[Interview] Stephen Curry : « Il me faut une grande imagination sur le parquet »
Le MVP et champion en titre était en visite à Brooklyn, où ses Warriors ont encore repoussé les limites de leur incroyable record : 22-0. L’occasion aussi pour Basket Infos de lui poser des questions sur son approche du jeu.
Quand quelqu’un comme Steve Nash dit que vous êtes révolutionnaire, est-ce que cela vous inspire encore plus ?
Sur le moment, c’est difficile d’y penser. J’essaie toujours de m’améliorer et de trouver d’autres moyens de nous faire gagner. Mais quand un gars comme lui dit ce genre de choses, quelqu’un que j’avais l’habitude de regarder avec révérence quand j’étais au lycée, dont je sentais que j’avais des similitudes avec lui et que je voulais émuler, c’est sûr que ça compte beaucoup pour moi.
Dans le même temps, vous êtes aussi très créatif…
Oui, pour que ça marche il faut que j’aie une grande imagination sur le parquet. Que ce soit mon tir, impliquer mes coéquipiers ou mon dribble… Je ne suis pas le mec le plus rapide. Je ne peux pas juste tailler un short à un gars. Il faut que je soit plutôt furtif, que je change mes shoots et que je trouve des moyens pour les créer, ce genre de choses. La créativité, l’imagination, la faculté de voir l’action avant qu’elle ne se déroule.
D’où est-ce que cela vient en fait ?
Ça a toujours fait partie de mon jeu. Au lycée, j’avais déjà tendance à juste tenter des trucs, tester mes limites. Pendant l’été aussi, je fais pas mal de choses pour me préparer avant la saison, où je tente juste des trucs. Je vais à la salle d’entrainement et je fais des moves en imaginant comment une action pourrait se dérouler sur le terrain et comment je pourrai réagir. Du coup, tout ce que je fais en match, ce ne sont généralement pas des choses que je tente pour la première fois. La mémoire musculaire et la confiance font le reste.
Un mauvais tir pour Stephen Curry, ça existe ?
Oui. (Il réfléchit puis sourit) Il y a certaines situations ou peut-être ça force un peu. Mais généralement, quand je shoote, sur le moment, je pense que c’est le bon tir et je m’attends à ce qu’il rentre. C’est l’approche que j’ai à chaque fois que je prends un tir. (Il sourit encore plus) Quoiqu’il arrive, je vis avec le résultat en tout cas. Que je le manque et que le coach secoue la tête, ou que ça rentre et que tout le monde m’applaudisse, ça n’importe pas vraiment. Dans le moment, je me dis que c’est la bonne chose à faire et j’utilise cette confiance.
Quand vous avez manqué votre troisième lancer-franc d’affilée, vous avez secoué la tête. Que se passait-il dans votre esprit à ce moment-là ?
Il y avait quelque chose que je ne faisais pas bien et je devais pointer le doigt dessus. Même là je ne sais toujours pas ce que c’est, mais il y avait quelque chose qui n’allait pas dans ma mécanique de tir. J’ai essayé d’en rire. En fait je ne me sentais pas si mal. Ça arrive. Mais j’espère que ça n’arrivera plus.
Seconde partie à suivre dans la journée
Propos recueillis par Antoine Bancharel, à Brooklyn