Inside NBA : Les frenchies prennent le pouvoir au All Star Game
Afin de ne rien manquer de la semaine en NBA,Basket-infos vous propose un débrief complet par notre consultant NBA, Frédéric SCHWEICKERT, journaliste à l’Equipe (que vous pouvez retrouver chaque dimanche à 18h30 dans « NBA Sunday », sur la toute nouvelle chaîne de la TNT, l’Equipe 21). A travers cette toute nouvelle rubrique, il nous apporte donc chaque vendredi son analyse de spécialiste et abordera différents sujets qui feront probablement débat.
Le MLK Day, c’est un grand moment dans la vie des américains. Une journée qui rayonne sur le monde entier, tellement elle est lourde d’histoire et tellement le combat du pasteur est encore vrai aujourd’hui. Et pour nous basketteurs, cette journée est l’occasion de vivre un véritable marathon avec des affiches plus belles les unes que les autres.
LE CHOC DE NEW YORK
Commençons par ce qui ressemble de plus en plus à un feuilleton digne des meilleurs westerns spaghettis, avec des pistoléros à tout-va de part et d’autre de l’Hudson. Une nouvelle fois, les New Yorkais ont pu assister à un duel au sommet avec un suspense étouffant. Et surtout, les stars ont répondu présentes (ce qui n’est pas forcément toujours le cas dans les grands rendez-vous). Carmelo Anthony a été impérial (29 pts, 7 pds), Amare Stoudemire montre qu’il est de plus en plus proche de son meilleur niveau (15 pts, 6 rebs, 26 min). Chez les Nets, Joe Johnson devient un vrai spécialiste des buzzer beater (même si celui-ci était un peu plus tôt dans la dernière minute), bien soutenu par D-Will et Brook Lopez en DD. Mais il y a deux enseignements à retenir de cette rencontre : la défense de Brooklyn qui est montée en intensité dans le dernier quart. Des restes d’Avery Johnson et la patte de PJ Carlesimo ? En tout cas, c’est de bonne augure pour la fin de la saison régulière et des playoffs car oui, les Nets ne seront pas faciles à jouer sur une série de 7. L’autre enseignement, et celui-ci fait un peu plus mal au coeur, c’est que Jason Kidd n’a plus les jambes. Certes, il a toujours sa vista et ses passes lasers, mais sur contre attaque, on est quand même bien loin de celui qui sonnait la charge à New Jersey ou à Phoenix. Et on ne parle même pas de sa « défense »…Il va falloir que Raymond Felton revienne vite pour prendre le relais de pépé Kidd.
KEMBA WALKER S’ENFLAMME
Restons un instant dans la conférence East, pour parler en bien des Charlotte Bobcats. Enfin…je m’enflamme un peu. Je voulais dire parler en bien de Kemba Walker. 35 pts face à Houston lors de ce Martin Luther King Day. L’occasion de se pencher un peu sur celui qui était censé redresser la barre de cette franchise à la dérive. Ses statistiques sont en hausse par rapport à son année rookie. Son association avec le rookie Kidd-Gilchrist est encore loin de donner pleine satisfaction. Et l’effectif est vraiment trop léger pour entourer le talent de son meneur (merci qui ? Merci Jojo…). Si Walker veut s’émanciper, ce sera dans un autre effectif, avec des joueurs qui savent capter ses passes et qui peuvent lui créer des décalages pour lui donner un peu plus de liberté. Bref, tout ce qu’il n’a pas à Charlotte.
DES LAKERS TOUJOURS AUSSI IMPUISSANTS
Direction l’Ouest maintenant. Regardons de plus près le cas…des Lakers ! Et oui, alors que Mike d’Antoni avait annoncé « le début d’une nouvelle saison », l’embellie a été de courte durée. Les Lakers enchaînent les défaites, et surtout le semblant d’envie de jouer ensemble s’est vite dissipé. Bryant reprend les choses en main et oublie tout le monde, Howard est toujours un peu blessé et se sent de moins en moins bien dans cette équipe (d’ailleurs tout le monde ressent la même chose…ce n’est pas pour rien que les Nets et les Clippers repointent le bout de leur nez…). Et que dire de Pau-Pau-Pau Gasol ? Le pauvre, enlisé dans un rôle de 6e homme qu’il n’aime pas du tout, attend avec impatience qu’on lui remette sa nouvelle affectation pour qu’il puisse faire profiter une autre équipe de son talent.
DES WARRIORS QUI IMPRESSIONNENT…
Mais le match attendu de ce MLK, c’était quand même un choc de l’ouest entre des Clippers de Los Angeles qui ressemblent de plus en plus à un prétendant sérieux à un finaliste NBA, voir plus et des Warriors de Golden State qui ont les dents qui raient le parquet et qui ne font plus rire personne. On est bien loin des Warriors à la sauce Nelson si sexy à voir jouer mais qui avaient oublié qu’il y avait deux moitiés de terrain et qu’il fallait être présent sur ces deux moitiés. Alors c’est vrai que dans ce match, c’est une nouvelle fois l’attaque qui a primé de part et d’autre. Au final, Les Warriors s’imposent (et vont même se payer le scalpe du Thunder dans la semaine). Pour moi, aurait été inadmissible qu’il n’y ait pas un représentant de cette équipe au All-Star Game. Stephen Curry est on fire depuis le début de la saison (6/8 à 3 pts face aux Clip’s), David Lee confirme toutes les bonnes choses qu’on avait vu chez lui à New York. Et que dire de Klay Thompson, en nette progression par rapport à son année rookie. En attendant le retour aux affaires d’Andrew Bogut, qui offrira une véritable alternance intérieur-extérieur, les Warriors mènent bien leur navire.
LES FRENCHIES PRENNENT LE POUVOIR AU ALL STAR GAME
Soyons franc un instant : pour aucun des deux, cette sélection au All-Star Game n’est une surprise. Tony Parker, dans le top 5 des votes pour le titre de MVP l’an passé, est devenu un joueur d’exception. Certes la concurrence est rude à son poste (et notamment dans sa conférence) mais chaque année il arrive à trouver le moyen de progresser. Et si ce n’est pas au niveau statistique (des chiffres quasiment identiques à ceux de l’an dernier), c’est dans son impact dans le jeu. Car le Big Boss du Texas, c’est lui ! Surtout depuis qu’il enfile comme des perles des buzzers beaters qui font la joie des Top 10. Il a quand même réussit à sortir de la grande fête de février un joueur comme Stephen Curry, intraitable avec ses Warriors qui représentent la bonne surprise de se début de saison.
D’ailleurs, au passage, c’est pour moi une aberration la non-présence de ce joueur qui est quand même plus en adéquation avec le mode « ASG » que son co-équipier David Lee…Autre aberration : la sélection de Tim Duncan. Attention, je vous vois déjà venir : sa sélection n’est pas usurpée du tout ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Et c’est vrai que pour le prestige, il était difficile de ne pas le nommer. Mais quand le joueur demande explicitement de ne pas être sélectionné et qu’il espère profiter de ce long weekend pour reposer son corps meurtri, la moindre des choses c’est de respecter sa décision. Sinon, pourquoi ne pas prendre Nowitzki ? Big up en revanche pour la sélection de Zach randolph, qui continue parfaitement son processus de réhabilitation auprès de ses pairs. Pour Noah non plus cette sélection n’est pas une surprise. tout d’abord, car depuis deux ans déjà il aurait pu être un postulant sérieux mais les blessures lui ont barré la route vers les étoiles. Ensuite, parce qu’en l’absence de Derrick Rose, il produit offensivement, tout en gardant son impact défensif et son rôle d’énergizer. Au coeur de la meilleure saison de sa carrière, cette sélection est méritée. Et l’absence de véritable concurrence dans le secteur intérieur à l’East lui permettait d’autant plus de croire en ses chances. Une sélection qui sera très néophyte avec Chandler, George, Holiday et Irving qui vont connaitre leur première sélection. Houston va vivre un grand évènement, et on s’en pourlèche déjà les babines…
CE QUI M’A MARQUE CETTE SEMAINE…
New Orleans qui troque son nom d’Hornets pour celui de Pelicans…Normal pour tenter de redonner une identité à cette franchise…La suite du scénario du possible déménagement des Kings, avec Lebron James qui s’en prend ouvertement aux frères Maloof…Rondo qui enchaîne les TD et qui est en passe d’entrer dans le Top 10 de l’histoire et d’en faire sortir un certain Michael Jordan…Happy B-Day à Hakeem The Dream, l’homme qui a dompté Shaquille O’Neal…
Frédéric SCHWEICKERT
Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket-infos