Un oeil sur la draft 2014: le bilan de fin de saison
D’historiquement bonne à complètement surcotée, la draft 2014 est passée par tous les états depuis un an. Non sans mauvaise foi, d’ailleurs : on voit mal comment on pourrait juger une draft dont trois membres du top 7 ont joué, en cumulé, 26 matchs pour cause de blessures. La déception vient peut-être davantage de la profondeur supposée de la draft, qui n’apparaît pas évidente au vu de la saison des rookies. Hors de la lottery, on a du mal à voir quels joueurs pourraient devenir un de ces All-Stars inattendus que révèlent la plupart des drafts.
Ce débat étant de toute façon amené à durer, il est temps de jeter un oeil sur la saison de nos rookies annuels, en se demandant si les GM de la ligue ont brillé par leurs choix en juin dernier.
- Andrew Wiggins (Cleveland, envoyé à Minnesota)
Les Cavs ont-il eu raison de sacrifier Wiggins pour récupérer un Kevin Love auteur d’une saison mi-figue mi-raisin ? Le débat reste ouvert, et ne sera sans doute réglé que d’ici quelques années – sauf si Love quitte l’Ohio cet été, ce qui réglera la question et fera de l’échange un splendide fiasco. Si les Wolves n’ont pas franchement de quoi féliciter Coach Flip pour son plan de jeu désespérement anachronique, ils peuvent remercier GM Flip pour avoir mené de main de maître les négociations. Avec Wiggins, Minnesota a remplacé un franchise player par un autre capable de devenir bien meilleur et bien plus complet. En une saison, Wiggins a déjà mieux défendu que Love dans toute sa carrière, attestant de qualités physiques inouïes. Coucou, Rudy.
La saison de Minny est pourrie par les blessures, ce qui est, paradoxalement, la meilleure façon pour Wiggins de se développer. Après des débuts difficiles, il a peu à peu pris l’attaque en main, et aligne de fort belles stats (16.7 pts, 4.4 rbds). Il n’a pas le meilleur dribble qui soit, et ne sera sans doute jamais un point forward de haut niveau. Mais sa capacité à attaquer le cercle et à obtenir des lancers n’a déjà que peu d’équivalents, tout comme son intensité défensive. On aimerait bien le voir davantage shooter à trois points, mais Saunders n’a pas l’air de s’en préoccuper plus que cela (conclusion immédiate : Saunders devrait se concentrer sur le travail qu’il fait le mieux, président de la franchise).
Sa shotchart le montre : Wiggins shoote d’un peu partout, notamment à mi-distance, où il n’est pas spécialement bon. Sa future efficacité offensive doit passer par plus de shoots pris près du cercle (comme il le fait ces derniers temps) et davantage de tirs derrière l’arc (1.5 seulement par match !). A la Harden, en somme.
En tout cas, Wiggins a déjà fait taire tous les doutes sur sa sélection en première position. On voit mal comment il ne pourrait pas être un futur All-Star. Une superstar, c’est autre chose, mais il est permis d’espérer.
- Jabari Parker (Milwaukee)
Il n’y avait guère de doutes sur Parker lors de la draft, il n’y en pas plus aujourd’hui. Se faire le genou n’est pas la meilleure façon de commencer sa carrière NBA, mais ce bon Jabari en a montré suffisamment pour qu’on le considère comme un futur très bon joueur, dans une équipe de sBucks surprenante. Sur le peu qu’on en a vu, Parker joue assez près du cercle, et est curieusement économe de tirs extérieurs. Un petit défaut qu’il faudra sans doute régler si l’avenir de Bucks passe par son association avec Carter-Williams et Antetokounmpo, qui ne sont pas les plus grands shooteurs du monde (pour MCW, c’est même un euphémisme). Son avenir semble être celui d’un stretch 4. Pas de doute, Milwaukee a fait le bon choix.
- Joel Embiid (Philadelphie)
Il s’amuse bien sur Twitter, fait paniquer à cause de sa supposée prise de poids, mais il n’a toujours pas vu le terrain. Joel Embiid est peut-être le nouvel Olajuwon. Ou peut-être pas. Dans la logique de Sam Hinkie, il était en tout cas le choix le plus évident : trop talentueux pour ne pas le prendre, et permettant de justifier une nouvelle année de tanking qui portera peut-être ses fruits lors de la prochaine draft. Apparemment, le staff lui fait travailler tous les aspects du jeu offensif, ce qui est plutôt une bonne idée puisque Nerlens Noel a définitivement prouvé qu’il ne pourrait jamais être un vrai ailier-fort offensivement. On est curieux de voir ce que fera Hinkie s’il récupère le first pick : garder son duo Noel-Embiid ? Choisir Okafor ou Towns et sacrifier l’un des deux ? Echanger son pick ? Suspense, suspense.
- Aaron Gordon (Orlando)
La première surprise de la draft l’an dernier. On n’avait pas vraiment compris sur le coup et, honnêtement, on a toujours des doutes. Gordon est un phénomène physique, très solide défenseur, mais son jeu offensif est extrêmement pauvre.
Le tir mi-distance ? On oublie. Le tir extérieur ? Bof bof. Un vrai problème pour le Magic, dont l’effectif est particulièrement mal fichu de ce point de vue : les jeunes cadres ne savent pas (ou mal) shooter de loin (Payton, Oladipo, Vucevic), et les bons shooteurs sont des vétérans défraîchis (W. Green, B. Gordon) ou défensivement suspects (un duo Frye-Vucevic = massacre dans la raquette). Jetez un œil au dernier Orlando-Chicago : en première période, Gordon se positionne systématiquement dans le corner droit, où personne ne défend sur lui et où la balle… ne lui arrive jamais. L’ancien d’Arizona semble pour l’instant bloqué entre deux positions : il pourrait devenir un « 3 & D » de qualité, mais n’a pas le shoot pour ; quant à jouer au poste 4, il est un peu sous-dimensionné, et manque complètement de moves dos ou face au panier. Dans tous les cas, on a du mal à comprendre que le Magic ait sélectionné si haut un joueur aux limites pour l’instant évidentes. Surtout dans un effectif avec de tels problèmes de spacing.
- Dante Exum (Utah)
Le mystère de la dratf 2014. Mystère pas franchement évaporé, d’ailleurs. Propulsé titulaire après que Trey Burke ait passé le premier mois à arroser de manière indécente, Dante Exum n’a pas manqué de temps de jeu (22 minutes), mais rend des stats particulièrement peu excitantes : 4.8 pts, 1.6 rbds, 2.4 pds, 1.4 bpds, le tout à un affreux 34.9 % de réussite. Son jeu offensif est d’ailleurs particulièrement bizarre, à l’image de sa shotchart :
On croirait voir la shotchart d’un arrière spécialiste du tir extérieur, en moins bien. Plus de la moitié des shoots d’Exum sont pris derrière l’arc, alors même qu’il excitait les scouts pour ses qualités physiques et sa capacité à dominer ses adversaires de sa taille. Or le jeune Australien n’arrive pas à aller sur la ligne des lancers (0.4 tentatives/match), où il est d’ailleurs très moyen (62.6 %). En défense, en revanche, c’est bien mieux. Mais ça ne saurait suffire. Evidemment, il ne faut pas oublier que Exum n’a que 19 ans, et que les limites de Trey Burke justifiaient de tenter sa chance en juin dernier. Mais le Jazz commence à bien tourner, avec des joueurs entrant dans leurs meilleures années (Hayward, Favors) et un des meilleurs défenseurs intérieurs de la ligue avec Gobert. Se permettre de donner plusieurs années à Exum pour se développer est une question que le front office doit se poser, car le poste de meneur est, pour le moment, le point faible de l’équipe.
- Marcus Smart (Boston)
On l’attendait à Orlando, il a atterri à Boston. On ne peut que souligner la maestria avec laquelle Danny Ainge a géré la transition avec Rajon Rondo, qui a joué juste assez longtemps pour permettre à son successeur de prendre sa suite. Smart est un très mauvais shooteur (36.1 %) qui, comme Exum, arrose surtout derrière l’arc (4 tentatives par match, tout de même !). Boston étant une des pires équipes de la ligue à trois-points (27e), il va devoir travailler là-dessus à l’avenir. Mais il compense par une énorme activité défensive (1.4 stls/m), que lui permet son effrayant physique de quaterback, et un réel sens de la mène. Un vrai compétiteur, que le Garden adore déjà, et qui va peut-être découvrir les playoffs pour la première fois. Un bon choix des Celtics, a priori.
- Julius Randle (Lakers)
On en va pas revenir sur sa blessure, mais Randle remporte sans problème le titre du poissard de l’année. Non seulement il a loupé toute la saison, mais ses pauvres 14 minutes jouées vont l’empêcher de faire la course au ROY l’an prochain. Du coup, on n’a pas grand-chose à dire sur lui. Si ce n’est que son avenir comme futur cadre des Lakers n’est peut-être pas à 100 % assuré : si les Lakers se positionnaient sur Kevin Love ? S’ils draftaient Jahlil Okafor (alerte défense intérieure !) ? Si Byron Scott lui préférait Ryan Kelly ? Si… non, arrêtons-nous là.
- Nik Stauskas (Sacramento)
Les Kings sont des génies. Ils ont inventé le tanking involontaire, à travers une nouvelle façon de drafter : prendre un joueur dans la lottery, le développer n’importe comment, s’en débarrasser deux ou trois ans plus tard, et être ainsi mauvais éternellement. Brillant.
On est un peu méchant, mais il faut bien avouer que le choix de drafter Nik Stauskas reste à peu près aussi nébuleux (un peu moins, quand même) que l’éviction de Mike Malone. Il a visiblement suffi que le proprio Vivek Ranadive tombe sous le charme du jeune shooteur pour que les Kings le sélectionnent, contre l’avis d’à peu près tout le monde, alors même qu’Elfrid Payton était encore disponible et que les Kings avaient drafté Ben McLemore, un autre arrière, l’année précédente. Forcément, Stauskas joue peu (15 min), shoote mal (36 %) et est tout perdu. Mais il a un joli surnom. Il n’est pas encore au cimetière des lottery picks en compagnie de feu Jimmer Fredette, Tyreke Evans et Thomas Robinson, mais il ne va pas falloir traîner trop longtemps, tout de même.
- Noah Vonleh (Charlotte)
Les Hornets ont peut-être fait la pire intersaison de toute la NBA cet été. Laisser partir un joueur clé (McRoberts), recruter un véteran surcoté (Marvin Williams), signer un trublion ne collant pas au projet (Stephenson). Et drafter de manière douteuse. Le potentiel de Noah Vonleh n’a jamais été mis en question, mais le choix reste curieux de la part d’une équipe de playoffs, qu’on aurait plutôt pensé prête à sélectionner un joueur capable d’apporter immédiatement. Vonleh a joué 160 minutes cette année, alors qu’il avait devant lui un duo aussi effrayant que celui formé par Marvin Williams (alias « le pire stretch 4 de la ligue ») et Cody Zeller. Tout le monde est d’accord pour dire que Vonleh n’est pas prêt pour la NBA, mais vu la tournure de la saison, cela ne coûtait rien de le faire un peu jouer, et ne pas perdre un an de développement. Ou alors, il ne fallait pas le choisir.
- Elfrid Payton (Orlando)
La plus belle coupe de cheveux de la promotion. Une tour de Pise afro, qui doit être extrêmement perturbante pour tout joueur devant défendre sur lui. Le même patronyme que « The Glove ». Comment ne pas aimer Elfrid Payton ?
Que le Magic ait sacrifié un premier tour de draft aux Sixers pour monter de deux places dans la lottery reste un choix très discutable, d’autant qu’ils auraient pu prendre Marcus Smart en 4e choix, s’ils voulaient un meneur. Mais Payton est incontestablement un des meilleurs joueurs de la promotion, qui tourne déjà à 9.1 pts, 4.3 rbds, 6.4 pds et 1.7 stls : capable de défendre le fer, de signer des triple-doubles grâce à son art de la passe et du rebond, Payton est une sorte de nouveau Rajon Rondo, un futur très bon meneur très mauvais sur la ligne (55.7 %). C’est aussi un épouvantable shooteur extérieur (27.5 %) qui perd encore trop de balles (2.5/m), et doit développer une plus grande complicité avec Victor Oladipo, qui n’est pas franchement le même genre que Ray Allen, pour filer la comparaison. Mais le Magic a, a priori, son meneur du futur.
- Doug McDermott (Chicago)
La malédiction des stars universitaires blancs, peu athlétiques, Jimmer Fredette, Adam Morrisson, blablabla. On a déjà entendu tout cela. Et ça n’en reste pas moins juste. Le pauvre Dougie a complètement disparu de la rotation de Tom Thibodeau, qui n’est fan ni des rookies, ni des joueurs à la défense suspecte (à part Pau Gasol, qui en fait assez de l’autre côté pour avoir des excuses). Le choix de la légende de Creighton n’était pourtant pas idiot, vu que la rotation des Bulls est plutôt légère à l’aile. On demande tout de même à voir l’an prochain, soit avec un nouveau coach, soit avec un Thibodeau toujours plus enclin à faire jouer les sophomores.
- Dario Saric (Philadephie)
Sam Hinkie. Tanking. Joueur qui ne joue pas de l’année. Logique implacable. Premier tour de draft récupéré dans l’affaire.
Pas grand-chose d’autre à dire, si ?
- Zach LaVine (Minnesota)
Voilà une des bonnes surprises de la saison. Annoncé comme un possible gros flop, en raison du combo qualités physiques/ fondamentaux suspects, LaVine a profité de la blessure de Ricky Rubio pour avoir un temps de jeu très conséquent, principalement à la mène. Si on sent que la position ne lui est pas naturelle, l’ancien d’UCLA s’est avéré un élève très studieux, malgré des turnovers en pagaille (2.5/m), et affiche des pourcentages somme toute assez honorables (41.9 % et 32.6 % à trois-points). Ses qualités athlétiques sont absolument folles, comme l’a montré sa victoire au Slam Dunk Contest, mais on retiendra surtout cette fin de match incroyable contre le Jazz, où il est passé en mode ultra-clutch :
S’il parvient à répéter ce genre de perfs, Minnesota tient peut-être une perle. A voir, néanmoins.
- TJ Warren (Phoenix)
L’un des rookies les plus discrets, mais pas le moins bon. Depuis le grand chambardement de la trade deadline, Warren a peu à peu pris plus d’espace dans le jeu de Suns qui se cherchent. Son jumpshot est en chantier, mais il est incroyablement efficace près du cercle (65.5 %, la moyenne de la ligue étant de 54.9 % !). Surtout, il offre à Hornacek un profil dont il ne disposait pas, celui d’un joueur capable de se déplacer sans la balle et d’offrir des coupes l’amenant vers le cercle, une aubaine pour Eric Bledsoe. Un joueur intéressant, donc, sur lequel il est encore difficile de se prononcer. La profondeur de cette draft étant suspecte, il n’est pas sûr que son statut de lottery pick soit usurpé.
- Adreian Payne (Atlanta, transféré à Minnesota)
Payne a eu la malchance de tomber dans une équipe qui tournait si bien qu’il ne servait à peu près à rien. Autant partir, donc, ce qui a été fait à la trade deadline, les Hawks rentrant dans leur frais en récupérant un premier tour de draft. Depuis, Payne fait admirer son style tout sauf fluide, shootant à peu près n’importe comment (41.8 %, un pourcentage affreux pour un ailier-fort, avec beaucoup de tirs mi-distance), apportant une énergie démentielle, récupérant des rebonds à la pelle et blessant ses propres coéquipiers.
Bref, un joueur brouillon mais énergique, toujours utile dans une équipe. Un peu de discipline ne serait toutefois pas de refus.
- Jusuf Nurkic (Denver)
L’intérieur bosnien serait, d’après les insiders, le seul joueur intouchable des Nuggets. C’est fort flatteur pour lui, et peut-être un peu prématuré, aussi. Nurkic est un monstre au rebond (6.1 prises en 17 minutes), un excellent protecteur de cercle, capable de défendre efficacement sur pick-and-roll. En revanche, il a beaucoup de mal à finir ses actions près du cercle, où il ne shoote qu’à 46.6 %, et n’arrive pas vraiment à s’écarter. Surtout, il est un vrai aimant à fautes : près de 7 en 40 minutes ! Forcément, ça complique les choses pour rester sur le terrain. Nurkic est encore loin d’être un produit fini, mais pour un 16e choix, il est plutôt prometteur.
Et puis finir dans le Shaqtin’ a fool dès sa première semaine en NBA, c’est forcément signe de qualité.
- James Young (Boston)
Des pépins physiques et une rotation assez coriace à l’aile ont empêché Young de vraiment se montrer avec les Celtics, mais on a déjà eu un aperçu de son style : un ailier terriblement efficace pour finir près du cercle (64.3 %), et au shoot complètement inoffensif pour l’instant. On savait que l’ancien de Kentucky était un prospect à polir, mais l’émergence de Jae Crowder n’est pas une formidable nouvelle pour lui. A cette place, le jeu en vaut la chandelle, mais Brad Stevens devra tout de même trouver des moyens de lui offrir du temps de jeu.
- Tyler Ennis (Phoenix, transféré à Milwaukee)
Ennis est l’une des victimes de cette incroyable folie des meneurs qui a pris Ryan McDonough cet été. Evidemment, quand vous avez devant vous Dragic, Bledsoe et Thomas, du temps de jeu n’est pas forcément évident à décrocher. On ne comprend du coup pas trop la logique de l’avoir choisi, et encore moins celle de l’avoir échangé dans le grand ménage de la trade deadline. Il s’est depuis lancé dans un concours avec MCW pour avoir les pourcentages les plus dégoûtants possibles. Et, tenez-vous bien, il n’est pas loin de gagner (35.6 %, 28.1 % derrière l’arc).
- Gary Harris (Denver)
Harris a été annoncé, dès le soir de la draft, comme un steal possible. Le bazar ambiant à Denver n’a pas aidé, mais la prédiction ne s’est pour l’instant pas franchement vérifiée. Harris se donne tous les soirs et défend plutôt bien, mais sa shotchart est un scandale :
(pour les novices : tout ce rouge, ce n’est pas bon signe)
En chiffres, cela nous donne (éclaircissement de gorge gêné) 29.1 % d’adresse générale. Ce qui n’est pas bon, vous en conviendrez. On attend tout de même ce que Harris peut donner dans un contexte plus apaisé, avec un vrai plan de jeu, d’autant que ses derniers matchs sont encourageants.
- Bruno Caboclo (Toronto)
Une chose est sûre, Masai Ujiri maîtrise la rhétorique. Après son percutant « Fuck Brooklyn » lors des playoffs l’an dernier, il a bien vendu son choix de draft en faisant circuler l’idée qu’il s’agissait du « Kevin Durant brésilien ». Voilà qui parle à l’imagination : prenez un joueur inconnu, d’un pays relativement lointain, et comparez-le à peu près à n’importe qui, ça en jettera de toute façon. Et va pour le LeBron James moldave, le Chris Paul burkinabé ou le Anthony Bennett taïwanais (je vous le déconseille, celui-là). Dans les faits, le choix d’Ujiri est absurde : s’il voulait sélectionner un joueur que personne ne connaissait, pourquoi ne pas le faire au second tour ?
En tout cas, on ne voit à peu près jamais Caboclo sur le terrain, mais beaucoup sur le banc, où il a son compatriote Lucas Nogueira pour discuter. L’un des choix de draft les plus bizarres de ces dernières années.
- Mitch McGary (Oklahoma City)
Un col bleu un peu bourrin, plutôt efficace, complètement perdu en attaque s’il s’éloigne trop du cercle : OKC a plutôt visé juste (comme d’habitude) avec McGary, qui a su apporter tout de suite son écot. Pas un poète, c’est sûr, mais le choix parfait pour remplacer peu à peu Nick Collison.
- Jordan Adams (Memphis)
On a peu vu Jordan Adams cette saison, ce qui est assez logique dans une équipe à la rotation plutôt conservatrice et bien outillée à l’arrière (Lee, Allen, Carter). Contrairement à la plupart de ses confrères de promotion, Adams est un bon shooteur extérieur (42.1 %), en même temps qu’un bon finisseur près du cercle, un alliage plutôt intéressant. Il pourrait avoir un rôle plus important dans le futur.
- Rodney Hood (Utah)
Voilà un steal ! Titulaire depuis la blessure d’Alec Burks, Hood prend de l’importance dans le jeu du Jazz. Humble et travailleur, il fait l’unanimité par ses qualités de shooteur et de défenseur. Un superbe choix, et surtout un choix cohérent, celui de prendre une valeur sûre après le risque Exum. La preuve aussi que le Jazz choisit bien en fin de premier tour, après Gobert en 2013.
- Shabazz Napier (Miami)
Un tweet de LeBron James, et paf: voilà Shabazz Napier adoubé et envoyé au Heat par le biais d’un échange. Auteur d’un splendide Final Four, Napier n’a finalement jamais joué avec LeBron, mais dans une équipe boîteuse de milieu de tableau. Honnêtement, on attendait mieux d’un joueur qui avait la chance de se frotter à la plus faible rotation de la ligue au poste 1, avec Mario Chalmers et Norris Cole. L’arrivée de Dragic n’est évidemment pas une bonne nouvelle, et il est possible que Napier soit un jour ou l’autre envoyé ailleurs.
- Clint Capela (Houston)
Il a fallu attendre… fin mars pour que Capela marque son premier panier en NBA. Autre stat embarrassante, le Suisse a tenté 15 lancers, et les a tous manqués. Tous. Bientôt du Hack-a-Clint?
Cela étant, Capela n’a pas vraiment eu sa chance cette saison. Mais la blessure de Motiejunas pourrait changer les choses: Clint a plus de temps de jeu ces derniers temps, et montre une belle énergie aux rebonds et défensivement. C’est encore un prospect, à polir sur la longue durée, mais il peut réussir en NBA. Par contre, il va vraiment falloir bosser les lancers, hein.
- PJ Hairston (Charlotte)
Prenez un collectif qui marche, ajoutez-y deux gugusses comme Lance Stephenson et PJ Hairston, et les chances que ça devienne n’importe quoi augmentent vite. C’est peu de dire que les Hornets n’ont pas eu le nez fin sur le coup. Hairston n’est pas le plus équilibré des joueurs, et est même une vraie plaie sur le terrain. Le garçon prend en moyenne 6 shoots en 15 minutes de jeu, en tournant à 32% d’adresse! Avec du plomb dans la tête, il ferait un booster offensif intéressant, mais on en est loin, pour l’instant. Une draft très décevante pour Charlotte.
- Bogdan Bogdanovic (Phoenix)
Un bon choix, a priori, du moins si Bogdanovic vient un jour. Un gros, gros talent.
- CJ Wilcox (Clippers)
Les Clippers ont beau avoir l’un des pires bancs de la NBA, on ne voit guère Wilcox sur le terrain cette saison. On lui souhaite de ne pas avoir le même destin que Reggie Bullock, drafté en 2013 et échangé à la trade deadline sans jamais avoir eu vraiment sa chance, mais on n’en jurerait pas.
- Josh Huestis (Oklahoma City)
Un cas très particulier, puisque Huestis avait, dès juillet, accepté de ne pas signer de contrat NBA et de jouer pendant un an en D-League, afin de donner un peu d’air aux finances NBA. Son choix a fait débat, et paraît aujourd’hui financièrement un peu vain, après les dépenses faites par Sam Presti cette année. Sur le niveau du joueur, on attendra donc l’an prochain.
- Kyle Anderson (San Antonio)
Difficile de s’intégrer chez les champions quand on est rookie. Anderson est un joueur atypique, extrêmement intelligent, mais il ne sort que peu du banc. Un pari sur l’avenir?
Le deuxième tour
Comme toujours, quelques belles trouvailles au second tour cette année. A commencer par K.J. McDaniels, choisi en 32e position, qui a électrifié Phila pendant quatre mois, avant d’être envoyé et oublié à Houston. Le gros coup, une fois n’est pas coutume, a été réalisé par les Lakers avec Jordan Clarkson, qui fait une fin de saison canon. A confirmer sur la durée, mais LA pourrait avoir trouvé son meneur pour l’avenir.
Mention également à Markel Brown (Brooklyn), bon défenseur, à Spencer Dinwiddie (Detroit) ou à Joe Harris (Cleveland).
Il n’est pas encore au cimetière des lottery picks en compagnie de feu Tyrek Evans !!!!
Vous êtes sérieux là???
L'article est plutot bon, à souligner que Dante Exum fait le plus mauvais départ statique pour un starting point guard de l'histoire de la ligue…
Tyreke Evans dans sa dernière saison à Sacramento, c'était affreux. Ils le faisaient jouer ailier, ça ne ressemblait plus à rien.
Avec tout le respect que j'ai pour cet article qui est très bon, au vu de sa première année et du travail remarquable qu'il fait pour suppléer Justin Holiday, ce n'est pas très sérieux de le citer dans ce contexte… Et je suis sûr que vous le savez.
Mon avis personnel est que Tyreke Evans est aussi valuable que Anthony Davis cette année, de part sa gestion remarquable des attaques des Pelicans, il ne shoote pas trop, il passe quand il le faut, il joue au plus juste que possible. et je suis sûr qu'au fond vous en avez conscience :-)
Aucun mot sur nikola mirotić, il est pourtant un steal de l'année au second tour je me trompe?
il a été drafté en 2011 ;)
Très bon article comme vous devriez en sortir plus souvent ;)
Sinon Giannis est encore plus mauvais shooter que MCW donc l'euphémisme serait plutôt de l'autre côté ^^ Même si Go Giannis tout de même
*Jrue ;)
J'ai franchement peur pour Gordon, c'est un Tweener qui n'a absolument aucun jeu offensif
Pour le cas Exum, je pense que c'est une consigne le fait qu'il ne prenne que des shoots à trois, ça lui permet de développer ce qui a été annoncé comme son point faible
Heureusement qu'il y a Mayo aux Bucks parce que sinon le spacing offert par le Backcourt est effrayant haha
Oups! Oui c'est vrai :-D !