Infos NBAInterviews Basket Infos

En route vers les J.O ! (1ère partie)

Comme vous le savez tous cet été l’équipe de France de basket-ball va disputer les Jeux Olympiques à Londres et retrouver l’élite des nations basket après plus de 10 années d’absentéisme.

Pour célébrer cet évènement Basket-infos va vous proposez chaque semaine, un portrait des différents acteurs majeurs qui nous font vivre le basket français chaque jour et qui nous font rêver depuis des années. Une occasion de découvrir autrement des personnalités qu’on écoute ou que l’on voit chaque semaine, mais de qui, finalement on ne connaît pas grand chose…

Cette semaine pour notre premier portrait, nous avons interviewer quelqu’un que vous connaissez forcément, que vous retrouvez aux cotés de Jacques Monclar pour les commentaires de vos matchs sur les antennes du groupe Canal…

Il s’agit de Patrice Dumont, journaliste dans le milieu depuis plus de 20 ans. Il a d’abord fait ses premières armes sur Eurosport dans le début des années 90, avant de devenir 10 ans plus tard, directeur de la rédaction de cette même chaîne pendant 5 ans, pour finalement revenir sur les antennes de Canal+ en 2008.

Aussi bon dans le basket, que dans le hand ou encore le volley, il s’installe comme un journaliste majeur des chaînes du groupe Canal et nous fait vivre avec Jacques Monclar, David Cozette et beaucoup d’autres les meilleurs moments de nos sports favoris.

Ce journaliste multicarte passionné, disponible et ultra compétent  fan des Bucks, des « petits marchés » et des petites disciplines comme il nous l’a avoué, aujourd’hui a accepté de répondre à nos questions, lui qui est d’ordinaire plus habitué à les poser…

 

Pour commencer d’où vient ce surnom : ‘ The Dream » ?

« Ouh la!(rires), c’est un vieux surnom qui date de l’époque où je commentais le Basket avec David Cozette et d’autres, sur Eurosport, au milieu des années 90…  On jouait au basket ensemble et comme j’étais plus grand, je jouais donc à l’intérieur et à ce moment la le joueur emblématique était Hakeem Olajuwon et on m’a donc donné ce surnom… Non pas parce que j’avais les mêmes moves mais plus pour le poste… (rires) »

Après 5 ans à la tête de la rédaction d’Eurosport et 16 ans passés sur cette même chaîne, comment s’est passé la transition et l’arrivée chez Canal en tant que commentateur?

« J’ai d’abord commencé sur Eurosport international en 1991, puis en 1993 il ‘y a eu la fusion de deux chaines : Eurosport et Tv sport qui ont donnés naissance à Eurosport France qui appartenait à Canal où je commentais les matchs de 1993 à 2001. Après j’ai eu quelques responsabilités en plus au sein de la chaîne, puis en 2003  j’ai pris la direction de la rédaction, tout en continuant à commenter un petit peu, la coupe ULEB(ndlr: équivalent de l’Eurocoupe aujourd’hui) par exemple, pour rester au contact. Donc après c’est comme le vélo, ça revient très vite, puis j’ai retrouvé beaucoup de gens avec qui j’ai travaillé avant et ça nous rappelle aussi pourquoi on aime ce métier, on retrouve le contact avec la compétition, ce qui est toujours très plaisant. »

Qui avez-vous retrouvé par exemple ?

David Cozette(Basket) par exemple, mais aussi Frederic Viard(Tennis), Nicolas Souchon(Sports d’hiver entre autres), Jean Charles Sabatier(Foot), Christophe Josse(Foot) et Philippe Groussard(Rugby), pour ne citer qu’eux…

Qu’est ce qui vous passionne le plus dans ce métier?

« Le contact avec les compétitions, les compétiteurs, les acteurs que ce soit joueurs, coachs…etc, avoir la chance de vivre les émotions, d’être un témoin privilégié, les souvenirs que ça laisse, par exemple vivre la finale de Sydney en 2000(ndlr: Finale Olympique de basket-ball: France/USA) c’est le genre de moment unique qui reste dans les souvenirs. »

Quelles facettes peu connues du métier aimeriez-vous mettre en avant ?

« Je vais commencer par ce que j’aime et ce à quoi on ne pense pas forcément, un commentateur, ça fonctionne comme un athlète, toutes proportions gardées bien sûr, mais il y’a un vrai travail en amont, un travail de préparation que l’on ne voit pas forcément. Des fois vous pouvez être amené à travailler sur une discipline que vous connaissez bien, auquel cas vous apprenez d’avantage sur celle-ci, mais aussi de temps en temps travailler sur des disciplines que vous connaissez moins bien et vous devez beaucoup vous documenter pour préparer ça. J’aime également le fait que l’on soit amené à faire beaucoup de choses différentes comme présenter, commenter… La variété et la diversité et la curiosité sont des points importants du métier »

Comment vous préparez vous avant de commenter un match, y’a t-il des petits rituels à ne pas oublier?

« Oui bien sûr, le midi par exemple avant un match on déjeune ensemble avec l’équipe technique pour faire un point sur le match du soir, on prépare les focus sur tels ou tels joueurs, quels duels vont-être intéressants à privilégier etc… Après l’après midi par exemple, on prépare nos fiches, on révise un peu les points importants et puis quand on peut, une petite sieste, une douche et c’est parti… »

On a pu voir il y’a peu de temps des dérapages de confrères en direct, on se rappelle également de George Eddy par exemple dans un match opposant la France à la Russie  qui se laisse dépasser par ses émotions, est-ce qu’il vous est déjà arrivé de perdre le contrôle ou de vous laisser déborder en direct ?

« Non je ne crois pas que cela me soit déjà arrivé, je pense qu’il ne faut pas oublier ce qu’est notre métier à la base, avant tout nous sommes reporter et il faut savoir rester à sa place, nous rapportons ce qui se passe sur le terrain mais en aucun cas nous ne sommes acteurs, l’émotion est évidemment au centre, il faut donc la vivre, la transmettre, tout en essayant de ne pas trop se laisser déborder … Parfois pas simple ! »

Quels moments ont le plus marqués votre carrière?

« C’est évidemment une question difficile, puisqu’il y’en a tellement… Par exemple je me rappelle de l’époque où la Fiba à l’issue de la scission avec l’ULEB, avait organisé la Suproleague. Cette année là quand le Maccabi Tel Aviv remporte la finale à Bercy, tous les fans envahissent  le terrain et je dois inteviewer Nate Huffman qui est élu MVP de la saison, dans un bazar infernal, je lui pose des questions debout sur la table des officiels… C’est bien sûr, le genre de moment que l’on oublie pas. Il y’en à beaucoup d’autres, comme je le disais tout à l’heure la finale de Sydney, mais aussi la finale des J.O 2004 avec les Argentins. Dans un autre registre un de mes plus beaux souvenirs, c’est Nagano en 1998, je commentais le combiné nordique, à l’époque pendant l’épreuve l’athlète Sylvain guillaume monte dans la cabine avec nous ce qui est interdit et suit la fin de l’épreuve avec nous, la réal à l’époque n’était pas très efficace et nous à ce moment là on ne sait pas si Fabrice Guy est troisième ou quatrième et quand on le voit enfin sortir de la forêt et qu’il est 3ème  là c’est un moment d’explosion, de joie et de pleurs… Vivre ça avec en plus un athlète de l’équipe à côté, c’est un moment magique… »

Concernant le début de saison en Pro A, pensez-vous que l’arrivée des joueurs NBA a un peu faussé le championnat?

« Je pense que cela a plus profité à la Pro A que ça ne l’a pénalisé, ça a été un très bon coup de projecteur. Il y’a certes des équipes qui ont eu plus de mal à gérer l’après, comme Nancy mais finalement qui joue toujours la tête du championnat. C’est surtout que l’on aurait pu penser qu’il y’avait des plans de secours derrière, mais finalement non, il a fallu attendre Bernard King pour entrevoir un vrai remplaçant, mais au final rien de dramatique, surtout qu’on a vu aussi que  l’Asvel avait aussi des difficultés quand Tony Parker et Ronny Turiaf étaient là. »

Est ce que vous pensez que l’engouement autour de la Pro A est redescendu depuis le départ justement des joueurs NBA?

« Non je ne pense pas, on est surtout sur une bonne dynamique en ce moment, bien sûr la presse non spécialisée, s’y est un peu désintéressée, faute de stars comme Tony Parker ou autres, mais je pense que ça a surtout aidé à mettre le basket Français en lumière. »

On a appris que la LNB allait revenir au système de finales en 5 manches, pensez-vous que ce soit une bonne chose?

« J’ai envie de dire bon point dans le sens où c’est plus dans la culture et la tradition du basket, c’est un bon point aussi pour les clubs concernés, pour les supporters qui peuvent être présent, après c’est sur que le coté finale unique était un évènement aussi réussi, Bercy était plein c’était l évènement! Bon point aussi car on se dit aussi que dans une série le meilleur s’impose et ça peut aussi être bénéfique pour d’éventuels meilleurs résultats en Euroligue, car pour l’instant il n’y a pas de champions récurrents qui s’installent véritablement, ça change tout le temps d’une saison à l’autre… »

On a appris récemment que Canal+avait perdu les droits de diffusion dans pas mal de compétitions du football, est-ce qu’on peut parler d’opportunité pour le basket?

« Pour l’instant on pense que le Basket est bien représenté sur Sport+, mais je n’en sais absolument rien, il est clair que la ligue peut vouloir être plus exposée et cherche toujours plus de médiatisation mais on ne peut absolument pas se projeter là dessus aujourd’hui… Tout ce que je peux dire c’est que j’espère que l’on pourra bientôt proposer un « mag » hebdo sur Sport+. »

Pour finir sur la Pro A, quelles équipes selon vous peuvent aller chercher le BCM Gravelines-Dunkerque, seul en tête du championnat?

« (rires)Pour l’instant il y’a beaucoup d’équipes redoutables et comme on l’a vu, certains matchs se sont joués à pas grand choses, il faut savoir que derrière le BCM, toutes les équipes ont une carte à jouer. La semaine des As par exemple est un cas typique, on pense que les quatres premières équipes sont têtes de séries mais au final, il peut y avoir beaucoup de surprises surtout par rapport à la densité et la qualité des équipes présentes. »

Pour terminer un coup de coeur ou un coup de gueule ?

« Difficile de trouver un coup de gueule, ce n’est pas trop mon habitude, mais si je devais trouver un petit truc, je dirais que j’aimerais bien que la Chorale de Roanne retrouve un peu le sourire, car c’était un équipe qui animait bien la Pro A, et en ce moment  ça flotte un peu dans la Halle-Vacheresse… Sinon pour un autre petit coup de gueule ce serait la blessure de Bogut, qui est vraiment pénalisante pour cette équipe, ça m’ennui d’autant plus pour le seul supporter en France des Bucks que je suis…(rires).

Et un coup de coeur… Puisqu’on parle NBA, j’aimerais le retour de Phil Jackson pour coacher New York bien sûr comme beaucoup d’entre nous l’espèrent … »

 Propos recueillis par Antoine Durand pour Basket-infos.com 

Envie de vivre la NBA au plus près, partez vivre une expérience inoubliable avec notre agence de voyages Trip Double. C'est par ici !

Laisser un commentaire