[Interview] Stephen Curry : « Je connais bien la Maison Blanche »
Accrochés en deuxième mi-temps face aux Sixers dimanche, chahutés en début de match contre les Knicks lundi, Stephen Curry en difficulté avec son shoot… Qu’importe, les Warriors continuent de gagner et le MVP explique pourquoi. Avec une pointe d’excitation pour leur prochain arrêt, où les attend le président Obama…
Klay Thompson a encore sorti un super match, c’est un peu votre deuxième moitié…
Il est spécial. Il a trouvé son rythme depuis quelques matchs. Il est très agressif en plus. Il réalise des actions de grande classe. Il trouve aussi les coéquipiers quand les adversaires viennent faire des prises à deux. Evidemment, les tirs rentre bien pour lui aussi, donc c’est sympa à voir. Quand il est chaud comme ça, le ballon tourne mieux d’un côté à l’autre du terrain aussi. On trouve des tirs ouverts et on peut mieux finir chaque action.
Draymond Green aussi était en forme, avec un nouveau double-double, le deuxième en deux soirs d’ailleurs…
Il fait beaucoup pour nous. Sa capacité à créer, sa vision, il trouve les gars démarqués. Défensivement, on connaît son importance aussi. Sa polyvalence, sa taille. Quand on se trouve dans certaines situations, notamment certains pick & roll, il a un gros impact. On voit qu’il score et qu’il remplit bien la feuille de stats… à coups de triple-doubles en plus ! Tout ce qu’il arrive à faire, ça fait vraiment de lui un joueur unique.
Vous estimez donc aussi que c’est une grande partie de votre succès, cette profondeur de banc ?
C’est le cas depuis l’an dernier et on ne pourrait pas être à 44-4 sans ça cette année. Sur la durée, j’espère shooter mieux que je ne l’ai fait ce soir (5/17). Mais on a beaucoup d’armes différentes et une super alchimie. Donc que l’un de nous joue bien ou pas, généralement, les autres vont prendre le relai. Il faut que ça continue comme ça !
Prochain arrêt : Washington. Avez-vous vraiment demandé où se déroulait la cérémonie des champions en titre lorsque vous avez été invité à la Maison Blanche l’an dernier (pour une initiative contre la malaria, fin février) ?
Oui, c’est vrai ! J’ai même vu dans quelle pièce cela se déroulait, donc je saurai où aller mercredi. Quand les champions en titre viennent à Washington, c’est toujours comme ça. Je connais bien tout le protocole, la cérémonie, le discours du président… tout ça. Bien sûr, on va d’abord s’occuper du « business » : gagner le match face aux Wizards. Mais aussi profiter de ce que l’on a réussi à accomplir l’an passé. On va le savourer.
Vous êtes à 44-4, le meilleur bilan jamais accompli à ce stade en NBA. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est un super accomplissement. Il faut que l’on reste sur ce rythme. Je l’espère en tout cas. On trouve encore de nouvelles manières de gagner. On a loupé quelques quart-temps, et peut-être qu’on a pris de mauvaises habitudes ici et là, mais je crois qu’on s’améliore aussi. C’est ça la mission. Et bien sûr, on veut continuer à gagner des matchs en chemin.
Vous avez par contre connus quelques accros récemment. D’où est-ce que cela vient selon vous ?
C’est un problème de concentration mentale. Au premier quart-temps ce soir (contre les Knicks), on n’était pas dedans. Dans la deuxième mi-temps hier (face aux Sixers), on n’y était pas non plus. C’est notre plus grand challenge. Garder notre ligne. Rester sur ce qui nous fait gagner. Il faut garder une certaine agressivité tous les soirs. Je ne dirai pas que c’est dur. En tout cas ce n’est pas dur physiquement. On adore jouer ce jeu et on est très compétitifs, donc on veut gagner. Mais c’est plutôt d’être concentrés à 100% tous les soirs. Rester vraiment sur ce qui nous permet d’exécuter et de gagner.
Maintenant qu’il est revenu, pouvez-vous nous dire quel était l’état d’esprit de l’équipe en l’absence de Steve Kerr ?
On était inquiets sur sa santé avant tout. On ne savait pas trop ce qui lui arrivait, lui non plus. C’est le genre de situation angoissante. Nous on voulait être sûrs qu’il allait bien, avant même de savoir s’il pouvait assurer son job d’entraineur. Mais il était souvent là aux entrainements. Et puis coach Walton a fait un super boulot en gardant la baraque. On a fait un bon boulot aussi en restant dans les clous, en quelque sorte. Je trouve qu’on est une meilleure équipe, plus connectée, plus puissante même quand tout le monde est là. Il est revenu, il a l’air de bien se sentir. On espère que ça va continuer !
Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York