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Analyse Vidéo : Dwight Howard est-il toujours le meilleur pivot NBA ?

Getty Images

Après une saison pour le moins catastrophique aux Lakers, Dwight Howard était attendu au tournant cette saison, après avoir pu choisir l’équipe avec laquelle il souhaitait évoluer au cours de la dernière intersaison. Et il n’a pas déçu, laissant derrière lui tous ses problèmes de niveau de jeu, ses pépin de santé et ses problèmes relationnels sur et en dehors du terrain. De retour en forme, Howard a su tirer vers le haut en attaque comme en défense une jeune et prometteuse équipe des Rockets désormais parfaitement complétée par l’arrivé d’un pivot de ce calibre. Mais ailleurs en NBA certains pivots pointent le bout de leur nez, un Al Jefferson ou un DeMarcus Cousins en attaque, un DeAndre Jordan ou un Joakim Noah en défense (le profil de ce dernier est ici). La question se pose donc d’elle-même : Dwight Howard est-il à l’heure actuelle toujours le meilleur pivot de NBA ?

Jetons un coup d’oeil à son profil.

Guillaume (@GuillaumeBInfos)

D’abord et avant tout, c’est sur le plan physique qu’il ressort du lot. Certainement l’athlète le plus dominant de toute la ligue, Dwight Howard c’est une rare combinaison de puissance, vivacité et agilité. Le tout en possédant de remarquables mensurations physiques (6’11/2m10, envergure de 7’4/2m25, 240 lbs/108 kg) et une superbe dimension athlétique (très explosif, grosse détente). Le prototype parfait du pivot NBA moderne, très puissant et compact, mais assez mobile et aérien pour exceller dans le Pick&Roll pratiqué à foison par toutes les équipes de la ligue chaque soir de match. On notera d’ailleurs qu’il n’a pas été embêté depuis son arrivé à Houston par ses petits pépins de dos qui l’avaient diminué sa dernière année à Orlando et sa saison aux Lakers.

Offensivement, Howard n’est pas extrêmement polyvalent mais est suffisamment dominant dans ce qu’il fait pour être à l’heure actuelle un des meilleurs pivots offensifs de la ligue.

Tout d’abord, c’est un finisseur d’élite dans la peinture. Ses 72% de réussite au cercle ne sont d’ailleurs devancés parmi les intérieurs que par Serge Ibaka, qui culmine à 73% avec le Thunder. Remarquable athlète comme souligné plus tôt, Howard est un finisseur explosif, très rapide pour décoller du sol ce qui lui permet, grâce également à son énorme longueur de bras et sa superbe verticalité, de souvent conclure avec autorité dans les airs. Il demeure d’ailleurs une excellente cible pour tout type de lob ou alley oop, et s’avère évidemment très bon scoreur sur P&R (d’autant plus cette année en jouant avec des James Harden, Chandler Parsons, Patrick Beverly et Jeremy Lin enclins et capables de le servir de cette manière).

Très puissant (sa partie haute du corps étant particulièrement épaisse), il parvient à conclure très régulièrement malgré les contacts, et demande souvent énormément d’attention de la part de la défense adverse. Résultant fréquemment sur des problèmes de fautes pour les intérieurs qui lui font face (9.0 lancers tentés par match, 3e meilleur de la ligue). De même, pour un pivot il court et monte en transition avec une très belle aisance, même s’il ne le fait pas toujours avec une grande intensité.

Son jeu au poste bas est sans doute l’aspect de son arsenal offensif qu’il a le plus amélioré récemment, et celui qui pourrait en faire un scoreur encore plus dominant. Sans aller jusqu’à dégainer la carte magique du super-méga-entrainement-avec-Olajuwon-qui-fait-que-tu-as-tout-d’un-coup-un-jeu-au-poste, force est de constater les progrès qu’il a fait dans le domaine, et son utilisation au poste bien est plus grande que ça ne pouvait être le cas à Los Angeles.

Son footwork est excellent et lui permet d’avoir un très bon contrôle du corps et un équilibre en effectuant ses moves. Son toucher de balle sur hook shot est très bon également (des deux mains), et il use même de diverses feintes et contre-moves. On retrouve là aussi le caractère unique de sa combinaison de force et d’agilité, puisqu’Howard est capable de battre son défenseur dos au panier strictement sur de la puissance pure, tout comme de faire face au panier et de mettre son homme dans le vent. Seul petit bémol, il reste très enclin aux turnovers dans toutes ces situations au poste bas, commettant encore fréquemment des marchers, ou lorsque l’équipe décide de jouer la prise à deux. Il a là aussi largement amélioré ses instincts de passeur depuis le poste et parvient à battre ces prises à deux par moment, mais de manière générale il a encore du mal à le faire régulièrement. Résultant en un bon paquet de prises à deux (3.2/m).

Le tendon d’Achille de son répertoire offensif demeure le jeu dans le périmètre, à l’inverse d’un Joakim Noah. De ce point de vue-là (et malgré ce que peut en dire le on ne peut plus amère Shaquille O’Neal) Howard a tout du profil classique d’un pivot old school, imposant sous les panneaux, qui prend ses points sur catch & finish et (désormais) grâce à un excellent jeu dos au panier. En revanche, il est rare (pour ne pas dire presque jamais) de le voir entamer son dribble et réaliser des actions en sortie de dribble (passe ou drive jusqu’au cercle). Quant à son jump-shot, il est tout bonnement inexistant (97% de ses tirs pris l’ont été dans la peinture). Pour le peu que l’on peut observer depuis la ligne des lancers francs (54% d’efficacité) son toucher de balle est assez rustre et sa mécanique très moyenne (presque une simple flexion du poignet, résultant en une trajectoire très plate). C’est dommage de ne pas le voir parfaire sa capacité dévastatrice sur P&R par la possibilité de jouer de temps en temps le Pick&Pop, mais à ce stage-là de sa carrière (9e année en NBA), il semble qu’il y’a très peu de chances pour le voir un jour développer un quelconque jump-shot.

Sa qualité de rebondeur est indéniable, mais il pourrait dominer encore plus que ça n’est le cas actuellement. De par ses superbes qualités (taille, détente, longueur, puissance, etc) c’est un rebondeur très productif qui bien souvent est capable d’aller chercher le ballon très haut et avant même qu’il ne soit à portée des autres intérieurs à la lutte. De même, il est actif au rebond offensif (3.3/m) et de par son très rapide second saut arrive à conclure souvent et avec autorité sur seconde chance. Néanmoins, il manque de concentration et même d’intensité par moment. Il manque par exemple plus de rebond qu’il ne devrait, en défense lorsqu’il ne « boxout » pas son homme, ou en attaque où il n’apparaît pas comme un mort de faim toujours à la recherche de nouvelles opportunités.

Défensivement, la réputation du seul et unique trois fois consécutif vainqueur du titre de meilleur défenseur de la ligue (2009, 2010, 2011) n’est plus à faire. Egalement abonné aux All Defensive Team (5 sélections, bientôt 6 après cette saison, dont 4 dans la 1er équipe), Dwight Howard est un spécimen rare de ce coté-là du terrain également, qui change totalement la face d’une défense par sa seule présence.

Sur le ballon, Howard use de sa puissance, mobilité et longueur de bras pour être un défenseur d’élite au poste qui (malgré une partie basse du corps pas si solide que ça) tient superbement son territoire et ne recule pas devant le contact. Pour un intérieur, il possède également des mains très vives et très actives qui lui permettent de créer régulièrement des turnovers. Son agilité et sa grande carrure lui sont aussi utiles lorsqu’il défend le P&R, où il demeure excellent de manière générale malgré quelques séquences où l’on peut le voir hors de position (notamment trop bas dans la peinture contre des arrières qui adorent dégainer en sortie du P&R).

Petit bémol, sa réticence à trop s’éloigner du cercle en défense, qui lui vaut de souffrir par moment lorsqu’il se doit de marquer des intérieurs qui aiment au contraire rester dans le périmètre. De même, on dénote par moment un effort inconstant (fautes stupides, ne conteste pas les tirs, concède de trop bonnes positions) qui confirme cette tendance générale chez lui qu’il ne joue pas chaque action à 100% de ses moyens et avec toute l’intensité et agressivité dont il est capable.

En terme de protection du cercle, Howard est sans doute ce qui se fait de mieux en NBA (ou alors n’en est vraiment pas loin). Superbe contreur, il fait preuve d’un remarquable timing et jouit là aussi de ses remarquables capacités physiques et athlétiques (gigantesque envergure de bras de 2m25 de long, très grosse détente, explosivité). Il change et influence les tirs de par sa seule présence sous le cercle, même lorsqu’il ne contre pas concrètement le ballon. Néanmoins, là encore on remarque une attention et des efforts inconstants (ou en tout cas pas à leur maximum à tout instant). Il manque ainsi certaines aides défensives ou rotations évidentes sous le panier.

Tout bien considéré, il est difficile aujourd’hui de trouver en NBA un pivot meilleur ou en tout cas aussi complet que Dwight Howard. Des Al Jefferson et DeMarcus Cousins n’ont certainement pas à rougir de la comparaison avec Howard sur le plan offensif, mais leur impact défensif est foncièrement plus négligeant (certains pourraient même dire douteux, par moment). Quant aux différents spécialistes défensifs, Joakim Noah et DeAndre Jordan en tête de liste, ils ne sont évidemment pas capables de produire autant, aussi bien et aussi régulièrement que Howard sait le faire. En ce sens là, difficile d’avancer qu’un quelconque concurrent pourrait inquiéter Howard pour ce titre officieux.

Cependant, on peut dénoter chez lui un manque d’agressivité et d’intensité par moment. Sans aller dire que ce manque est inquiétant, il est pour sûr dommage car il limite son impact, qui pourrait être encore plus accablant qu’actuellement. Au rebond, en défense, et même en attaque, on ne sent pas ce killer instinct, cette agressivité de tout instant, ce moteur infatigable Noah-esque ou Garnett-esque, ce désir de vouloir dominer comme il en est capable de le faire. Lorsqu’il l’affiche, cette mentalité, il est bien souvent un morceau trop gros à encaisser pour l’équipe adverse. Y’a plus qu’à donc. Surtout qu’avec James Harden et un très beau casting autour, le potentiel pour aller au bout est certainement là.

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8 réflexions sur “Analyse Vidéo : Dwight Howard est-il toujours le meilleur pivot NBA ?

  • Intolerant4real

    Très bonne analyse une fois de plus de Basket Infos, toutefois, comment parler du meilleur pivot de la ligue ans évoquer Marc Gasol, honnêtement offensivement il est bien meilleur que Howard, et en défense bien que moins vertical il est quand même très intelligent sur les aides, pourquoi pas Gasol en meilleur 5 NBA même s'il a été blssé cette saison, certes il est moins athlétique et vif mais sa palette offensive est + large et son shoot au poste est excellent, peut être qu'au rebond et en défense sur l'homme il est moins performant car moins athlétique mais il méritait sa place dans le débat !

  • Basket Infos

    Oui c'est vrai qu'on a tendance à oublier Marc Gasol. Il en fait partie même si cette saison il a été pas mal absent et ça ne joue pas en sa faveur pour les trophées.
    Et merci pour Guillaume

  • WarriorsBlackKid

    Je trouve que Cousins s'améliore en défense . Sinon très bon travail

  • labonnegalette

    Super, comme d'hab. Pourriez-vous faire une analyse vidéo sur Tim Duncan?

  • damonedash

    Exact Gasol a un sacré bon shoot pour un pivot

  • kobeight24

    une tres tres bonne analyse qui me rappel un peu ce que Kobe en jouant avec lui lui reprochais de ne pas se donné tout le temps a fond ou que le shaq le pousse a faire en le taillant un petit peu ^^

  • chillebille

    Maintenant que DH est à houston je l'ai surpris à engueuler harden plusieurs fois pour sa mauvaise défense.
    Au point de vue personnel il a l'air d'avoir gagné en hargne et l'envie de gagner je pense

  • Theloger

    C'est pas du tout le même profil en attaque, on voit Gasol shooter à trois points de temps en temps alors que Howard est toujours in the paint pour caricaturer.
    Mais je trouve toujours leurs confrontations relativement intéressante

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