BrainStorming : L’année d’Evan Turner ?
Les cieux sont moins bleus qu’on aurait pu l’espérer à Philadelphie, et quelques nuages viennent gâcher le spectacle que l’on prédisait pour cette année. Nuages dont le plus encombrant demeure l’absence d’Andrew Bynum, très attendu à Phily. Pourtant quelques rayons de soleils demeurent, notamment dans le back court : avec Iggy parti, Jrue Holiday semble avoir franchi un palier, mais pas que. Evan Turner semble aussi aller mieux depuis le départ d’Iguodala. Suffisant pour prétendre à quelque chose ?
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Deuxième choix de la draft 2010, Evan Turner était une véritable star en NCAA, à Ohio State. John Wall sélectionné par les Wizards, Philadelphie se retrouve à prendre Turner, un des joueurs les plus talentueux au moment de la draft, mais aussi le type de joueur qui leur manquait, tous les autres postes étant déjà assez bien fournis, pour les starters en tout cas. Mais là où le bât blesse, c’est que l’intransigeant Doug Collins préfère Jodie Meeks, un pur shooteur longue distance, capable de faire d’autres choses de temps en temps, mais assez unidimensionnel.
Turner, qui aime avoir la balle en main et créer son shoot, doit ronger son frein, et laisser le plus discipliné (car plus limité sans doute) Meeks prendre la majorité des minutes. Deux ans à galérer sur le banc pour Evan, 2010-2011, et 2011-2012. Sauf qu’à force d’acharnement, et de mauvaises performance de Meeks, voilà Turner dans le starting five pour la fin de saison et les playoffs 2012. Pour des performances et une envie démontrée des plus admirables.
Cette année, on attend beaucoup de lui. Parce que Iggy est parti, mais aussi parce que Bynum est sur la touche. Mais après des débuts très compliqués, le revoilà de retour en forme, semble-t-il. Plus scoreur que jamais (22 points de moyenne sur les trois derniers matchs notamment), il retrouve ses habitudes de NCAA, quand il était là pour marquer des points avant tout. On le sent, et surtout on le voit plus agressif sur le terrain, n’hésitant pas à attaquer le panier, à aller au poste lorsqu’il se retrouve avec un défenseur plus petit sur le dos. C’est également un excellent rebondeur, sans doute parmi les tout meilleurs chez les arrières de la ligue (7,1 prises par match cette année).
Mais c’est aussi un passeur beaucoup trop sous estimé. Ses qualités à distribuer de bons ballons au bon endroit au bon moment sont impressionnantes et pourtant assez méconnues. Une arme de plus qui vient polir son jeu cette année, puisqu’il représente une double menace balle en main, pouvant attaquer le panier ou la filer à un partenaire démarqué. Derrière Jrue Holiday, c’est lui le second meneur de l’équipe.
Enfin, et c’est sans doute là que réside sa réussite cette année, Evan Turner s’est acheté un shoot. Lui qui avait débarqué en NBA avec cette mécanique de tir si bizarre en avait d’ailleurs souffert, incapable d’être une menace sérieuse au shoot. Mais on le retrouve cette année plus confiant et surtout plus performant que jamais, n’hésitant plus à pénétrer pour shooter en tête de raquette ou carrément dégainer à longue distance. Les Sixers auront indéniablement besoin d’un grand Evan Turner, sa capacité à se créer son propre tir, son gros volume de jeu au rebond, et ses passes. Il commence réellement à prendre de l’importance, et pourrait s’imposer comme le scoreur de cette équipe au fil des mois. C’est ce qu’espérait sans doute Philadelphie en le sélectionnant 2e en 2010.
Sans Bynum, Phily ne peut plus espérer beaucoup en playoffs, mais l’effectif est assez talentueux pour arriver en post season, sous la houlette d’Holiday et Turner. De plus, s’il continue à confirmer, pourra-t-il prétendre au MIP ? Sans doute que oui, surtout que la saison est longue, et un Nicolas Batum commence à accuser le coup ces derniers temps, mais les candidats ne manquent pas. En plus de Batum, OJ Mayo est aussi à placer sur la liste des favoris, tout comme James Harden peut être. Autant dire que la lutte sera acharnée.
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Et vous, que pensez vous de l’évolution d’Evan Turner et de ses chances au MIP ?
Je pense qu'il va finir dans les trois premiers, comme tu le disais sans doute battu par James Harden qui sera devenu un pur franchise player, ou Batum s'il arrive à revenir à son niveau de jeu de début de saison.