La vingtaine tricolore : Tony Parker déjà en mode playoffs
Toutes les deux semaines basket-infos vous parlera des onze Français qui évoluent à ce jour dans la grande ligue : Tony Parker, Boris Diaw, Rudy Gobert, Ian Mahinmi, Evan Fournier, Alexis Ajinça, Kevin Séraphin, Nicolas Batum, Joakim Noah, Joffrey Lauvergne et Damien Inglis. Ainsi, dans cette rubrique, vous pourrez régulièrement lire ce que deviennent nos tricolores de l’autre côté de l’Atlantique. L’idée est de revenir sur leur dernière quinzaine, de dégager un MVP sur cette période de deux semaines, tout en évaluant les autres dans une certaine tendance. En raison de la coupure liée au All-Star Break, la période étudiée sera exceptionnellement de trois semaines. Bonne lecture !
Le MVP
Tony Parker (SAS) – 5 victoires et 1 défaite – 19.2 pts à 51.2%, 1.8 reb, 5.0 ast , 0.3 stl, 0.0 blk, 1.8 to en 30.2 min de moyenne sur la vingtaine.
Les performances de Tony Parker depuis le dernier EuroBasket faisaient pas mal parler, certains n’hésitant pas à clamer haut et fort qu’à 33 ans, le joueur était fini. C’est faux ! Mué dans un rôle d’organisateur, responsable des systèmes pour trouver LaMarcus Aldridge et Kawhi Leonard dans de bonnes positions, ses statistiques offensives en ont logiquement pris un coup. Pourtant, il est évident au vu du bilan des Spurs que le meneur de jeu réalise une excellente saison. La vingtaine qu’il vient de réaliser est d’ailleurs de très haut niveau, et plusieurs fois TP a rappelé aux fans qu’il ‘était tout à fait capable de mettre régulièrement la gonfle dans l’arceau : lors des trois matchs consécutifs à Los Angeles, Phoenix et Sacramento, Parker a enchaîné 25, 22 et 23 points. Sans faire trop de bruit, les Texans continuent à gagner autour d’un TP de plus en plus tranchant avant les playoffs. Le level qu’il affiche actuellement ne peut donc que réjouir le staff des Spurs.
En forme
Rudy Gobert (UTA) – 2 victoires et 6 défaites – 10.0 pts à 49.1%, 11.1 reb, 1.1 ast, 0.5 stl, 2.5 blk, 2.8 to en 32.9 min de moyenne sur la vingtaine.
Le Jazz est en grande difficulté en ce moment. Alors qu’ils sont restés accrochés à la huitième place de la conférence Ouest pendant plusieurs semaines, une mauvaise passe récente les a fait sortir du groupe d’équipes playoffables. Ouch ! Pourtant, personne ne peut jeter la pierre à un Rudy Gobert très en forme, qui fournit un taf à la hauteur de ce que ses coaches attendent de lui. Tournant à un double-double de moyenne sur la période étudiée, le pivot a pu réaliser de belles perfs offensives comme ce fut le cas face aux Wizards le 18 février (16 points et 12 rebonds), mais aussi défensives (12 points, 19 rebonds et 6 contres samedi contre les Nets). A lui de réussir à apporter une telle présence chaque soir désormais, car sa contre-performance face aux Rockets le 23 février (2 points, 3 rebonds) fait un peu tâche dans cette vingtaine. Pour un pivot de seulement 23 ans, on est très intransigeant, mais cela montre à quel point son potentiel est immense.
Ian Mahinmi (IND) – 3 victoires et 5 défaites – 9.4 pts à 56.1%, 7.5 reb, 2.0 ast, 1.4 stl, 1.3 blk, 1.9 to en 28.3 min de moyenne sur la vingtaine.
Après un début d’année 2016 très compliqué pour Ian Mahinmi qui a enchaîné diverses blessures, le pivot parait être revenu au top de sa forme. Ayant retrouvé sa place de titulaire, l’ancien Havrais surprend pas mal de monde. Même s’il ne sera jamais un vrai pivot scoreur, son investissement en défense ou au rebond est extrêmement précieux pour Frank Vogel et malgré un talent à la base inférieur à celui de son prédécesseur Roy Hibbert, Mahinmi a su compenser avec un sérieux et une régularité dont ne disposait pas l’actuel intérieur des Lakers. A noter que son match à Oklahoma City le 19 février, restera dans les mémoires. Sur-motivé à l’idée de battre le Thunder, le Français a pris 18 shoots pour marquer 19 points (records en carrière), agrémentés de 11 rebonds, 2 contres et 2 interceptions. Grâce à ce niveau affiché, il s’est ainsi montré comme l’un des principaux artisans de cette très belle victoire des Pacers sur le parquet d’OKC. C’est le genre de performances qu’il faudra réitérer régulièrement pour qu’Indiana puisse conserver sa place de playoffable jusqu’à fin avril.
Satisfaisants
Joffrey Lauvergne (DEN) – 2 victoires et 5 défaites – 8.4 pts à 61.0%, 3.9 reb, 0.7 ast, 0.0 stl, 0.1 blk, 0.6 to en 16.5 min de moyenne sur la vingtaine.
Pressenti pour faire ses valises avant la deadline, Joffrey Lauvergne évolue finalement toujours dans le Colorado. S’il a fait un apparition remarquée dans Shaqtin’ A Fool en envoyant le ballon dans le visage de Rudy Gay, l’intérieur a aussi montré qu’il avait du talent. Pourtant, l’ancien du Partizan Belgrade souffre de l’irrégularité de son temps de jeu. Espérons qu’en interne, Mike Malone lui explique ce qu’il se passe car vu d’ici, impossible de comprendre pourquoi après avoir inscrit 22 points contre les Kings le 19 février, Lauvergne n’a joué que deux petites minutes lors du match suivant. Même s’il souffre de l’importante densité qu’il existe sous les paniers des Nuggets, nous avouons que nous aimerions beaucoup que le tricolore obtienne un rôle régulier dans une raquette de NBA car le potentiel, la dureté et la volonté semblent bel et bien être présents.
Discrets
Nicolas Batum (CHA) – 5 victoires et 2 défaites – 9.4 pts à 35.3%, 5.4 reb, 4.7 ast, 1.3 stl, 1.1 blk, 3.0 to en 35.3 min de moyenne sur la vingtaine.
Après un début de saison sur les chapeaux de roues, Nicolas Batum semble peiner à se remettre de la blessure à l’orteil qui l’avait énormément gêné au début de l’année 2016. Depuis, l’ailier semble avoir perdu toute constance avec son tir. Incapable d’atteindre la barre des 20 points lors de cette vingtaine, le Français parait avoir des difficultés à retrouver la confiance qui l’habitait il y a encore peu. Depuis, Kemba Walker a pris les rennes offensives de l’équipe, pendant que l’ancien-Manceau joue l’homme à tout faire. C’est un costume qui semble taillé pour lui et qu’il sait endosser à merveille depuis son arrivée en NBA, mais c’est un poil frustrant de le voir encore dans ce rôle. Effectivement, en se montrant un peu plus, il semblerait pouvoir être un réel franchise player dans cette équipe de Charlotte et quand il frôle le triple-double tout en marquant plus de 15 points comme il l’a fait face aux Nets le 21 février, c’est toute son équipe qui en est bénéficiaire. Quoi qu’il arrive, Batum, tout comme ses coéquipiers ne devront maintenant absolument plus rien lâcher afin d’espérer rester dans les huit premiers de la conférence Est et obtenir une place synonyme de playoffs.
Boris Diaw (SAS) – 6 victoires et 1 défaite – 5.9 pts à 54.5%, 2.6 reb, 2.6 ast, 0.1 stl, 0.4 blk, 1.4 to en 16.3 min de moyenne sur la vingtaine.
Si l’apport de Boris Diaw au sein de ce collectif des Spurs est indéniable et que l’ailier-fort joue un gros rôle dans les nombreux succès des Texans, on l’a connu moins discret. Pas d’énorme perf pour lui pendant cette vingtaine durant laquelle le Président n’a jamais dépassé la barre des 20 points, celle des 3 rebonds ou celle des 7 passes décisives. Pourtant, ce n’est pas décevant, loin de là. Facilitateur de jeu par excellence, spécialiste du travail de l’ombre, polyvalent et très habile pour son gabarit, Diaw est l’un de ces joueurs qui ne montrent pas leurs qualités par les statistiques. Considéré par Gregg Popovich comme l’un des joueurs les plus intelligents de la ligue, le Bordelais est heureux quand il gagne. Il n’a donc aucune raison d’être triste pour le moment.
Alexis Ajinça (NOP) – 4 victoires et 3 défaites – 4.3 pts à 33.3%, 4.7 reb, 0.4 ast, 0.1 stl, 0.7 blk, 0.6 to en 15.1 min de moyenne sur la vingtaine.
Ayant vécu les montagnes russes cette saison au vu du temps de jeu complètement aléatoire qui lui était offert, Alexis Ajinça semble, avec la blessure d’Omer Asik, avoir enfin trouvé un rôle régulier dans la rotation. Mieux encore, Alvin Gentry, son coach, semble présenter de moins en moins de réticences à l’associer avec Anthony Davis dans la raquette des Pelicans. L’opportunité est belle pour se montrer, mais tout n’est pas si facile pour Ajinça quin ‘arrive pas à peser comme on l’aimerait offensivement. Même si évidemment la plupart des systèmes ne sont pas faits pour lui, sa maladresse au tir est inquiétante pour un joueur de sa taille, qui semble avoir quelques difficultés physiques à s’imposer sous le cercle. Il lui en manque peu pour être classé au rang des satisfaisants, mais un rôle trop changeant depuis quelques mois ne l’aura sans doute pas aidé à passer un cap. Dans cette saison où la Nouvelle-Orléans n’a plus grand chose à espérer, à lui d’évacuer la pression et de se faire plaisir maintenant.
Dans le dur
Kevin Séraphin (NYK) – 0 victoire et 1 défaite – 0.0 pts à 0.0%, 1.0 reb, 0.0 ast, 0.0 stl, 0.0 blk, 1.0 to en 5.2 min de moyenne sur la vingtaine.
Aie, aie, aie ! Alors que l’on pensait que le licenciement de Derek Fisher pourrait donner l’occasion à Kevin Séraphin de convaincre le nouveau head coach Kurt Rambis, c’est tout l’inverse qui s’est produit. De toute sa carrière le Guyanais n’a jamais autant ciré le banc et le nouveau tacticien des Knicks ne parait vraiment pas compter sur lui. Ainsi, le pivot n’a plus joué une seule minute depuis six rencontres et la galère ne parait pas prête de s’arrêter. Lui qui avait rejoint New York pour relancer sa carrière après une saison décevante à Washington, vit actuellement un important échec. C’est dommage. Son contrat arrivant à son terme dans quelques mois, Séraphin n’aura vraiment pas l’assurance de signer un deal à la hauteur de ses attentes l’été prochain. L’heure d’envisager un retour en Europe ? Ceci pourrait être une solution à laquelle il faudra vite réfléchir.
Damien Inglis (MIL) – En D-League – 3 victoires et 2 défaites – 9.2 pts à 48.6%, 4.8 reb, 1.8 ast, 2.0 stl, 0.4 blk, 1.2 to en 21.6 min de moyenne sur la vingtaine.
Absolument pas présent dans les plans de son coach Jason Kidd, Damien Inglis a pas mal goûté à l’univers de la D-League au mois de février. Ailier complet, le joueur est doté de belles qualités, même s’il semble encore un peu frêle pour la grande ligue. Revenu dans l’effectif NBA des Bucks il y a quelques jours, le jeune joueur de 20 ans n’a pourtant pas une seule fois porté le maillot de Milwaukee sur un parquet au cours de la dernière vingtaine. S’il sera difficile pour lui d’espérer davantage de choses que quelques minutes par ci, par là dans le garbage time jusqu’à la fin de la saison, la meilleure chose que Damien Inglis pourra faire sera d’engranger un maximum d’expérience afin de pouvoir séduire ses coaches en montrant de gros progrès lors des prochaines Summer Leagues. En attendant, le temps pourrait être un peu long.
A l’infirmerie
Evan Fournier (ORL) – 2 victoires et 4 défaites – 18.2 pts à 48.8%, 2.5 reb, 4.0 ast, 1.2 stl, 0.0 blk, 1.2 to en 37.3 min de moyenne sur la vingtaine.
En voilà un à qui le All-Star Break a fait du bien. Performant mais très irrégulier depuis le début de la saison, Evan Fournier souffre du rôle aléatoire que lui offre Scott Skiles depuis quelques temps. Cela dit, les transferts effectués récemment semblent clarifier les choses et avec le départ de Tobias Harris, le poste d’ailier shooteur titulaire devrait définitivement être confié au Français. Cela a très bien fonctionné jusque-là, Fournier ayant atteint ou dépassé quatre fois la barre des 20 points au cours de cette vingtaine. Malheureusement pour lui, une tendinite au poignet l’a empêché de jouer les deux derniers matchs. Les examens passés ne sont pas franchement positifs. Il ne serait donc pas étonnant de voir l’ancien Poitevin prolonger son repos pour quelques temps encore. Les playoffs semblent donc très compliqués à atteindre pour le Magic.
Joakim Noah (CHI) – 29 victoires et 15 défaites – 4.3 pts à 38.3%, 8.8 reb, 3.8 ast, 0.6 stl, 1.0 blk, 1.8 to en 0.0 min de moyenne sur la saison.
Touché à l’épaule, Joakim Noah ne devrait plus jouer cette saison. Il a ainsi survécu à la trade deadline du côté de Chicago et le pivot dans sa dernière année de contrat patientera en toute logique à l’infirmerie des Bulls jusqu’à la fin de la saison… En attendant la free agency.
A dans deux semaines !