Cavs : Défense royale
Après un match 1 où les Cavs avaient montré que leur défense pouvait tenir la dragée haute à l’attaque des Warriors, le match 2 a permis de convertir les derniers sceptiques. Comme souvent, la perte d’un joueur, de la trempe de Kyrie Irving, permet au reste de l’effectif de se transcender. C’était déjà le cas lors du match 6 contre Chicago, et également contre Atlanta. Mais Dimanche face à la meilleure attaque de la ligue, la bande à LeBron James a été héroïque. Décryptage.
La meilleure défense c’est l’attaque
Le point de départ de la stratégie mise en place par David Blatt et son staff se trouve en attaque. À l’image de Memphis au second tour, les Cavs savent qu’ils ne peuvent courir au même rythme que Golden State. Ils jouent donc à la limite des 24 secondes en insistant avec LeBron James en isolation au poste bas ou en tête de raquette. Timofey Mozgov et Tristan Thompson attaquent le rebond offensif avec férocité, provoquant de nombreuses fautes et donc de nombreuses secondes chances. Cette activité a également empêché les Warriors de sortir la balle rapidement et donc de développer leur transition dévastatrice.
Contrôler le tempo de la rencontre s’avère crucial pour Cleveland. Non seulement pour contrôler la course de leur adversaire mais également pour ne pas les laisser s’installer dans leur rythme offensif. Aussi talentueux qu’ils le sont, les Warriors moins efficaces si la défense adverse a le temps de se mettre en place.
Rigueur et solidarité défensive
Dès le premier match, Cleveland a endossé le rôle de l’agresseur. Et pour démoraliser les troupes, rien de tel que de s’attaquer au général. Dépositaire du jeu des Warriors, Steph Curry est la cible numéro un de la défense des Cavs. Dès la remise en jeu, le meneur se voir couper de la balle par un des intérieurs concernés par le rebond offensif. Et dès que la balle est en phase offensive, Iman Shumpert ou Matthew Dellavedova passent en boite physique sur le MVP, l’obligeant à dépenser beaucoup d’énergie.
Quand Curry arrive finalement à récupérer le ballon, la stratégie des Cavs est somme toute simple. Le pousser à prendre un tir difficile ou le forcer à se débarrasser du ballon. La deuxième option est flagrante sur pick and roll. En isolant Curry, les Cavs demandent aux quatre Warriors de les battre. Et jusqu’à présent cette tactique fonctionne à merveille. Les Warriors ont pourtant déjà attaqué une telle défense, mais les rotations de Cleveland gênent énormément Draymond Green, initiateur des quatre contre trois offerts aux Warriors.
Enfin, quand Golden State décide d’enclencher ses mouvements et nombreux écrans loin de la balle pour libérer Curry et Thompson, les défenseurs des Cavs sont systématiquement sur les lignes de passes. Si il est vrai que Klay Thompson a réussi à trouver des positions de tirs dans ce genre de situations, chaque tir était contesté par un intérieur si son défenseur attitré était pris dans les écrans.
À l’exception de quelques situations, Cleveland a fait preuve d’une rigueur et d’une solidarité défensives exemplaires. Forcément en retrait derrière les performances admirables de LeBron James et consort, David Blatt est tout aussi responsable du succès que les Cavs ont connu lors de ses deux premiers matches. Il a bâti un plan de jeu qui pose de nombreux problèmes aux Warriors et il domine pour l’instant son homologue dans la bataille des ajustements.
Coeur de champion
Outre les stratégies, le talent et les qualités athlétiques, après deux rencontres Cleveland domine Golden State dans l’effort et l’intensité. Diminués et annoncés perdants, les Cavs nous offrent une démonstration de courage. Et tout part de LeBron James. Obligé de tout faire des deux côtés du terrain, le King emmène tous ses coéquipiers dans son sillage depuis le deuxième tour. Exemplaire, il porte son équipe à bout de bras et ils lui rendent la pareille en se battant comme des morts de faim pendant 48 minutes.
Comme aux tours précédents, Matthew Dellavedova et Tristan Thompson incarnent l’identité de cette équipe. Si les Cavs dépendent de LeBron James, LeBron dépend de ces cols bleus prêts à tout pour ramener un titre dans l’Ohio.
Et plus que tout le reste, c’est ce qui permet aux Cavs de tenir la dragée haute à Golden State et d’entretenir l’espoir de toute une ville.