, bloqué à 2. Cette frustration se voyait clairement sur le terrain, ses coéquipiers refusant des shoots ouverts, ou pire les manquait. Quand on est à deux doigts de s’emparer d’un tel record NBA, et que la presse en fait une affaire d’état depuis un moment, sans pardonner le geste de Rondo on peut en tout cas le comprendre. D’autant que Rondo a toujours été là pour réagir de la sorte quand un camarade se faisait secoué, sauf que cette fois, avec ce trop plein de frustration, ça a dérapé. A présent, Rondo va sans doute écoper d’une suspension, et dès son retour pourra jouer plus libéré sans doute, comme d’habitude, sans cette pression historique sur les épaules. Alors, un mal pour un bien ?

Dans le sillage de son meneur de jeu, c’est tout Boston qui a souffert hier soir. Le problème le plus inquiétant pour les Celtics, en plus d’une cohésion défensive absente, c’est de ne pas avoir de meneur remplaçant. Leandro Barbosa est une véritable catastrophe, et l’antipode du joueur qu’il faut pour mener le jeu des C’s. Ses quelques points par match sont l’arbre qui cache la forêt, que dis-je, la jungle amazonienne. Barbosa n’est certainement pas un meneur et ça se voit : il pénètre pour des lays up parfois des plus compliqués, il arrose et prend toujours plus de shoot, encore et encore, et est catastrophique défensivement. Tout l’opposé de ce qu’on attend d’un meneur remplaçant à Boston, qui ferait peut-être mieux de s’activer pour en recruter un vrai sur le marché des transferts.

Un mot également sur les Brooklyn Nets, qui sans faire de bruit (ou plutôt si, après cette nuit) se positionnent dans les sommets de la Conférence Est. Un groupe très solide, très dense, effectif bien fourni sur chaque poste, et un cinq qui a de la gueule. Un jeu très plaisant à voir jouer également, pas des systèmes très élaborés et recherchés, mais des combinaisons à deux, ou trois joueurs, très efficaces, notamment pour libérer quelqu’un à trois points. Petit bémol, Gerald Wallace est un shooteur corrrect, mais sans plus, or il est souvent celui qui se retrouve tout seul derrière l’arc, ne serait ce pas plus judicieux d’utiliser Joe Johnson, meilleur shooteur et qui galère encore à abandonner Iso Joe pour devenir Spot up Joe ? Egalement, on peut regretter qu’un Marshon Brooks ne joue plus, mais difficile de se faire une place depuis l’arrivée d’autant de vétérans avec de beaux restes (Stackhouse, Bogans, etc).

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Enfin, Portland. Quels peuvent donc être les maux d’une équipe qui prend un départ canon, se paye les Lakers d’entrée de jeu et se découvre un rookie sensationnel à la mène ? Et bien la réponse est simple : le banc. Portland possède sans aucun doute un des cinq les plus complets de toute la NBA, avec Memphis ou Brooklyn par exemple. Un meneur scoreur, un arrière spécialiste à longue distance, un ailier athlétique et complet, un des meilleurs ailier fort de la ligue, et un Big Men de devoir qui fait le salle boulot et le fait bien. Honnêtement, ce cinq Lillard – Matthews – Batum – Aldridge – Hickson est tout ce qu’il y a de plus équilibré, et les Blazers n’auraient pu rêver mieux, mais dans le même temps Portland possède sans doute le plus mauvais banc de NBA.

Le sixième homme se nomme Meyers Leonard, un pivot rookie pas forcement habile de ses mains pour le moment, même si il montre de l’envie et la fougue de la jeunesse. Jared Jeffries, Sasha Pavlovic, Will Barton, ou un Ronnie Price bien loin de ses meilleures années en carrière, ce n’est pas folichon du tout. Et après un bon départ, Portland souffre du manque de profondeur de banc, et cela peut continuer quand on sait à quel point la saison est longue. Durant les cinq derniers matchs, on compte une victoire contre les Wolves, une défaite à priori logique (ou pas scandaleuse en tout cas) contre des Nets performants, mais ensuite trois défaites contre les Suns, Detroit et Washington, hier soir. Il y a de quoi se poser des questions.

Que faire pour remédier au problème ? Replacer un Wes Matthews en sortie de banc, effectuer un trade en prenant le risque de se séparer d’un des cinq titulaires ? Attendre la draft, ou signer un free agent ? Dans l’immédiat, cette dernière solution pourrait être la plus rentable sur le long terme, sans dynamiter son effectif dans un trade. Mike Pietrus, Kenyon Martin, Delonte West, Johnny Flynn, Quentin Richardson, Shawne Williams, ou encore mieux, Michael Redd, gros scoreur il y a encore quelques saisons. Le souci pour les Blazers est peut être de s’être passé la corde au cou en offrant trop à Nicolas Batum, et de ne plus avoir assez d’argent pour se payer un remplaçant digne de ce nom. Affaire à suivre, mais Portland (6-9) commence à s’effondrer après des débuts prometteurs.