Golden State/Memphis : Sur fond de Rhythm & Blues
Désaccordés après un week-end dans la capitale du Blues, les Warriors ont répondu de la plus belle des manières pour égaliser à deux victoires partout face à Memphis. Et si en playoffs chaque match est sa propre entité, nous pouvons cependant tirer de ces quatre premiers duels trois éléments clefs qui feront la différence dans le match 5.
Imposer son tempo
Après deux matches à l’avantage des Grizzlies, les Warriors ont finalement entamé le match avec le couteau entre les dents. Outre les ajustements osés et décisifs de Steve Kerr, Golden State a montré, pour la première fois dans cette série, une envie et une intensité dignes d’une demi-finale de conférence. C’est en défense que les Warriors ont donné le ton. Derrière Draymond Green, ils ont sauté à la gorge de leurs adversaires forçant balles perdues et indécisions. Et quand les hommes de Kerr peuvent partir en transition, ils deviennent quasi inarrêtables.
Ils deviennent totalement intouchables quand Steph Curry redevient le maestro de la série. Évidemment ce sont les tirs, les dribbles et le culot du MVP qui font les gros titres. Ce qui lui a toutefois permis d’entrer dans cette zone et de mettre son attaque en rythme, ce sont les huit premières minutes de la rencontre. Au lieu de chercher à tout prix des opportunités de marquer, Curry a laissé le jeu venir à lui. Il a été agressif pour ses coéquipiers et c’est ce qui a permis aux Warriors de retrouver leur identité et de capitaliser sur les opportunités crées par leur agressivité défensive. Une fois l’attaque mise en orbite, il n’aura fallu qu’un tir à 10 mètres pour que Curry bascule dans un autre monde.
Contrôler le premier quart temps
Il paraît logique de dire que pour poser son empreinte sur le rythme du match, chaque équipe doit bien commencer la rencontre. Dans cette série, ce postulat est un euphémisme. Lors des quatre premiers matches, l’équipe qui a remporté le premier quart temps a fini par gagner la rencontre. Pire, l’équipe qui menait après les douze premières minutes n’a jamais été rejoint au score dans les trois quart temps suivants.
L’arbitrage a également tendance à suivre l’issue du premier acte. Il ne s’agit pas ici de remettre en question la qualité des coups de sifflet mais plutôt de reveler un comportement inconscient de la part du corps arbitral dont tout basketteur a un jour été témoin. Pour faire simple, l’équipe la plus agressive, celle qui semble en contrôle, se retrouve du bon côté des fautes litigieuses. De même, les petits détails qui font la différence vont toujours en direction de l’équipe la plus vaillante. Golden State a connu ça lors des matches 1 et 4, et Memphis a pris le relai lors des matches 2 et 3. Enfin, tous les points cités plus haut ont un fort impact psychologique sur chaque équipe. Lundi, après un quart temps, Memphis savait que la soirée allait être très longue.
Gagner la bataille des ajustements
En décidant de mettre Harrison Barnes sur Zach Randolph et Andrew Bogut sur Tony Allen, Steve Kerr a complètement annihilé l’attaque des Grizzlies. Il s’est donné la possibilité de trapper le poste bas tout en laissant ouvert le pire shooteur de l’équipe adverse. Il a également forcé son homologue à sortir Tony Allen, enlevant ainsi un poids des épaules de ses extérieurs.
La balle est désormais dans le camp de Dave Joerger. Comment trouver plus d’attaque tout en gardant Allen sur le terrain ? Le technicien a déjà annoncé la couleur en disant que Memphis devra marquer 100 points dans un match pour espérer passer. Lors du dernier match, il a opté pour le small ball pour essayer de revenir au score. Pas sûr cependant que ce soit la bonne solution face à une équipe qui excelle lorsqu’elle joue « petit ».
Les ajustements devront aussi venir du côté de Golden State, Paradoxalement lors du dernier match, les Warriors ont réalisé leur meilleure performance des playoffs tout en comptant plus de balles perdues (21 contre 16) et moins de passes décisives (22 contre 24) que Memphis. Si le rythme et le style du match 4 étaient du côté des hommes de Steve Kerr, ils continuent toutefois de chercher leur équilibre entre créativité et perte de contrôle.
Le match 5 s’annonce passionnant et primordial. Mais après quatre matches, les deux équipes connaissent la musique. Soit elles imposent leur rythme, soit elles risquent un gros coup de blues.