Getting Heat done
Reprise en fanfare hier soir de la grande ligue de basket américain, pour notre plus grand plaisir. L’occasion de voir entrer en scène la fameuse Dream Team Hollywoodienne, dont les grands débuts ont été gachés par une surprenante équipe des Mavs. Mais l’occasion aussi de se régaler avec un nouvel opus de la rivalité Boston – Miami qui anime la ligue depuis plus de deux saisons maintenant. Et le spectacle fut au rendez vous.
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D’un coté comme de l’autre, le recrutement fut des plus réussis et satisfaisant cet été. Pour les Celtics, le retour de Jeff Green permet de compter dans l’effectif un ailier de talent, capable d’apporter du scoring, d’être le leader de la second unit comme on l’attendait de lui depuis sa venue dans le Massachussetts, et surtout d’apporter une résistance à Lebron James. Car si il n’est pas un défenseur extraordinaire, il possède en tout cas à la fois la carrure et la mobilité pour défendre sur le triple MVP. Les additions de Jason Terry et Courtney Lee, auxquels il faut même rajouter Leandro Barbosa, viennent apporter à la fois des points et du talent au secteur extérieur des Celtics, et le jeune rookie Jared Sullinger est même annoncé comme un des steal de la dernière édition de la draft.
Le Jet pour remplacer Ray Allen dans la rotation de Boston.
Coté Miami, ce ne fut pas moche non plus cet été. Après Mike Miller en 2010, et Shane Battier en 2011, c’est Rashard Lewis, mais surtout Ray Allen qui sont venus renforcer le Heat. Si Lewis s’avère être une excellente pioche, au vue de son très grand talent, à prix réduit (signé pour le minimum …), c’est bel et bien Ray Allen qui a déchaîné la chronique, et pour cause : non seulement d’être un fantastique basketteur, un de plus à rajouter aux rangs de Miami, Ray a créé un mini raz de marée médiatique en quittant les Celtics pour rejoindre l’ennemi. Autant dire que la tension n’aurait pu être plus élevée hier soir pour les retrouvailles entre les deux rivaux, qui s’étaient quittés sur un Game 7 sur le même parquet, il y a quelques mois de cela.
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Pourtant, ce Boston – Miami n’a ressemblé en rien à ce qu’on avait pu déjà voir comme affrontement entre les deux favoris à l’Est. Fini les matchs durs, où la défense prime, où les paniers faciles sont à oublier et les shoots ouvert n’existent pas. Alors que Celtics et Heat nous avaient habitué à des scores peu élevés au terme de batailles défensives dignes de ce nom, ce fut tout l’inverse hier, et le score fleuve de 120 à 107 est là pour en attester. Les Celtics peuvent se venter d’avoir coller 107 points, au Heat, performance qu’ils n’avaient réalisé qu’une seule fois sur les 7 matchs des Finales de Conférence 2012, mais ils peuvent aussi se désoler d’en avoir encaisser 120. Ça fait tout de même tâche pour une des meilleures défenses de la ligue depuis cinq ans… Le Heat semblait tout simplement avoir trouvé la solution pour enfin exploser cette défense des Celtics, scorant 31 points dans chacun des trois premiers quart temps du match.
Les Celtics ont souffert défensivement pour les retrouvailles tant attendues.
Le problème est simple pour Boston : sur les 9 joueurs présents sur le parquet, 5 d’entre eux sont arrivés cet été. Ajoutez à cela un Kevin Garnett dont les minutes sont encore plus limitées qu’en playoffs par un Doc Rivers toujours attentif à cela, ou même l’absence du spécialiste défensif Avery Bradley, et vous comprendrez pourquoi la défense des Celtics aura autant souffert. Pas d’inquiétude pourtant, ce n’est que le premier match de la saison, l’alchimie n’est pas encore parfaite, et quand on sait à quel point cette alchimie est importante pour la cohésion défensive d’une équipe, ceci explique aussi cela. Du coté des satisfactions pour les Celtics, on peut tout de même citer un bon Rajon Rondo (20pts, 13ast, 7rbs) qui n’a pas peur de pénétrer pour aller chercher ses points, ou même de dégainer à mi-distance. Les copies rendues par Terry et Green sont encore à parfaire (11 point à eux deux), mais on peut classer Leandro Barbosa parmi les satisfactions de la soirée. L’arrière Brésilien, signé tardivement par Boston, a toujours de fantastiques qualités pour scorer en sortie de banc, et l’a montré hier soir.
Mais les satisfactions, c’est surtout du coté du Heat qu’on les trouve. A commencer par Lebron James, qui dégage à présent une impression de sérénité qui fait penser que ses meilleurs années sont encore à venir. Victime de crampes, il quitte le match avec 26pts et 10rbs en 28 minutes, mais plus important encore, le sentiment qu’il va tout casser cette saison encore. Ray Allen a lui aussi réussi son premier match, semblant prendre un second souffle à Miami. Snobé par KG en début de match, Ray a démontré tout le long de la partie qu’il lui restait encore beaucoup de basket dans les jambes. Alors qu’à Boston, l’attaque est dictée par les systèmes millimétrés de Doc Rivers et exécutés avec précision par le général Rondo, à Miami, offensivement tout se fait à l’instinct, et pour cause quand on a des Lebron James ou Dwayne Wade dans son équipe. Et au coeur de l’attaque du Heat, Ray n’est plus cantonné à un rôle de shooteur, mais semble respirer à nouveau et démontre toute sa palette offensive, drible, shoot mi distance, tirs primés, pénétration, et se plaçant par la même occasion parmi les grands favoris pour la course au meilleur sixième homme de la ligue.
Ray Allen en jambe semble déjà à son aise dans l’attaque du Heat.
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Ainsi, même si les autres grosses écuries à l’Est (Indiana, Philadelphie, Knicks ou Nets) n’ont pas encore fait leur rentrée, c’est en toute légitimité que l’on considère encore Boston et Miami comme les deux équipes à battre à l’Est. Avec des Lebron James, Dwayne Wade, et même Mario Chalmers pour pénétrer et désordonner les défenses adverses, un Chris Bosh à l’aise dans son poste de pivot, et des shooteurs de grande classe qui attendent à chaque coin du terrain, Miami est peut être enfin devenu le terrifiant ogre de la ligue qu’il tend à être depuis deux ans maintenant. A Boston de rapidement retrouver une identité défensive, car si il y a une chance de battre ce Heat, ce n’est certainement pas sur le plan offensif. Avec un premier match de ce niveau, on salive déjà pour les 81 autres à venir.
NBA is back, wait & see.