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[Intersaison 2015] La situation salariale des Detroit Pistons

Votre équipe est éliminée de la course au titre NBA depuis longtemps? Vous voulez vous projeter vers l’intersaison à venir? Pour bien comprendre ce que chaque franchise pourra ou ne pourra pas faire cet été, Basket Infos vous propose un point sur la situation financière de chaque équipe.

Pour être le plus clair possible dans cette jungle infernale que sont les finances NBA, nous vous présentons l’effectif de chaque franchise divisé en trois catégories :

  • les salaires engagés, c’est-à-dire le total des salaires des joueurs sous contrat pour l’année prochaine, plus le montant du contrat des futurs rookies.
  • les salaires potentiellement engagés, qui recouvrent tous les contrats qui ne sont pas encore garantis pour l’an prochain. Cela concerne les Player Option (PO), qui permettent à un joueur de mettre fin à son contrat un avant son terme, les Team Option (TO), qui sont l’équivalent pour les franchises, et les contrats non-garantis. Sauf précision entre parenthèses (PO ou TO), les joueurs mentionnés dans cette catégorie bénéficient de contrats non-garantis.
  • les joueurs libres (free agents), qui n’ont pas de contrat pour l’an prochain. Ceux-ci peuvent être free agents restrictifs (RFA), ce qui donne la possibilité à leur franchise de s’aligner sur n’importe quelle offre de contrat qui leur est faite, ou free agents non-restrictifs (UFA), c’est-à-dire libres de signer où bon leur semble.

Rappelons quelques autres concepts, pour que vous ne soyiez pas trop perdus :

  • Les franchises NBA ont le droit de recruter autant qu’elles veulent tant qu’elles ne dépassent pas le Salary Cap, une limite qui devrait être fixée cette année à 67,1 m$. Dès l’été prochain, le salary cap devrait exploser et monter jusqu’à 89 m$. Cette intersaison est donc très particulière, car elle est la dernière avec une minorité d’équipes sous le cap; en 2016, au moins trois quarts des franchises auront de quoi signer une superstar.
  • Si elle est au-delà de cette limite avant la free agency, la franchise peut tout de même recruter, mais avec des limitations. Elle utilise pour cela des exceptions : la Mid Level Exception (MLE), d’un montant de 5,46 m$ ; la Bi Annual Exception (BAE), d’un montant de 2,06 m$, disponible un an sur deux ; et la Minimum Exception, qui permet de signer autant de joueurs qu’elle le souhaite au contrat minimum.
  • Une autre limite existe en NBA, la Luxury Tax. Il s’agit du palier au-dessus du Salary cap, fixé à 81.6 m$. Toute équipe dont la masse salariale dépasse ce montant paye une taxe et est encore plus limitée dans son recrutement, puisqu’elle ne peut plus signer de free agents qu’avec les contrats minimums et la mini-MLE, une réduction de la Mid Level Exception à un montant de 3,38 m$.
  • Grâce à des droits que l’on nomme les Bird Rights, toute franchise a le droit de resigner ses propres free agents, même en dépassant le salary cap. Mais une équipe n’a pas le droit de signer des free agents grâce à l’espace libéré par le départ de ses joueurs, puis de resigner ces derniers juste après en utilisant les Bird Rights. Le salaire des free agents continue en effet de peser dans les comptes tant qu’une équipe n’a pas renoncé à ses Bird Rights : c’est ce qu’on appelle le cap hold.

Si vous n’y comprenez rien, ou que vous avez des doutes sur telle ou telle situation, je vous conseille de vous référer au guide des finances réalisé par Basket Infos l’été dernier, cela devrait clarifier les choses.

Les chiffres et les détails des contrats proviennent de BasketballInsiders.com et de Sportac.com.

 

 

Salaires engagés: Andre Drummond, Brandon Jennings, Kentavious Caldwell-Pope, Jodie Meeks, Spencer Dinwiddie, 8e choix de draft

Salaires potentiellement engagés : Cartier Martin (PO), Quincy Miller, Shawne Williams, Anthony Tolliver, Caron Butler

Joueurs libres : Reggie Jackson (RFA), Greg Monroe, Tayshaun Prince, Joel Anthony, John Lucas III (UFA)

Situation curieuse que celle des Pistons. Avec seulement cinq joueurs sous contrat (plus le rookie), l’effectif pourrait changer du tout au tout l’an prochain, Stan Van Gundy ayant potentiellement plus de 30 m$ pour recruter. C’est néanmoins sans compter les différentes décisions que doit prendre la franchise concernant ses free agents. Si on peut supposer que Lucas, Anthony et Prince seront libérés ou, en tout cas, que le front office renoncera à leurs Bird Rights, l’avenir de Greg Monroe et Reggie Jackson reste, lui, en suspens. Les deux joueurs sont dans des cas différents: Monroe a refusé une prolongation longue durée l’an dernier pour pouvoir devenir free agent non-restrictif cet été, et évaluer toutes les offres; l’intérêt des Knicks pour l’ailier-fort n’est un secret pour personne. Mais le départ de Josh Smith est un argument pour les Pistons: s’il reste, Monroe est sûr de ne plus avoir à partager le poste 4, une des raisons de sa bouderie de l’été passé. L’incertitude reste de mise. Pour Jackson, la franchise a la main, puisqu’elle pourra s’aligner sur toutes les offres extérieures. Etant donné que peu de franchises ont un besoin urgent d’un meneur, on peut penser que Jackson restera. A quel prix? Vu sa fin de saison, il est peu probable que Jackson accepte un contrat à moins de 11-12 m$. Si les Pistons le prolongent, se posera la question de la cohabitation avec Brandon Jennings, qui paraît risquée, même si Van Gundy dit le contraire avec beaucoup de diplomatie: un échange pourrait se profiler, d’autant que Jennings avec son contrat finissant à 8 m$, est une contrepartie attirante.

Si Detroit se décide à garder Monroe et Jackson, il serait étonnant qu’il leur en coûte moins de 25 m$ cumulés. Autant dire que, dans ce cas, l’espace sous le cap ne sera plus qu’un souvenir. Surtout qu’il ne serait pas étonnant que SVG souhaite garantir les contrats des expérimentés Butler (4.5 m$) et Tolliver (3 m$). Deux solutions s’ouvriraient alors au coach-GM (Grosse Moustache) pour recruter. Soit il assure le coup, prolonge immédiatement les deux joueurs, et se débrouille avec les exceptions et des trades (Jennings, en premier lieu). Soit il essaye de la jouer malin, en faisant les échanges d’abord et en jouant la montre pour prolonger Jackson et Monroe, afin de profiter du cap hold.

Voilà ce que cela pourrait donner: le soir de la draft, Detroit échange Brandon Jennings sans récupérer de gros salaires en échange. Butler et Tolliver étant conservés, Detroit a environ 36 m$ de masse salariale virtuellement. Car compte encore le cap hold de Jackson et de Monroe, qui est de 16 m$ cumulés. Les Pistons ont donc réellement 20 m$ d’espace sous le cap (en imaginant le départ des autres free agents). Or un cap hold de 16 m$ est très avantageux pour deux joueurs qui coûteront au moins 10 m$ de plus une fois resignés: Detroit peut profiter de ces 20 m$ d’espace pour recruter des free agents, puis resigner ses deux joueurs en dépassant le cap, grâce aux Bird Rights. Potentiellement, donc, Detroit peut tout à fait recruter Draymond Green (NB: Green est RFA, et les Warriors devraient s’aligner sur toutes les offres), natif de MoTown, sans renoncer à Jackson ni à Monroe. Le risque, bien sûr, est de faire attendre ces derniers, ce qui ouvre la porte aux concurrents, notamment pour Monroe, que les Pistons ne peuvent pas retenir.

Cette stratégie est évidemment, pour le moment, une pure fiction. On peut très bien imaginer que Monroe s’en aille, qu’une équipe offre le maximum à Jackson sans que les Pistons s’alignent, et que Detroit se retrouve avec le seul duo Jennings-Drummond. Le fait est que SVG va avoir énormément de décisions à prendre dans un temps très court, et qu’il ne devra pas se tromper s’il veut que son équipe puisse atteindre les playoffs. Detroit a, en tout cas, la flexibilité financière pour réaliser un gros coup, que ce soit par le biais d’un échange ou durant la free agency. Mais, comme toute franchise dans ce genre de cas de figure, les Pistons peuvent aussi tout perdre.

Verdict : intersaison capitale pour les Pistons, le carrefour du projet de Stan Van Gundy. En jouant bien le coup, ce dernier peut (enfin) relancer la franchise. Attention, tout de même: le cas Monroe est loin d’être réglé, et la question Jennings/Jackson a un potentiel de nuisance incontestable. Il va falloir être malin.

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Une réflexion sur “[Intersaison 2015] La situation salariale des Detroit Pistons

  • WarriorsBlackKid #P

    J'espère que ça va marcher pour SVG

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