[Interview] Damien Inglis: « Il ne faut pas s’égarer »
Depuis quelques matchs le Français Damien Inglis a enfin quelques minutes de jeu et face aux Grizzlies il en a profité pour se montrer avec son meilleur match en carrière (10 points en 22 minutes). Nous avons eu la possibilité de lui parler après le match face aux Hawks:
Bonjour Damien et merci de répondre aux questions de basket-Infos.com. Tout d’abord félicitations ! On t’a vu hors garbage time pour la première fois depuis ton retour de D-League avec notamment un superbe match contre Memphis. Est-ce que Jason Kidd t’avait prévenu que tu allais avoir cette opportunité ?
C’est arrivé comme ça, il ne m’a rien dit. J’étais prêt et puis voilà. J’ai eu un peu de chance au début et puis j’ai bien utilisé mes minutes. J’ai fait ce que je faisais à l’entraînement tout simplement et j’ai enfin eu l’occasion de le faire en match. Mais non, il ne m’avait pas prévenu.
Justement, comment est-ce que tu arrives à rester prêt mentalement dans ce genre de situations parce que ce n’est pas ce qui est le plus facile à gérer ?
C’est dur, surtout que tu n’as aucun feedback sur quoi que ce soit. Je m’entraînais plus que tout le monde. Là je commence à être fatigué. Il faut que je continue à m’entraîner et que je garde la tête sur les épaules
Tu as donc disputé ton premier money time en NBA, en tant que rookie et à domicile, comment est-ce qu’on se sent dans ces cas là ?
C’était… (il réfléchit puis sourit) sans mot. Je ne trouve pas les mots. C’était bien. J’étais vraiment focus. Ce qui était particulier dans ce match c’est que je n’ai ressenti aucune pression. Même dans le money time je n’ai pas ressenti cette pression. Je jouais juste, je n’avais même pas la notion du temps et du score et c’est la première fois que ça m’arrive. J’ai continuer à jouer et à la fin j’ai vu que nous menions de 10 points. C’est vraiment assez spécial.
Ces deux dernières semaines, les Bucks ont joué notamment les Pelicans d’Alexis Ajinça et le Jazz de Rudy Gobert, est-ce que tu as pu discuter un peu avec eux ou tu es encore un peu à part du fait de ton statut de rookie et de non-appelé dans le groupe France ?
Déjà, même avant d’être en NBA je discutais avec eux. Après les matches j’ai parlé avec Rudy et avec Alexis que je connais très bien. On est resté un peu après le match et on a parlé tranquillement. Rudy sur le terrain fait ce qu’il fait de mieux : contrer, prendre des rebonds. Alexis vient de revenir de blessure et a fait un bon match donc je suis super content pour lui.
Axel Toupane contre qui tu avais joué quand tu étais en D-League a resigné pour deux ans avec Denver, est-ce que tu l’as eu depuis qu’il y est ?
On s’est envoyé deux ou trois petits messages. Je suis super content pour lui, il fait son truc. Il joue bien en plus. Ca prouve en plus beaucoup de choses. Le fait qu’il sorte de la formation française et qu’il reparte de zéro pour arriver là où il en est maintenant. Je suis super content pour lui et ça montre beaucoup de choses.
Comment est-ce que tu envisages ta fin de saison ? Que dois-tu faire pour avoir le plus de minutes possibles ?
Ca va se faire à l’énergie. Le plus dur quand tu fais une belle performance c’est que tu dois en refaire une deuxième derrière direct. Le problème c’est qu’il faut ne pas s’égarer : savoir comment on a fait la bonne performance et réitérer la même chose mais ce n’est plus pareil. Après la première fois, on te scoute donc ça devient plus dur. J’essaye juste de donner de l’énergie et de refaire le même genre de match que contre Memphis et gagner car depuis on a perdu trois fois d’affilée. Je veux continuer à gagner et faire bonne impression.
Propos recueillis par Hugo Givernaud à Atlanta