La touche StillBallin

Draft 2012: Réactions et Analyses (picks 7, 8 et 9)

Cette draft 2012 a une belle carrière qui se profile devant elle et certaines franchises ont sans doute posé ce jour-là les bases d’un futur très intéressant. Évidemment, d’autres ont raté quelques coches et on se souviendra longtemps de leur manque de flair ou de leur trop plein d’audace. Du moins à mon avis. Le terrain me rabattra peut-être le caquet mais en attendant, voici le premier épisode de mes réactions et analyses. J’ai déjà évoqué les picks 1 à 6, voici les picks 7 (Golden State), 8 (Toronto) et 9 (Detroit).

With the 7st pick, the Warriors select… Harrison Barnes from North Carolina.

Ainsi, Harrison Barnes a atterri à la septième place de la draft. C’est une bonne chose. Parfois annoncé dans le top 5, j’ai toujours considéré qu’il était un ou deux crans derrière Michael Kidd-Gilchrist, Brad Beal, Thomas Robinson ou encore Andre Drummond. Après deux saisons sous le microscope des projecteurs, on commence à bien le connaître le Tar Heel.

Le small forward de velours est un bon joueur, certainement un vrai titulaire en NBA et un sérieux contributeur au scoring. Il tient sa hype lycéenne d’une très jolie technique offensive, utilisant les appuis, les feintes et les mouvements d’un extérieur chevronné pour s’ouvrir un shoot quelque soit l’adversité. Malheureusement, son adresse n’est pas tout à fait à la hauteur de cette capacité et il plafonne à un peu séduisant 44% de réussite (pour 17,1 pts en 29,2 minutes), malgré l’exceptionnelle chance d’évoluer aux côtés d’un playmaker de luxe comme Kendall Marshall (drafté en 13ème position par Phoenix). Ce dernier lui a fourni un bon paquet de tirs ouverts et c’est d’ailleurs dans cette situation de shooteur en réception de passe que je trouve Barnes le plus efficace.

Dans les autres situations, il n’est tout simplement pas un scoreur adroit. Faible slasher, se reposant un peu trop sur sa faculté à prendre (j’ai pas dit « mettre ») des tirs difficiles en un contre un, il mettra ses points mais les pourcentages laisseront à désirer pendant un moment. Également mauvais passeur, vous comprenez pourquoi je préfère l’installer dans un rôle de spot-up shooteur. Et puis faites moi plaisir, oubliez qu’il a été plus qu’impressionnant lors des tests physiques d’avant draft. Il a sauté beaucoup plus haut que tout le monde mais ce fabuleux jump, on ne l’a jamais vraiment vu en match. Un joueur peut avoir les plus grosses qualités athlétiques possibles, s’il ne s’en sert pas ou ne s’en sert pas correctement, c’est comme s’il en était dépourvu.

Le natif de l’Iowa se rattrape pas mal en défense grâce à son physique taillé pour la grande ligue (2,03m, 103 kg) et son activité sans faille. Il a aussi une attitude exemplaire, une forte éthique de travail et une tête bien faite donc il a largement la matière pour évoluer de façon agréable. Dans tous les cas, Golden State peut se satisfaire d’avoir pu lui mettre la main dessus. Il reste un joueur très talentueux qui possède une sérieuse marge de progression et il correspond parfaitement à un besoin important puisqu’il vient renforcer le poste le plus faible de son cinq majeur, en admettant que les blessures laissent tranquille Andrew Bogut et Stephen Curry.

Barnes n’est pas pour autant le chainon manquant qui permettra aux Warriors de changer de dimension. D’abord parce que l’ailier a beau être un excellent défenseur, sa présence ne suffira pas à rendre cette équipe performante de ce côté du terrain (60% des titulaires -David Lee, Stephen Curry et Klay Thompson- ne protège pas grand chose). Ensuite parce que Stephen Curry n’est pas tout à fait le distributeur de rêve qu’est Kendall Marshall et on peut se demander quel effet cela aura sur le rookie. On se souvient que Barnes avait éprouvé pas mal de difficultés une bonne partie de l’année dernière quand le meneur titulaire de North Carolina n’était pas encore Marshall mais Larry Drew Jr (le fiston du coach des Hawks), joueur beaucoup moins fort dans le playmaking.

Aurait-il alors mieux valu drafter Andre Drummond, l’autre meilleur prospect envisageable pour la franchise? Son profil de pivot super athlétique et sa présence défensive (voir profil complet ici) auraient plutôt bien soutenu et complété David Lee, et par là sérieusement renforcé la défense globale des Warriors (un bon défenseur intérieur imprime un plus gros impact qu’un bon défenseur extérieur comme Barnes). Cependant, recruter le prometteur pivot serait un contre-pied à la décision de faire venir Andrew Bogut en échange de Monta Ellis l’année dernière, même si le risque de voir l’australien s’empêtrer à nouveau dans ses blessures existe toujours. Je pense aussi que Drummond est un pari à long terme, or mon avis est que les Warriors devraient favoriser les renforts susceptibles d’avoir un apport immédiat afin de profiter le plus possibles des éléments qu’ils ont déjà assemblé. A attendre encore les victoires, la franchise californienne pourrait voir son effectif se déliter.

Ainsi, Harrison Barnes n’est pas la solution miracle mais il est certainement la meilleure recrue pour ce pick. Les Bleus et Ors ont désormais un effectif complet. Leur réussite dépendra toutefois de beaucoup d’autres choses encore mais le potentiel est là. Arriveront-ils à le concrétiser?

With the 8st pick, the Raptors select… Terrence Ross from Washington University.

Les Raptors ont fait là un choix intéressant que certains trouveront judicieux et d’autres, manquant d’ambition. Terrence Ross (arrière-ailier, 21 ans) serait une très bonne addition pour n’importe qui et son profil semble correspondre plutôt bien aux besoins de la franchise canadienne. Mais à l’heure actuelle, il n’est qu’un joueur de complément. Alors forcément, on a envie de se demander si les Dinos n’ont pas claqué un choix de draft un peu haut pour un prospect comme lui.

Seulement, le sophomore de 2,01m est un joueur de complément rudement séduisant. En effet, combien d’équipes n’aimeraient pas avoir un arrière-ailier très athlétique et explosif qui se défonce des deux côtés du terrain et qui affiche également de vraies qualités de shooteur? Le Huskie de Washington University a mis la plupart de ses 16,4 pts (45,7% de réussite) à mi-distance et à trois points (37,1% sur 5,5 tentatives), principalement en réception de passe. Donc fort de cet atout et d’un bon jeu sans ballon porté par son énergie, il devrait remplir efficacement le rôle du shooteur toujours bien placé qui sanctionne les défenses adverses trop focalisées sur les meilleurs attaquants de l’équipe. Aussi défenseur agressif et complet, doté d’une bonne mentalité, il a toutes les caractéristiques du coéquipier hyper précieux dont on note toujours la contribution à la victoire.

Ce qui lui manque pour prétendre à un statut plus élevé, c’est une véritable capacité à scorer par ses propres moyens. Il n’est pas un assez bon dribbleur pour se trouver des bonnes positions balle en main ou attaquer le panier. Et c’est vraiment dommage car avec son explosivité, sa détente et son agressivité, il ne lui manque plus que ça pour être difficile à arrêter sur ces types d’actions. C’est là l’autre intérêt de drafter le sophomore, il n’est qu’un (normalement excellent) joueur de complément pour l’instant mais il a aussi un gros potentiel qu’il est à deux-trois trucs de réaliser. Aller jusqu’à dire qu’il deviendra un jour un joueur majeur est un peu audacieux mais ce n’est pas non plus une éventualité qu’on peut écarter.

Énergique, fort défenseur, bon spot-up shooteur et le potentiel d’une joueur majeur, la décision des Raptors de griller leur bon pick sur Terrence Ross devient tout de suite plus pertinente n’est-ce pas? D’autant plus que son activité défensive va bien avec cette équipe qui ne comptait pas vraiment de défenseur naturel jusqu’à présent (Jonas Valanciunas et Kyle Lowry ont intégré l’effectif depuis). Avoir un shooteur de plus dans le cinq ne sera pas du luxe non plus pour mettre en place un spacing efficace vu que l’autre extérieur non porteur du ballon, DeMar DeRozan, n’est pas vraiment une menace à longue distance.

Par ailleurs, si on regarde les autres prospects encore disponibles, il est difficile d’en trouver un qui a l’air aussi intéressant pour Toronto que Ross. Andre Drummond et Jared Sullinger joue sur des postes où il y a déjà Jonas Valanciunas et Andrea Bargnani, le shooting guard Jeremy Lamb aurait offert ses superbes qualités de scoreur/shooteur mais il aurait aussi creusé le déficit défensif et peut-être d’énergie de l’équipe, idem pour Austin Rivers et le combo forward Terrence Jones est un joueur difficile à saisir dont on ne sait jamais quel sera le rendement. Ross, lui, affiche des lacunes (capacité à scorer de son propre chef) qui ne devraient pas être un problème virulent puisque Bargnani, DeRozan et maintenant Lowry seront de toute façon les premières options au scoring.

Verdict: They did the right thing.

With the 9st pick, the Pistons select… Andre Drummond from Connecticut.

C’est qu’elle commence à prendre forme cette équipe des Pistons. Avec un petit coup de pouce du destin qui a laissé glisser le jeune big man jusqu’à cette neuvième place, la franchise de Motor City se retrouve avec un cinq majeur complet, talentueux et cohérent. Andre Drummond (voir son profil ici) présente un sérieux risque d’échec mais avec simplement un 9ème choix de draft mis au clou pour avoir ce fabuleux potentiel, c’est un pari qui vaut largement le coup d’être pris. Il est non seulement un joueur susceptible d’avoir un énorme impact à l’avenir mais en plus son association avec l’autre grand espoir à l’intérieur, Greg Monroe, est extrêmement prometteuse. Monroe, fantastique scoreur des raquettes, n’est en effet pas vraiment un monstre athlétique ni une foudre de guerre défensive donc Drummond avec son profil en négatif de celui de Monroe devrait à terme renforcer les aspects qui sont actuellement les plus faibles de la peinture Michiganer sans perturber ses forces déjà en place. Le Ying et le Yang pourrait-on dire. Petit bonus, les excellentes qualités de passeur de Monroe pourraient exploiter merveilleusement la vitesse, la verticalité et la puissance du rookie pour aligner les paniers faciles.

Je pense aussi que les Pistons prennent peut-être un peu moins de risques que d’autres franchise en recrutant le freshman d’Uconn car un petit peu comme ça aurait pu être le cas avec Portland, ils lui offrent des conditions de jeu assez propices à son développement. En effet, une des grandes difficultés de ces joueurs à très fort potentiel qui sont encore très loin d’être des produits finis, c’est que les mettre tout de suite sur le terrain avec un rôle important pourrait les cramer tandis que la solution inverse, les laisser sur le banc en attendant qu’ils soient prêts pour survivre aux joutes de la NBA, coupe tout autant leur développement car rien de remplace la pratique sur le terrain. Mais à Detroit, il aura du temps de jeu sans être écrasé d’une liste de tâches trop longue ou d’attentes trop importantes grâce à la présence de Monroe. Acolyte et soutien du leader du secteur intérieur plutôt que rookie de même pas 20 ans estampillé « pivot du futur », cela me semble être une situation assez confortable pour qu’un jeune joueur progresse à son rythme. Le fait de n’avoir été drafté « qu’en » neuvième position est également autant de projecteurs, de pression et d’attentes en moins pour l’homme-enfant.

Ce secteur intérieur à fort potentiel façon Twin Towers devrait toutefois être marqué d’un autre bémol, indépendant de l’éventuel échec de Drummond à s’imposer dans la ligue, et avec lequel il faudra vraisemblablement vivre: il ne constituera pas, a priori, la raquette la plus énergique du monde. Monroe comme Drummond ne n’est pas vraiment un nerveux. Après vous allez me dire, leur dimension physique (2,10m, 113kg pour l’ancien Hoya, 2,10m, 126 kg et des bras interminables pour Monsieur D) rend cette inquiétude un peu moins incisive. Caler leurs centimètres et leurs kilos là où il faut devrait déjà faire un mur suffisamment dur à contourner.

Est-ce qu’il y avait mieux à faire avec ce pick? A mon avis, non. L’ailier fort Jared Sullinger n’arrive pas loin derrière mais même si il est selon moi une recrue plus sûre que Drummond (je ne crains pas tant que ça ses problèmes de dos ni le risque de voir son jeu au sol ne pas parvenir à être aussi efficace en NBA), il n’a pas l’énorme potentiel défensif du Huskie. Or, cet impact défensif pour l’instant écrit en pointillé sera un élément déterminant de l’éventuel réussite future des Pistons. Sans celle-ci, je pense qu’au mieux, ces derniers plafonneront au premier tour des playoffs ou à peu près. Alors qu’est-ce qu’on dit? Andre, va à la salle de gym !

StillBallin (http://unlimitednba.blogspot.fr/)

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4 réflexions sur “Draft 2012: Réactions et Analyses (picks 7, 8 et 9)

  • Vivibasket

    "Cette draft 2012 a un? belle carrière"

  • Basket Infos

    corrigé merci!

  • PB86_what_else

    très bon article :) par contre en lisant le debut sur barnes je me suis dit : "finalement c'est une merde ! " xD

  • magicmeezy12

    draft de ouf de cet annee

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