Analyse: quels sont les défenseurs les plus efficaces près du cercle
Statistiquement parlant, au basket le shoot suivrait presque une régle mathématique, plus on est près du panier plus il est facile de marquer. Mais voilà des défenseurs sont là pour faire baisser ce pourcentage et certains sont meilleurs que d’autres pour cela. Et le secteur intérieur est sans doute un des plus importants puisque c’est ici qu’il est le plus facile de marquer. Il est donc intéressant de s’attarder sur les joueurs qui sont efficaces dans la protection de leur panier.
Voici pour la saison 2011-2012 et le début de celle de 2012-2013 les pourcentages en NBA pour chaque zone et c’est sans surprise que c’est sous le cercle que l’adresse moyenne est la meilleure. Encore une fois c’est Kirk Goldsberry (prof d’Harvard pour info) qui fournit toutes ces stats basées sur la saison 2011-2012 et jusqu’en janvier 2013, qu’il a présentées lors de la conférence Sports Analytics.
Et pour répondre à notre problématique, qui est l’intérieur défenseur le plus efficace sous le cercle, la seule statistique du nombre de contres par match n’est bien sûr pas suffisante et Kirk Goldsberry s’est appuyé sur deux études de cas.
1er cas
l’objectif est d’étudier la capacité des joueurs à protéger le panier. Ici sont pris en compte les shoots qui sont tentés lorsqu’un défenseur est au plus à 1m50 du panier. Deux aspects sont étudiés: la capacité à empêcher les tirs près du panier et la capacité à réduire l’efficacité des shoots près du panier.
Le demi-terrain est partagé en 3, les shoots près du panier, à mi-distance et à trois points.
Pour ce premier cas c’est pas moins de 76 000 qui ont été pris en compte, c’est-à-dire des shoots pris lorsqu’un défenseur était à au plus 1m50 du panier. Et en ce qui concerne la capacité à réduire l’efficacité des shoots de l’adversaire pris à l’intérieur, Roy Hibbert et Larry Sanders sont les plus performants de la ligue. En moyenne un joueur NBA réussit 49.7% de ses tirs lorsqu’un défenseur se trouve à moins de 1m50 du panier. Lorsque Roy Hibbert et Larry Sanders sont dans cette position leurs adversaires shootent à seulement 38%. A l’opposé Luis Scola et David Lee (ce qui confirme la réputation des deux) sont les moins efficaces. Lorsqu’ils se trouvent à moins de 1m50 du panier leurs adversaires rentrent 67% de leurs tirs.
Voici le comparatif, avec Larry Sanders, le plus efficace, la moyenne NBA et David Lee le moins efficace.
Ensuite toujours dans ce premier cas d’étude, attardons nous sur la capacité des joueurs à empêcher les adversaires de shooter. En moyenne en NBA lorsqu’un défenseur se trouve à moins de 1m50 du panier 52.7% des tirs de l’adversaire sont pris à l’intérieur. Lorsque ce défenseur est Dwight Howard ce pourcentage tombe à 48.2%, preuve de la force de dissuasion du pivot des Lakers. Et quelle meilleure façon de défendre son panier que d’empêcher les adversaires de ne serait-ce que tenter un shoot. On pourrait appeler ça des contres invisibles. Autre preuve de l’influence d’Howard, et de sa capacité à éloigner les joueurs de la raquette, quand il se trouve à moins de 1m50 du panier les adversaires shootent 32% de leurs tirs à mi-distance, le plus haut pourcentage tous joueurs confondus.
Et à l’opposé de Howard on retrouve Serge Ibaka. Lorsque le pivot du Thunder est à moins de 1m50 du panier l’équipe adverse tente 74% de ses shoots à l’intérieur. Cependant cette statistique est quelque peu faussée par le fait que l’échantillon est très faible pour le joueur du Thunder, la salle d’Oklahoma n’étant pas équipée pour la mesure de ces paramètres.
Voici les statistiques complètes. On notera que Tyson Chandler, meilleur défenseur NBA la saison passée arrive très loin, en 35ème position au niveau de l’adresse des adverses à l’intérieur, lorsqu’il est proche du panier.
2ème cas
Pour ce deuxième cas on étudie la capacité d’un défenseur d’être à proximité du joueur qui prend le shoot. Deux objectifs sur cette étude, déterminer si le défenseur est souvent à proximité du joueur qui prend le shoot et déterminer son efficacité. Cela est évalué de deux façons:
a) La distance à laquelle se trouve le défenseur du shooteur, 30cm (1feet), 90cm (3 feet) et 1m50 (5feet)
b) Le piurcentage de l’attaquant lorsque le défenseur est proche de lui.
En NBA en moyenne 27.8% des shoots pris le sont lorsqu’un intérieur défenseur est à moins de 1m50 du shooteur. Cela fait un total d’environ 21 000 shoots.
Concernant l’évaluation en fonction de la distance à laquelle se trouve le défenseur du shooteur, Tyler Hansbrough obtient les plus mauvais résultats. Il est à moins de 1m50 du shooteur dans seulement 20.7% des cas. A l’opposé seuls Josh Harrellson, Kosta Koufos et Jordan Hill se trouvent dans plus de 35% des cas à moins de 1m50 du shooteur. Ces trois joueurs ne sont pas réputés être d’excellents défenseurs et contreurs, signe sans doute que les adversaires n’hésitent pas à les attaquer. Serge Ibaka arrive en quatrième position avec 34.5%. A noter que dans ce compartiment Dwight Howard se retrouve loin puisqu’il est à moins de 1m50 du shooteur dans seulement 23.6% des cas mais ce qui est en adéquation avec le fait qu’il est le joueur le plus dissuasif de la ligue et donc les shooteurs s’éloignent le plus possible de lui.
Voici les résultats complets
Ensuite pour le pourcentage aux tirs de l’adversaire lorsque l’adversaire est à moins de 1m50. En NBA lorsqu’un intérieur défenseur est à moins de 1m50 du shooteur le pourcentage de réussite moyen est de 45.6%. Et comme pour les statistiques précédentes ce pourcentage varie énormément d’un joueur à l’autre. Et encore une fois c’est Larry Sanders qui est le plus efficace dans le domaine avec un pourcentage aux tirs de son adversaire de 34.9% lorsqu’il est à moins de 1m50 du shooteur. En bas du classement on retrouve le brésilien Anderson Varejao contre qui les joueurs shootent à 54.2% lorsqu’il est à moins de 1m50 d’eux.
Plus surprenant on retrouve un joueur qui est réputé pour être un mauvais défenseur, Andrea Bargnani en seconde position avec un pourcentage légèrement supérieur à celui de Larry Sanders, 35.2%. On retrouve Roy Hibbert encore bien classé et Dwight Howard dans le top 15. David Lee, Luis Scola et Kevin Love se retrouvent eux en queue de classement ce qui confirme leur réputation de défenseurs très moyens.
Que conclure de tout cela? On peut dégager quelques joueurs parmi les plus efficaces et donc les meilleurs protecteurs du panier dans une zone où en général les adversaires sont les plus adroits. Ils sont efficaces de façons différentes. Dwight Howard va par exemple réduire le nombre de tentatives des adversaires dans la raquette alors que Larry Sanders va être lui très efficace sur l’homme et réduire le pourcentage de ses adversaires et ce n’est pas un hasard si il est le meilleur contreur de la ligue. Roy Hibbert, Jermaine O’neal, Kosta Koufos, Kendrick Perkins ou encore Elton Brand sont à ajouter à ces excellents défenseur près du cercle.
A l’inverse des joueurs comme David Lee, Luis Scola, Kevin Love, Anderson Varejao, Drew Gooden ou encore Chris Kaman n’excellent pas dans la protection du panier.
Tyson Chandler, meilleur défenseur 2011-2012 se retrouve lui loin dans la plupart des cas étudiés, pas forcément une preuve qu’il n’est pas un excellent défenseur, car la défense ne se limite bien sûr pas à une zone située à 1m50 du panier et son influence est tout autre. Principalement, il est d’abord un leader défensif pour l’équipe des Knicks et un excellent rebondeur défensif, aspect qui rentre en jeu dans l’évaluation d’un défenseur. On pourrait noter aussi le cas d’Anderson Varejao défenseur réputé, mais pas par ses qualités de de protecteur du cercle mais plus dans l’énergie et dans d’autres compartiments, comme sa force au rebond, mais aussi le fait qu’il soit un excellent intercepteur, sur les lignes de passes ou directement dans les mains de ses adversaires.
Enfin ces statistiques ont une limite et pas des moindres. Seules la moitié des salles NBA sont équipées des dispositifs permettant de récolter tous ses chiffres. Les statistiques des joueurs dont la salle n’est pas équipée représentent un plus faible échantillon de données et évidemment cela peut entraîner une marge d’erreur plus grande sur les résultats. Cependant cela donne tout de même de très bonnes indications sur les « rim protectors »
J'adore J'adore J'adore , on veut plus d'article comme sa :)
content que ça plaise. Moi aussi j'adore ce type de stats et les études de ce gars sont très très intéressantes.