Joey Crawford, l’arbitre qui s’est cassé un doigt en donnant une faute technique
Avec Dick Bavetta, désormais à la retraite, Joey Crawford est l’arbitre le plus connu de la ligue mais pas forcément toujours pour les bonnes raisons. Arbitre NBA depuis 1977 il a dirigé son 50ème match des finales il y a quelques jours et le NY Times lui consacre un portrait où on y apprend notamment qu’à l’origine il était postier avant de devenir arbitre NBA à 25 ans. Il n’a pas tardé à se faire une réputation de tête brûlée, d’arbitre à la gâchette facile et dont la patience et la retenue ne font pas partie de ses qualités.
Je peux honnêtement dire que je n’ai aucune idée du joueur à qui j’ai donné ma première faute technique. Aucune idée. J’en ai donné tellement. Je déteste dire ça mais quand j’ai commencé c’était comme distribuer des bonbons. Une fois j’ai expulsé Don Nelson pour m’avoir fixé du regard. Il avait croisé les bras et il me regardait. Il a pris un temps mort pour faire ça. Je n’étais pas content.
Il y a des gens à Cleveland qui m’interpellent à l’aéroport pour me dire qu’ils étaient là lorsque j’ai expulsé Brad Daugherty et Larry Nance pour avoir rigolé. Ils étaient assis au bout du banc. J’avais fait quelque chose qu’ils n’avaient pas apprécié et ils ne s’arrêtaient pas, alors que je suis allé les voir ‘ Vous vous voulez partir ? Partez, Partez !’. Boom.
Une fois j’ai donné un technique tellement fort à Bill Fitch que je me suis cassé le doigt. J’avais le doigt enflé. J’ai tapé fortement ma main dessus lorsque j’ai fait le geste. C’est pour cela que désormais j’ai changé mon signal et que je tape mon doigt sur l’autre doigt.
Pour mieux se contrôler Crawford a travaillé avec des psychologues pendant des années. Malgré cette réputation, qui en fait un arbitre détesté et craint par pas mal de joueurs et entraîneurs, il a construit des relations avec certains.
Charles Barley était peut-être le joueur avec qui j’aimais le plus être sur le terrain. L’un d’entre eux en tout cas. Charles prenait beaucoup de fautes techniques mais il ne prenait jamais ça de façon personnelle. Le match d’après c’était le match d’après. J’ai toujours apprécié ça chez lui.
Moses Malone était un des plus drôles. Un jour nous étions à Denver et je crois qu’il jouait à Philly à l’époque et un journaliste venait de faire une liste des 10 meilleurs arbitres dont je faisais partie. Sur mon premier coup de sifflet, une faute offensive de Moses, il s’est retourné vers mois et m’a dit ‘ce n’est pas un coup de sifflet de top 10 ça.’Ca m’a fait rigoler.
Vous savez qui était drôle également ? Manute Bol, paix à son âme. Quand il rentrait des tirs à trois points je le regardais quand il revenait en défense et s’il croisait mon regard il levait le doigt et lançait avec son accent ‘Pivot numéro 1 de la ligue, Manute Bol.’
Certains joueurs aimaient mes gestes. Pour une faute offensive évidente, je pointe mon doigt comme un pistolet. C’était la pose de Joe West (arbitre MLB, ndlr) lorsqu’il annonçait un strike et j’aimais ce geste. Damon Jones, qui est désormais à la retraite, adorait ça. Il me poussait à le faire. Il me disait ‘Come on, Joe! fais-le !’ donc je lui faisais.
C’est intéressant aussi, Magic, Michael et Larry, ne disaient presque jamais rien que ce soit positif ou négatif. La plupart des joueurs dans le sport pensent qu’ils s’y connaissent en arbitrage mais c’est faux. Mais ces gars me disaient très, très rarement quelque chose. N’est-ce pas incroyable ? Parce que ces gars avaient le ballon environ 75% du temps et ils avaient d’autres choses à s’occuper.
Et il regrette le fameux épisode avec Tim Duncan, lorsqu’en 2007, il avait eu une altercation avec le Spur et l’avait mis au défi de venir se battre.
Le truc avec Duncan a probablement changé ma vie. C’était la prise de conscience que peut-être vous ne faites pas les choses comme il faut et qu’il faut se remettre en question, pas seulement sur le terrain mais aussi en dehors. Je voyais un psychologue du sport avant ça, mais après je le voyais encore plus. Son nom est Joel Fish. Il a bossé avec beaucoup d’athlètes et il m’a donné une autre perspective.
Retrouvez l’intégralité de son portrait sur le NY Times
Voici un petit best of
The Ultimate Joey Crawford Mix by Basket Infos