Rooke Ladder, semaine 20: quels rookies en playoffs?

Plus qu’une grosse dizaine de matchs pour juger les rookies 2013-1014, avec, tout de même quelques enjeux importants. Le premier est bien sûr le titre de Rookie of the Year, qui est convoité par Michael Carter-Williams et Victor Oladipo. En tête depuis notre le début de saison, le meneur de Phila garde une bonne longueur d’avance, notamment en raison de stats historiques (on vous en dit plus juste après). Pour Oladipo, il va falloir sortir trois dernières semaines d’enfer pour aller chercher le trophée.

Autre enjeu, la course aux playoffs. On sait à quel point participer à la postseason est un gain d’expérience capital pour les rookies, qui découvrent une intensité jusque là inconnue. N’espérez pas y voir les leaders de notre classement: le 17 avril, ce sera vacances pour les MCW, Oladipo, Burke, Olynyk et Antetokounmpo. Mais d’autres peuvent espérer y avoir un rôle: ce sera le cas de Mason Plumlee avec Brooklyn, de Tony Snell à Chicago, de Nick Calathes à Memphis, de Steven Adams et Andre Roberson à OKC et, sans doute de Cody Zeller à Charlotte. Dans la lutte pour les dernières places, le duel à distance entre Pero Antic et Tim Hardaway Jr est plutôt intéressant: sans être les patrons de leurs équipes respectives, les deux peuvent être des atouts clés pour Atlanta et New York.

1. Michael Carter-Williams (Philadelphie) [=]

Stats : 34.9 min, 16.7 pts, 6.1 rbds, 6.2 pds, 1.9 ints, 0.6 cts, 3.8 bps, 39.3% tirs, 26.3% 3pts, 69% LF

Evidemment, Michael Carter-Williams ne rêvait sans doute pas, pour sa première saison, de faire partie d’une équipe qui risque de battre le record de la plus longue série de défaites consécutives. Mais grâce à ses nouvelles performances remarquables au rebond cette semaine, il est aussi en passe de rentrer dans l’histoire pour ses stats : désormais au-dessus des 16 pts, 6 rbds et 6 pds, il serait tout simplement le troisième rookie de l’histoire à atteindre ces moyennes, après Oscar Robertson et Magic Johnson, rien que ça ! D’ailleurs, personne n’a été aussi complet depuis dix ans, à part… LeBron James.

A part ça, MCW a rendu une énorme copie contre les Knicks (22 pts, 13 rbds, 9 pds), et a arrosé à tout va contre Chicago (3/14) et San Antonio (5/20). Du classique, quoi. A trois-points, c’est carrément n’importe quoi : 18.9% depuis le All-Star Break, avec plus de trois tentatives par match !

2. Victor Oladipo (Orlando) [=]

Stats: 32 min, 14 pts, 4.3 rbds, 4.2 pds, 1.6 ints, 0.5 cts, 3.2 bps, 41.2% tirs, 31.2% 3pts, 78.4% LF

Il n’y a pas grand-chose à reprocher à Oladipo, lui aussi auteur d’un très beau match cette semaine avec 21 pts, 5 rbds et 10 pds face aux Lakers (mais 8 balles perdues). L’ancien d’Indiana, titulaire à la mène en l’absence de Jameer Nelson, apprend le métier à un poste qui n’est pas le sien, défend, marque, squatte les top 10 (il est n°1 de celui de cette nuit), mais tout cela risque ne pas suffire pour arracher le titre de Rookie de l’année à Carter-Williams. La faute à des stats globalement inférieures, à part pour l’adresse.

3. Trey Burke (Utah) [=]

Stats: 31.5 min, 12.8 pts, 3.1 rbds, 5.3 pds, 0.6 ints, 0.1 cts, 1.8 bps, 38.2% tirs, 34.5% 3pts, 89.2 % LF

Depuis 8 matchs, Burke tourne à 16.5 pts et 4.5 pds, à 45.5% de réussite et un remarquable 46.2% derrière l’arc. Des stats qui attestent du retour en forme du meneur du Jazz, après un gros coup de mou au coeur de l’hiver. On a retrouvé le Burke leader, et même clutch lorsqu’il s’est agi d’offrir la victoire à son équipe face à Orlando. Là où le bât blesse, évidemment, c’est que cette victoire de Utah est la seule sur les 8 matchs en question…

En cadeau, son beau tir pour la gagne contre le Magic:

[youtube]http://youtu.be/CaqH5YcakHk[/youtube]

4. Tim Hardaway Jr (New York) [=]

Stats: 23 min, 10.1 pts, 1.6 rbds, 0.8 pds, 0.5 ints, 0.1 cts, 0.6 bps, 43.3% tirs, 36.6% 3pts, 81.5 % LF

Avant ses 17 pts en 24 minutes cette nuit, Hardaway Jr avait un peu pataugé dans la semoule cette semaine, en signant notamment un affreux 0/7 face à Indiana, suivi d’un 3/11 devant la défense pourtant fort permissive des Sixers. Des hauts et des bas assez classiques dans la saison de l’ancien de Michigan, qui reste une très bonne surprise, peut-être la seule, de l’année des Knicks. Pour découvrir les playoffs, en revanche, cela s’annonce compliqué…

5. Pero Antic (Atlanta) [=]

Stats: 18.5 min, 7.2 pts, 4.1 rbds, 1.3 pds, 0.4 ints, 0.3 cts, 1.2 bps, 43.2% tirs, 35.3% 3pts, 77.6 % LF

Y a-t-il un lien ? Atlanta reste sur trois défaites consécutives, trois matchs où Pero Antic a souffert, avec 7.7 pts à 33% et 3.3 bps. Le pivot macédonien compense par son activité au rebond, mais son équipe a besoin de son adresse derrière l’arc et de sa capacité à s’écarter. Or, de ce point de vue, c’est la cata en ce moment, avec un vilain 3/18 à 3-pts sur les quatre derniers matchs ! Il va devoir retrouver la mire, s’il veut être l’un des rares rookies à découvrir les joies des playoffs.

6. Mason Plumlee (Brooklyn) [+4]

Stats: 16.9 min, 6.7 pts, 4 rbds, 0.6 pds, 0.7 ints, 0.7 cts, 1 bps, 62.7% tirs, 0 % 3pts, 63 % LF

Toujours titulaire, Mason Plumlee continue à faire un boulot remarquable dans la peinture des Nets : sobre contre Charlotte (11 pts, 7 rbds), il a mangé les intérieurs des Celtics (18 pts à 6/7, 5 rbds, 3 pds, 3 stls en 21 minutes) et a déblayé la raquette face aux Pelicans (11 rbds). Seul point noir, un match manqué contre Dallas, avec un 2/8 et 5 fautes en 22 minutes. Un atout précieux pour Jason Kidd.

7. Nate Wolters (Milwaukee) [-1]

Stats: 22.6 min, 7.2 pts, 2.6 rbds, 3.2 pds, 0.6 ints, 0.3 cts, 1 bps, 43.7% tirs, 29% 3pts, 65.6 % LF

La guigne a frappé l’un des rookies les plus surprenants de l’année, puisque Nate Wolters s’est fracturé la main gauche contre Golden State, ce qui met un terme à sa saison. le 38e choix de la draft 2013 aura été l’une des rares satisfactions des Bucks, débutant 30 matchs comme titulaire, avec efficacité : alors que Milwaukee a un déficit global de points de -553 cette année, il n’était que de -26 avec Wolters sur le parquet !

8. Kelly Olynyk (Boston) [-1]

Stats: 19.2 min, 7.6 pts, 5 rbds, 1.5 pds, 0.5 ints, 0.4 cts, 1.4 bps, 44.1% tirs, 32.2% 3pts, 81.1% LF

Toute petite semaine pour Kelly Olynyk, vaillant face à Miami (10 pts, 5 rbds en 20 minutes) et transparent face à Brooklyn, avec 4 pts à 1/5, 4 rbds et 6 fautes en… 16 minutes. Un problème de fautes qui est récurrent, puisque l’intérieur canadien en prend une toutes les 5.8 minutes passées sur le parquet. Par rapport aux autres intérieurs rookies, c’est beaucoup : pour vous donner une idée, Kelly prend une faute toutes les 9 minutes, Antic toutes les 7.4, Zeller toutes les 7.6. Seul Steven Adams est dans les mêmes eaux, mais le pivot néo-zélandais est là pour ça, alors qu’Olynyk est censé apporter avant tout un écot offensif.

9. Giannis Antetokounmpo (Milwaukee) [=]

Stats: 24.3 min, 7 pts, 4.4 rbds, 1.9 pds, 0.7 ints, 0.8 cts, 1.5 bps, 41.9% tirs, 31.4% 3pts, 69.7 % LF

On a retrouvé The Greek Freak ! La blessure de Nate Wolters lui a offert plus de temps de jeu, et même une place de titulaire face à Sacramento, dont il a su faire bon usage : sur ses trois derniers matchs, il a des moyennes de 9.7 pts, 5.7 rbds et 2.3 pds en 27 minutes, en tournant à 58.8 % de réussite. Des stats plus en rapport avec le potentiel de celui qui est annoncé comme l’un des meilleurs joueurs de cette classe de draft dans l’avenir. En tout cas, il nous a à nouveau gratifié de sa spéciale, le coast-to-coast tout en puissance :

[youtube]http://youtu.be/50QT31B3RuM[/youtube]

10. Cody Zeller (Charlotte) [retour]

Stats: 16.7 min, 5.6 pts, 4.3 rbds, 1.1 pds, 0.5 ints, 0.5 cts, 1 bps, 40.9% tirs, 0% 3pts, 75.3 % LF

On a décidé de récompenser par un retour dans le top 10 un joueur qui apporte à une équipe en route pour les playoffs. A l’image de Mason Plumlee, Cody Zeller connaît son rôle et apporte quelques solides minutes (10 pts et 6 rbds en 17 minutes contre Brooklyn, 10 pts et 4 rbds en 14 minutes devant Houston). Bien sûr, il passe encore régulièrement au travers (1/7 face à Portland) et n’est pas au niveau d’un 4e choix de draft, mais son évolution est de bon augure.

Sort du classement : Nick Calathes (8e) est en perte de vitesse cette semaine, puisqu’il n’a pas dépassé les 4 points. Toujours utile, mais sa position est fragile.

Mentions

Comment ne pas commencer par l’incroyable semaine de Gorgui Dieng ? Le pivot de Minnesota, qui remplace Pekovic et Turiaf, tourne sur ses 5 derniers matchs à 12.2 pts et 13.8 rbds, avec notamment une pointe hallucinante à 22 pts et 21 rbds contre Houston ! De quoi faire regretter à Rick Adelman de ne pas l’avoir fait jouer plus tôt. A ses côtés, Shabazz Muhammad a quelques minutes, mais le tout est très fluctuant.

Au rayon des satisfactions, on notera également le très bon boulot de Matthew Dellavedova à Cleveland, qui profite de l’absence pour Kyrie Irving pour signer deux beaux double-doubles (11 pts, 4 rbds, 10 pds, puis 14 pts, 6 rbds, 10 pds) ; la vaillance défensive de Steven Adams, auteur de 10 pts, 6 rbds et 6 stls contre Denver ; l’apport offensif de Ryan Kelly, capable également de se transformer en passeur (8 dimes cette nuit).

Ca va un petit mieux également pour deux lottery picks, Ben McLemore et Kentavious Caldwell-Pope. Les pourcentages du premier ne sont toujours pas folichons, mais il sort d’un match à 15 pts contre Milwaukee. Quant au second, il est réapparu dans la rotation des Pistons grâce à son activité au rebond (10 prises face à Denver, pour compenser son 2/11) et vient d’inscrire 13 pts en 16 minutes face au Jazz.

Enfin, Dennis Schroeder a désormais droit à une douzaine de minutes à Atlanta, et Andre Roberson fait le job à OKC pour remplacer Sefolosha dans le 5.

Les flops

Mais où est passé Otto Porter ? Le third pick de la draft a eu droit, depuis 3 semaines, à… 6 minutes de jeu ! Un calvaire. C’est un peu mieux pour Alex Len, qui montre quelques bonnes choses mais a rarement plus de dix minutes sur le parquet. On a également du mal à comprendre que Terry Stotts ne donne pas plus de temps de jeu à CJ McCollum, qui ne parvient pas à trouver sa régularité.

Rien de neuf, enfin, pour les Européeens Luigi Datome (Detroit), Sergey Karasev (Cleveland) ou Nemanja Nedovic (Golden State) : cure de banc de touche, et du garbage time de temps en temps. Même topo pour Rudy Gobert, pourtant loin d’être le pire joueur du Jazz cette année.

Les blessés

Rien à signaler du côté de Nerlens Noel, qui doit assister avec émerveillement aux prestations de ses coéquipiers. Pour Anthony Bennett, la convalescence continue également, mais le retour se rapproche. Enfin, comme signalé plus haut, la saison est terminée pour Nate Wolters.