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Rookie Ladder, semaine 13: un premier bilan poste par poste

Tous les mercredis, Basket Infos vous propose un point sur les prestations des nouveaux venus en NBA, que l’on apprend à connaître, à aimer ou à détester, éventuellement. Cette semaine, pour fêter la mi-saison, on vous propose un bilan de cette classe de rookies poste par poste. L’occasion de faire un petit point sur la majorité des débutants 2013-2014, et de constater une grande différence de talents selon les postes…

 

Meneurs

La NBA ne manque pas de bons meneurs, et cette classe de draft ne fait qu’approfondir le stock disponible. Deux des trois meilleurs rookies de la saison ont déjà en main le jeu de leur équipe : le (pour l’instant) favori au titre de rookie de l’année, Michael Carter-Williams, excellent à Philadelphie, et Trey Burke, déjà patron de Utah. La meilleure preuve en est que leurs équipes, sans eux, ne font que perdre – certes, elles ne gagnent pas beaucoup non plus avec eux, mais tout de même. Ces deux-là semblent avoir le niveau pour être de futurs All-Stars, même si une bonne première saison n’est pas une assurance tous risques.

Derrière ce duo, quelques bons joueurs s’imposent comme de bonnes rotations, sans qu’on sache bien s’ils ont le niveau pour être un jour titulaire. Nate Wolters a fait deux très bons premiers mois à Milwaukee, mais est plus dans le dur ces derniers temps. Les deux rookies de Dallas, Shane Larkin et Gal Mekel, ont également montré des choses intéressantes, dans un style très différent. Malheureusement pour l’Israëlien, une blessure assez sérieuse l’a coupé dans son élan. Petit coup de coeur également pour le point guard miniature de Boston, Phil Pressey, qui commence à faire parler de lui (voir son portrait), et pour l’Australien des Cavs Matthew Dellavedova. Des hauts et des bas pour Nick Calathes à Memphis.

Au rayon des déceptions, on espérait voir un peu plus Dennis Schroeder, le meneur allemand des Hawks choisi avec le 17e pick. Dépassé dans la rotation par Shelvin Mack, il doit profiter de la blessure de Jeff Teague pour se montrer. Lui aussi choisi au premier tour, le meneur serbe de Golden State Nemanja Nedovic est pour le moment un flop, alors qu’il y avait une place à prendre derrière Curry. Avec 22.9% d’adresse et l’arrivée de Jordan Crawford, ça ne s’annonce pas très bien pour lui… On attendait mieux également de Peyton Siva, champion l’an dernier avec Louisville et très peu convaincant dans une équipe des Pistons il est vrai surchargée à l’arrière. Rien de bien fou non plus pour Lorenzo Brown à Philadelphie.

 

Arrières

Même si le Magic semble vouloir le faire jouer à la mène, Victor Oladipo reste un arrière dans l’âme. L’ancien d’Indiana se montre digne de sa sélection avec le second choix : très bon défenseur, dunkeur spectaculaire, il a encore du mal avec sa sélection de shoot et concède beaucoup de turnovers, mais il reste en course pour le ROY. Un choix très malin de la part du Magic.

Oladipo était accompagné, dans le top 10 de la draft, par trois autres arrières. Avec leur profil de shooteur extérieur, Kentavious Caldwell-Pope et Ben McLemore étaient attendus comme de bons snipers, capables de faire la différence derrière l’arc. Ca ne marche pas trop pour l’instant, puisqu’il tournent en-dessous des 35%, mais tout n’est pas de leur faute : l’un comme l’autre sont tombés dans des équipes en reconstruction offensive permanente, où ils ne sont que la dernière roue du carrosse lorsqu’il s’agit de prendre un tir. Caldwell-Pope se fait donc plutôt remarquer par ses qualités défensives avec les Pistons, tandis qu’on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu par McLemore, longtemps annoncé comme un futur first pick, et bien peu en vue avec Sacramento. Le troisième larron, CJ McCollum, est plutôt un combo guard, et n’a joué qu’une petite dizaine de matchs avec Portland, pour cause de blessures. Mais il laisse entrevoir de très belles qualités offensives, avec beaucoup d’assurance. Un profil de 6e homme idéal.

Les bonnes surprises sont en fait à aller chercher un peu plus loin. A commencer par Tim Hardaway Jr, l’une des rares satisfactions des Knicks cette saison. Excellent shooteur à 3-pts, plein d’envie, une très bonne pioche. Idem pour Tony Snell à Chicago, qui obtient beaucoup de temps de jeu en raison des blessures. Un mélange entre Kawhi Leonard et Rip Hamilton qui a de quoi séduire Tom Thibodeau. Plus discret, l’ancien de Georgetown Hollis Thompson (voir son portrait) a profité de la faiblesse de l’effectif des Sixers pour se faire un petit nom. Dionte Christmas a fait quelques passages pas inintéressants à Phoenix, comme Toure Murry aux Knicks, alors que son coéquipier Archie Goodwin confirme ce que l’on pensait de lui : l’ancien de Kentucky n’est pas encore prêt pour la NBA, malgré ses qualités physiques indéniables. En bout de rotation, Jamaal Franklin apprend le boulot aux Grizzlies, sans faire d’étincelles.

 

Ailiers

Difficile de se satisfaire des ailier de cette classe de rookies. La seule vraie satisfaction vient de celui qui était le plus grand mystère de cette draft, le Grec Giannis Antetokounmpo. Ses stats ne sont pas incroyables, mais le joueur de Milwaukee donne l’impression, à tout juste 19 ans, de savoir tout faire : shooter, défendre, passer, prendre des rebonds… Une vraie perle, dont le potentiel semble immense. Reste à le développer correctement, ce qui est encore autre chose.

A part ça… eh ben c’est pas folichon. Deux autres Européens rencontrent les pires difficultés du monde à s’imposer dans des équipes qui n’ont pourtant pas la meilleure rotation de la ligue au poste 3. Sergey Karasev, l’ailier russe de Cleveland (qui peut aussi jouer 2), n’a joué que 17 matchs, pour 8 minutes de moyenne et 31.3% d’adresse… Depuis un mois et demi, il n’est entré que 5 fois en jeu. Pas très encourageant alors qu’il n’y avait que CJ Miles et Earl Clark devant lui, et ça ne risque pas de s’arranger maintenant que Deng est arrivé. Ce n’est pas non plus la fête pour Gigi Datome à Detroit. L’Italien, bien plus expérimenté, a fait deux-trois bons matchs et a à peu près disparu de la rotation.

Mais la plus grosse déception vient sans doute d’Otto Porter, le third pick de la draft, qui ne parvient pas à s’imposer à Washington, derrière Ariza et Webster. Blessé pendant tout le mois de novembre, il est revenu en montrant une belle discipline, une vraie intelligence de jeu, mais son shoot est catastrophique (29.6%, et pas un 3-pts réussi !). Pas de quoi désespérer, mais on en attendait plus d’un joueur annoncé comme NBA ready. Au rayon déception, on ajoutera Shabazz Muhammad, qui est passé en un an et demi de potentiel future star à joueur de fin fond de banc à Minnesota. Comme pour Porter, on attendra de le voir plus longtemps sur le parquet, mais c’est mal parti. Même son coéquipier Robbie Hummel, vaguement intéressant pendant quelques matchs, a plus apporté que lui.

On trouve aussi quelques joueurs venus renforcer des contenders, chez qui il est bien difficile de récupérer quelques minutes. Reggie Bullock a assuré plutôt correctement l’intérim lorsque les Clippers ont été handicapés par les blessures, en novembre. Encourageant. Idem pour Andre Roberson au Thunder, en phase d’apprentissage, un classique à OKC. C’est plus compliqué pour Solomon Hill à Indiana, qui a joué 6 minutes depuis le 8 décembre…

 

Ailiers-forts

C’est loin d’être la folie aussi au poste 4, sauvé par l’émergence inattendue de Ryan Kelly aux Lakers. Un 4 qui s’écarte et prend des rebonds, parfait pour le système D’Antoni. Une sorte de Ryan Anderson du pauvre. Le gros flop, c’est évidemment Anthony Bennett, qu’on classera plus à ce poste qu’à celui d’ailier, où il est visiblement trop lourd pour être efficace. On a déjà tout dit sur le numéro 1 de la draft, qui va devoir cravacher pour redorer une image catastrophique : maladroit, en surpoids, incapable de mettre un shoot, il n’était visiblement pas prêt pour la pression du first pick. Cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas remonter la pente (la preuve avec le match de cette nuit), mais cela risque de prendre du temps.

Pour ne pas faire trop cheap, on considérera comme des ailiers-forts deux joueurs qui peuvent aussi jouer pivot, Kelly Olynyk et Cody Zeller. Tous les deux ont d’ailleurs un peu le même profil : des moves offensifs, pas trop de défense, un potentiel à polir. C’est le Celtic qui s’en sort le mieux, même si son irrégularité est spectaculaire. Le Canadien aux longs cheveux n’a dépassé que deux fois les dix points, mais c’était pour en inscrire 21 et 25 ! Un pari intéressant pour l’avenir. Zeller, pour l’instant, est bien moins convaincant, ne serait-ce que parce que tourner à 37% d’adresse quand on est un intérieur offensif, ça fait désordre… Il se complique un peu trop la vie, et cherche visiblement à revenir aux basiques. Là aussi, à voir sur la durée, mais c’est très léger pour un 4e choix de draft.

Derrière ces quatre là ? Rien, nada, le néant. Le seul qu’on on a trouvé, c’est Brandon Davies, qui profite du banc ridicule des Sixers pour avoir du temps de jeu. Un intérieur plutôt bourrin, pas mauvais, mais dont on ne parierait pas qu’il fera une grande carrière en NBA.

 

Pivots

Si les postes d’ailiers sont désertés, c’est mieux au poste de pivot, pourtant pas le plus fourni de la ligue. Entendons-nous bien, ce n’est sans doute pas dans cette draft que l’on trouvera le futur pivot dominant de la NBA – sauf si Nerlens Noel, blessé depuis le début de saison, dépasse les attentes qui l’entourent. Mais plusieurs pivots se sont déjà imposés comme de solides rotations, capables pour le moment d’être de bons back-ups et, pour certains, de revendiquer une place de titulaire dans l’avenir.

Le meilleur exemple en est le pivot néo-zélandais du Thunder Steven Adams, prospect qui faisait débat en juin. Gros potentiel pour certains, baobab sans aucun talent pour d’autres, Adams s’est en fait imposé à OKC en jouant au gros dur dans une raquette un peu légère : il pose des écrans, prend des rebonds, met des coups. Bref, il fait le sale boulot, et les fans du Thunder l’adorent déjà. La place de Kendrick Perkins l’attend peut-être. Autre premier tour qui a tout de suite apporté son écot, l’ancien de Duke Mason Plumlee, bien intégré à Brooklyn. Ultra-efficace (62.9% d’adresse), le frangin de Miles n’a pas une marge de progression immense, mais fait le boulot quoi qu’il arrive.

On a aussi vu arriver dans la ligue tout un tas de pivots non-américains ayant déjà une petite carrière derrière eux, et qui se sont fait une place en toute discrétion. On citera l’excellent Pero Antic, déjà 31 ans, mais précieux aux Hawks pour remplacer Al Horford. Et en plus, il shoote à 3-pts ! Ca va et ça vient pour Miroslav Raduljica à Milwaukee et Vitor Faverani à Boston, mais tous les deux ont montré de bonnes choses.

Chez les jeunes ayant a priori le plus gros potentiel, l’adaptation est plus compliquée. A commencer par le 5e choix de draft Alex Len, handicapé par des problèmes au pied, et qui a très peu joué pour le moment. Rudy Gobert, le seul rookie français de la saison, ne démérite pas quand il joue, loin de là, mais son temps de jeu ne semble pas être la priorité du Jazz. Dommage. Dans le genre protecteur de cercle, Jeff Withey et Gorgui Dieng vivent un peu la même saison : peu de temps de jeu, quelques passages intéressants, mais une énergie défensive à canaliser.

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