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Le (presque) inconnu de la semaine: Hollis Thompson

Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, le rookie de Philadelphie Hollis Thompson.

 

Pourquoi on en parle ?

Parce qu’il s’est imposé à la surprise générale dans la rotation de Philadelphie, au point d’être propulsé dans le 5 majeur par le coach Brett Brown ce week-end, remplaçant James Anderson au poste de shooting guard. Il en a profité pour rendre deux copies propres : 6 pts, 6 rbds, 3 pds contre Detroit, 10 pts et 5 rbds à 4/5 contre Orlando. Mais son nom est vraiment apparu dans le feu des projecteurs le 22 novembre contre Milwaukee : en 21 minutes, il signe 16 pts et 7 rbds, à 7/9 ! Depuis, Thompson joue régulièrement plus de 20 minutes, et même parfois plus de 30. Ses moyennes n’ont rien de fantastique (4.9 pts, 3 rbds) mais devraient bientôt augmenter, à ce rythme-là.

 

D’où vient-il ?

Hollis Thompson est né le 3 avril 1991 à Pasadena, California, dans une famille de 5 enfants. C’est pourtant à l’autre bout des States qu’il se fait connaître du microcosme du basket, puisqu’il signe en 2009 chez les Hoyas de Georgetown (Washington D.C.). Dans cette franchise mythique, où ont grandi Pat Ewing, Allen Iverson, Alonzo Mourning ou Dikembe Mutombo, Thompson n’arrive pas en terrain conquis, la star s’appelant Greg Monroe, déjà leader de l’équipe l’année d’avant. Le petit gars de Loyola (son lycée) grapille des minutes au poste d’ailier-fort, et même deux petites titularisations. Le tout pour des moyennes de 4.8 pts et 2.4 rbds en 19.5 minutes. La bonne saison des Hoyas leur offre la tête de série n°3 dans leur tableau de la March Madness. Mais surprise, la tête de série 14, Ohio, leur passe sur le ventre, malgré 16 pts de Thompson, son record en carrière.

Cette perf donne un statut supérieur à Hollis pour la saison 2010-2011, qui voit Georgetown perdre Greg Monroe, parti tenter sa chance en NBA. Thompson devient titulaire, tourne à 8.6 pts et 4.4 rbds et séduit par son adresse : 51.9% d’adresse générale, 45.7% à 3 pts ! La fin de saison, malheureusement, ressemble à la précédente : une défaite dès le premier tour de la March Madness contre VSU, malgré un énorme match de Thompson, auteur de 26 pts. Une nouveau coup d’éclat qui lui fait une petite réputation de garçon capable d’élever son niveau de jeu lorsque ça compte. Bizarrement, Thompson décide alors de s’inscrire à la draft, alors qu’il n’est jamais apparu dans les mock drafts. Raisonnable, il retire son nom au dernier moment, conscient qu’il avait peu de chances d’être selectionné.

Avec le soutien du très prometteur freshman Otto Porter, Hollis Thompson devient l’un des leaders de Georgetown lors de la saison suivante. Repositionné à l’aile, Thompson tourne à 12.9 pts et 5.5 rbds et s’affirme comme l’un des meilleurs shooteurs universitaires dans le périmètre. Cette fois, Gerogetown, après une belle saison, passe enfin le premier tour du tournoi NCAA et est favori face à North Carolina State. Badaboum, une défaite in extremis, malgré les 23 pts de Thompson. La carrière universitaire de ce dernier se termine donc sur une nouvelle désillusion, puisque la draft 2012 l’attend. Annoncé tout au long de l’année en toute fin de deuxième tour, Thompson n’est pas le plus suivi des prospects, les scouts craignant son côté de shooteur trop unidimensionnel. Le soir du 28 juin, les noms s’égrènent : Anthony Davis, Michael Kidd-Gilchrist, jusqu’à Robbie Hummel, Marcus Denmon et Robert Sacre. Et pas d’Hollis, hélas.

Malgré cela, Thompson s’accroche, et arrache un contrat non-garanti avec le Thunder.  Il n’y restera que 4 mois à peine, coupé 3 jours avant le début de la saison. Comme beaucoup de joueurs laissés sur le carreau, c’est passage par la case D-League pour l’ancien Hoya, chez les Tulsa 66ers, affiliés au Thunder. Il y reste toute l’année, et surprend… plutôt en mal. 8 pts à même pas 29% à trois points, voilà qui fait mauvais effet pour un shooteur.

Comment en est-il arrivé là ?

On l’a compris, l’espoir d’Hollis de jouer en NBA avait pris un sacré coup dans l’aile. La dernière chance prend la forme d’une invitation dans le roster des Spurs pour la Summer League de cet été. Les deux premiers matchs de Thompson sont corrects, sans plus. Pour le troisième et dernier, Thompson tente le tout pour le tout, shoote plus (et mal, 3/9), mais séduit par son activité : 7 pts, 11 rbds, 4 pds, on fait pire comme ligne de stats. Brett Brown, l’assistant de Gregg Popovich, qui n’est pas encore coach des Sixers, ne manque pas de remarquer le bonhomme. Les Spurs ne le conservant pas et Philadelphie n’ayant pas grand-monde dans leur effectif, il propose un contrat à Thompson, qui, cette fois-ci, n’est pas coupé avant le début de la saison. Le 1er novembre, son rêve devient réalité : il joue 10 minutes contre Washington, manque 2 shoots, et est un joueur NBA. Les blessures venant, il gagne peu à peu du temps de jeu… pour le résultat que l’on sait.

 

Et maintenant ?

Brett Brown apprécie le profil du joueur, qui apporte une défense qui manque cruellement aux Sixers, 28e de la ligue pour la défense extérieure. Une chose que n’apporte pas James Anderson, en grosse difficulté avec son shoot ces derniers temps qui plus est. Thompson n’est d’ailleurs pas dupe de ce qu’on attend de lui. Sa réaction à l’annonce de sa titularisation est éloquente :

Ce que je me suis dit ? Que j’avais plutôt intérêt à bien défendre.

Hollis a plusieurs chances : il a un profil assez atypique, étant passé du poste d’ailier-fort à celui d’arrière, un changement dont il a gardé une belle activité au rebond ; il est au sein d’une équipe qui n’a d’autre ambition que de voir progresser ses jeunes, et où la rotation au poste d’arrière est assez consternante ; et enfin, il a les crocs, vu son parcours. De là à lui prédire une belle carrière NBA, il y a un pas qu’on ne franchira pas. Attendons déjà de voir s’il résiste au retour de Jason Richardson, et s’il arrive à confirmer sur la durée. A suivre avec attention !

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