Etude: focus sur le shoot à trois points de Stephen Curry
Même si Stephen Curry n’a que 26 ans et 360 matchs NBA dans les jambes, beaucoup considèrent déjà qu’il est ou deviendra rapidement le meilleur shooteur de l’histoire. Il faut dire que le Warrior affole les compteurs et les défenses avec son shoot à trois points. Il détient déjà le record de tirs à trois points sur une saison, possède une adresse impressionnante de 43.6% en carrière, ce qui le classe 4ème dans l’histoire (derrière Steve Kerr, Hubert Davis et Drazen Petrovic), mais surtout parmi ceux qui ont tenté au moins 2 000 shoots il arrive en première position. C’est à ce shooteur et ce shoot d’exceptions que le Wall Street Journal a consacré un excellent article afin de savoir ce qui différenciait Curry des autres et qui fait qu’il est le meilleur dans l’exercice. Trois des meilleurs shooteurs de l’histoire ont tenté simplement de répondre à cette question
Il a peut-être la meilleure coordination main-œil dans le monde. Steve Kerr
C’est la vitesse de son déclenchement. Peu importe à quelle distance se trouve le défenseur. Reggie Miller
Les parents me demandent: ‘quelle est la clé pour que mon fils shoote comme le tien ?’ La répétition. Il faut avoir confiance dans le fait que vous pouvez le faire, et cela vient seulement en travaillant, puis en le mettant en pratique dans les matchs serrés. Dell Curry
Ce sont en partie les raisons mais pas seulement. Le Wall Street Journal s’est penché sur cette mécanique si particulière avec deux éléments clés
– Tout d’abord Curry décolle très très peu du sol et cela lui permet de shooter rapidement puisqu’il se retrouve vite à son point culminant. Il met environ 0.3 seconde à relâcher le ballon, ce qui est 0.1 seconde plus rapide que les shooteurs les plus rapides de la ligue.
– Cela entraîne une trajectoire unique au niveau de son tir. Un arc dont le point culminant est situé à 4.947 m alors que la moyenne NBA est de 4.807 m. Ce dernier point est une des clé de l’adresse de Curry puisque suivant l’angle d’inclinaison avec lequel le ballon arrive au cercle celui-ci a plus ou moins de chances de rentrer. Avec une telle trajectoire haute, Curry augmente l’angle d’arrivée du ballon au panier ce qui augmente les chances qu’il entre. Gary Boren, coach lancers francs des Mavs illustre bien cela:
Vous ne pouvez pas changer la taille du ballon mais vous pouvez changer la taille de la cible.
Mathématiquement on peut déterminer que l’angle idéal est d’environ 45°. Pour le Wall Street Journal, Eric Goff, un physicien a étudié le shoot de Curry est a trouvé que les trois points du Warrior entraient dans le cercle avec un angle d’environ 46°, soit on ne peut plus près de l’angle optimal.
Ces deux facteurs, vitesse d’exécution et angle quasi-optimal font que Curry excelle dans l’exercice.
Enfin pour conclure sur la mécanique du shoot de Curry, il faut savoir qu’il l’a totalement changée lorsqu’il était au lycée (on avait consacré un article à cela ici). Il avait en effet un shoot se rapprochant plus de celui de Shawn Marion (il déclenchait plus près de la taille que de sa tête) ce qui à l’époque lui fermait les portes de la fac et encore plus de la NBA. C’est Dell son père qui l’a alors forcé à changer son shoot lors d’un été. Le meneur a passé son été à travailler son tir avec pour but principal de changer le point de relâchement du ballon. En élevant ce point il a rendu son shoot plus difficile à contrer et plus efficace, puis en quelques mois il est devenu quasiment le shoot qu’il possède actuellement.