Infos NBA

Qu’est-ce qu’un Big Market / Small Market ?

Pour inaugurer notre partenariat avec BasketEvolution voici un excellent article écrit par  au sujet des « marchés » en NBA

 

« Big Markets », « Small Markets », des termes qui reviennent régulièrement en NBA, notamment autour du fameux débat de la balance de compétitivité entre franchises. Les premiers sont censés être riches, portés par des mégalopoles qui leur offrent d’innombrables droits à l’erreur. Les seconds doivent survivre parmi les puissants, leur marge de manœuvre considérablement réduite et peu propice à faire du profit. Derrière ces clichés se cachent des vides. Quelle définition donner à un « Big Market » ? Les différences sont-elles le fruit du succès sportif ou plutôt de la taille de la ville dans laquelle évolue l’équipe ? Et après tout, les disparités sont-elles si notables ? C’est ce que nous allons tenter de voir dans cet article qui servira aussi de prélude à d’autres articles autour de l’équité et de la compétitivité. Nous nous focaliserons aussi sur le point de vue de la ligue, tout du moins tel que l’on peut l’interpréter par le CBA.

Commençons d’abord par regarder en quoi consistent ces fameuses disparités financières. Il existe plusieurs sources de revenus pour une franchise NBA. On peut les séparer en quatre grandes catégories : la billetterie, les droits TV, les sponsors et le merchandising. Chacune est créatrice d’inégalités mais dans des proportions qui peuvent nettement varier. Par exemple, les droits TV représentaient lors de la saison 2012-2013 pas moins de 42% des revenus globaux de la NBA alors que le sponsoring tout juste 15%. Dans une autre illustration, on sait que la ligue ne fait absolument aucun partage des revenus de billetterie entre l’équipe qui joue à domicile et celle qui joue à l’extérieur, le total revenant intégralement aux locaux. A contrario, le merchandising est presque entièrement redistribué entre les 30 franchises, un maillot de Kobe Bryant ne revenant exclusivement aux Lakers que s’il est acheté dans la région de Los Angeles. De par ces différences, on peut dire que certains secteurs sont plus à même de créer des inégalités que d’autres. Dans cet article, nous nous intéresserons uniquement à la billetterie et aux droits TV, les deux catégories les plus à même de créer des inégalités en NBA.

Prenons la billetterie dans un premier temps. Sans aucun partage de revenus et représentant 26% du chiffre d’affaires de la ligue, la billetterie est sans doute la catégorie des inégalités par excellence. Pour le comprendre, voici un tableau référençant les revenus de chacune des franchises par le biais de la vente des tickets sur les saisons 2009-10, 2011-12 et 2013-14 :

Le premier constat qui saute à l’œil est simple, les Knicks ont gagné presque 6 fois plus d’argent que les Pelicans ou les ex-Bobcats via la billetterie l’an passé. Si prendre les extrêmes n’est sans doute pas ce qu’il y a de plus parlant, il faut savoir quand même que l’écart-type entre franchises y est de 17 millions de dollars. Mais plus intéressant encore, certaines études ont montré qu’il n’y avait pas forcément de corrélation entre les revenus générés par la billetterie et le nombre de victoires obtenus lors d’une saison. Par contre, par le biais de l’indice Nielsen qui nous donne le nombre de foyers télévisés par métropole, on peut remarquer qu’il existe bien un lien assez étroit entre la taille d’une agglomération et les ventes de billetterie (corrélation de 0,7 pour les matheux). Ainsi, si des exceptions surviennent (Miami, San Antonio, Washington, Atlanta), on peut dire que la billetterie est un secteur très propice pour ce qui est de réaliser des disparités entre les villes.

Les droits TV sont aussi un important facteur d’inégalités. On distingue deux types de droits: les nationaux (ceux que la ligue a récemment renouvelés) et les locaux qui sont propres à chacune des franchises. Les premiers sont partagés équitablement entre les équipes mais les seconds ne sont absolument pas redistribués. Dans une NBA qui est majoritairement dopée par ses audiences nationales, la part des contrats TV locaux n’est que de 33% par rapport aux revenus liés aux droits de diffusion. Cela a le mérite de limiter les différences. Néanmoins, ces 33% représentaient quand même 628 millions de dollars lors de saison 2012-13 et les chiffres peuvent être assez disparates. Par exemple, le fameux contrat TV local des Lakers a rapporté 120 millions de dollars à la famille Buss l’an passé pendant que les Bucks ou les Bobcats sont à moins de 10 millions par an.

Néanmoins, il est toujours un peu difficile d’y voir clair avec les droits TV locaux puisque ces derniers sont souvent de longs contrats et l’inflation des prix modifie nettement la donne. Les Kings ont récemment signé un contrat qui doit leur rapporter 25 millions dès l’an prochain ce qui les place au-dessus du Heat. Mais Miami est sous un accord qui date de 2008, de quoi tronquer les chiffres. Derrière ces comparaisons difficiles, un constat reste de marbre : les droits TV locaux sont directement corrélés eux aussi à la part du marché en question. Un diffuseur local à New York peut concerner plus de 7 millions de foyers pendant que la Nouvelle Orléans en compte plus de dix fois moins. C’est ainsi que l’on retrouve 9 des 10 contrats TV locaux les plus lucratifs dans les 13 plus grandes agglomérations de la NBA. Par conséquent, là aussi les différences entre gros et petits marchés se font ressentir et l’explosion des droits de diffusion locaux devrait encore accentuer la donne.

Si l’on commence à comprendre en quoi consiste ces disparités entre franchises, il nous reste l’inconnue de la quantité. Au final, au moment de faire les bilans financiers de fin d’années, dans quelle mesure ces inégalités peuvent-elles jouer ? Pour y répondre, voici un graphique illustrant les revenus par équipe lors de la saison 2012-13 :


Là encore, la comparaison des extrêmes est sans concession : les Knicks et les Lakers gagnent presque trois fois plus d’argent que les Bucks ou les Kings. L’écart-type est quant à lui de 47 millions, de quoi représenter tout de même les 3/4 du Salary Cap de l’époque. Et comme vous pouvez le deviner, là aussi, la corrélation avec les succès sportifs est faible (0,22) mais celle avec la taille des agglomérations est forte (0,67).

Si l’on pouvait résumer ce qui vient d’être vu, on pourrait dire qu’un « Big Market » pourrait être défini suivant la taille de la ville dans laquelle évolue la franchise, un élément qui lui permet de générer d’importants revenus à défaut d’être un réel facteur sportif. C’est bien évidemment une généralité dont il faut malgré tout se méfier, la taille d’une ville n’est pas le seul élément à conditionner la proportion d’une franchise à faire du chiffre d’affaire. La concurrence des autres ligues est à prendre en compte, ou sa non-concurrence comme les exemples de Portland ou Utah peuvent l’illustrer. Aussi, les Clippers et les Nets doivent vivre perpétuellement avec l’ombre des Knicks et des Lakers dans leur propre marché. Néanmoins, la grandeur d’une agglomération a l’avantage de fixer une certaine capacité maximale pour les franchises. A elles ensuite de prouver qu’elles peuvent réussir à s’imposer. Et c’est une définition qui convient plutôt bien puisque c’est celle que la NBA a décidé de prendre dans le CBA. Enfin, il serait plus juste de dire que la ligue n’écrit pas noir sur blanc une définition des « Big Markets » et des « Small Markets » mais que le seul critère de différenciation dépendant de l’environnement extérieur est l’indice Nielsen. Via le système de Revenue Sharing, on a bien une catégorisation des franchises avec des règles différentes qui s’appliquent suivant le nombre de foyers disposant d’une télévision. On arrive ainsi au découpage suivant :

On peut découvrir ainsi que non, Miami n’est pas un gros marché selon la NBA et cela malgré d’excellents chiffres de billetterie et de droits TV. A l’inverse, Toronto fait partie du gratin et cela alors que la franchise ne sort pas vraiment de l’ordinaire d’un point de vue financier. Il n’y a certes rien de bien révolutionnaire là-dedans mais les termes de gros et petits marchés sont souvent utilisés à mauvais escient ou dans des proportions imprécises. Il est ainsi intéressant de voir comment la ligue tranche sur la question. En particulier du fait que cette catégorisation joue un rôle clé dans un système qui prend de plus en plus d’importances et susceptible de véritablement changer la ligue : le Revenue Sharing. En attendant, on peut toujours garder en tête le constat que malgré son unité, la NBA est composée d’équipes pas vraiment égales entre elles. A défaut d’être surprenant, cela a au moins le mérite d’être clarifié et si tout le monde s’intéresse au potentiel bras de fer entre propriétaires et joueurs au sujet d’un nouveau CBA en 2017, il ne faut pas oublier pour autant que les 30 possesseurs de franchise ne sont pas d’accord sur tout. Et les inégalités vues ci-dessus en sont la raison principale.

Source : Forbes, MidLevelExceptional, cbafaq, Nielsen

Par  sur BasketEvolution

Envie de vivre la NBA au plus près, partez vivre une expérience inoubliable avec notre agence de voyages Trip Double. C'est par ici !

Laisser un commentaire