Inside NBA

Inside NBA : Michael Jordan, une légende éternelle

Afin de ne rien manquer de la semaine en NBA,Basket-infos vous propose un débrief complet par notre consultant NBA, Frédéric SCHWEICKERT, journaliste à l’Equipe (que vous pouvez retrouver chaque dimanche à 18h30 dans « NBA Sunday », sur la toute nouvelle chaîne de la TNT, l’Equipe 21). A travers cette toute nouvelle rubrique, il nous apporte donc chaque vendredi son analyse de spécialiste et abordera différents sujets qui feront probablement débat.

Juin 98. Je me réveille, prêt à partir pour l’école du haut de mes 13 ans. Dans le combiné télévision-magnétoscope de ma chambre, dont l’écran était aussi grand que celui d’une tablette tactile aujourd’hui, une cassette vient d’enregistrer le match 6 des finales NBA entre Utah et Chicago. Un match qui je ne le savais pas encore, mais allait marquer l’histoire de la ligue. Mon père, sur le point de partir à son travail, m’annonce que Jordan a marqué 45 points, mais ne me donne pas le score du match. Un peu énervé, je pars avec mon cartable sur le dos, attendant avec impatience la fin de journée pour regarder ce match. La bande défile dans le magnéto, et j’assiste aux prouesses de sa majesté, espérant à la fois un Game 7 pour que le spectacle se poursuive mais un 6e titre pour le numéro 23, ça aurait également eu de la gueule. 41 points pour Jordan. une poignée de secondes à jouer. Je me dis alors que mon père n’a rien compris à ce qu’il a entendu à la radio et qu’Utah va tranquillement se diriger vers un G7 qui s’annonce explosif. Oui mais voilà. MJ dépose un lay-up. 43 points. Interception de « Monsieur » Jordan. Le dernier ballon. Je n’ose y croire. Sur le chemin du matin, je m’imaginais les duels à chaque poste, et je me disais qu’à un moment ou à un autre, Byron russell allait stopper MJ…Et pourquoi pas sur cette action ? Le scénario était trop beau, cela ne pouvait pas se finir comme ça. Un cross et un jump-shoot plus tard, j’explose dans ma chambre, avec cette première phrase : « P…., c’est beau ! ». Tout le monde a une histoire avec Michael Jordan. Qu’on soit fan ou non de basket, il restera à jamais le premier basketteur que les gens répondrons quand la question « citez nous un basketteur célèbre » leur sera posée.

50 ans. Et plus de la moitié à faire rêver les gens. Du basket universitaire à ce panier de légende en passant par des concours de dunks mythiques, des coups de gueule légendaires sur ses souffre-douleurs de co-équipiers mais également la Dream Team, cet homme est devenu au fil des années un athlète, un leader, un héros, une légende.
Et pourtant, il partait de loin le « petit » Michael. Recalé au lycée à cause d’un problème de taille, Il va s’imposer, travailler et rencontrer un homme qui va façonner cette machine de guerre : Dean Smith. En Caroline du Nord, il va développer ce Killer instinct, et commencer ses premiers coups d’éclat avec des paniers décisifs, dont celui pour remporter le titre NCAA. La NBA lui ouvre les bras, et c’est Chicago qui se retrouve avec le bébé, alors que Portland aujourd’hui encore se demande comment elle a pu passer à côté de ce joyaux (Sam qui ? Bowie ? Sam Bowie ? Connais pas, désolé). Les premières années sont compliquées. Propulsé star avant l’heure, Jordan ne sera pas facile à gérer. Seul dans une équipe des Bulls mi figue-mi raisin, il va porter l’équipe à bout de bras, l’emmenant en playoffs, et regardant droit dans les yeux les mythiques Boston Celtics avec un match à 69 points. Doug Collins tente de « gérer » l’animal, mais c’est peine perdu. Chacun des co-équipiers en prend pour son grade, et son instinct de tueur prend trop d’ampleur dans le groupe. Pendant ce temps, il honore sa sélection avec Team USA en 84 à Los Angeles, il participe à des duels mythiques avec Dominique Wilkins dans des concours de dunks qui sont restés dans la légende, il fait exploser saison après saison ses moyennes de point. Oui mais voilà, l’ogre n’est pas rassasié. Il en veut plus. Il veut des bagues de champion. Tous les mois de juin, il regarde quasiment en alternance ses potes Magic et Larry soulever le trophée Larry O’Brien en se disant qu’un jour il aurait sa revanche. Et puis, les Detroit Pistons arrivent avec un jeu sale mais tellement efficace qu’il va offrir deux titres à la franchise du Michigan. Jordan a la moutarde qui lui monte au nez, comme le taureau dans le clip de présentation des Bulls. Et là, sous la coupelle de Phil Jackson et épaulé par Pippen, il va commencer son règne sans partage, et la génération des Barkley (au fait, également happy B-Day « Sir »), Ewing ou autre Malone vont regretter d’avoir évoluer en NBA à cette époque. Deux triplés, avec une pose au milieu pour aller faire du baseball et permettre aux Rockets d’avoir un sentiment d’impunité sur la ligue pendant deux ans. Et alors qu’on pense qu’il en a fini avec le basket, qu’il préfère se faire critiquer en tant que décideur des Wizards, il va faire son come-back pour nous permettre de vivre l’un des plus beau All-Star Game de l’histoire en 2003. C’était il y a dix ans déjà…
On dit que les étoiles sont filantes, mais que les légendes sont éternelles. Michael Jordan n’est pas une légende. Il est un Dieu vivant. Partout dans le monde, sur un petit morceau de terrain avec un panier de basket accroché à un arbre ou sur la porte du garage, ses gestes sont décortiqués : le fade away, toute langue dehors, est devenu sa signature. ET pour les plus athlétiques, un bon petit dunk de la ligne des lancers-francs fait toujours plaisir. Tout cela grâce à une équipe qui a dépassé même la légende du seul MJ : la Dream Team de 92…Une constellation dans les nuits festives de Barcelone. Une vitrine pour la NBA. Un produit marketing bien huilé qui va rayonner aux quatre coins du monde.
Et tel Benoit XVI qui prend sa retraite au Vatican, il a fallu trouver un digne successeur au lourd héritage laissé par « His Airness ». Et beaucoup s’y sont brûlés les ailes. Penny Hardaway, Jerry Stachkouse…Mais alors que le règne de Jordan touchait à sa fin, un joueur a décidé de prendre le relais, de devenir le miroir de son idole, allant jusqu’à singer ses moindre mouvements. Dans un All-Star Game New Yorkais devenu légendaire, la passation de pouvoir s’est effectuée en douceur, et « prince » Kobe a été adoubé. Même morphotype. Même poste. Même soif de la gagne. Même intransigeance envers ses co-équipiers. Le sang de Jordan coule dans les veines du Black Mamba et jusqu’à aujourd’hui, avec ses 5 titres NBA, il est le seul a réellement pouvoir tenir la comparaison avec son prédécesseur. Et ne me parlez pas de Lebron James ! Les deux hommes ne sont pas comparables. Pas le même physique, pas le même poste, et même pas le même style de jeu. C’est comme comparer Bill Russell et Jordan ! James n’est que l’évolution de Jordan, une espèce de mutation pour avoir une vrai bête dominatrice sur les parquets NBA.
Des joueurs marquent des époques. Jordan aura marqué l’ère de l’explosion de la ligue aux yeux du monde. Un VRP de luxe et ses successeurs profitent de son travail. MJ est éternel, above the sky…

Frédéric SCHWEICKERT

Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket-infos

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