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David Blatt, le bouc émissaire

Peu importe l’issue de la finale, David Blatt sera perdant.

Si Cleveland renverse la situation, LeBron James récoltera les accolades du monde entier, et Blatt ne sera au mieux que mentionner comme une note de bas de page dans la bible du King. Si Cleveland perd ce soir ou vendredi, David Blatt se fera lyncher médiatiquement. Impossible de reprocher quoique ce soit à LeBron, Blatt sera comme souvent cette saison le parfait bouc émissaire.

Ce scénario a atteint son paroxysme après la défaite du match 5. Une nouvelle fois héroïque, offensivement, James est apparu bien seul après l’éclipse J.R. Smith. Que peut-il faire de plus qu’un triple double assaisonné de 40 points ? Lors de la conférence de presse d’après match, les journalistes ont pris un malin plaisir à détruire la stratégie mise en place par David Blatt. Alors que son joueur majeur a besoin d’aide, comment a-t-il pu laisser Timofey Mozgov sur le banc la quasi totalité de la rencontre ? Ce même joueur qui a réalisé la meilleure performance de sa carrière lors du match 4.

Ainsi, pendant une dizaine de minutes qui ont semblé une éternité, l’ignorance, le manque de respect et l’amnésie ont pris contrôle de la conférence de presse et des plateaux TV. Certes le grand russe a été le meilleur Cav, offensivement, quelques jours auparavant. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous parlons de basket et non de handball. On ne peut pas mentionner l’attaque sans parler de défense. Et c’est là que le bât blesse.

Taille contre vitesse

En défense, depuis le match 4, la taille de Mozgov est utilisée par Golden State comme un avantage. Du haut de ses 2 mètres 16, il ne peut tenir le rythme face à la vitesse des « intérieurs » que sont Draymond Green et Andre Iguodala. Quand Green sprinte pour poser un écran pour Stephen Curry, Mozgov est en retard avant même le début de l’action. Le pick & roll est alors facilement manœuvrable pour les Warriors. Curry ou Klay Thompson peuvent fixer Mozgov et passer la balle sans problème pour Green qui charge vers le basket, créant déséquilibre et surnombre dans la défense de Cleveland. En jouant cinq petits, Mozgov se retrouve loin du panier et sa capacité à aider se retrouve également altérée par la tactique de Golden State.

En attaque, entre un LeBron James à 40 points qui contrôle le ballon et un Mozgov à 28 points, le choix est vite fait. Là encore, les Warriors ont utilisé la taille du pivot adverse à leur avantage. Steve Kerr et son staff souhaitaient que les Cavs donnent la balle au russe plutôt qu’à LeBron. Mozgov n’est pas habitué à être l’option numéro un, et encore moins à devoir se sortir de prises à deux agressives. Il a certes brillé lors du match 4 mais l’attaque de Cleveland a déraillé. Blatt a ainsi répondu à ces problèmes en sortant son pivot de la rotation pour attaquer le small ball des Warriors de plein front. N’en déplaise à de nombreux experts, cette stratégie a fonctionné pendant 43 minutes.

En jouant petit avec Tristan Thompson ou par moment LeBron James en 5, l’attaque de Blatt est devenue moins prévisible. Évidemment James a continué à dominer le ballon, mais loin de celui-ci, les Cavs étaient plus mobiles ouvrant des tirs ouverts pour Smith, Iman Shumpert et Mike Miller. Sans Mozgov, le meilleur joueur du monde a bénéficié de plus d’espaces pour attaquer. Et l’aide défensive a souvent dû être faite par les arrières de Golden State, incapables de gêner le numéro 23. C’est pour cette raison qu’il a fini avec une ligne de stat époustouflante à la mi-temps avec 20 points, 8 rebonds, et 8 passes décisives – qui ont amené 7 tirs primés. Les Warriors ont fini par s’adapter à ces ajustements forçant Cleveland à revenir aux isolations de LeBron James.

Ce qu’il peut avec ce qu’il a

Dans le dernier quart temps, plus que les tirs insolents de Steph Curry, la différence s’est faite sur la fatigue. Lors des trois premiers quart temps, les Cavs n’ont pas eu de problème pour contrôler le rebond défensif. Tristan Thompson et LeBron James ont gobé de nombreux rebonds offensifs amenant des opportunités offensives supplémentaires. Dans les sept dernières minutes, les jambes des Cavs sont devenues plus lourdes et leur lucidité s’est noyée dans la Baie d’Oakland. Comme un symbole, c’est l’intouchable LeBron James qui a laissé Harrison Barnes prendre deux rebonds offensifs, qui a oublié d’aider ou qui a offert un panier avec la faute évitable à Andre Iguodala.

Golden State force Cleveland à courir un marathon. Dans cette métaphore, les Warriors sont les Kenyans et les Cavs le restent du monde. Après 36km, quand les Warriors augmentent le rythme et leur effort, les Cavs explosent. Jouer leur cinq classique ne changera pas la donne. Et il est injuste de rejeter la faute sur David Blatt. Avec un effectif réduit, il a transformé une finale que tout le monde annonçait comme jouée d’avance en un thriller indécis. Il a poussé Steve Kerr dans ses derniers retranchements et aujourd’hui, malheureusement pour les fans de Cleveland, ses options sont plus que limitées.

Il peut revenir à son duo Mozgov-Thompson, en insistant sur les isolations de LeBron, s’ils cantonnent ses intérieurs aux seules tâches de poser des écrans et agresser le rebond offensif pour limiter le rythme des Warriors. Une option favorable en attaque mais risquée en défense. Il peut également utiliser le Hack-A-Iggy pour forcer Steve Kerr à sortir du match le défenseur attitré de LeBron James et pour là aussi couper le rythme des Warriors. Il ne possède pas la profondeur de banc de son adversaire pour developper plusieurs styles de jeu. Il ne sait pas ce qu’il peut attendre offensivement de ses seconds couteaux etc. Les interrogations sont nombreuses et comme depuis le début des playoffs, il fera du mieux qu’il peut avec ce qu’il a.

Dans cette finale, le monder entier s’émerveille du travail dantesque que LeBron James doit réaliser pour donner une chance à son équipe. Seul contre tous, tout comme son coach. Isolé, critiqué, voir même insulté, David Blatt continue toutefois d’être frondeur. Seulement dans cette histoire, David aura beaucoup de mal à battre ses Goliaths.

 

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