La touche StillBallin

Basketball Manager: Ma partie, Episode 12

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

Bon, Saunders n’a pas adhéré à ma proposition de jeu dans sa totalité. Sans en être extrêmement éloignées, ses propres consignes présentaient une allure plus classique avec un recul du small ball dans la hiérarchie des options de jeu et une plus grande importance donnée au tir à mi-distance au détriment du shoot à trois points. Sans surprise, Pekovic se voyait également octroyer un plus grand rôle dans la rotation.

L’outil de discussion tactique avec le coach plaçait nos deux visions stratégiques d’un côté et de l’autre de l’écran, avec au centre l’interface de négociation. Celle-ci reprenait mes instructions à la différence que les divers items étaient accompagnés d’une jauge de satisfaction de Saunders, allant du vert au rouge en passant par le jaune. Et là, il y avait beaucoup de jaune.

Chaque jauge était affublée d’un bouton qui, si l’on appuyait dessus, ouvrait un encart dans lequel le coach expliquait -assez laconiquement, faut-il bien avouer- la raison de son verdict. De mon côté, je pouvais jouer avec un curseur pour exprimer à quel point je tenais à telle ou telle consigne. Sa jauge de couleur contre mes curseurs d’insistance.

A la table des négociations, j’ai ardemment maintenu mon quatuor de joueurs au statut de titulaire (Rubio, Wiggins, Muhammad, Towns), mon positionnement général « 4 extérieurs – 1 intérieur » (j’ai par contre dû abandonner le 5-0 en option secondaire pour un classique 3-2) et la prégnance du pick-and-roll et du jeu poste bas (en vérité, Saunders était immédiatement assez favorable à ce dernier point). J’ai aussi pas mal insisté sur le 3 pts plutôt que sur le tir à mi-distance.

A certaines occasions, un petit panneau sautait sur le centre de mon écran pour me dire que je discernais de la désapprobation et même parfois de l’agacement sur le visage de mon interlocuteur (du moins selon mes statistiques en matière de perception). Je ne vous cache pas que ces petits messages inopinés et froids comme une feuille d’impôt ont fait augmenter ma tension de quelques crans.

L’apparition d’un conflit ouvert entre lui et moi dès maintenant, si tôt dans la saison et sur un sujet aussi important que le style de jeu, aurait été désastreuse. Si j’avais pu, j’aurai fait glisser sur la table un panier de diverses petites pâtisseries fines françaises pour mettre quelques unes des bonnes grâces de Flip de mon côté.

Ce petit jeu entre mes propositions et les réactions de Saunders s’assimilait finalement assez bien à une sorte de discussion. Mécanique et un peu binaire mais une discussion quand même. De tout son long, mes neurones ont joué au tir à la corde entre ma volonté ferme de voir appliquer ma philosophie de jeu et celle tout aussi importante à mes yeux d’avoir un coach en phase avec les consignes qu’il aura à faire appliquer à ses ouailles. Ainsi, j’ai négocié comme un marchand de l’antique Moyen-Orient.

Pour maintenir les points majeurs auxquels je tenais absolument, j’ai lâché du lest sur d’autres choses un peu moins importantes à mes yeux (mais importantes quand même, hein. Les détails comptent, les détails comptent…). J’ai ainsi accepté de faire remonter Pekovic dans la hiérarchie, d’ouvrir la possibilité de voir Garnett en power forward et de prôner une défense où chacun conserve son attaquant attitré tout au long de la possession plutôt que de s’appuyer sur un système –il est vrai long et complexe à mettre en place- de rotations. J’ai également permis une légère augmentation de la fréquence de tirs à mi-distance.

J’ai réussi à conserver les éléments les plus structurants de mon projet de jeu tout en laissant de la place à certains principes du coach historique de la franchise. Mélanger deux philosophies de jeu différentes est toujours un peu risqué et peut faire apparaître de graves incohérences mais je pense qu’on a évité ce piège pour le coup (dans le cas contraire, le terrain nous le dira). Il faut dire qu’aucune de mes propositions n’étaient teintées de rouge par Saunders, seulement de jaune dans le pire des cas.

Je suppose que j’aurai eu droit à une jauge bien écarlate si j’avais proposé un jeu posé à George Karl ou Mike D’Antoni. Par ailleurs, j’aurai également pu me contenter de suivre en totalité le plan de jeu du coach. Après tout, c’est lui le spécialiste du sportif, moi je ne suis que le General Manager. Cette possibilité laissée par le jeu n’est pas inintéressante, notamment pour ceux qui ne veulent pas trop mettre les doigts dans la tactique.

Je compte désormais avancer dans la saison. Une pensée volante cogne mon esprit d’une pichenette et je retiens mon doigt du bouton de la souris qui allait appuyer sur « Continuer » : Saunders sera-t-il d’accord pour que je transfère Adreian Payne ? L’ancien coach des Pistons avait lui aussi relégué le jeune intérieur loin dans la rotation, faisant même à mon grand plaisir passer Shabazz Muhammad devant lui dans ses priorités pour le poste 4.

J’ouvre le profil de Saunders qui apparaît devant moi et sélectionne l’onglet de discussion dans le menu déroulant. Je saisi les mots « Adreian Payne » et « transfert », clique sur la phrase logique qui en découle et scrute la réponse du coach. Il est d’accord.

En trois clics j’arrive dans le menu des transferts. En fouillant un peu les lieux, je tombe sur l’outil de trade. Il est assez semblable à celui de la « Trade machine » d’ESPN, avec ses colonnes dédiées aux équipes, les photos des joueurs sur les trading blocks et toutes les données salariales et réglementaires pour permettre de trouver un échange conforme aux dispositions du tout puissant CBA.

La fleur au fusil je tente d’échanger Payne contre le choix de draft du premier tour 2017 des Suns de Phoenix. Une bulle de dialogue jailli sur l’écran, c’est le GM arizonan, Ryan McDonough, qui m’explique que je ferai mieux de le contacter pour des propositions sérieuses et qu’il ne comptait pas perdre d’avantage son temps. La boîte de dialogue se ferme.

L’enflure. Jouant à l’idiot, je lui propose à nouveau Payne mais cette fois contre un choix de draft du premier tour 2020. Azy, c’est dans longtemps, poto, tu t’en fous. Sitôt mon clic sur le bouton « valider la proposition », un panneau s’ouvre et m’annonce que le dirigeant Sun ne répond pas à mon appel. Et merde, je me suis grillé auprès de lui.

Écartant ce coup de maître de mon esprit en grommelant, je fais glisser les équipes jusqu’à tomber sur les Pacers. La franchise d’Indianapolis est un peu courte sur le poste de power forward, peut-être que Payne est susceptible d’attirer leur attention. Me gardant bien d’être aussi gourmand et bourrin que tout à l’heure, je cible un choix du premier tour de draft 2020. Larry Bird, le « president of basketball operations » d’Indiana et par ailleurs ancien taulier d’une petite équipe de basket dans l’Est du pays dans les 80’s, décline poliment ma proposition.

La boîte de dialogue reste ouverte. Elle me permet de répondre, ce qui est finalement assez logique vu que contrairement à mon précédent interlocuteur, celui-ci ne m’a pas raccroché le téléphone au nez. Plusieurs réactions me sont proposées parmi lesquelles je choisis un assez classique « Vous êtes sûr? Payne correspond à un poste qui me semble manquer de profondeur dans votre effectif ». Bird me répond qu’il n’est pas intéressé par le profil de l’ancien Spartan. Je me retiens d’insister comme un imbécile et souhaite la bonne soirée à ce bon Larry.

Scrutant quelques instants les trading blocks, je me rends compte que je peux demander aux Pacers contre quels éléments de mon roster pourraient-ils envisager de céder leur first round pick 2020. Le petit menu qui s’ouvre immédiatement me permet de cadrer la discussion, notamment d’écarter certains joueurs ou actifs des pourparlers tels que Wiggins, Towns et compagnie, mes choix de draft du premier tour, etc. En clair, j’indique que je suis seulement disposé à céder Payne, Nikola Pekovic, Damjan Rudez et Lorenzo Brown.

Larry Bird m’explique gentiment qu’aucun des éléments que je lui ai présenté intéresse sa franchise. Le dirigeant ajoute toutefois que d’autres éléments de mon effectif pourraient néanmoins le pousser à entamer une négociation. Mouais, je suis sûr que ce Old Dirty Bastard a Andrew Wiggins ou Karl-Anthony Towns en ligne de mire quand il dit ça.

En réalité, je ne serai pas étonné qu’il vise simplement un choix de draft ou peut-être un Kevin Martin, un Zach LaVine ou une autre contrepartie assez raisonnable. Seulement, j’ai précédemment ciblé l’importance du présent et d’avoir dans le roster ces joueurs pour une raison ou une autre (le mentoring des vieux, le soutien de Martin, le potentiel de LaVine, etc) donc je ne compte pas me séparer de ces éléments même un peu secondaires et même pour un futur choix de draft du premier tour.

Un onglet « missionner l’assistant GM » à gauche de l’écran attise ma curiosité. Après quelques regards concentrés, je comprends qu’il me permet de proposer à mon assistant GM de chercher à ma place des transferts potentiels. Je peux choisir les éléments de mon roster que je veux voir partir en les classant par ordre de priorité (je me contente de désigner Payne) et le type d’éléments que j’aimerais récupérer en retour: je sélectionne en priorité des choix de draft du premier tour et, en plan B, des choix du second tour. Comme vous l’avez compris, mon désir d’avoir un effectif assez resserré commande de transférer Payne contre quelque chose qui ne me demandera pas des minutes de temps de jeu, de la gatorade et une place dans l’avion.

Cependant conscient qu’une transaction sous ces conditions risque d’être difficile à conclure, j’indique à mon collaborateur un plan C dans les contreparties que je pourrais envisager en échange de mon sophomore. En l’occurrence, un arrière de grande taille ou un small forward assez jeune et doté d’un notable potentiel en défense et au shoot. Je ne serai en effet pas mécontent de réitérer le cas Khris Middelton (ancien jeune joueur oublié sur le banc des Pistons et désormais excellent role player « 3 & D » à Milwaukee) pour donner un petit peu plus de profondeur à mon poste 3.

L’assistant GM qui répond au doux nom de Tommy Gillepsie, m’informe qu’il reviendra me voir avec toutes les propositions intéressantes qu’il aura déniché sous le bras. Et bien va, jeune Tommy. Je t’attends.

A suivre.

Au fait, voici la configuration finale de l’équipe que Saunders, le staff et moi avons fixé

Titulaires: Ricky Rubio, Andrew Wiggins, Shabazz Muhammad, Karl-Anthony Towns
Sixièmes hommes: Nemanja Bjelica, Kevin Martin, Kevin Garnett
Remplaçants: Andre Miller, Gorgui Dieng, Zach LaVine, Nikola Pekovic
Bouche-trous: Tyshaun Prince, Damjan Rudez, Nikola Pekovic
Réservistes: Tyus Jones, Lorenzo Brown, Adreian Payne

Meneur de jeu:
1) Ricky Rubio
2) Andre Miller
3) Zach LaVine
4) Tyus Jones

(Zach devant Tyus, voilà une concession que j’ai faite à contre-cœur. Tant pis pour le duel entre Jones et Miller, Saunders a tranché. Je ne me priverai toutefois pas de remettre cette question sur le tapis si jamais LaVine ne montrait pas de bonnes raisons de lui laisser ces quelques minutes à la mène)

5) Lorenzo Brown

Arrière shooteur:

1) Andrew Wiggins
2) Kevin Martin
3) Zach LaVine
4) Shabazz Muhammad

Ailier shooteur:
1) Shabazz Muhammad
2) Andrew Wiggins
3) Tyshaun Prince
4) Zach LaVine
5) Nemanja Bjelica

Ailier fort:
1) Nemanja Bjelica
2) Gorgui Dieng
3) Kevin Garnett
4) Shabazz Muhammad

(Shabazz qui recule d’un cran et donc mon small ball aussi. Je reste toutefois optimiste. Cet ordre de rotation n’est qu’une tendance générale et seulement indicative, qui est finalement assez indépendante du contenu du match. Selon certains d’entre eux, je ne serai pas étonné de voir Flip faire monter le small ball dans la hiérarchie).

5) Karl-Anthony Towns
6) Tyshaun Prince
7) Damjan Rudez
8) Adreian Payne

Pivot:
1) Karl-Anthony Towns
2) Nikola Pekovic
3) Kevin Garnett
4) Gorgui Dieng

(Pekovic est bien mieux loti que dans ma configuration. Des choses sympas peuvent en sortir mais d’autres beaucoup moins aussi pour ma force défensive et pour le développement de Dieng. Cela dit, le monténégrin va manquer le début de saison en raison de sa blessure au tendon d’Achille, donc Dieng va avoir l’occasion de gagner des points auprès du coach)

5) Damjan Rudez
6) Adreian Payne (sinon, Adreian, la famille ça va?)

StillBallin (@StillBallinUnba)

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4 réflexions sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 12

  • WarriorsBlackKid #P

    De la douleur pour Payne ! (vous l'avez ?)

  • Warhalem

    Est-ce que vous pouvez mettre un lien pour avoir le jeu ?

  • Warhalem

    Ah d'accord merci beaucoup !

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