Preview Playoffs : Brooklyn Nets (4) – Chicago Bulls (5)

Fin de saison surprise. Alors qu’on s’attendait à voir les Chicago Bulls demeurer 6e de la Conférence Est et aller nous offrir un affrontement avec leurs rivaux d’Indiana, deux erreurs de parcours d’Atlanta et nous voilà avec des Bulls qui leur ravissent la 5e place lors de cette toute dernière journée. Seul l’avenir nous dira si c’était réellement une bonne chose ou non. En face donc, les Brooklyn Nets, qui après le déménagement de cet été ont fait peau neuve, et cherchent désormais à s’installer comme un des cadors de la Conférence Est. Quoi de mieux que les playoffs pour y arriver ?
Effectifs et fond de jeu

Chez les Nets, quitter le New Jersey fut un grand bol d’air frais pour un franchise en perdition depuis quelques années. Elle est bien loin, l’époque où, comme un symbole, Johan Petro marquait historiquement le dernier point de la franchise dans le New Jersey. Aujourd’hui les Nets se sont imposés comme une des grosses cylindrés à l’Est, et ont même pour objectif (insensé ?) de récupérer le monopole sur tout Big Apple. On en est encore loin, mais on ne peut que remarquer les progrès fantastiques fait en même pas un an. Avec à la base de ce renouveau, la prolongation de contrats des cadres, et l’arrivée d’autres précieux éléments.
Si le backcourt composé de Deron Williams et Joe Johnson a déçu pendant un moment, on ne peut pas enlever à Johnson ses grandes qualités clutchs (un des joueurs qui a d’ailleurs réalisé le plus de tirs au buzzer cette saison). Tout comme on ne peut pas passer sur le fait que Deron Williams joue depuis le All Star Game au niveau pour lequel on l’avait fait signer à prix d’or. Sur l’aile, Gerald Wallace apporte sa défense et du scoring à l’occasion, et à l’intérieur, Brook Lopez fait le job en attaque, à défaut d’être efficace en défense. Kris Humphries a beau avoir le plus joli contrat, c’est bien Reggie Evans le titulaire, qui brille en faisant le sale boulot comme il l’a toujours fait. Dès son arrivé, le nouveau coach PJ Carlesimo a tenté d’équilibrer un peu mieux le jeu des Nets, qui penchait clairement trop sur l’extérieur. Lopez reçoit plus de ballon au poste, Reggie Evans a émergé comme finalement le complément parfait du pivot des Nets, Marshon Brooks a retrouvé du temps de jeu et Andray Blatche s’est révélé comme une belle surprise pour un joueur amnistié. Mais c’est surtout défensivement que Carlesimo a imposé son style, apportant à Brooklyn une solidité défensive certaine (6e meilleure défense de la ligue).

Du coté des Bulls, la saga de la saison c’est évidement le « reviendra, reviendra pas » de Derrick Rose après sa grave blessure au genou de l’an passé. Mais à l’inverse des Sixers qui toute la saison ont espéré le retour d’Andrew Bynum, Chicago n’a pas perdu de temps à attendre Rose, et Tom Thibodeau a réussi à faire d’une équipe sans son franchise player une des meilleures équipe à l’Est, c’est fort.
Même sans son feu follet en attaque, les bases du jeu des Bulls n’ont pas changé : défense, défense, et défense. Le groupe de role player qui compose l’effectif n’est ni glamour, ni même très connu en NBA, mais fait le boulot soir après soir grâce à une solidité impressionnante derrière. La révélation Jimmy Butler, l’energizer Nate Robinson, les défenseurs confirmés Luol Deng et Kirk Hinrich, mais aussi Joakim Noah ou Taj Gibson sous les panneaux. Bref, pas de star, ni d’ego, et une défense qui verrouille bien. En revanche, c’est l’attaque qui va sans doute poser du tord à Chicago, puisque les Bulls marquent à peine 93 points par match (deuxième pire total de la saison régulière). Il faut dire aussi que les systèmes méticuleux de Thibodeau sont bien pensés, mais il manque un Derrick Rose au milieu de tout ça pour prendre les choses en main, montrer de l’agressivité et aller bousculer la défense adverse.
Les clés de la série pour Brooklyn

– Eviter de retomber dans leurs travers en attaque : C’est décidément le refrain à New York cette saison. A l’image des Knicks qui parfois se reposent trop sur Carmelo Anthony, les Nets ont également ce léger penchant à laisser faire Deron Williams ou Joe Johnson, et à leur demander de conclure trop de possessions sur isolation. C’était notamment le cas sous Avery Johnson, et ce fut une des raisons de son départ, et même si PJ Carlesimo essaye de limiter cette tendance, Brooklyn se laisse parfois un peu aller. Les Nets sont au top de leur forme quand Williams et Johnson se montrent efficace au shoot, et évoluent beaucoup sur jeu sans ballon. Une des clés sera d’essayer de leur offrir un certain nombre de tirs ouverts et de les utiliser en catch & shoot. De même, il faudra veiller à ce que Brook Lopez ne s’enferme pas trop dans ses possessions au poste bas à vouloir à tout prix marquer, comme cela arrive de temps en temps.
– L’apport du banc : C’est peut être de là que viendra le salut de Brooklyn. Si le starting lineup est très compétitif, le banc n’en demeure pas moins rempli de talents également, capable d’avoir un impact conséquent sur une rencontre. Andray Blatche a démontré toute la saison durant qu’il possédait de bien belles qualités offensives, capable de faire face au panier, de prendre le tir à mi-distance, ou d’aller placer des mouvements au poste. De même, Marshon Brooks apporte en sortie de banc une percussion et une capacité à se créer son shoot intéressante, et Keith Bogans ou CJ Watson (qui jouera d’ailleurs contre son ancienne équipe) possèdent un tir extérieur tout à fait correct qui pourra aider les Nets sur le tir à trois points. Sans oublier des Kris Humphries ou Mirza Teletovic. Cette second unit est capable d’apporter un bon quota de points, et ça ne pourra qu’être bénéfique aux Nets si cette escouade joue juste.
– Le facteur X : Joe Johnson. L’arrière des Nets pourrait véritablement être le facteur X de cette équipe sur cette série, et sur l’ensemble des playoffs même. Un tout petit 42% de réussite au tir, 37% à trois points, et seulement 16 points et quelques par match, les fans des Nets attendaient sans doute un peu plus de l’homme aux 100 millions. Encore une fois, Johnson gagnerait à jouer plus sans ballon, et on l’a vu plus réussir en catch & shoot ou en spot up, lui qui voulait avant le début de la saison être surnommé Spot Up Joe. Néanmoins, Brooklyn peut aussi se rassurer d’avoir dans ses rangs un joueur capable de créer son tir, clutch, et efficace dans le money time. Le probable joueur parfait pour les fins de matchs tendues de playoffs.
Les clés de la série pour Chicago

– S’appliquer en attaque : On l’a dit, Chicago est la 29e meilleure attaque de la ligue. Et même si les Bulls défendent très bien, il faudra bien à un moment ou à un autre être capable d’aller scorer de l’autre coté du terrain. Les Bulls sont d’ailleurs également une des pires équipes de la ligue à trois points, et au pourcentage de réussite. Pour essayer de se montrer le plus efficace possible, il faudra montrer une grande rigueur dans l’exécution des systèmes offensifs de Thibodeau, dans l’espoir d’obtenir un maximum de tirs ouverts, d’opportunités de marquer et donc de paniers. Marco Belinelli et Rip Hamilton sont de précieux shooteurs, qui peuvent vraiment contribuer s’ils sont mis dans de bonnes conditions. D’autant plus face à des Nets qui sont également performants en défense. Également, Chicago ne devra pas hésiter à aller les bousculer, et chercher le challenge physique : Luol Deng, Jimmy Butler, Nate Robinson, Taj Gibson, ils ne sont pas de fantastiques finisseurs mais sont assez bien montés pour aller se frotter à la raquette des Nets et aller chercher des points sur lancers francs (exercice dans lequel les Bulls sont efficaces d’ailleurs).
– Le rebond offensif : Toujours en rapport avec cette carence offensive, il sera important pour Chicago d’aller se battre au rebond offensif. Tout simplement dans le but d’aller multiplier les possessions offensives, obtenir de nouvelles opportunités, ralentir le chrono et réduire le nombre de ballons en attaque pour les Nets dans le même temps du coup. D’autant que les Bulls sont assez performants au rebond offensif, et quand on a une équipe qui n’a pas été exceptionnelle à la réussite au tir pendant la saison, ça ne peut pas faire de mal d’aller effacer ces mauvais tirs en récupérant les ballons et en offrant ainsi 24 nouvelles secondes au chrono pour aller marquer.
– Le facteur X : Carlos Boozer. En l’absence de Rose, ce sera sans doute à lui de se révéler leader offensif de cette équipe, ou en tout cas devra le partager avec Luol Deng. Surtout si Joakim Noah est blessé lui aussi et pourrait manquer ce premier tour en partie, ce sera important pour Chicago d’avoir une menace offensive correcte à l’intérieur, étant donné que les Nazr Mohammed ou Taj Gibson demeurent des intérieurs dévoués à la défense. Souvent critiqué depuis son arrivée à Chicago, c’est sans doute pour Boozer la série ou jamais pour démontrer qu’il demeure un bon joueur et bon lieutenant à Rose dans le futur.
.
Les Match up à suivre

– Les extérieurs de Chicago vs Deron Williams & Joe Johnson : Ce sera là sans doute que se feront les duels les plus intéressants. D’un coté, Brooklyn compte sur son backcourt de stars pour assurer en attaque, et de l’autre Chicago possède de très bons défenseurs dans le périmètre, qui auront la tâche de les freiner. Autant Jimmy Butler, que Nate Robinson ou surtout Kirk Hinrich sont de très bon défenseurs, et la qualification des Bulls dépendra aussi de la capacité de ces derniers à faire le taff en défense. On peut aussi envisager un Luol Deng défendre sur Johnson, et Hinrich sur Williams, dans ce qui est à priori la meilleure configuration défensive possible pour Chicago.
– La raquette des Nets vs la raquette des Bulls : L’autre force de Brooklyn, c’est Brook Lopez à l’intérieur. Et si le pivot possède un arsenal offensif impressionnant, il aura fort à faire face aux intérieurs défensifs de Chicago. Certes, l’absence sur plus ou moins long terme de Noah change la donne, mais même sans le français, Lopez comme Andray Blatche d’ailleurs auront tout de même du muscle à aller secouer sous les paniers. L’autre duel attendu, c’est celui entre Boozer et Evans, là encore, un attaquant contre un défenseur de métier. La force de Boozer c’est qu’avec sa capacité à évoluer dans le périmètre, il va pouvoir éloigner Reggie Evans du cercle et pourquoi pas faire limiter son (immense) impact au rebond, mais il devra tout de même se démener pour tenter d’apporter son scoring. Et attention de l’autre coté du terrain : le Net a surpris son monde en fin de saison en se montrant étonnamment efficace pour enchaîner les points sous les paniers. C’est également une piste à creuser s’il est capable d’être régulier dans son apport.
– Tom Thibodeau vs PJ Carlesimo : Pour chacun des coachs, cette série se présente comme un vrai challenge. Pour Thib’, c’est bien sûr le souci d’arriver à faire marcher la machine offensive sans Derrick Rose, et rien que ça, ça représente un défi des plus relevés. Quant à Carlesimo, l’objectif est de bien faire tourner l’attaque des Nets également, en évitant comme on le disait de retomber dans de vilains travers, et dans du basket en isolation pas efficace. Et puis, Carlesimo joue également plus que ça : intérimaire cette saison, aller le plus loin en playoffs sera pour lui le meilleur moyen d’espérer être conservé. Et ça commence dès le premier tour, contre les Bulls.
Bilan
Comme d’habitude, les séries du premier tour entre 4e et 5e de Conférence sont en théorie les plus serrées de toutes, et celle-ci ne fera sans doute pas exception à la règle. Même sans Derrick Rose, les Bulls ont déjà prouvé qu’ils étaient capable de flamber, d’imposer leur style et d’aller taper des grosses écuries dans la Conférence. Lorsque par exemple ils ont mis fin aux séries de victoire du Heat et des Knicks dernièrement. La force du collectif et le boulot de Thibodeau sont tels qu’il ne faudra pas s’étonner s’ils parvenaient à se qualifier.
Mais Brooklyn possède tout de même un avantage non négligeable en playoffs : des stars. Si la force d’un collectif peut faire gagner des matchs en saison régulière, la post season c’est la période où les stars et autres grands joueurs sont censés monter d’un ton. La tendance de Deron Williams ou Joe Johnson de partir parfois trop en isolation a aussi son effet retro : en playoffs, Brooklyn aura la chance de posséder deux joueurs capable de se créer leurs tirs, et on a jamais trop de joueurs de ce type dans son effectif. L’avantage du terrain aura peut être aussi son rôle à jouer si la série venait à se prolonger, et si Brooklyn chercher à valider son nouveau statut par une qualification en demi-finales de Conférence, les Bulls seront dans le même état que toute cette saison : absolument rien à perdre.
[polldaddy poll= »7050200″]
Le programme de la série
Game 1 – Dimanche 21 avril, Chicago @ Brooklyn, 2h00
Game 2 – Mardi 23 avril, Chicago @ Brooklyn, 2h00
Game 3 – Vendredi 26 avril, Brooklyn @ Chicago, 2h30
Game 4 – Samedi 27 avril, Brooklyn @ Chicago, 20h
Game 5 * Lundi 29 avril, Chicago @ Brooklyn, à déterminer
Game 6 * Mardi 2 mai, Brooklyn @ Chicago, à déterminer
Game 7 * Samedi 4 mai, Chicago @ Brooklyn, à déterminer
Je sens un retour de D. Rose pour ces play-offs, je ne sais pas pourquoi… Ca ferait de lui un héros si il revenait et permettait aux Bulls de gagner, ça changerait beaucoup de choses mais ça serait beaucoup de risques aussi..
Je pense pas, je crois qu'il va écouter les conseils de tout de monde et prendre une saison blanche.
A vraie dire ça n'aura pas trop de sens, s'il vraiment il allait revenir pour les playoffs, il aura recommencé à jouer avant, pour se remettre dans le rytme. Même s'il revient maintenant, il serait pas au top de sa forme.