La quinzaine tricolore : Gobzilla, la résurrection !
Toutes les deux semaines basket-infos vous parlera des onze Français qui évoluent à ce jour dans la grande ligue : Tony Parker, Boris Diaw, Rudy Gobert, Ian Mahinmi, Evan Fournier, Alexis Ajinça, Kevin Séraphin, Nicolas Batum, Joakim Noah, Joffrey Lauvergne et Damien Inglis. Ainsi, dans cette nouvelle rubrique, vous pourrez régulièrement lire ce que deviennent nos tricolores de l’autre côté de l’Atlantique. L’idée est de revenir sur leur dernière quinzaine, de dégager un MVP sur cette période de deux semaines, tout en évaluant les autres dans une certaine tendance. Bonne lecture !
Le MVP
Rudy Gobert (UTA) – 2 victoires et 5 défaites – 10.7 pts à 56.9%, 12.0 reb, 1.7 ast, 0.6 stl, 2.6 blk, 1.1 to en 33.6 min de moyenne sur la quinzaine.
Au cours de ces quinze derniers jours, Rudy Gobert est monté en puissance, notamment en ce qui concerne les rebonds. Alors que l’on demandait le retour de Gobzilla aux affaires, c’est chose faite, l’international français ayant dépassé trois fois la barre des 13 rebonds au cours de la période qui nous intéresse aujourd’hui. Point d’orgue de sa quinzaine il y a une dizaine de jours face aux Lakers, match durant lequel Gobert a porté les siens tout en explosant littéralement la raquette californienne. Le pire c’est qu’une perf à 18 points, 18 rebonds et 5 contres, même si elle est excellente, ne reste pas exceptionnelle pour l’ancien joueur choletais (la preuve, il a encore fait 17-17 face à Andre Drummond lundi). Il profite ainsi des petits coups de mous vécus par les habituels leaders tricolores pour s’afficher pour la première fois depuis le début de la saison, comme le MVP de ce bilan. Nous n’en attendions pas moins de sa part.
En forme
Joffrey Lauvergne (DEN) – 2 victoires et 3 défaites – 7.6 pts à 71.4%, 4.8 reb, 0.8 ast, 0.4 stl, 0.4 blk, 1.4 to en 18.8 min de moyenne sur la quinzaine.
Pour être honnête, on ne donnait pas vraiment cher de la peau de Joffrey Lauvergne lors du dernier bilan tricolore, il y a deux semaines. Bloqué par un embouteillage dans la rotation dû au retour de blessure de Jusuf Nurkic, l’ancien intérieur du Partizan Belgrade restait bien trop souvent collé au banc pendant toute la rencontre. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé lors des deux premiers matchs de la quinzaine. Finalement une nouvelle courte absence du Bosnien a permis aux Français de se montrer à nouveau, et même si cela ne s’est pas forcément beaucoup vu dans les stats, il a produit de très bonnes choses, notamment dans ses choix de shoots. Son 6 sur 6 en 20 minutes la semaine dernière face à OKC a d’ailleurs beaucoup plu, et cela lui a permis d’obtenir 28 minutes de temps de jeu deux jours après face à Memphis, malgré le retour de Nurkic. Aujourd’hui, c’est JJ Hickson qui semble indésirable dans le Colorado. Lauvergne lui est passé devant de façon logique et évidente au sein de la rotation. Espérons désormais qu’il puisse maintenir ce niveau de régularité pour obtenir chaque soir, une vingtaine de minutes sur les parquets. Il le mérite.
Satisfaisants
Tony Parker (SAS) – 3 victoires et 1 défaite – 10.3 pts à 46.2%, 2.8 reb, 3.5 ast , 1.5 stl, 0.3 blk, 1.5 to en 25.2 min de moyenne sur la quinzaine.
On sait que Gregg Popovich prend souvent le plus grand soin des articulations de ses nombreux vétérans, notamment dans la période qui englobe le All-Star Game, moment où les joueurs ont accumulé beaucoup de fatigue depuis octobre. Voici pourquoi quand Tony Parker se plaignait de petites douleurs à la hanche, celui-ci est resté au repos contre Phoenix. Pareil lundi, lors de la sévère défaite face aux Warriors, Pop n’a utilisé le meneur de jeu français que pendant 18 minutes. Cela semble être la bonne mentalité, si le but est logiquement d’être en forme au mois d’avril pour les playoffs. Au cours de cette quinzaine durant laquelle TP n’a obtenu que peu de temps de jeu et où il n’a semble-t-il pas trop forcé, nous retiendrons surtout sa performance face aux Cavaliers le 14 janvier dernier. Effectivement, les Spurs doivent beaucoup au meneur de jeu et à ses 24 points pour cette victoire de seulement quatre longueurs face aux finalistes NBA de la saison dernière.
Evan Fournier (ORL) – 0 victoires et 6 défaites – 13.7 pts à 41.7%, 2.2 reb, 2.5 ast, 1.3 stl, 0.2 blk, 1.2 to en 31.6 min de moyenne sur la quinzaine.
Relégué sur le banc depuis trois rencontres par un Scott Skiles qui cherche des solutions pour stopper la série de défaites actuelle que subit son équipe, Evan Fournier pourrait être en difficulté. En effet, décrocher un gros contrat l’été prochain aurait été bien plus simple en restant sous le feu des projecteurs. Mais que l’ancien poitevin se rassure, le coach floridien fait beaucoup de tests en ce moment, et alors que la mi-saison est passée, sa rotation ne parait toujours pas définie. D’ailleurs, starter ou pas, peu importe. Evan Fournier joue autant. Après une petite baisse de forme début 2016, l’arrière semble retrouver peu à peu son adresse, et est toujours capable de peser dans le scoring du Magic. D’ailleurs depuis qu’il est sur le banc, le Français n’est pas passé une seule fois sous la barre des 15 points. Sa performance à 21 points jeudi 14 face à Toronto restera néanmoins sa meilleure marque de la quinzaine.
Boris Diaw (SAS) – 4 victoires et 1 défaite – 6.4 pts à 47.8%, 2.4 reb, 2.4 ast, 0.2 stl, 0.6 blk, 1.2 to en 16.7 min de moyenne sur la quinzaine.
Qualifié par Gregg Popovich himself comme l’un des joueurs les plus intelligents de la NBA, Boris Diaw est comme un poisson dans l’eau dans le collectif texan. Un peu comme si sa présence était naturelle et éternelle grâce à un jeu discrètement efficace. Arrivé aux Spurs en 2012, il fait aujourd’hui partie des meubles, et représente la clé de voûte inébranlable d’une forteresse monumentale. Au cours de cette quinzaine, Tea Time n’a fait ni plus, ni moins que ce que l’on attend habituellement de lui. Un jeu propre, de la défense, des choix malins, des moves fins, de la polyvalence, une continuité assurée dans le collectif… Voilà de quoi Boris Diaw est capable régulièrement, même si cela ne se voit pas forcément dans les stats. Ses 16 points le 17 janvier dernier face à Dallas représentent en tout cas et de loin, la meilleure sortie de la quinzaine d’un capitaine tricolore très satisfaisant en ce moment.
Discrets
Ian Mahinmi (IND) – 1 victoire et 3 défaites – 7.3 pts à 66.7%, 6.5 reb, 1.0 ast, 1.5 stl, 0.3 blk, 1.8 to en 20.8 min de moyenne sur la quinzaine.
Bien gêné par les blessures ces derniers temps, Ian Mahinmi s’est vu louper trois rencontres au cours de la période étudiée. Après s’être absenté pour une douleur au talon le 17 janvier, il s’est blessé après seulement 11 minutes de jeu lors du match suivant et a été ainsi été obligé de rester en tenue de ville pendant deux confrontations de plus. Revenu aux affaires hier pour la défaite contre les Clippers, le pivot (12 points et 10 rebonds) parait aujourd’hui être complètement remis. Cela devrait faire le plus grand bien à des Pacers peu en réussite depuis quelques semaines. Ils doivent réagir vite s’ils veulent rester dans les équipes qui peuvent prétendre aux playoffs. Ainsi, récupérer Mahinmi sera sans doute précieux pour envisager de la meilleure des façons, le calendrier à venir.
Alexis Ajinça (NOP) – 5 victoires et 2 défaites – 2.9 pts à 60.0%, 3.0 reb, 0.3 ast, 0.0 stl, 0.4 blk, 0.0 to en 9.1 min de moyenne sur la quinzaine.
Voyons les choses de façon positive. Pour une fois, Alexis Ajinça a été utilisé au moins un peu par son coach Alvin Gentry, durant chaque rencontre disputée au cours de cette quinzaine par la franchise de New Orleans. Alors que l’intérieur français était auparavant souvent noté en « DNP Coach’s Decision » sur les feuilles de match, il semble aujourd’hui avoir trouvé un petit rôle dans la rotation des Pelicans, jouant aussi quand Anthony Davis est en bonne santé. Même s’il est plutôt discret quand il entre en jeu, Ajinça présente des chiffres plutôt propres au scoring et au rebond, tout en shootant à une très bonne adresse. Mieux encore, le pivot semble un peu moins perdu en défense que ce qu’il a pu être jusque là. Il sort ainsi de notre rubrique « dans le dur », ce qui est de bon augure pour le staff de la Nouvelle-Orléans, qui pourrait pas mal compter sur lui dans les prochains jours, vu qu’Anthony Davis devrait manquer quelques rencontres en raison d’une commotion cérébrale.
Dans le dur
Kevin Séraphin (NYK) – 0 victoire et 4 défaites – 4.0 pts à 42.1%, 2.3 reb, 0.8 ast, 0.0 stl, 1.8 blk, 1.0 to en 10.4 min de moyenne sur la quinzaine.
Il y a un peu de mieux pour Kevin Séraphin qui début 2016 n’était presque plus du tout utilisé par Derek Fisher. Au cours de cette quinzaine, le Guyanais a passé un petit peu plus de temps sur le parquet, apparaissant dans quatre rencontres (toutes perdues). Cela dit, difficile de ne pas en attendre plus de lui, mais il ne semble réellement pas dans les plans de son coach. Même s’il a joué 16 minutes hier pour 8 points et 4 rebonds, ce qui est somme toute une performance très correcte, difficile néanmoins d’envisager qu’il a trouvé aujourd’hui un vrai rôle chez les Knicks. Tentons quand même de rester positifs, et notons qu’il retrouve petit à petit son adresse au shoot qui l’avait complètement abandonné depuis quelques temps.
Damien Inglis (MIL) – 0 victoire et 0 défaite – 0.0 pts à 0.0%, 0.0 reb, 0.0 ast, 0.0 stl, 0.0 blk, 0.0 to en 0.0 min de moyenne sur la quinzaine.
Pas grand chose à dire, Damien Inglis n’est pas dans les plans de Jason Kidd. Pourtant en bonne santé, le joueur n’a jamais été utilisé au cours de cette quinzaine, même lors de fins de matchs où il n’y avait plus rien à espérer. Un nouveau voyage vers la D-League pourrait sans doute être la meilleure chose possible actuellement pour l’ailier des Milwauke Bucks.
A l’infirmerie
Nicolas Batum (CHA) – 2 victoires et 3 défaites – 9.4 pts à 35.2%, 4.8 reb, 6.8 ast, 0.2 stl, 0.2 blk, 3.4 to en 34.5 min de moyenne sur la quinzaine.
Difficile de dire malgré sa blessure, que Nicolas Batum est dans le dur en ce moment car grâce à sa polyvalence et sa capacité à défendre, il passe quand il est en bonne santé, toujours beaucoup de temps sur le parquet en bénéficiant visiblement de toute la confiance de son coach Steve Clifford. Pourtant, notamment au niveau du scoring, l’ancien Blazer nous a habitués à bien mieux. Toujours en délicatesse avec son orteil (qui lui avait déjà fait manquer quatre rencontres en début de mois), l’ailier a du mal à rentrer ses shoots de façon régulière depuis quelques temps. Voici sans doute pourquoi, malgré les 25 points qu’il a scorés le 15 janvier dernier face aux Pelicans, le staff a décidé de laisser Nicolas Batum au repos cette dernière semaine. Aperçu avec une botte de protection lundi, il pourrait encore manquer quelques rencontres. En attendant, espérons qu’à son retour il retrouve toute son adresse pour réaliser à nouveau quelques cartons comme il l’a fait en début de saison.
Joakim Noah (CHI) – 1 victoire et 1 défaite – 4.0 pts à 40.0%, 9.0 reb, 4.0 ast, 1.0 stl, 0.5 blk, 3.5 to en 22.0 min de moyenne sur la quinzaine.
Les deux rencontres qu’a pu jouer Jooks au cours de cette quinzaine sont anecdotiques, même s’il ne s’en est pas trop mal sorti. Ce que nous retiendrons plutôt, c’est la très grave blessure à l’épaule dont le pivot français a encore une fois été victime il y a douze jours contre les Mavericks, après seulement 6 minutes de jeu. Indisponible pour au moins six mois et free agent l’été prochain, Noah a peut-être ainsi disputé le dernier match de sa carrière sous le maillot des Bulls. Même si l’on s’avance un peu vite à ce propos et que rien n’est certain, il semble évident qu’au vu de son début de saison et de la relation suspecte entre le pivot de Chicago et son coach Fred Hoiberg, le moral n’est pas au beau fixe. Voici pourquoi après neuf ans de bons et loyaux services dans la franchise de l’Illinois au sein de laquelle il aura à son échelle, marqué l’Histoire, Joakim Noah pourrait aller voir ailleurs cet été. Pas de doute, certains le regretteront !
A dans deux semaines !