Inside NBA : Kevin Garnett vs Melo
Afin de ne rien manquer de la semaine en NBA, Basket-infos vous propose un débrief complet par notre consultant NBA, Frédéric SCHWEICKERT, journaliste à l’Equipe (que vous pouvez retrouver chaque dimanche à 18h30 dans « NBA Sunday », sur la toute nouvelle chaîne de la TNT, l’Equipe 21). A travers cette toute nouvelle rubrique, il nous apporte donc chaque vendredi son analyse de spécialiste et abordera différents sujets qui feront probablement débat.
LES LAKERS AU BORD DE L’IMPLOSION…
Le mot d’ordre était clair : personne ne doit en aucun cas dire que Dwight Howard et Kobe Bryant se sont embrouillés. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il est content. Bref, dans la ville du cinéma, la performance d’acteur des anges pourpres et jaunes étaient plutôt moyenne. Car soyons clair : même si les choses ont peut-être (sûrement) été amplifiées, les joueurs ne peuvent pas se voir en peinture. Il suffit juste de relire les déclarations de D-Howard, envieux de la bonne ambiance qui règne chez les voisins Clippers et qui voudrait que les tensions en dehors des terrains ne se répercutent pas sur les parquets. En pleine tourmente en ce moment avec les défaites qui s’accumulent, les choses ne semblent pas aller en s’arrangeant. Pau Gasol va être dans le brouillard tant que sa situation ne sera pas décantée, c’est à dire qu’il ne sera pas parti de ce qui ressemble de plus en plus à un traquenard. Dwight Howard aimerait un peu plus de considération, mais Kobe ne le respectera pas tant qu’il n’aura pas remporté un titre de champion (Bryant n’a jamais aimé Shaq, mais il l’a toujours respecté…). Kobe justement, meilleur marqueur de la ligue, capable de porter son équipe mais également de la faire plonger avec des gros trous d’air dans son adresse. Steve Nash fait ce qu’il peut pour revenir au plus vite à son meilleur niveau. D’ailleurs, et c’est la seule raison de sourire en ce moment chez les Lakers, il vient de passer la barre des 10 000 passes décisives en carrière. Le double MVP de la ligue reste une valeur sûre, mais sa longue absence ralentit pour le moment son rendement. Ajoutez à cela un coach dépassé par les évènements et qui croit pouvoir faire courir des vieux de 30 ans et un banc totalement absent (un peu plus de 20 points par match, c’est à dire quasiment deux fois moins que celui des Clip’s), vous avez une équipe en pleine crise. De là à dire que les Lakers n’iront pas en playoffs ? Tout est possible. Cela dépendra de ses cadres, s’ils veulent améliorer les choses ou non. Et quand on entend Howard dire qu’il pourrait partir dès la fin de la saison, c’est pas gagné…
KEVIN GARNETT VS MELO
Soyons bien clair : ce que je vais dire dans les lignes qui vont suivre n’engagent que moi, et je ne dis pas que je suis heureux de voir des joueurs se mettre dessus. Mais j’ai grandi en regardant avec la plus grande attention la rivalité entre les Knicks de New York et le Heat de Miami. Autant vous dire que ce qui s’est passé entre les C’s et les Knicks cette semaine, c’était du pipi de chat ! dans une ligue où les dirigeants tentent par tous les moyens d’aseptiser le jeu et les réactions des joueurs (et encore, je trouve que les arbitres se sont calmés sur les fautes techniques absurdes), cela fait du bien de voir des joueurs un peu « à l’ancienne » et Kevin Garnett pour moi est l’un des derniers guerriers qui a besoin de montées d’adrénaline pour avoir de bonnes sensations dans un match et qui a besoin d’entrer en confrontation avec ses adversaires. Alors certes parfois c’est trop, le bon vieux KG va un peu trop loin pour les chastes oreilles des joueurs et téléspectateurs Du coup et bien ses adversaires voient rouge comme ce fût le cas avec Carmelo Anthony (au passage, lui, en ce qui concerne les bagarres, il n’en est pas à son premier coup d’essai. Même si on se souvient de cette image où il met un coup de poing à un joueur et il part en courant tout de suite après…). Mais de tout temps, le trash-talking a permis de faire vivre les plus grandes rivalités. Magic ne serait rien sans Bird. Reggie Miller ne serait rien sans Spike Lee. Et que dire des joueurs comme Jordan ou Payton. Pas des enfants de coeur ! Le jeu est parfois un peu trop policé, et avoir des dérapages comme cela (de temps en temps bien sûr) redonne, je trouve un peu de vie à ce sport et à ces hommes qui sont certes des athlètes, des stars, mais avant tout des humains.
BACK IN THE BUISNESS
Il y a des équipes qui commencent à trouver le temps long, et doivent se contenter de quelques nouvelles rassurantes. Des coachs qui devaient se dire en début de saison qu’ils avaient l’arme parfaite pour détruire n’importe quel adversaire mais en voulant faire appel à elles, ils ne voyaient qu’un joueur en costume de ville super classe répondant aux questions de la TV américaine et applaudissant les actions de ses co-équipiers qui tentent tant bien que mal de s’en sortir. Mais cela ne devrait plus durer bien longtemps (enfin, normalement)…Derrick Rose se remet à dunker. John Wall est attendu pour ce weekend. Cela fait des mois qu’on n’a pas vu ces deux génies sur les parquets, au grand désarroi de Chicago et (surtout) de Washington. De là à dire qu’ils vont faire des Bulls des prétendants au titre et des Wizards une équipe moins ridicule ? Pas sûr. Car avant de redevenir des joueurs de talent, désolé messieurs, mais vous allez avant tout être des boulets pour vos équipes respectives. Non, le mot est trop fort, autant pour moi. Ils ne répondront pas (dans un premier temps en tout cas) aux attentes placées en eux. Car après une aussi longue absence, même le MVP de la saison 2011 va devoir attendre avant de retrouver des statistiques digne de ce nom. Regardez Ricky Rubio. Son retour était tellement attendu et espéré qu’il a un peu trop tiré sur la corde et quelques matchs plus tard, c’était la rechute. Oui, Rose et Wall vont permettre à leurs équipes de remporter plus de matchs, mais ne les feront peut être pas changer de statut. Pour tout vous dire, j’espère me tromper, d’une part car je voudrais bien que l’année prochaine Mister K puisse fêter tranquillement son anniversaire sans avoir des remords par rapport aux résultats de sa team et que Chicago entre dans la danse avec New York et Miami pour une place en finale…
AH, LES STATS…
Les statistiques, ont leur fait dire tout et leur contraire, dans tous les domaines d’ailleurs. Et dans la NBA, c’est encore plus vrai. Chaque chiffre est disséqué, analysé, décortiqué. C’est souvent la base de travail des coachs et celles des réflexions pour les observateurs. Mais il y en a certaines qu’il faut prendre avec des pincettes, notamment celles du rebond. Il y a quelques temps de cela, Joakim Noah avait parfaitement expliqué ce phénomène après un match où il avait dépassé les 20 rebonds : je suis tombé dans une bonne salle, avait-il dit alors. Car oui, d’une enceinte à l’autre, les statisticiens ne voient pas les choses du même oeil. Une claquette offensive peut être pour certains un rebond, pour d’autres un shoot raté. En ce début d’année 2013, Nikola Vucévic (Orlando) et Reggie Evans (Philly) ont tous les deux battu leur record en carrière avec plus de 20 rebonds (29 pour l’intérieur du Magic). Est ce qu’on doit y voir une coïncidence si on remarque que ces deux hommes ont réussi ces performances à domicile ? Je ne pense pas. Certes les stats donnent des tendances, et certains chiffres ne mentent pas. Mais attention de ne pas avoir trop le nez dessus, oubliant que se sont des êtres humains avant tout qui les réalisent…
KOBE BRYANT ET LEBRON JAMES, ÇA VOUS ÉTONNE ?
Les gens aiment la nouveauté, les stars émergentes comme Kyrie Irving qui pourraient bousculer la hiérarchie des héros de notre quotidien. Et puis il y a ceux qui revendiquent faire partie des meilleurs (JR Smith) et d’autres qui pourraient le faire mais qui ne préfèrent ne pas y penser (Jrue Holiday). Mais quand il s’agit de choisir les représentants de l’Est ou de l’Ouest pour le All Star Game, pas de surprise. Le top scoreur de la ligue Kobe Bryant est en tête des votes devant…Lebron James bien sûr. Et derrière on retrouve qui ? Melo et Durantula. Bref, rien de nouveau sous le soleil de Houston. Quoi que…les asiatiques pourraient de nouveau jouer un bien mauvais tour, comme ils l’avaient déjà fait avec Yao Ming. Jeremy Lin, étoile filante qui doit désormais se contenter des miettes que veut bien lui laisser James Harden chez les Rockets, pourrait être titulaire à la place de Chris Paul ! Non mais où va-t-on ? Pour les français, ça semble compliqué, et il faudra une nouvelle fois compter sur la bienveillance des coachs pour espérer avec un (Parker), voir deux (Noah), et pourquoi pas même trois (Batum) frenchies pour le rendez vous des étoiles. Tiens, en parlant de ça, poussons tous ensemble un extraordinaire Cocorico ! Car si la participation d’un français au All-Star Game NBA n’est pas assurée, il y en aura bien un au All-Star Game du championnat nord-américain en fauteuil. Benjamin Chevillon, qui évolue aux Chicago Bulls, l’a annoncé sur son compte twitter et sur Basket Infos. Qu’il profite bien de la fête qui récompense un bon début de saison, lui qui était arrivé au club pour un essai en mars dernier.
Frédéric SCHWEICKERT
Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket-infos
C’est bien dommage en effet que désormais le moindre frémissement de sourcil soit sanctionné, ceux qui ont vécu les années 80 et/ou 90 regrettent presque tous ce côté là de la nba je pense.
Pour les stats il y a quelques années le statisticien des Hornets avait la main lourde sur la colonne assists de Chris Paul. concernant les rebonds c’est pas toujours facile quand il y a plusieurs joueurs à la lutte et que le ballon rebondit 10 fois sur l’arceau
Entierement d’accord sur la confrontation Melo vs KG ! Le trash-talking fait partie du basket, la NBA est beaucoup beaucoup trop regularise. Les joueurs n’ont meme pas droit de critiquer ou parler sans recevoir une amande (de environ 10 milles dollars certe) qui n’affecteront quasi rien a leurs revenus.
Excellent article. J ai de même grandi en suivant les Knicks depuis presque une trentaine d´années, et bon dieu que cette Fameuse ambiance « electricque » me manque, avec par exemple: les Bads boys de Detroit, avec Oakley qui ne cessait de montrer son amour pour Barkley ou pour Reggie Miller*, avec Payton qui nargait Jordan en machant son chewingum, avec Larry Big Mama Johnson qui boxait avec Zo Morning,… IL est vrai que la NBA actuelle manque un peu de piment!
*Me souvient par exemple de John Wallace, Rookie chez les Knicks. Lors d´une bataille au rebond contre les Pacers, Reggie Miller se retrouva au sol, du coup John Wallace lui tend la main pour l´aider à se relever et c´est la que Charles Oakley intervient puis glisse dans l´oreille de Wallace « lui, on le ramasse pas! Il reste par terre »