Playoffs preview : Toronto (3) vs Brooklyn (6), la bataille de l’Atlantic

L’une des séries les plus improbables et les plus incertaines de ce premier tour. Pas forcément ouf sur le papier, la confrontation risque quand même de valoir le coup d’œil entre deux équipes qui proposent un mix de caractéristiques assez proches : jeu collectif de qualité, défense hermétique et joueurs extérieurs de talent. Dit comme ça, ça fait tout de suite un peu plus envie…

– Toronto (48-34)

Ce que vous allez aimer :

• Le partage des richesses : au Canada, on est du genre sympa avec son voisin. Les Raptors n’échappent pas à la règle et comptent sept joueurs à neuf pts ou plus/match. Une belle brochette dont l’état d’esprit semble irréprochable. Vasquez, Johnson, Patterson… sont autant de soldats qui se moquent de leurs stats. Et la répartition offensive se traduit par une belle solidarité défensive. Il faudra au moins ça pour stopper les D-Will et cie…

• Le duo Lowry/DeRozan : l’un des backcourts les plus sous-estimés de toute la Ligue. Les deux pèsent quand même 40.6 pts, 9.0 rbs et 11.4 pds en cumulé ! Un sacré abattage et, en plus, ils ne gaspillent pas beaucoup (4.7 bps)… sauf au shoot (42% pour Kyle, 31% à 3 pts pour DeMar). Bref, et même s’il n’y a donc pas qu’eux dans l’équipe, le rendement des deux compères conditionnera grandement l’avenir des Dinos.

Ce que vous allez moins aimer :

• Le manque d’expérience en Playoffs : un argument pas forcément recevable vu les jurisprudences passées (Golden State ’13 etc…) mais quand même… Si on cumule le vécu des quinze joueurs de l’Ontario, on arrive au total de 156 matches disputés en post season. Soit vingt de plus que le seul Paul Pierce. Autant dire qu’en cas de match serré, Brooklyn a des garanties. Toronto, un peu moins.

• Le scoring faiblard des intérieurs : Valanciunas est sympa, Amir Johnson aussi. Même Patrick Patterson. Mais bon, même si chacun d’entre eux est capable de coup, les Raptors n’ont pas un intérieur capable d’apporter sa quinzaine de pts/match. Après, on peut me rétorquer que c’est voulu, que le talent extérieur suffit. Mouais. Lowry, Ross et cie seraient pas contre une grosse menace à l’intérieur, croyez-moi. Ou regardez de plus près leurs pourcentages…

Le mec qui jubile : Dwane Casey

Habitué à être en vacances en avril, Dwane va devoir faire du rab cette année. Et le coutumier des bilans de losers (158v-194d) est forcément des plus ravis. Casey peut d’ailleurs remercier Masai Ujiri d’avoir transformé une équipe infecte (6-12) en franchise qui monte (42-22) en un trade (bye bye Rudy Gay). Le technicien va donc vivre ses premiers Playoffs. Du bonus. Mais ses Raptors vendront chèrement leur peau, soyez-en sûrs.

– Brooklyn (44-38)

Ce que vous allez aimer :

• La hiérarchie établie : abondance de richesses ne nuit pas, paraît-il. Oui mais… Encore faut-il que chacun accepte son rôle au profit du collectif. Après avoir marqué son territoire en début de saison (épisode du Coca renversé), force est de constater que J-Kidd a gagné son pari. PP fait du PP, JJ revient en forme au meilleur des moments, D-Will remonte progressivement la pente… et, en bons vétérans, ils ont compris qu’il fallait vite s’entendre. Avant de rejoindre la case maison de repos.

• Le profil atypique : le cinq est un peu particulier : D-Will, Livingston, JJ, PP, Plumlee. Du small ball des familles. Avec deux mecs bien clutchs comme Paul & Joe (humour vestimentaire), bonjour l’équation relou pour l’adversaire en cas de match serré. Sans parler que les quatre extérieurs peuvent créer du jeu. Rep a sa Dwane Casey…

Ce que vous allez moins aimer :

• Le côté grabataire de la chose : Pierce, 36 ans. Johnson, 32 ans. Garnett, 37 ans. Comptez pas sur les Nets pour des envolées lyriques. A part Mason Plumlee qui fracasse quelques cercles, les autres sont plus en mode Razmoket. Sauf qu’ils rampent pour d’autres raisons. Après, les Playoffs se jouent plus au sol, posé. Pas plus mal pour les papys.

• Le no man’s land à l’intérieur : Blatche est leur première menace offensive dedans. Simple remarque, en passant. A voir leur réaction si on leur impose un jeu plus « grand ». C’est peut-être là qu’on verra encore plus l’absence d’un Brook Lopez. Après, ok, Plumlee a contré LeBron. Ok, Garnett va pouvoir donner après s’être reposé. Ok, Jason Collins. Mais y’a des limites.

Celui qu’on attend au tournant : Kevin Garnett

KG commence à faire son âge. Comme tout vieux qui se respecte, le mec va être pénible, va parler, mettre deux, trois coups comme le daron du dimanche matin qui joue pour se faire « plaisir ». Son impact n’est plus le même (6.5 pts, 6.6 rbs) mais attention. The old ticket peut encore avoir un impact, sur de courtes séquences. Un shoot à mi-distance et une aide nickel plus tard, Brookyn peut être en demi. Limpide.

Le battle : Drake vs Jay-Z & Beyoncé. On l’aime le Canadien hein mais là, KO.

Prono : Brooklyn 4-2

Comme dans toute série de Playoffs, tout est une question de matchups. En gros, Toronto va devoir s’adapter au small ball des Nets. Ou pas. A voir aussi si la jeunesse et la dimension athlétique des Raptors peut poser problème aux black & white. Bref, on verra qui imposera sa volonté à l’autre. Mais une pièce sur Brooklyn, allez.

Demandez le programme !

• Game 1 : samedi 19 avril, @Toronto, 12h30 (18h30, heure française), ESPN
• Game 2 : mardi 22 avril, @Toronto, 20h (2h, heure française), NBA TV
• Game 3 : vendredi 25 avril, @Brooklyn, 19h (1h, heure française), ESPN2
• Game 4 : dimanche 27 avril, @Brooklyn, 19h (1h, heure française), TNT
• Game 5, si nécessaire : mercredi 30 avril, @Toronto
• Game 6, si nécessaire : vendredi 2 mai, @Brooklyn
• Game 7, si nécessaire : dimanche 4 mai, @Toronto

[polldaddy poll=7976680]

Par @Papadiplodocus