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Playoffs Preview : New York Knicks (2) – Boston Celtics (7)

Brian Babineau/Getty Images

Confrontation attendue et assez indécise entre deux rivaux qu’on adore voir jouer l’un contre l’autre. Depuis le transfert de Carmelo Anthony, c’est la première fois que les New York Knicks apparaissent favoris face aux Boston Celtics, mais rien n’est encore fait. Pour Boston, ce serait la fin d’une ère, la première élimination au premier tour des playoffs depuis l’arrivée de Kevin Garnett et du renouveau de la franchise, et pour New York, une nouvelle élimination prématurée en post season ferait tâche après une saison pleine d’espoirs. Reste à savoir si les Knicks se montreront à la hauteur de leur statut et pourront gagner leur première série de playoffs depuis très longtemps.

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Effectif et fond de jeu

Nathaniel S. Butler/Getty Images

Ray Allen s’est fait la malle pour Miami l’été dernier, mais c’est surtout la blessure de Rajon Rondo qui fait qu’on voit les Celtics d’une manière différente cette saison. Ce n’est plus le même Boston, on sent la fin de cycle, et la fenêtre d’opportunité pour un nouveau titre est en train de se refermer très sérieusement pour Paul Pierce et Kevin Garnett. Tactiquement parlant, l’absence de Rondo sur le terrain se traduit par l’absence d’un point d’ancrage en attaque, et d’un catalyseur offensif. Qui avait certes parfois ses mauvais cotés (le jeu tournait parfois trop autour de Rondo), mais surtout de bons cotés, avec l’avantage d’avoir le meilleur gestionnaire de la ligue au commandes de l’attaque, qui rassemblait en un seul joueur patience, précision, vision du terrain, et surtout efficacité. De 2009 à 2012, si l’on devait établir le trio des meilleurs joueurs des playoffs sur ces 4 éditions, on aurait Kobe Bryant, Lebron James, et Rajon Rondo. En plus du Roi du triple double, Ray Allen manque à Boston plus que les Celtics ne le voudraient. Sans le meilleur tireur de l’histoire à trois points, c’est une partie de leur identité tactique qui est partie en fumée, le catch & shoot. Et n’est pas Ray qui veut, même Jason Terry n’a pas su rentrer dans ce role de shooteur en sortie d’écran. Tout ça ajouté, Boston se cherche encore une identité offensive, plus axé sur son collectif, pour des résultats divers et variés.

C’est clairement au scoring que cette équipe à des lacunes : Avery Bradley n’est pas un scoreur par nature, Courtney Lee n’a toujours pas réglé la mire (à trois points notamment, alors qu’il avait été recruté précisément pour ça), Jason Terry n’y arrive pas non plus, et un Jordan Crawford est encore trop frais dans cette équipe pour pouvoir avoir plus d’influence dans les résultats des Celtics. Même Terrence Williams est devenu à Boston un meneur remplaçant, assez maladroit en attaque. De même, si Paul Pierce apporte toujours son quota de points et Garnett tient toujours la baraque en défense, le secteur intérieur est assez pauvre. Brandon Bass déçoit par rapport à l’an passé, où il apparaît clair désormais qu’il tournait en surrégime. Chris Wilcox, DJ White, Shavlik Randolph, pas de quoi tout exploser en playoffs. Jeff Green semble la seule satisfaction de cette fin de saison, mais il est encore trop tôt pour espérer le voir porter cette équipe. Encore une fois, sans un Rondo pour trouver les espaces, c’est plus difficile d’obtenir de bons tirs et d’être efficace.

David Liam Kyle/Getty Images

A New York, ce fut les montagnes russes. Début de saison, un basket champagne, un collectif magnifique, l’éloge de l’extra pass, altruisme à gogo, les trois points qui pleuvent, et un Carmelo Anthony en mode MVP. Et après quelques mois de disette, où les vilains travers étaient  revenus (Melo beaucoup trop en isolation, JR Smith qui mange un peu la feuille), les Knicks finissent fort la saison et reviennent bien quand il faut. Chercher les espaces, trouver les shooteurs ouverts, accumuler les points, c’est ça le jeu de New York, et on revoit la force du collectif sur ces dernières semaines.

Raymond Felton et Jason Kidd semblent avoir baissé d’un ton par rapport au splendide début de saison, mais JR Smith est dans la meilleure année de sa carrière, et est véritablement le deuxième joueur le plus important de l’effectif. Là aussi, le blessure d’Amar’e Stoudemire fait du tort à un secteur intérieur de NY déjà mal en point. Même diminué, Tyson Chandler sera là pour protéger le cercle et apporter ses précieux rebonds (offensifs notamment), mais il semble bien seul, avec toutes les blessures de Rasheed Wallace, Marcus Camby, Kurt Thomas, Kenyon Martin et autres. Déjà bien rodés défensivement, si New York arrive à maintenir son niveau en attaque, ça pourra clairement espérer quelque chose.

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Les clés de la série pour New York :

Jonathan Daniel/Getty Images

– La réussite à trois points : Clairement, c’est là-dessus que le jeu de Big Apple repose, et c’est souvent du quitte ou double. Dans un mauvais soir, il n’est pas étonnant de voir un Melo, JR, Novak & cie arroser, mais dans le même temps, dans une bonne soirée tout semble rentrer chez les Knicks. Si New York veut le plus rapidement mettre Boston à distance lors des matchs, le trois points sera indéniablement la bonne manière de procéder : ils savent faire, et ils savent qu’ils peuvent flamber. Y a plus qu’à.

– Conserver un jeu collectif : Ce fut le péché mignon de ces Knicks durant une grande partie de la saison, oublier un peu trop ce qui avait fait d’eux la meilleure équipe de NBA en novembre dernier : partager la balle et rester altruiste. Mike Woodson devra être attentif, même dans l’atmosphère tendue des playoffs, de ne pas trop laisser Melo vampiriser le jeu. Et ça passe par l’intéressé en personne, mais aussi par le casting autour : trop souvent on a vu Melo en isolation ou au poste, et les 4 autres joueurs immobiles sur le terrain. Rester en mouvement, créer des espaces, c’est le meilleur moyen de faciliter la transition de balle et d’obtenir de bons tirs.

– Profiter de Garnett sur le banc : S’il y a bien un joueur dont Boston est réellement dépendant, c’est Kevin Garnett en défense. Le MVP 2004 n’a plus sa vista d’antan, et ne sera peut-être plus capable de participer pleinement au scoring, mais il reste le roc des Celtics en défense. C’est simple, avec Garnett sur le banc, c’est portes ouvertes pour qui veut dans la raquette de la maison verte. A New York d’en profiter pour obtenir des points (plus) faciles, et de varier leur jeu pour éviter de ne se reposer que sur leur adresse extérieure. Envoyer un Melo au poste bas quand KG prendra quelques minutes de repos ne devrait pas être une mauvaise idée par exemple.

– Le facteur X : JR Smith. Difficile ici de choisir un Knicks parmi tant. NY va dépendre de l’état de santé de Tyson Chandler, de la forme du moment de Carmelo Anthony, ou de savoir à quel niveau Raymond Felton peut jouer. Mais en un sens, JR Smith peut être considéré comme le plus gros facteur X de cette équipe, tout simplement du fait que lorsque l’arrière sort du banc avec une belle réussite, les Knicks perdent très rarement. Avec un Smith qui oscille entre 20 et 25 (voir même 30) points, c’est dans la quasi totalité des cas une victoire des Knicks. Lui aussi devra rester attentif à jouer sans ballon, et à ne pas forcer les choses.

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Les clés de la série pour Boston :

Fernando Medina/Getty Images

– La défense dans le périmètre : On vient de parler de la dépendance de New York par rapport à sa réussite à trois points, ce sera aussi à Boston de forcer la non réussite. Si Courtney Lee ou Avery Bradley devraient avoir un impact limité offensivement, défensivement ils auront leur mot à dire, et ce sera (entre autres) à eux d’aller embêter les Knicks, d’opérer un bon pressing dans le périmètre pour forcer New York à enrailler sa machine à trois points. Ils en sont capables, sont rapides, vifs, de bons défenseurs, et c’est le moyen le plus sûr (à défaut d’être le plus facile) pour freiner l’attaque de Big Apple. Pour eux aussi : y a plus qu’à.

– Le rebond défensif : Voilà une clé liée également au point précédent. Forcer les sniper à manquer leur tir à longue distance, c’est bien, mais il faudra aller chercher le rebond derrière, sous peine de voir cette défense dans le périmètre sans intérêt. Chandler, même s’il parait bien seul dans cette raquette, reste le meilleur dans le métier en ce qui concerne prendre des rebonds offensifs, et dévier des tirs manqués pour les transformer en secondes chances. Melo non plus n’est pas en reste, et aime aussi aller chercher des ballons sous les paniers avec sa présence assez imposante et son activité au rebond offensif. On ne demande pas aux bleus de chauffe des Celtics de briller en attaque, mais il faudra certainement qu’ils fassent le boulot en défense pour limiter New York dans sa quête de toujours plus de possessions offensives.

– Trouver le bon tempo : C’est là la vrai force de Doc Rivers, savoir s’adapter à l’adversaire. Contre des grosses défenses (Indiana, Philadelphie, etc), on l’a déjà vu changer son plan de jeu et jouer beaucoup plus up tempo, en cherchant très tôt dans la possession à déclencher le tir pour que la défense n’ait pas le temps de bien se poser et d’opérer. Et jouer de cette manière pourrait être une solution contre la bonne défense des Knicks. Mais dans le même temps, Boston excelle plus dans du jeu posé, avec leur expérience (et leurs vieilles cannes aussi). On sait d’ailleurs qu’en playoffs, le ryhtme est plus lent, plus posé, et que les Celtics ont brillé dans cette configuration pendant 5 ans. A Doc de choisir la bonne option, et de savoir s’adapter à ce que proposera la défense en face, et comment les Knicks réagiront face aux différentes stratégies.

– Le facteur X : Jeff Green, l’impliquer en attaque. C’est sans doute LA clé des Celtics. Pour survivre offensivement face aux Knicks, il faudra sans doute un Jeff Green des grands jours. Le problème, c’est que Doc Rivers l’utilise trop en isolation ou au poste lorsque Kevin Garnett est sur le terrain, et que c’est surtout au poste haut, balle en main, ou carrément en pénétration que le garçon est efficace. On l’a vu briller quand KG a été sur la touche pendant un moment (un  game winner, les 43 points contre Miami, notamment), reste à trouver la bonne formule pour Doc Rivers. D’autant que Boston aura besoin d’un KG pendant 35-40 minutes défensivement, donc ça ne ferait pas de mal de le ménager en attaque et d’offrir plus d’opportunité à Green qui ne demande qu’à exploser.

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Les Match up à suivre :

Jared Wickerham/Getty Images

– Jeff Green/Paul Pierce vs Carmelo Anthony : Pour stopper Melo, il n’y aura pas mille solutions, il faudra jouer physique, ne pas le laisser trouver son rythme, et aller le bousculer. Ce sera sans doute la tâche de Jeff Green, qui a la carrure appropriée pour défendre sur lui, que ce soit niveau taille, envergure, ou même niveau du poids. On sous estime sans doute parfois la puissance d’un Carmelo Anthony, très difficile à aller bouger, et Doc Rivers préférera lui mette Green sur le dos plutôt qu’un intérieur moins mobile. Voir même un Paul Pierce, également bien sur ses appuis et difficile à bouger mais moins vif, et que Boston voudra sans doute ne pas trop fatiguer en défense pour utiliser ses (très) précieuses qualités au scoring. De même, si Melo veut prouver qu’il a passé un cap, notamment défensivement, quel meilleur test que de défendre sur Jeff Green, et encore mieux, un Paul Pierce en mode playoffs ?

– Avery Bradley vs JR Smith : Smith n’a de remplaçant que le nom, pas le statut, et on devrait le voir jouer allègrement plus de 30 minutes par match. Et même s’il est dans sa meilleure année en carrière, il a parfois tendance à forcer un peu les choses et à arroser de temps en temps. Face à lui, Doc Rivers pourrait placer celui qui est sans doute un des meilleurs défenseurs homme à homme de toute la NBA, Avery Bradley. L’arrière des Celtics aura la tâche d’exercer une pression constante sur JR Smith, de quoi peut être arriver à le faire déjouer et ainsi à pénaliser toute l’équipe des Knicks.

– Kevin Garnett vs Tyson Chandler : Ce sera autant un duel à distance (qui des deux arrivera à défendre le mieux son panier), mais aussi un duel direct entre les deux. Tout d’abord pour la bataille au rebond, que l’on a évoqué un peu plus haut, et sur la capacité ou non de KG à limiter les rebonds offensifs du pivots de NY. Mais aussi, parce qu’on se souvient l’an passé que Garnett avait haussé le ton au scoring, et enchaînait contre Antlanta et Phladelphie turnaround et mouvements au poste bas, atteignant parfois même la barre des 25 points (ou plus). Ce sera en tout cas intéressant de voir Chandler défendre sur un pivot aussi imposant physiquement.

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Bilan

Au final, cette affrontement pourrait s’avérer des plus disputés. Depuis quelques temps maintenant, on adore regarder ces rencontres entre Knicks et Celtics, car on y retrouve tous les éléments d’une bonne rivalité. Deux grosse cylindrées, très populaires en NBA, avec quelques petits accrochages de temps en temps et des matchs explosifs.

Au final, c’est sans doute New York qui pourrait décider de l’issue de cette série, une élimination précoce ou une qualification pour le second tour. Les Knicks ont les armes en mains, ils peuvent flamber et plier l’affaire, comme ils peuvent passer à coté de leurs matchs, retomber dans leurs travers et se laisser déborder. On craint encore une fois cet état de forme et cette réussite branchés sur courant alternatif auquel on a eu droit toute la saison. Et puis, les rôles sont inversés : c’est désormais Boston l’outsider, et New York qui doit résister à la pression d’un statut de favori tout nouveau pour eux. La quête de rédemption de Melo et des Knicks, et une possible dernière danse pour ces Celtics qui se subliment souvent en playoffs, ça serait bête de ne pas y jeter un oeil.

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Le programme de la série:

Game 1 – Samedi 20 avril, Boston @ New York, 21h
Game 2 – Mercredi 24 avril, Boston @ New York, 2h00
Game 3 – Samedi 27 avril, New York @ Boston, 2h00
Game 4 – dimanche 28 avril, New York @ Boston, 19h
Game 5 * Mercredi 1er mai, Boston @ New York, à déterminer
Game 6 * Vendredi 3 mai, New York @ Boston, à déterminer
Game 7 * Dimanche 5 mai, Boston @ New York, à déterminer

 

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5 réflexions sur “Playoffs Preview : New York Knicks (2) – Boston Celtics (7)

  • DiOnYsOs60

    Let's Go Celtics !!!!!!!

  • Theloger

    C'est pas possible, les knicks ne peuvent pas rater le coche éternellement … Pourtant, même sans Rondo la grosse défense des C's risque bien de prolonger la malédiction. Certes ils n'ont pas Rondo, mais on peut quand même dire que c'est un premier tour très difficile (et à fortiori passionnant :) ) pour le deuxième de la conf'. D'autant que les celtics n'ont rien à perdre, alors qu'ils foncent !

  • Rapha

    Super article! Je pense que Boston peut faire un coup, surtout s'ils font durer la série, il y aura bien un ou deux intérieurs de NY qui va se blesser!

  • Guillaume (BI.com)

    Oui c'est ça, Boston a rien a perdre, mais vraiment rien, et on les a jamais vu dans cette position (ou presque).

    Et à l'inverse, NY aura une énorme pression sur les épaules. A voir.

  • Melomareshump

    Let's Go Knicks !

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