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Cahier des rookies: 10 leçons de la trade deadline

Le petit monde des rookies est un univers à part dans une saison NBA. Toutes les deux semaines, Basket Infos vous propose d’analyser les performances, bonnes ou mauvaises, des débutants dans la grande ligue.

 

La trade deadline a eu lieu jeudi et, bien qu’elle n’ait pas été franchement renversante, elle a donné plusieurs indications concernant la manière dont sont vus les différents rookies dans leurs franchises respectives. Petit tour d’horizon.

  1. Les rookies sont (quasiment) à l’abri des échanges

Aucun rookie de la draft 2015 n’a été, cette année, échangé. Même s’il est difficile d’en faire une règle d’or, puisque la draft est particulièrement bonne cette saison, il y a tout de même des raisons à ce phénomène. Une question de logique, tout d’abord: lorsque vous avez investi sur un jeune joueur en juin, le bon sens commande de lui donner un peu plus de trois mois et demi de compétition pour progresser et s’adapter au monde de la NBA. A moins d’être aux Kings, les lottery picks sont en général à l’abri d’un échange la première année, qui ferait passer la franchise pour des incompétents (à moins d’un blockbuster trade, bien sûr. Et encore: rappelez-vous, il y a quelques années, le refus absolu des Knicks de lâcher Landry Fields pour faire venir Melo. Ce qui fait bien rire, a posteriori.) Mais le phénomène s’étend à tous les premiers tours de draft, pour une raison claire: avec la hausse du cap, les contrats rookies sont un incroyable trésor de guerre, puisqu’ils restent indexés sur l’ancien cap. Un joueur dans son contrat rookie offre une liberté salariale énorme pour construire le reste de l’effectif, ce qui explique que bien des franchises sont fort peu enclines à lâcher un jeune joueur peu payé pendant 4 ans pour récupérer un vétéran qu’il faudra, à un moment ou à un autre, payer très cher avec le nouveau salary cap.

2. On n’a pas fini de s’interroger sur Jahlil Okafor

Des rumeurs persistantes, et plutôt dignes de confiance, laissent entendre que les Sixers auraient refusé une belle offre des Celtics pour Jahlil Okafor, comportant notamment le pick des Nets, qui devrait être dans le top 5 de la prochaine draft. La nouvelle direction prise par la franchise est peut-être une raison de ce refus: si Sam Hinkie avait encore les mains libres, aurait-il dit amen à un trade lui permettant de récupérer un si bel asset? Difficile à dire, d’autant que la faiblesse annoncée de la prochaine draft a peut-être aussi joué dans la décision. Le fait est qu’Okafor pose clairement problème dans la ville de l’amour fraternel, car personne ne sait bien s’il est une vraie solution pour le futur de la franchise. J’ai étudié plus en détail cette question dans un article précédent, je n’y reviens donc pas, mais les sceptiques peuvent s’en rendre compte en regardant le match des Sixers contre Dallas: énorme offensivement (31 pts), Okafor a aussi fini avec le pire différentiel de son équipe (-28), à cause de sa défense médiocre.  Sa complémentarité avec Noel est toujours aussi problématique, et on peut s’attendre à de nouvelles rumeurs le concernant dès le mois de juin.

3. OKC a confiance en Cameron Payne (et a bien raison)

Le trade n’a pas été énormément commenté, mais en envoyant D.J. Augustin et Steve Novak à Denver contre Randy Foye, OKC n’a pas seulement recruté le 3&D susceptible de devenir titulaire au poste 2, à la place de l’infâme Dion Waiters et du D sans 3 Andre Roberson. Sam Presti a aussi entériné le fait que Cameron Payne, sélectionné en 14e position de la draft l’an dernier, avait déjà les épaules pour être la doublure de Russell Westbrook. Excellent manieur de ballon, shooteur correct, Payne a montré de belles choses dans la première partie de la saison, et devrait donc avoir plus de temps de jeu, même si Randy Foye peut aussi assurer quelques minutes à la mène. Après Harden et Jackson, un nouveau 6e homme qui ira se faire payer une fortune ailleurs?

4. La trade deadline aurait pu être une bonne nouvelle pour Mario Hezonja. Et en fait, non.

Orlando a fait le pari de l’expérience en lâchant Tobias Harris pour récupérer Jennings et Ilyasova, un trade qui se défend, même si les rotations ne vont pas en être simplifiés. Aaron Gordon étant bien plus un 4 qu’un 3, du temps de jeu se libère au poste 3, une aubaine pour Mario Hezonja, pas énormément utilisé par Scott Skiles cette année. Devinez quoi? Le Croate, qui avait eu des matchs à plus de 20 minutes avant le All-Star Break, a joué 16, 9 et 15 minutes depuis le départ d’Harris. Evan Fournier mange toutes les minutes sur le poste 3, Skiles joue small ball, et Hezonja l’a dans l’os. Décidément, la saison rookie de Super Mario sera compliquée jusqu’au bout.

5. Stanley Johnson aurait-il pu perdre des minutes?

Sans être exceptionnel, Stanley Johnson réalise une saison plutôt solide avec les Pistons. Mais, dans sa recherche désespérée d’une place en playoffs, Stan Van Gundy s’est lancé dans une opération de réorganisation de l’effectif: exit Jennings, Anthony et Ilyasova, arrivées de Tobias Harris, Motiejunas et Marcus Thornton. Soit des joueurs ne jouant pas au même poste que Johnson, remplacés par deux (Thornton et Harris) susceptibles de lui piquer des minutes sur les postes 2 et 3. Comment SVG avait-il prévu de gérer tout cela, on ne le saura jamais: le trade de Motiejunas et Thornton a été annulé, ce qui laisse Detroit avec un banc encore plus moche qu’avant, et pas mal de trous à l’aile. Une bonne nouvelle pour Johnson, qui s’est empressé de fêter ça en se blessant pour deux semaines.

6. Devin Booker doit prendre 40 shoots par match

On ne dit pas seulement ça parce qu’on aime beaucoup le shooteur des Suns, qui a tout pour devenir All-Star et l’un des trois ou quatre meilleurs joueurs de la cuvée. Mais les Suns ont confirmé que la saison était foutue en envoyant Markieff Morris et son caractère de cochon aux Wizards, ce qui leur permet désormais d’aligner un 5 de rêve avec Kris Humphries, Ronnie Price et P.J. Tucker. Give the ball to Devin, please.

7. Denver freine un peu le « tout pour Mudiay »

En début de saison, la direction des Nuggets avait été claire: leur rookie choisi en 7e position, Emmanuel Mudiay, se verrait confier les clés de l’équipe, quitte à ce que le résultat en soit des défaites. Bon an mal an, au gré des blessures et des matchs loupés, c’est bien ce qui s’est passé dans les Rocheuses depuis le lancement de la saison. L’arrivée de D.J. Augustin en provenance du Thunder change quelque peu la donne. Plus encore que Jameer Nelson (actuellement blessé), Augustin semble être envisagé par Mike Malone comme un vrai concurrent de Mudiay, en plus d’être un mentor. Cette nuit, le rookie congolais est resté sur le banc dans le 4e quart-temps, laissant Augustin mener la remontée de son équipe face aux Kings. Pas d’inquiétude cependant, Mudiay aura ses 30 minutes par match, mais il devra aussi prouver qu’il les mérite.

8. Raul Neto va-t-il disparaître des radars?

Le rookie brésilien du Jazz est peut-être le titulaire le plus méconnu de la NBA, malgré un très bon boulot réalisé depuis son arrivée dans l’Utah. Cela ne risque pas de s’arranger, car le Jazz a récupéré jeudi dernier le troisième meneur des Hawks Shelvin Mack (pour découvrir son parcours, c’est par ici), barré par Teague et Schröder. Après un premier match très solide, Mack a été propulsé titulaire cette nuit face à Houston, avec une bonne prestation à la clé (17 pts). Neto, lui, a été renvoyé en fond de rotation, derrière le 6e homme attitré Trey Burke, et n’a joué que 8 mintes. Mauvais signe pour le Brésilien, à un poste où Quin Snyder cherche encore le choix idéal, en attendant le retour de Dante Exum l’an prochain.

9. Les Grizzlies auraient été l’endroit idéal pour des rookies (s’ils en avaient)

C’est un classique de la trade deadline: une franchise, dont les ambitions ont été plombées par des blessures ou des contre-performances, lâche certains bons joueurs pour récupérer des assets, et ainsi lancer une reconstruction de plus ou moins grande ampleur. C’est exactement ce qu’a fait Memphis la semaine dernière en échangeant Courtney Lee et Jeff Green pour récupérer des tours de draft, P.J. Hairson, Chris Andersen et Lance Stephenson. Même si les Grizzlies ont encore une place en playoffs à défendre, cette situation aurait été idéale pour un rookie: une hiérarchie dans les rotations devenues floue, des minutes à prendre, bref, une manière de s’assurer une place pour le futur de la franchise. A condition, bien sûr, de ne pas se faire écraser par un vestiaire qui a de plus en plus l’allure de la bande-annonce de Suicide Squad. Problème, les Grizzlies n’ont pas franchement axé leurs efforts sur la draft ces dernières années, et leur rookie 2015, Jarell Martin, est blessé de longue durée. Pas de jeunesse dans le Tennessee, donc, mais une bande de vétérans capables, malgré tout, de conduire la franchise en postseason.

10. Verra-t-on des rookies titulaires en playoffs?

La trade deadline pouvait permettre à certaines équipes à la limite des playoffs de se renforcer. On pense aux Knicks, par exemple, qui se sont contentés de signer Jimmer Fredette. Difficile, du coup, d’imaginer NY en playoffs, et donc d’y voir Porzingis titulaire. Pour Towns, Okafor, Russell (redevenu titulaire), Mudiay ou Booker, on avait abandonné l’idée. Ce qui ne laisse finalement plus grand monde, chez les débutants, pouvant prétendre à voir les playoffs dans la peau d’un titulaire pour leur première année dans la grande ligue. Johnson, Winslow, Portis, Payne et Kaminsky, dans des équipes à la lutte pour une place dans les 8, sortent du banc. Neto, on l’a vu, semble destiné à y retourner. Reste Willie Cauley-Stein, même si les Kings ont déjà un certain retard, et surtout Myles Turner, excellent à Indiana. Et peut-être, fin avril, le seul rookie du lot à avoir droit à cette prestigieuse expérience.

 

 

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