Les énormes sessions estivales de Stephen Curry ont finalement payé
Son nom ne vous dit sans doute rien, pourtant c’est bien de Jason Richards dont nous allons parler pour commencer cet article, à l’époque où en tant que sophomore, il était le meneur de jeu titulaire de son université. Alors intéressé par le scouting de son équipe, il décida d’accompagner son staff assister à un match de high school, où l’idée était de voir quel niveau avait un autre meneur de jeu ciblé par sa fac.
Venu pour voir si en recrutant ce joueur, l’équipe serait capable de progresser, Richards est finalement reparti en pensant fort que ce gamin pourrait bien vite lui prendre sa place à Davidson. En effet, le point guard qu’il venait de voir évoluer avec la Charlotte Christian School n’était autre que Stephen Curry.
C’était intéressant d’aller à ce match de high school avec les assistants de Davidson. Directement, j’ai su qu’il serait spécial au vu de comment il contrôlait le match. C’était drôle parce qu’il donnait l’impression d’avoir douze ans et il était déjà un shooteur sacrément dynamique. Tout avait l’air très simple sur le parquet pour lui. Nous savions qu’il était le fils de Dell Curry et qu’il pourrait devenir très, très bon. Je savais qu’avec lui, nous pourrions avoir de l’impact. » Jason Richards à Philly.com
Et Richards a eu raison. En trois saison à Davidson, Curry a simplement tout pété, finissant même meilleur marqueur de la division I lors de sa dernière saison, avec 28.6 points. En parallèle Jason Richards, en grande partie grâce à Curry, est devenu le meilleur passeur décisif du pays la même année. Cependant, celui-ci ne se serait jamais imaginé que le joueur actuel de Golden State deviendrait un jour la star qu’il est aujourd’hui. Pourtant, le point guard est littéralement en train de changer la NBA ces derniers temps, grâce à son handling hallucinant, mais surtout grâce à son shoot qui est peut-être l’un des meilleurs de l’histoire de la grande ligue.
Je pense que si vous m’aviez demandé mon avis il y a cinq ans j’aurais répondu que c’était un shooteur terrible. Il y a deux ans, j’aurais rajouté que ses capacités de dribbles étaient également hallucinantes, et ce sont ces dernières qui lui permettent de prendre tous ses shoots. Aujourd’hui, je n’arrive pas encore à croire au niveau auquel il peut combiner ces deux éléments. Regarder ses pieds est quelque chose de fou. Sa gestion du rythme aussi. Il peut sprinter, puis se mettre à marcher, puis ré-accélerer avant de re-trottiner dans des temps incroyables, et la consistance qu’il a sur tous les spots de shoots est géniale. Il est capable de faire plier n’importe quelle défense. Quand vous voyez le niveau de la défense des Spurs et que vous voyez ce que Curry a fait contre eux, il faut vraiment lui donner beaucoup de crédit. » Brett Brown, coach des Philadelphia 76ers
Pas de doute, c’est un phénomène. Mais tout n’est pas arrivé si simplement, et l’été qu’il a connu entre sa deuxième et sa troisième année universitaire, a marqué un réel tournant dans la carrière du MVP 2015. Son père Dell et son grand frère Seth (qui joue aujourd’hui aux Kings), savaient qu’il y avait des choses à changer dans le jeu de Steph. C’est ainsi qu’ils ont travaillé plusieurs mois à ses côtés pour l’aider à changer son shoot. Huit heures par jour. Chaque jour…
Quand il était en high school, je me disais qu’il serait juste un bon joueur de NCAA. Je pensais qu’il pourrait aller dans des facs réputées, mais il était trop petit et trop léger pour vraiment intéresser ces grosses universités. Mais tout arrive pour une raison, et je pense que Davidson était le meilleur choix pour lui. Son coach Bob McKillop a fait beaucoup de boulot pour l’aider à développer son potentiel, en lui proposant de nouveaux défis chaque jour. Même s’il a été béni pour avoir ces qualités, il fallait être capable de les mettre à profit du jeu, et pour ça il faut aussi travailler sur ses faiblesses. C’est ce qu’il a fait chaque année. Chaque été il est devenu meilleur. Il a changé des choses dans son jeu. Il a appris le rôle de leader. Ce sont des éléments qui font que votre jeu devient plus complet. Je trouve qu’il a énormément travaillé tous ces aspects. » Dell Curry
Encore une preuve que les légendes ne s’écrivent pas seulement grâce à des qualités innées. Quelles que soient les forces et les faiblesses d’un joueur au départ, ceux qui percent sont ceux qui travaillent dur. Et même s’il a eu la chance d’être très bien entouré grâce à la présence de son père, le boulot qu’a fourni Stephen Curry ne peut être que loué. On se demande même s’il est encore capable d’aller plus haut. Vu ce qu’il montre ces dernières années, ce ne serait pas impossible…