Should I stay or should I go ?
Fear the Beard. Peu nombreux sont les joueurs qui peuvent se vanter d’être un des meilleurs joueurs de la ligue à leur poste, tout en sortant du banc, et James Harden est l’un d’entre eux. En trois saisons, l’ancien d’Arizona State a su élever son niveau pour devenir une des figures majeures de la franchise d’Oklahoma City, et sans lui nul doute que le Thunder n’aurait peut-être pas validé son ticket pour les Finales. Mais à l’heure de penser au futur, Harden devra peser le pour et le contre de chaque possibilité pour prendre le meilleur choix possible. Analyse.
Dimanche 12 Aout 2012, à Londres, voilà qu’un James Harden fort de trois petites saisons dans la grande ligue se trouve aux cotés des Kobe Bryant et Lebron James pour recevoir sa médaille d’or. Un titre qui vient auréoler une saison 2011-2012 ; la plus belle de sa jeune carrière ; déjà bien remplie. Entre un titre de meilleur sixième homme de la ligue, une saison régulière de haut niveau, une campagne de playoffs magnifique et une ascension en Finales NBA, Harden a éclaboussé toute la ligue de son talent, laissant entrevoir un potentiel on ne peut plus prometteur.
A l’heure actuelle, on peut même le compter parmi les meilleurs arrières de NBA. Kobe Bryant, Dwayne Wade, peut être Manu Ginobili ou Joe Johnson, sont encore un peu au-dessus. Mais si il n’a démarré que 7 de ses 220 matchs disputés, sur la saison dernière, Harden ne jouait pas moins de 31 minutes par match quand le titulaire du poste, le spécialiste défensif Thabo Sefolosha lui n’en passait que 21 sur le terrain. Aussi, à l’image d’un Jason Terry ou d’un Lou Williams, joueur de banc, il ne l’est que par le statut, la réalité étant bien différente, et à 22 ans seulement il est légitime de penser à l’arrière du Thunder lorsqu’on évoque les meilleurs postes 2 de la ligue.
A l’instar d’un Jason Terry aux Mavericks, Harden demeure un 6e homme de luxe.
Pourtant, les choses étaient loin d’être gagnées d’avance. Sélectionné en 3e position de la draft 2009, Harden doit ronger son frein, et ne demeure qu’un simple joueur de banc dans l’Oklahoma, alors que ses autres potes de la cuvée 09’ accumulent les performances dans leur année rookie : le phénomène Tyreke Evans (4e choix), qui redore le blason des Kings, Brandon Jennings (10e choix) régale au Bucks, plantant notamment 55 points lors d’un de ses premiers matchs (égalant le record de Kareem Abdul Jabbar) et les amenant en playoffs jusqu’à un Game 7 où ils sont à deux doigts d’éliminer les Hawks. Mais aussi Stephen Curry (7e choix), le fils de Del, qui s’impose à Golden State, Taj Gibson (26e choix) qui s’offre une place dans le cinq des Bulls, et bien d’autres encore. Harden lui dispute presque 20 minutes pour 10 points de moyenne, mais il clairement est dans l’ombre de Kevin Durant, Jeff Green et Russell Westbrook, le jeune Big Three maison. Tout bascule pour lui en Février 2011, lorsque Danny Ainge envoie Kendrick Perkins à OKC pour Jeff Green, et le voilà qui prend de plus en plus d’importance dans l’effectif, jusqu’à récemment pour remplacer Green et former un nouveau jeune et talentueux Big Three au Thunder. Aujourd’hui, il affiche fièrement presque 17 points de moyenne, en sortie de banc, et comme je vous le décrivais récemment dans un Vintaganalyse, après un temps d’adaptation il semble désormais être le joueur le plus solide de la classe de draft 09’. Loin devant les Evans, Curry et Jennings, qui peinent à confirmer les attentes placées en eux.
Mais aujourd’hui, que lui manque-t-il pour postuler au titre officieux de meilleur arrière de la ligue ? La réponse semble évidente : plus de temps de jeu. Typé arrière scoreur, excellent shooteur extérieur, tout comme il est capable de s’infiltrer dans n’importe quelle défense pour attaquer le cercle ou se créer son propre shoot, Harden développe peu à peu une palette offensive qui paraît déjà bien remplie pour son âge. Clairement voué à être un scoreur dans cette ligue, un problème se pose pourtant pour lui : il évolue dans la même équipe qu’un certain Kevin Durant, plus grosse machine offensive à avoir débarqué dans la ligue depuis Carmelo Anthony. Sans compter Russell Westbrook, qui aspire de plus en plus à être un élément majeur du scoring (délaissant même la distribution du jeu, passant de plus de 8 à 5 passes de moyenne la saison dernière). Pourra-t-il un jour prétendre à plus que cette situation actuelle ? Sans doute pas, car Kevin Durant restera toujours le franchise player du Thunder, ainsi que sa première option en attaque.
Qu’importe son talent, Harden ne sera jamais en haut de la hiérarchie du Thunder.
Aussi, son choix est simple : aspire-t-il à devenir une vraie star dans cette ligue, quitte à connaître quelques échecs au sein d’une autre franchise, ou se contentera-t-il de n’être pas plus que le second, voir le troisième homme de l’équipe, et attendre avec le Thunder un succès qui ne saurait tarder ? La question est simple, la réponse nettement plus complexe. Surtout que, en laissant le sportif de côté, on sait qu’Oklahoma City vient de prolonger à un très bon prix Serge Ibaka, et qu’il est désormais certain de ne pas obtenir un contrat maximum. Financièrement, rester à OKC impliquerait donc aussi un sacrifice.
De plus, pour revenir sur un plan purement sportif, voici un dilemme auquel seul James Harden aura la réponse. Deux projets de carrières on ne peut plus alléchants s’offrent à lui : rester à Oklahoma, en compagnie de Durant, Westbrook, Ibaka et les autres, et aller chercher ce titre NBA qui leur tend les bras, lorsque chacun de ces jeunes joueurs aura atteint une certaine maturité. Ou bien, s’en aller de l’Oklahoma, et essayer d’aller chercher une bague par lui-même. Car qu’on se le dise, Harden a le talent et la carrure d’un franchise player, et il pourrait sans doute l’être dans bon nombre de franchises NBA dès à présent. Signer ailleurs, être titulaire, même être le patron de l’équipe, jouer plus de 40 minutes par match, et planter jusqu’à 20, 25, voir pourquoi pas 30 points par match un jour ? Ce qui est sûr, c’est qu’avec un nombre de minutes plus conséquent et le potentiel du garçon, nul doute qu’il pourrait dans les années à venir prendre la succession de Kobe Bryant, plus tout jeune, ou Dwayne Wade, déjà embêté par des soucis de santé récurrents, et dont le style de jeu ne lui permettra pas de rester à un aussi haut niveau très longtemps.
Le successeur de Kobe pour régner sur les shooting guards ?
Seulement, encore faut-il que toutes les conditions soient réunies pour voir Harden signer ailleurs. Free agent cet été si il ne signe pas de prolongation de contrat avant la reprise de la NBA cette saison, James Harden a déjà à plusieurs reprises émis le souhait de rester au Thunder, pour la simple et bonne raison que c’est là que se trouvent ses meilleurs potes, Kevin Durant notamment, et qu’il pense vraiment que le Thunder peut créer une dynastie si il demeure dans l’Oklahoma avec ses coéquipiers. Sans compter le fait que les dirigeants du Thunder veulent, bien entendu, le conserver, malgré la prolongation de contrat d’Ibaka il y a quelques semaines de cela. Pour affirmer leur désir de construire par la draft, désir pour lequel on leur attribue nombre d’éloges, tant il est devenu rare dans l’univers NBA. Faire confiance à ses jeunes, c’est ce qu’a fait le Thunder, peut être trop bien même, et pourrait aujourd’hui se retrouver piéger à son propre jeu, si James Harden venait à quitter le navire. Ce serait tout de même un joli paradoxe, pour les dirigeants d’avoir été presque trop bons, au point d’avoir formé trois potentiels franchise player en quelques années à peine.
Car oui, pour Harden, quitter KD & Co aurait quand même ses avantages. D’abord et avant tout, signer un contrat maximum, chose sur laquelle il ne cracherait sans doute pas dessus. Et puis pouvoir enfin voler de propres ailes, et pourquoi pas un jour se dresser contre ses anciens copains, à la tête de sa propre franchise. D’autant qu’on lui a déjà très clairement annoncé qu’il aurait moins la balle entre les mains cette saison. Quand on ajoute cela à la prolongation d’Ibaka avant la sienne, il y a de quoi contrarier le bonhomme … Mais alors, où aller ? La première option serait Phœnix. En effet, et il ne l’a jamais caché, Harden est un kid de l’Arizona et il ne dirait sans doute pas non si on lui proposait de jouer pour l’équipe de sa ville natale. Chez des Suns, désormais orphelins de Steve Nash, qui ont beau avoir construit un bel effectif lors de la dernière saison, ça manque clairement d’un leader, un joueur majeur pour qui tous les très bon role players rassemblés pourraient jouer.
D’autres destinations possibles ? Ça parait difficile pour James Harden de ne pas signer ni à OKC, ni dans l’Arizona. D’autant plus que les riches, les équipes sur tous les bons coups durant les dernières saisons, n’ont plus d’argent à offrir. New York est déjà forcé de payer de salaire de Melo et Stoud’, les Clippers eux vont devoir s’occuper de renouveler également à gros prix Chris Paul, Miami n’en a pas besoin, les Lakers sont complets et Brooklyn a son équipe formée désormais. Houston, après avoir torpillé son effectif cet été pour avoir la place d’accueillir Howard, voudra sans doute l’attirer, mais sportivement comme sentimentalement, c’est moins attrayant que les Suns pour Harden. La dernière option pourrait être Boston. On le sait, lorsque Danny Ainge en 2011 accepte de lâcher son pivot titulaire, Kendrick Perkins, c’est pour obtenir James Harden. Le Thunder ne voudra pas, et préférera céder Jeff Green (pourtant pièce majeure de l’équipe), mais toujours est-il que le GM des Celtics apprécie beaucoup Harden. De plus, l’opportunité d’évoluer à Boston, une franchise à part (la plus titré de NBA), aux côtés d’un Rajon Rondo (meilleur passeur de la ligue, tandis que lui-même est un excellent joueur de catch&shoot) pour les années à venir pourrait également séduire le Beard Man. Il ne serait pas vraiment seul non plus à Boston, et partagerait le leadership avec Rondo, mais en revanche prendrai le scoring à son compte. Sportivement, cela pourrait être la solution intermédiaire entre porter une équipe sur ses seules épaules et rester à Oklahoma City dans le rôle du joker de luxe.
Un retour possible dans son Arizona natal ?
Qu’importe son choix, il lui appartient, et sera de toute façon un bon choix. Rester avec le Thunder, c’est montrer que même un fantastique joueur peut accepter de s’asseoir sur un salaire faramineux et laisser son égo au vestiaire, le tout dans le but d’avoir une réelle chance d’imposer le règne du Thunder sur la décennie à venir. Même si cela implique qu’il doive rester une option secondaire de l’équipe derrière l’indétrônable patron d’OKC. Partir du Thunder, c’est montrer qu’il a le potentiel et les épaules assez larges pour voler de ses propres ailes. Et à une époque où mêmes les superstars, effrayées par la critique de finir une carrière sans bague, se rassemblent pour augmenter leurs chances de remporter le Sait Graal, prendre la responsabilité de sa propre équipe tout seul (ou presque) ne pourrait qu’inspirer respect et admiration, à contre courant des récents Melodrama ou Dwightmare que vient de connaître la ligue.
La seule certitude, c’est le plaisir de voir James Harden se bâtir une sacrée réputation en NBA, et pas que pour sa barbe. Le talent parle de lui-même.
super article ;) harden a boston ca ferait super mal !
Je pense qu'il restera, il a une chance unique de pouvoir remporter un titre avec Oklahoma, ça ne se refuse pas.
Harden quasi n'importe où ça ferait du bien, et donc mal :)
(Pssst, hey, James, vas voir les Bulls^^)
je suis carement d accord avec toi, il ferait un malheur avec rajon rondo ;p
faut qu'il reste le temps de gagner un titre et apres il part dans une franchise genre cleveland golden state
Il peut très bien gagner le titre cette saison et relever un nouveau challenge cet été.
pas sur, si cette année ils ratent encore je pense qu'il tentera une autre équipe l'année prochaine, il est jeune il pourra toujours rejoindre d'autre star plus vieux pour aller chercher un titre si il n'en a pas eu.