Un français en NCAA: Arthur Framery, présentation, ambitions

Nouvelle rubrique dans Basket Infos, une chronique qui sera consacrée à l’aventure d’un jeune français en NCAA. Cette aventure c’est celle d’Arthur Framery qui défendra les couleurs des Delta Devils de Mississippi Valley State pour son année freshman en division 1. Avant de suivre régulièrement sa saison nous l’avons rencontré afin qu’il nous présente qui il est et quels sont ses objectifs à court et long terme. Peux-tu te présenter et présenter ton parcours avant d’arriver en NCAA?

J’ai 20 ans. J’ai un peu un parcours atypique, je n’ai par exemple pas fait l’équipe France. J’ai commence au CSIBB Igny dans l’Essonne puis je suis allé à Massy-Palaiseau lorsque j’ai commencé à être en sélection minimes d’Île-de-France. En cadets je suis allé un an à Saint Dié (Lorraine) en cadets France deuxième division qui est aussi un centre de formation.

Ensuite j’ai intégré le Paris Basket Racing en cadet France première division. Enfin je suis entré au centre de formation d’Aix Maurienne pour jouer en Nationale 3 mais il y a eu des problèmes au niveau administratif et je me suis finalement retrouvé à jouer avec l’équipe région.

Ça a été super frustrant, je me suis un peu découragé, je sortais de l’équipe cadet France et j’avais vraiment des ambitions et là je me retrouve à jouer en région. A la fin de la saison je me suis tout de même entraîné avec l’équipe pro (Pro B). Je me suis remis un coup de boost, je me suis dit que je ne pouvais pas lâcher et là on m’a proposé les Etats-Unis.

Ensuite le début de l’aventure américaine

J’ai été dans une première école dans l’Indiana (New Creation Christian School). Je suis parti à l’aventure, sans même parler anglais. Je n’étais au courant de rien, ni du niveau, pour le coup c’était la galère. On m’a expliqué qu’il fallait que j’obtienne une bourse pour aller en NCAA. J’ai donc dû travailler et j’ai vite compris que la prep school (NDLR: preparatory school, littéralement école préparatoire) c’était la guerre, tu sillonnes les Etats-Unis pour faire des matchs. Il y a plein de coachs qui viennent te voir jouer et si ils apprécient ton jeu ils te donnent une bourse (scholarship). C’est un résumé rapide mais si ils aiment ton jeu ils t’envoient une lettre, ils reviennent te voir, ils t’invitent en visite non officielle puis officielle.

Je fais trois mois à New Creation mais je ne le sens pas trop, je n’ai pas un bon feeling avec le coach et je sens que je ne vais pas avoir d’école. Et là il y a un coach de prep school qui m’accoste au petit déjeuner à l’hôtel lors d’un tournoi à Chicago. Il me propose de venir et sur un coup de tête je suis parti. Je suis donc allé dans le Mississippi et après un match où je fais le taf je suis contacté par Mississippi Valley State.

J’ai eu d’autres contacts, Jackson State, Georgia par exemple, mais dès que j’ai été en contact avec Mississippi Valley je me suis concentré sur celui-ci, j’avais un bon feeling avec le coach et ça me plaisait.

Mais nouveau souci administratif pour Arthur

J’étais dans l’équipe, je devais jouer et 5 jours avant le premier match la NCAA a décidé de ne pas me donner l’autorisation (NDLR: en raison d’un problème avec son diplôme qui n’était pas valable pour la NCAA)

Il s’entraîne avec l’équipe mais ne peut pas jouer

C’était frustrant au début mais j’ai continué à travailler. L’équipe a fait une très bonne saison, champion de conférence, on est allé au tournoi final (NDLR: March Madness) contre Western Kentucky au premier tour (NDLR: tour préliminaire pour accéder au tableau final) et on perd d’un point. Le coach (NDLR: Sean Woods) a failli finir coach de l’année du coup il avait des propositions de jobs à gogo. Il est donc parti et c’est l’assistant coach qui m’avait recruté qui est devenu coach. Donc c’est bien pour moi, puis il y a 9 seniors qui sont partis.

Tes objectifs cette saison?

C’est une équipe jeune, honnêtement, même si on sait qu’un freshman ne joue pas beaucoup, je pense que j’ai toutes les cartes en main pour avoir plus de temps de jeu qu’un freshman d’une manière générale.

Puis tu t’es entraîné avec eux toute l’année passée?

Oui je faisais quand même les entraînements, ils ne m’ont jamais écarté. Je n’étais pas une pièce rapportée, ils m’ont tout de même recruté et ils comptaient sur moi au début de l’année, ils étaient autant frustrés que moi.

Mes objectifs vont être de jouer un maximum, de saisir les opportunités, je sais que je ne vais pas hésiter. Faut partir du principe que si tu shootes et que tu rates tu vas aller sur le banc mais si tu le mets tu resteras sur le terrain et si tu ne tires pas tu iras aussi sur le banc. Donc autant jouer et avec le coach qui me fait confiance, leur style de jeu – je suis shooting guard – ressortir pour le shoot, je pense que j’ai quelque chose à faire en première année. Mon but c’est vraiment de faire une grosse première année.

Les attentes de ton coach?

Clairement le coach ce qu’il attend de moi c’est que dès que j’ai une balle, je shoote. Petite anecdote à l’entraînement l’an passé, je n’ai pas pris un shoot ouvert et j’ai fini l’entraînement à courir sur un tapis. Le coach m’a alors dit ‘si tu veux courir sans prendre tes shoots ça ne sert à rien que tu restes sur le terrain autant que tu ailles courir en salle de muscu’.

J’ai les tickets shoot et il faut que je reste dans mon domaine et ce que je sais faire: une grosse défense et prendre mes shoots. Prendre mes shoots il ne me le reprochera jamais.

Quels sont tes objectifs à long terme?

Comme je le dis toujours je ne me fixe pas de limites, les seules limites sont celles que l’on se fixe. Le but de tout basketteur c’est d’aller en NBA après il ne faut pas non plus voir trop grand. Je vis match par match mais cela reste quand même le but. Il me reste 4 ans, c’est quand même énorme.

Puis si la NBA ça ne marche pas j’ai déjà été contacté par des gens en Chine. J’irai dans deux ans pour faire un stage pendant les vacances pour voir des clubs là-bas.

J’ai aussi été contacté par des agents mais je n’ai pas le droit de leur parler et je ne peux rien signer autrement je n’aurais pas le droit de jouer en NCAA. J’irai où le contrat est le plus alléchant.

En début de carrière, faire jusqu’à 30 ans des années en missionnaire et voyager aux quatre coins du monde cela ne me dérangerait pas. Vers 32 ans quand tu commences à créer une famille je préférerais me poser, rester en Europe. Mais pour mes premières années en tant que professionnel je serais prêt à aller partout sans aucun souci. Mais le but c’est la NBA, même si la draft ça ne marche pas, essayer de passer par les Summer Leagues.

Mais 4 ans c’est vraiment loin. Dans ma tête j’espère que dans 3 ans je serais prêt. Si dans 3 ans j’ai déjà des propositions, j’arrête, j’aurais déjà l’équivalent d’un master ça me suffira au niveau des cours. Je veux vraiment mon diplôme.

Impatient, une petite appréhension avant de commencer cette saison?

J’ai une appréhension parce que je n’ai jamais été confronté à des salles de 15-20 000 personnes donc je ne sais pas comment je vais réagir à ça. Pas vraiment de peur ou quelque chose comme ça, plutôt de l’excitation parce que ça fait un an que je bouillonne dans mon coin et que je vois mes potes jouer. J’ai juste envie de faire une chose, entrer sur le terrain et jouer. Même si je joue 5 minutes je vais me donner à fond.

Puis j’ai vraiment une relation de confiance avec le nouveau coach qui était l’assistant l’année dernière, j’allais par exemple chez lui le dimanche pour prendre le petit déjeuner. On a vraiment une relation à part mais je pense qu’il va mettre des distances cette année et il n’y a plus la même relation puisqu’il n’est plus assistant coach. Il me fait confiance et il sait que je travaille dur.

Vous pourrez donc suivre la saison d’Arthur sur Basket Infos mais surtout sur son site internet Frenchy Goes To NCAA où il y racontera très régulièrement ses aventures. Vous pouvez également le suivre sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.