Michael Ray Richardson: De la gloire à l’obscurité

Aujourd’hui, Michael Ray Richardson fête ses 58 ans, et afin de mieux connaître ce personnage assez complexe, Basket Infos vous propose un portrait de ce joueur qui a marqué tous les championnats auxquels il a participé.
Chose qui peut paraître surprenante, les New York Knicks choisissent Michael Ray Richardson en 4e position de la draft en 1978 devant un certain Larry Bird, sélectionné à la 6e place par les Celtics de Boston. Richardson rappelle étrangement un certain Walt Frazier. Issu de l’université de Montana, bon passeur, rebondeur et intercepteur, Michael Ray possède toute la panoplie du vrai joueur complet. Il termine son cursus universitaire de quatre ans, dans lequel il excelle lors de sa dernière année avec 24.2 points et 6.8 rebonds de moyenne par match.
Lorsqu’il débarque à Big Apple en 1978, son arrivée est plutôt discrète. C’est un vrai challenge que se lance « Sugar », ce jeune meneur méconnu atterrit dans l’une des meilleures franchises du pays alors qu’il sort d’une petite fac. Ainsi, son année rookie parle d’elle-même avec ses 6.5 points, 3.2 rebonds et 3 passes de moyenne par match. Lors de sa deuxième année en NBA, Richardson se fait un véritable nom dans la grande ligue. Il devient ainsi le premier joueur de l’histoire à dominer la NBA en passes décisives (10.1 par match) et en interceptions (3.1 par match), et par la même occasion réalise un record de franchise. Peu à peu, Richardson devient la nouvelle idole du Madison Square Garden, où il réalisera de nombreux triples doubles.
En 1980, Richardson est sélectionné pour son premier All Star Game à Landover dans le Maryland, en compagnie de Bill Cartwright, son coéquipier de l’époque avec les Knicks, qui n’est autre que le meilleur marqueur de New York avec ses 21.7 unités par match. Lors ce cette rencontre , Richardson jouera 13 petites minutes et inscrira 6 points, 2 passes et 1 interception. Au total, il sera sélectionné à trois nouvelles reprises pour le All Star Game, en 1981, 1982 et 1985. Ses qualités défensives lui vaudront également des nominations à deux reprises dans le premier cinq défensif lors des saisons 1979-80 et 1980-81.
Malgré des statistiques intéressantes, le nouveau coach des Knicks, Hubie Brown, n’apprécie guère le style de jeu de son meneur. De plus, des rumeurs commencent à circuler sur Richardson, qui divulguent une consommation régulière de cocaïne. Du coup, lors de la saison 1982-83, les Knicks signent Bernard King et transfèrent Michael Ray Richardson aux Golden State Warriors. La suite de sa carrière est un vrai film ! Arrivé aux Warriors, Richardson est très mal accueilli, ces rumeurs concernant sa consommation de drogue sont prises au sérieux par les dirigeants de sa nouvelle franchise. Il sera ainsi surveillé de très près. De son côté, Sugar ne se sent pas heureux dans sa nouvelle équipe. Il devient ainsi accroc à la cocaïne et ses stats chutent à une grande vitesse, 12.5 points, 4.4 rebonds et 7.9 passes de moyenne par match. Il ne dispute donc que 33 rencontres avec les californiens, et sera transféré aux Nets de New Jersey en échange de Sleepy Floyd et Mickey Johnson.

Son nouveau coach, Larry Brown veut encore croire en Richardson. Ses trois premières saisons sous les couleurs de sa nouvelle franchise sont quasiment identiques. Lors de la saison 1984-85, Sugar redevient ce qu’il était, compilant ainsi 20.1 points, 5.6 rebonds, 8.2 passes et 3 interceptions (meilleur intercepteur de la NBA cette année là d’ailleurs!) de moyenne par match. Grâce à Larry Brown, Richardson accepte d’être régulièrement suivi pour sa dépendance à la cocaïne mais il est coupé de sa famille, de ses amis les plus proches et même de certains de ses coéquipiers. Michael Ray s’accroche dur comme fer et accepte même une cure de désintoxication, mais malheureusement il ne va pas au bout du programme. De plus, la NBA se mêle des problèmes de notre protégé. En effet, suite aux nouvelles règles anti-stupéfiants, Richardson subit un premier contrôle qui s’avère positif. La NBA lui propose ainsi un sursis qui est un nouvel échec pour le natif du Texas, et au bout du troisième contrôle, le résultat est toujours positif. En 1986, David Stern décide donc de bannir le joueur de la NBA pour non-respect des règles anti-drogue.
Du coup, après une carrière NBA assez mouvementée, Richardson décide de rejoindre l’USBL chez les Long Island Knights, puis les Albany Patroons en CBA avec lesquels il sera champion en 1988. Cette même année, la NBA lui accorde le droit de réintégrer la grande ligue, mais Richardson préfère rejoindre l’Europe, et notamment la Virtus Bologne en Italie pendant trois saisons, avec laquellz il remportera une Coupe des Coupes en 1990 et deux Coupes d’Italie. Son passage en Italie sera notamment marqué par le record qu’il réalisera lors d’une rencontre du All Star Game en 1990, avec 50 points marqués. Ensuite il rejoint Split pour une saison, Livourne pour deux. En 1994, la France aura la chance de compter ce joueur emblématique dans son championnat, dans lequel il offrira un titre de champion de France à Antibes en 1995.
Plus tard, Michael Ray Richardson aura l’occasion de rencontrer David Stern lors du McDonald’s Open de 1997 à Paris. Lors de cet échange, l’ancien joueur NBA a notamment remercié le commisioner de la grande ligue de lui avoir sauvé la vie.
- Ses équipes
- 1978 – 1982 : New York Knicks
- 1982 – 1983 : Golden State Warriors puis New Jersey Nets
- 1982 – 1986 : New Jersey Nets
- 1986 – 1987 : Long Island Knights
- 1987 – 1988 : Albany Patroons
- 1988 – 1991 : Virtus Bologne
- 1991 – 1992 : KK Split
- 1992 – 1994 : Basket Livorno
- 1994 – 1997 : Antibes (Pro A)
- 1997 – 1998 : Battipaglia Rieti puis Cholet Basket (Pro A)
- 1998 – 1999 : Libertas Forlì
- 1999 – 2000 : Basket Livorno
- 2000 – 2001 : Antibes (Pro A)
Ses stats en NBA
556 matches (276 fois starter)
14.8 points, 5.5 rebonds, 7 passes décisives, 2.6 interceptions, 0.4 contre de moyenne par match
45.7% aux tirs, 22% à 3 pts, 69% aux lancers francs
Palmarès
- 4 sélections au NBA All-Star Game.
- Meilleur passeur NBA en 1980.
- Meilleur intercepteur NBA en 1980, 1983 et 1986.
L'originel Sugar Ray ! Même si l'autre on l'appelle plutôt Shutelsworth que Sugar :)