Coaching : Indiana et David West se payent Golden State

Plus que pour le début de baston entre David Lee et Roy Hibbert, le match d’hier soir entre Warriors et Pacers était intéressant du fait qu’il opposait une des meilleures défenses de la ligue à une des meilleures attaques.

Et c’est la défense d’Indiana qui en est sortie vainqueur, sans pour autant être manchot du tout en attaque. Les Pacers s’affirment de plus en plus comme le plus gros outsider à l’Est, et l’excellent coaching de Frank Vogel n’y est pas étranger.

Défense de fer : supprimer le Catch & Shoot

Je vous avais déjà fait récemment un gros plan sur l’attaque des Warriors, et il en ressortait que le fond de jeu de Golden State demeurait le catch & shoot, avec des armes redoutables telles que Stephen Curry ou Klay Thompson. Hier soir, l’objectif pour Indiana était donc d’empêcher ce type de tir, et de les forcer à conclure leurs possessions offensives par du 1vs1, domaine où Golden State n’est pas des plus à l’aise.

Premier exemple : le Curl. De la façon dont les Warriors l’utilisent, cela consiste en fait à avoir l’arrière dans le corner, qui prend tout simplement un écran puis repique vers l’intérieur. Il peut alors shooter, ou continuer et aller au lay up. Ici, la taille imposante de Paul George pour un arrière lui permet de contester au maximum le tir de Klay Thomspon dans le premier cas, et dans le second la défense joue super bien le coup également mais Klay arrive à avoir le rebond offensif.

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Autre système que les Warriors adorent, celui appelé communément « Elevator » : le joueur concerné coupe puis ressort en tête de raquette en prenant deux écrans. Sur le premier coup, Curry arrive bien à se démarquer et on voit l’efficacité de ce système, mais sur le second, Granger arrive à passer ces écrans pour faire avorter l’action. En revanche après ça, la défense ne joue pas assez bien le P&R et Golden State obtient deux lancers.

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Nouvel exemple de l’avantage d’avoir le grand Paul Geroge au poste 2, il est assez costaud pour « survivre » aux écrans et arrive même à contrer le shoot avec ses longs bras. En théorie, ça donne ça pour les Warriors, mais pas cette fois.

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Enfin, dernier système que Golden State aime pratiquer : envoyer Curry et Klay se croiser dans la peinture, et très souvent l’un des deux est ouvert en sortie d’écran. Mais pas hier, où les shooteurs ont du galéré ne serait-ce que pour être ouvert pour un tir.

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Défense de fer : redoutable dans le périmètre

Autre fait à mettre au crédit de Vogel et des Pacers : la superbe défense dans le périmètre.

Premier exemple, Hill empêche la passe pour Curry, et cela force Barnes (pas très à l’aise balle en main) à jouer le P&R. Il se fait enfermer par Stephenson et West, cela se termine en interception. Plus tard, formation en high pick & roll classique pour les Warriors, et lorsque Lee cherche Thompson sur l’aile, George intercepte et David West inscrit un nouveau panier quelques secondes plus tard.

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Encore une fois, George sur le poste 2  a un avantage de taille sur Curry ou Jack. Sur l’exemple suivant, Indiana intercepte presque et presse constamment les Warriors mais Curry plante un tir Ave Maria. De même, Lee a le ballon sur une attaque en Horn, mais aucun arrière ne parvient à se libérer et Lee perd la balle sur pénétration.

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Mais la grande force de cette défense de périmètre, c’est la capacité de David West à magnifiquement bien couvrir le P&R. Voici quelques exemples parmi de très nombreux : Golden State veut un double screen pour Curry, mais très bonne couverture de West, et la possession se termine en pénétration, perte de balle, et dunk en contre attaque.

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Deux autres exemples, le premier encore une fois où l’on voit bien West et Hill contenir Curry loin du panier, ça se termine en pénétration de Lee défendue par deux Pacers. Et le second identique, et même si Curry arrive à trouver Lee qui a le champ libre, Mahinmi vient très bien combler le manque, et Golden State manque un nouveau tir.

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Seul point négatif à cette défense hier soir, une mauvaise défense en transition. Ça ne pardonne pas contre des Warriors qui adorent prendre des tirs très tôt dans la possession si ils en ont l’opportunité, ou de même dégainer à trois points presque immédiatement après un turnover. C’est ce qui les a maintenu en vie pendant toute la partie.

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David West et le « Mid Screen »

Auteur de 28 points à 12/16 au tir, David West a réellement, et comme très souvent, été l’homme du match pour Indiana.

L’une des forces de son jeu est évidement le jeu au poste, et Indiana s’en est bien servi contre les Warriors. Dans le premier exemple, en défense de zone, West ressort la balle et Indiana manque un shoot ouvert, mais West obtient tout de même le rebond offensif. Sur un autre rebond offensif, les Pacers comptent sur West qui marque au poste sur la tête de David Lee.

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Système intéressant de la part de Vogel, qui offre un tir à mi distance à son Power Forward : cela ressemble en premier lieu à un Curl pour l’arrière, mais c’est en réalité une ouverture pour West, qui est souvent ouvert après son écran. Deux exemples parfaitement exécutés qui font mouche.

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Enfin, Indiana a conclu l’affaire dans le 4e quart temps en jouant en formation Mid Screen. Voici en quoi cela consiste : le meneur et un intérieur sont positionnés haut pour jouer le P&R, les deux arrières dans le corner, et l’autre intérieur sous la peinture pour le rebond. Cela offre donc une multitude de possibilités selon comment la défense joue le coup.

Voici les quatre options qu’ont utilisés les Pacers : offrir un tir ouvert dans le corner (même si Hill le manque sur le coup) ou carrément un lay up si la défense adverse le permet (comme pour ce panier de Stephenson).

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Ou alors, offrir un tir à mi distance pour David West, ou bien un lay up dans la raquette même si Mahinmi le manque, ou encore tout simplement un tir pour George Hill en pénétration.

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Les Pacers ont donc maîtrisé ce match, et ont réussi a freiner une des meilleures attaques de NBA en les privant de leurs deux grandes forces : empêcher le catch & shoot, et bloquer le pick & roll.

Tout n’est pas parfait encore, notamment en attaque sur certaines séquences, mais il paraît évidement qu’Indiana est devenu le plus gros outsider à l’Est, derrière le Heat. Quant à Golden State, ce match a notamment montré que cette équipe est encore jeune, et doit apprendre à trouver d’autres solutions.

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