Warriors : Si loin, et pourtant si proche
Après trois rencontres, les Warriors ont été dominés de la tête et des épaules par une équipe de Cleveland exemplaire à bien des égards. À côté de la plaque, Golden State était malgré tout en position de voler les deux derniers matchs grâce à deux comebacks inespérés et inattendus. Si les Cavs ont été la meilleure équipe, ils ne possèdent par ailleurs aucune marge de manœuvre. C’est tout le contraire pour les Warriors et cette combinaison est la raison pour laquelle cette finale peut basculer à tout moment.
Pour que cette prophétie se réalise, les hommes de Steve Kerr n’ont besoin que d’une seule chose : jouer plus dur. Un ajustement aux conséquences multiples.
Agressivité
Cleveland a endossé le rôle de l’agresseur depuis le début de la série. Les Cavs savent que c’est leur unique façon de remporter quatre victoires synonymes de titre NBA. Les Warriors ne peuvent se permettre de leur laisser le monopole de l’agressivité. Il leur faut attaquer leur adversaire pour trouver leur rythme offensif.
Derrière un Stephen Curry retrouvé, Golden State a entamé cette transition lors du dernier quart temps du match 3. Au lieu de dribbler en périphérie, le MVP s’est enfin décidé à attaquer le cercle. Et quand, cette solution n’était pas disponible, c’est David Lee ou Leandro Barbosa qui se sont chargés de placer la première banderille. Dans les deux cas, cette agression leur a offert des lay ups ou des tirs ouverts à l’extérieur. Les Warriors ont besoin de mettre le ballon dans la raquette pour pouvoir désorienter la défense de Cleveland et se créer des opportunités.
Enfin, Golden State doit profiter de la rotation limitée des Cavs pour les aider à se fatiguer plus rapidement. En agressant Cleveland, en retrouvant du mouvement avec et sans ballon, les Warriors pousseront les joueurs de Cleveland à dépenser plus d’énergie. En sachant que Dellavedova a terminé à l’hôpital après le dernier match et que LeBron James faisait tout pour se reposer en défense sur Iguodala, il n’est pas sûr que les Cavs possèdent des réserves illimitées. Golden State doit appuyer là où ça fait mal.
Relâchement
Asphyxiés par la défense de Cleveland, les joueurs de Golden State, Steph Curry en tête, ont laissé la frustration troubler leur jugement. Les Cavs sont entrés dans la tête des Warriors et ont emprisonné leur spontanéité et leur créativité. Mardi soir, pendant 36 minutes, les visiteurs étaient hésitants, attentistes et méconnaissables.
Soudainement, grâce à un tir primé en première intention de Curry, cette attitude s’est évaporée. Golden State a entamé la dernière période sans pression. Relâchés, n’ayant plus rien à perdre sur cette rencontre, les Warriors ont commencé à jouer au basket, leur basket. L’instinct a pris le dessus sur la pensée. L’action sur l’enlisement. Après sept quart temps douloureux, les Warriors qui ont dominé la NBA toute la saison se sont offerts une bouffée d’oxygène.
Et si ce revirement de situation n’a pas été suffisant pour gagner la rencontre, les hommes de Steve Kerr ont toutefois pu se rendre compte qu’ils étaient capables de mettre à mal la défense de Cleveland en étant eux mêmes. C’est une chose de le visualiser, s’en est une autre de le réaliser. Dos au mur, il serait surprenant de voir les Warriors retomber dans leurs travers pour le reste de la série.
Détermination
Dans cette finale NBA, il semble troublant, et pourtant évident, d’aborder le sujet de la détermination et de l’intensité. Dans ce domaine, les Cavs ont ridiculisé les Warriors. De Matthew Dellavedova, qui donne son corps à la science, aux vétérans James Jones et Mike Miller, qui ont du mal à courir mais plongent sans la moindre hésitation sur le parquet, en passant par King James, c’est tout l’effectif des Cavs qui est prêt à tout pour remporter cette finale.
Expert en la matière, Kobe Bryant a parfaitement résumé la situation après le match 3 :
Ici, il ne s’agit pas de basket ou de talent, mais tout simplement de caractère. Les Cavs ont dû se battre toute la saison pour arriver où ils en sont aujourd’hui. À l’inverse, Golden State a connu un parcours sans obstacles majeurs. Et aujourd’hui, en plus du leadership et de l’expérience de LeBron James, c’est peut être ça qui fait la différence.
Les Warriors n’ont plus le choix, ils doivent répondre au combat que leur propose les Cavs de la même façon qu’ils ont su relever le défi présenté par Memphis au second tour. On parle ici de fierté, d’amour propre et de réaliser l’importance du moment.
L’opportunité de mettre la main sur un titre NBA qui échappe à une franchise depuis 40 ans. Si proche, et pourtant si loin.