[Interview] Boris Diaw: « Tea time ou Borista… j’aime bien ces surnoms »

De passage à Brooklyn, l’ailier des Spurs a réagi aux sobriquets que lui ont donné ses coéquipiers. Signe d’une bonne ambiance qui se ressent dans l’équipe et avec « Pop », dont l’ailier dit qu’il a été bâtit dans le même moule épicurien…

Que penses-tu du surnom que LaMarcus Aldriddge t’a donné récemment : tea time (pour la manière dont il score sans fioriture) ?

C’est pas mal. On m’a dit « Borista » aussi depuis pas longtemps. Le barista c’est celui qui tient le bar, ou qui fait le café. Ça me va mieux, puisque je suis plus café que thé. Mais ça va, j’aime bien ces surnoms.

Tu as d’ailleurs pris un malin plaisir à installer une machine à café dans ton vestiaire, avant les matchs…

J’ai toujours bu du café avant les matchs ! Après, quand tu arrives dans le vestiaire, le café qu’ils te donnent, c’est le café que vous avez en media room. Donc je n’ai pas besoin de vous dire que ce café là… (il fait une tête dépitée) ce n’est pas le meilleur café du monde tu vois. Donc je me suis dit que ce serait bien d’amener mon propre café, puisque c’est meilleur. Et puis c’est de l’expresso, pas de l’americano ou du grand café « jus de chaussette » comme vous avez en salle de presse…

Tu as eu des remarques de Gregg Popovich ou de tes coéquipiers du coup ?

Non, Popovich non. Et puis bon, mes coéquipiers, ça ne les a pas trop étonnés… C’est aussi le fait du nouveau vestiaire. Parce qu’avant on n’avait pas de prise dans nos lockers. Là, ils ont rénovée toute la salle à San Antonio. Donc maintenant tu as deux prises dans ton petit compartiment. Alors je me suis dit que je pourrais mettre une machine à café là, sinon la prise elle ne sert à rien (généralement les joueurs les utilisent pour des haut-parleurs ou des sèche-cheveux notamment).

On sent qu’il y a une bonne ambiance en ce moment. Tu confirmes ?

Oui, il y a une bonne dynamique, une bonne ambiance. Ça se passe bien dans l’équipe. Les autres années ça se passait bien aussi, mais ça va là. Même Pop est de bonne humeur en ce moment. Parce qu’on gagne, donc ii est de bonne humeur.

Mieux que l’année dernière donc ?

(Il acquiesce largement de la tête) Bah quand tu perds, il est de moins bonne humeur … (sourire)

On sent que vous êtes proches au niveau des personnalités, sur ce côté épicurien…

Il aime bien parce qu’il est comme ça aussi. Il est épicurien, il adore le vin, il adore la bonne bouffe. Donc on est un peu dans le même moule à ce niveau-là… Il est à la fois sérieux, mais il sait blaguer aussi, de temps en temps il prend les choses à la légère… Il est dans ce double-temps.

 

“ Popovich nous fait essayer des vins” – Boris Diaw

Dirais-tu que vous êtes proches ?

Je ne sais pas, ce n’est pas comme Tony qui le connait depuis 14 ans, mais c’est vrai que c’est un coach qui est près de ses joueurs, il aime ce qu’il fait, il a une grosse passion, il prête vraiment attention à tous ses joueurs. Et donc moi aussi.

C’est un peu ce qui le définit par rapport aux autres entraineurs que tu as eu ?

Oui, peut-être. Je pense que c’est à la fois le détachement qu’il peut avoir en dehors du terrain : il fait des blagues avec nous, il nous parle beaucoup d’actualité. Même au début des entrainements d’ailleurs… Après chaque match, il nous emmène dans différents restaurants aussi… et en même temps il a un vrai perfectionnisme une fois sur le terrain. Il sait ce qu’il veut. Et il sait comment le mettre en place.

On se rappelle que tu t’étais pris au jeu de cette complicité, en lui envoyant une photo, en terrasse, ballon de rouge à la main, juste avant la saison 2014-15, après qu’il ait confié craindre que tu ne manges ou boives trop en France…

Oui, je lui ai envoyé car je sais que c’est vraiment un grand amateur de vin. C’est le premier à vouloir nous faire essayer des vins ! Quand on fait des dîners d’équipe notamment… Différents vins, de différentes régions. Il sait que je suis de Bordeaux, et donc je savais aussi que cela ferait un petit clin d’oeil pour ce grand amateur de vin. Il ne m’a pas répondu de suite, mais il en a parlé dès que je suis arrivé, au training camp, l’an dernier.

C’est assez surprenant d’entendre toutes ces facettes, quand on voit ses colères sur le parquet…

Oui, il essaie de tirer le maximum de chacun. Il nous donne confiance avant, mais ensuite il va être intransigeant sur certains aspects du jeu. Notamment être altruiste et faire des passes. Il est très bon sur les petits changements à faire dans un match aussi. Il est intransigeant sur les fondamentaux, mais surtout il arrive à ne pas en dévier, à ne pas nous laisser de marge de manoeuvre, pour que ces fondamentaux soient parfaits.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à Brooklyn et Washington