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Bradley Beal monte en puissance

Cette saison, les Wizards ont décidé d’arrêter de perdre. Evidemment, il ne faut pas s’attendre à ce que la franchise de la capitale fédérale domine la ligue, ou même figure parmi les leaders de la conférence Est avant un petit moment. Mais l’équipe, devenue presque officiellement celle de John Wall depuis le contrat max offert à ce dernier, vise clairement les playoffs. Un choix un peu particulier car intervenant au moment où beaucoup de franchises préfèrent brader leur saison afin de récupérer un gros (gros) pick susceptible de les emmener au sommet dans les années à venir. En prenant cette décision de définitivement tourner la page du processus de reconstruction, l’équipe dirigeante des Wizards a clairement signifié qu’elle pensait son équipe susceptible d’être compétitive non seulement cette année, mais également à moyen terme.

Forcément cette certitude repose avant tout sur le potentiel de John Wall. En revenant très fort de blessure l’an passé, au point de modifier le visage de la franchise, le meneur a gagné la confiance de ses dirigeants. Et, en tournant à 18 points et 9.5 assists par match, le tout en shootant à 35% à 3 points (un pourcentage plus qu’acceptable pour un joueur ayant déjà fini une saison à 1/17 dans l’exercice), la jeune star confirme tout le potentiel entrevu précedemment, et si elle doit encore progresser au tir, semble capable d’atteindre un niveau suffisant pour mener les Wizards vers les sommets… à condition de disposer d’un supporting cast consistant.

Personne n’est réellement capabable de mener une équipe vers les sommets NBA à lui tout seul, tant la densité de la ligue interdit à un joueur de dominer de façon suffisante pour rallier les finales sans équipiers valables (Iverson en 2001 pourrait être l’unique contre-exemple du basket moderne, mais les défenseurs acharnés qui l’entouraient constituaient un supporting cast surement sous-estimé et sans aucun doute correct, LeBron en 2007 évoluait dans une ligue asymétrique rendant la conférence Est bien faible). De plus, aucune franchise ne décide de stopper son processus de reconstruction sans être convaincue de pouvoir s’extirper du ventre mou de sa conférence (disons de la 12ème à la 6ème place) de façon rapide. Tout ceci indique clairement que le staff des Wizards, en plus de faire confiance à Wall, considère les joueurs qui l’entourent comme étant soit d’un niveau intéressant, soit comme ayant un potentiel pouvant permettre à la team de Washington d’aller chercher les gros poissons de l’Est dans les années à venir.

Passons, sur les Nene, Gortat et autre Ariza, dont le niveau actuel est très proche de leur potentiel maximum et qui pourront sans doute accompagner Wall dans sa prise de pouvoir. Passons également, bien que son évolution au sein de la grande ligue soit à suivre de près, sur Otto Porter, qui n’a quasiment pas joué en ce début de saison. Et intéressons nous à la révélation de la saison dernière, côté Wizards: Bradley Beal.

Lorsqu’il débarque en NBA après la draft 2012, Bradley Beal est déjà comparé par beaucoup à Ray Allen. Une adresse ahurissante de loin, un même jeu sans ballon meurtrier, Beal dispose certes de moins d’expérience que le recordman NBA de trois points marqués, d’une réussite un peu moindre (38% l’an dernier tout de même sur 236 shoots) mais il est en revanche plus puissant, plus enclin à driver et dispose d’une panoplie de tirs en course plus variée que l’ancien joueur des Celtics. Sa lecture du jeu en général et ses feintes lui permettent de dominer les défenses, et sa grande maturité lui a permis de s’imposer dès sa première saison comme l’arme offensive numéro 1 des Wizards, et sa parfaite complémentarité avec la capacité créatrice de John Wall fait de ce back-court l’un des, si ce n’est le plus prometteur de la ligue.

Nene Bradley Beal John Wall Wizards
Getty Images

Cette année, Beal est donc attendu au tournant. Après une pré-saison très réussie et plusieurs cartons, y compris face à des cadors de la ligue (Miami en tête), on s’attendait à une entrée fracassante de l’arrière dans la saison 2013-2014. Pourtant, Beal a quelque peu marqué le coup en tout début de saison. Surplus de pression à l’idée d’entrer dans le vif du sujet, impact du transfert d’Okafor? Il n’est pas vraiment besoin de s’interroger plus que ça, tant le joueur semble avoir repris sa marche en avant depuis quelques matchs.

Avec 29 et 34 points sur ces deux dernières rencontres, le tout assorti d’un pourcentage limite insolent de 55%, Beal a marché sur les Nets avant de pousser le Thunder dans ses derniers retranchements. Le début d’une domination durable? Sans doute. L’ancien de Florida a tout pour exploser dès cette année, mais surtout les suivantes. Malgré sa progression, Wall ne sera jamais un grand shooteur et se régalera toujours en distribuant des caviars à son compère de l’arrière. La vision du meneur permet aussi à Beal d’exploiter les backdoors occasionnés par une défense trop resserrée. Les espaces qu’il crée occasionnent des drives offrant des points faciles. La force intérieure des Wiz’ avec Nene et Gortat et en attendant l’explosion de Trevor Booker et Kevin Séraphin, libère énormément d’espaces à un joueur qui s’éclate avant tout en sanctionnant les choix défensifs des coachs adverses. De plus, Randy Wittman, le coach des Wizards, lui fait confiance, le laissant sur le parquet plus longtemps que Wall lui-même depuis le début de la saison.

Beal est donc très clairement l’un des joueurs à suivre de cette saison et celui qui pourrait bien faire la différence dans le futur des Wizards. Pour ne rien enlever, le rookie des mois de Décembre 2012 et Janvier 2013 est un joueur clutch qui se sublime bien souvent durant les grands rendez-vous. Le Thunder version 2012-2013 s’en souvient encore, d’autant que le joueur avait parachevé sa prestation d’une impressionante démonstration de clutchitude.

Quels sont alors les points sur lesquels Bradley Beal doit encore progresser? La régularité d’abord, mais il semble en bonne voie, ses 4 matchs sur 6 à plus de 40% à trois points sont là pour en témoigner. C’est plutôt au niveau de la prise de responsabilités que l’on attend plus de Beal. Celui-ci a tendance à prendre moins de tirs et à moins s’appliquer lors des faces-à-faces avec de (supposées) plus petites équipes. Il doit apprendre à être plus intense et à être présent à chaque match pour faire pencher la balance. Son agressivité au cercle et son intelligence dans le jeu devraient aussi lui permettre de progresser sur son nombre d’assists. Avec 8 dimes face à Philadelphie, Beal a montré qu’il pouvait être un bon passeur mais doit, là encore, être capable d’apporter cette profondeur à son jeu au cours de chaque match.

Malgré tout ça, Bradley Beal demeure un joueur extrêmement agréable à regarder, qui déroule son basket avec simplicité et se contente de sanctionner les choix défensifs pour porter ses stats à un très haut niveau. Un joueur propre et complet donc, à une époque où la ligue, toujours friande de plus de spectacle, regorge avant tout de phénomène physique. Cette saison, une nouvelle ère s’ouvre pour les Wizards. Et cette ère pourrait bien être celle de Bradley Beal.

 

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