Mamba Day : la légende de Kobe Bryant vue par ses principaux rivaux et coéquipiers

Mamba Day : la légende de Kobe Bryant vue par ses principaux rivaux et coéquipiers

Ce soir est un grand jour pour Kobe Bryant et toute la NBA. L’un des plus grands joueurs de l’Histoire de la ligue fera ses adieux au Staples Center devant des fans qui seront autant enjoués que nostalgiques. NBC Sports a réussi à interviewer quelques uns des principaux rivaux et coéquipiers du Black Mamba durant la saison. Voici un florilège assez impressionnant de ces déclarations émouvantes.

C’est comment de jouer contre Kobe ?

Peu importe ce que vous faites défensivement, il réussira à sauter au-dessus de vous pour prendre un shoot équilibré impossible à contester. C’est effrayant parce qu’il n’y a aucun moyen de défendre là-dessus. Il ne fallait pas que la balle lui arrive. Sinon, il fallait l’éloigner de ses spots en pensant à où est-ce qu’on espérait qu’il aille, où est-ce qu’on pourrait lui autoriser des shoots, ce genre de choses… Et même si on continue à le faire dans sa dernière année, il arrivera toujours à s’élever pour prendre ce shoot. Il l’a fait contre beaucoup d’adversaires, nous notamment. Quand je me rappelle de toute cette compétitivité et de toutes ces difficultés que l’on a connues quand on a joué contre lui, je le respecte énormément d’être capable d’apporter autant de choses soir après soir. Vous savez, beaucoup de joueurs ne comprennent pas ce que c’est d’avoir la responsabilité de faire ça à ce niveau. Et il l’a fait pendant toutes ces années. » Gregg Popovich, coach des San Antonio Spurs

Le game 6 des finales 2008 restera un moment dont je me rappellerai (victoire de 39 points des Celtics face aux Lakers, ndlr). Un moment drôle que Kobe connaît est quand mon assistant Tom Thibodeau m’a surpris en me demandant quand est-ce que j’allais faire rentrer les remplaçants. Il restait 6 minutes et nous menions de 42 points. C’est dingue que ce soit Tom Thibodeau qui m’ait dit ça (Tom Thibodeau fut ensuite réputé aux Bulls pour peu faire tourner ses titulaires, ndlr). Puis j’ai regardé sur le terrain et j’ai vu que Kobe y était encore. Je lui ai répondu que tant que Phil Jackson ne ferait pas sortir Kobe, je ne ferai pas sortir mes titulaires. Je ne me sentais pas en sécurité avec ce gars-là sur le terrain ! J’étais plus que sérieux ! J’ai sûrement perdu la tête parce que nous menions quand même de 42 points, mais il arrive toujours à faire naître en vous ce sentiment de peur. » Doc Rivers, ex-coach des Boston Celtics et actuel coach des Los Angeles Clippers

Quand je pense à Kobe, je pense au plus féroce des compétiteurs. Bien sûr, les gens vous parleront de ses bagues, des ses shoots, de ses game-winners, de ses 81 points… Mais quand son corps est en forme, il est capable de s’élever 30 mètres au-dessus des autres ! C’est un tel compétiteur. C’est à ça que je pense en premier quand je pense à Kobe. J’essaie d’oublier la deuxième fois où je l’ai affronté le soir de noël en 2005 où je n’ai été capable de rien tant il a défendu fort sur moi. Je me rappelle plutôt de la fois où on les a joués à Miami l’année suivante. Je me rappelle de ce match, il m’a cogné la tête en sortant d’un écran, j’ai couru, je lui ai mis un coup de coude et j’ai dû aller m’asseoir car c’était ma deuxième faute. C’était très physique, mais j’ai pris ça comme un signe de respect. L’année d’avant il s’était pris la peine de défendre très fort sur moi et l’année qui a suivi il a joué encore plus physique. C’est un signe de respect. » Dwyane Wade, Miami Heat

Il n’a peur de rien. C’est un champion. Pour l’obliger à aller là où vous voulez qu’il aille, ça demande énormément d’efforts. Son éthique de travail est quelque chose d’hors du commun. C’est pour ça qu’il est si fort. » Paul George, Indiana Pacers

Une chose dont je me rappellerai et qui me collera à la peau : on jouait à Los Angeles et on le trapait constamment avec deux ou trois gars. Il arrivait quand même toujours à shooter et à rentrer ses tirs. C’est ce jour-là que je me suis rendu compte à quel point il était exceptionnel. » LaMarcus Aldridge, San Antonio Spurs

Deux choses ont traversé l’esprit du staff cette saison. La première était que même si on adore le voir jouer à la TV, nous étions heureux de ne plus jamais avoir à l’affronter. La deuxième était que je n’arrivais pas à imaginer ce que ça devait être il y a dix ans car lorsqu’il a scoré 34 points contre nous cette saison, c’était comme s’il avait 29 ans. » Brad Stevens, coach des Boston Celtics

Je lui ai demandé s’il était vraiment certain de vouloir s’arrêter à la fin de l’année après son match à 34 points contre nous. » Jae Crowder, Boston Celtics

Il est le joueur le plus compétitif contre lequel j’ai joué. Les choses qu’il a faites durant sa carrière en changeant le jeu et en motivant d’autres joueurs sont incroyables ! » Kyle Lowry, Toronto Raptors

 

C’est comment d’être le coéquipier de Kobe ?

Mon premier jour aux Lakers, j’ai rencontré l’équipe dans l’hôtel Ritz de Washington. Au milieu de la nuit, quelqu’un a frappé à ma porte. J’ai appris plus tard que Kobe ne dormait jamais beaucoup. Je lui ai ouvert, je me suis assis sur le lit et il s’est assis sur le bureau. Il m’a souhaité la bienvenue dans l’équipe et il m’a dit que c’était le moment d’y aller, que c’était le moment de gagner. Il sentait que je pourrai lui permettre d’être à nouveau au sommet et il voulait être sûr que je le sache. C’était notre chance, ça avait beaucoup de signification pour moi. Quand vous jouez à ses côtés, vous voyez chaque jour ce que c’est d’être un grand parmi les grands. Ce n’est pas un accident s’il en est arrivé là. C’était une obsession pour lui d’atteindre ce niveau et d’y rester. L’implication qu’il a mise là-dedans est une chose unique. Il m’a inspiré et m’a permis de voir le jeu de façon plus large. » Pau Gasol, Chicago Bulls et ex-coéquipier de Kobe

Quand j’étais avec lui, il était encore jeune. C’était Kobe et il n’avait pas encore obtenu son rôle de titulaire. C’est pour sa troisième année que je suis arrivé. Rick Fox s’est blessé et ils l’ont introduit dans le starting five. Après avoir vu toutes ces vidéos et observé des joueurs comme Oscar Robertson, Michael Jordan, Magic Johnson… il savait dès le premier jour qui il voulait être. Il savait que pour être le meilleur, il fallait bosser dur. C’est ce qu’il a fait chaque jour. Pas une seule fois je l’ai vu baisser les bras. » Tyronn Lue, actuel coach des Cleveland Cavaliers et ex-coéquipier de Kobe

Kobe était un obsédé. Durant la saison, il bossait extrêmement dur mais pendant l’été ? C’était un animal ! Il se levait à cinq heures du matin et allait à la salle pendant des heures pour shooter et travailler son jeu au poste. Ensuite, il allait à la salle de musculation soulever de la fonte pendant deux heures. Après, il rentrait un peu chez lui, puis revenait en fin d’après-midi pour shooter encore plus. C’est la vérité, ça avait lieur chaque jour. Chaque jour ! » Horace Grant, ex-coéquipier de Kobe

Kobe n’était pas implacable qu’en match. Le basket était une obsession pou lui 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Quand on commençait à tâter du ballon aux entraînements, il n’avait pas besoin de s’échauffer. Il était déjà en tenue depuis l’aube. Il était toujours prêt. Il était si dur avec les gars aux entraînements. Je me suis vite dit que ce gars essayait d’être comme Micheal Jordan, le meilleur joueur de tous les temps. » Ron Harper, ex-coéquipier de Kobe et de Michael Jordan

Franchement, c’est compliqué. C’est un gars qui mérite chaque tir qu’il tente, qui mérite chaque minute qu’il joue, donc vous vous sentez vraiment comme un débutant à ses côtés. Mais vous pensez aussi que vous avez bossé dur pour en être là aussi tôt et qu’il faut être patient. » D’Angelo Russell, Los Angeles Lakers

 

Quelle influence sur la relève ?

Il est comme le Michael Jordan de notre ère, un gars que l’on a constamment observé. Son jeu transpirait celui de Michael. Il avait beaucoup de fadeaways similaires, il tirait la langue, il gagnait des titres, montrant exactement ce qu’il fallait faire pour avoir du succès. C’est forcément un gars que j’ai toujours suivi grâce à son éthique de travail, sa compréhension du jeu, sa capacité à rebondir après les défaites ou après les air-balls qu’il envoyait en tant que rookie, transformés ensuite en game-winners. » CJ McCollum, Portland Trailblazers

J’ai grandi à Los Angeles et j’ai souvent pu voir jouer Kobe. De toute évidence il est l’un des meilleurs joueurs à avoir pratiqué ce jeu. C’est un grand honneur d’avoir pu apprendre de lui. C’est une expérience fabuleuse d’avoir pu m’en influencer, pas que sur le terrain mais aussi en-dehors où il a connu des choses très diverses. » Russell Westbrook, Oklahoma City Thunder

C’était mon idole quand j’ai grandi, mon idole du basket. » James Harden

J’ai grandi en regardant les Lakers. J’ai suivi Kobe pendant toute sa carrière et j’ai même eu la chance d’avoir une certaine relation avec lui. J’ai pu modeler mon jeu sur le sien dans de nombreux secteurs. » DeMar DeRozan, Toronto Raptors

Kevin Eastman organisait chaque été un camp de basket et je me rappelle des histoires qu’il racontait à propos de Kobe et son éthique de travail notamment. Puis années après années vous entendez ces histoires se multiplier. En étant si proche j’ai pu entendre toutes sortes d’histoire sur la façon dont il approchait les matchs par exemple. Chez lui, je respecte ça plus que tout. Le fait qu’il travaille autant et qu’il se soucie de son job tant que ça. » Blake Griffin, Los Angeles Clippers

Fondamentalement le Michael Jordan de notre époque tant il est impliqué et compétitif dans le jeu. Il est l’un de ces gars qui veut toujours la balle dans les situations compliquées. Peu importe les circonstances et quoi qu’il arrive, il croit en lui ! » John Wall, Washington Wizards

Il a eu tellement d’impact sur notre enfance. Il a mis son empreinte sur mon adolescence. Puis je suis passé du statut d’enfant qui faisait tout ce qu’il pouvait pour aller en NBA à celui d’adulte qui l’affrontait. C’était complètement fou ! » Chris Bosh, Miami Heat

Mon premier souvenir de Kobe c’est quand il a gagné le Slam Dunk Contest à 18 ou 19 ans avant de mettre des gros shoots en playoffs contre Portland ou Indiana dans les années 2000. Ce sont mes plus anciens souvenirs. J’étais très jeune. J’avais 5 ou 6 ans. » Zach LaVine, Minnesota Timberwolves

J’ai regardé Kobe en grandissant et je l’ai observé au All-Star Game. L’impact qu’il a eu sur mon jeu, sur ma vie et sur celles de beaucoup d’autres gens est immense. Il est astronomique. C’est Kobe ! C’est The Man ! » Aaron Gordon, Orlando Magic

 

Quels souvenirs de sa dernière saison ?

Les chaussures qu’il m’a données après notre dernier match l’un face à l’autre étaient dédicacées à moi et elles iront directement dans mon coffre à trophées. » LeBron James, Cleveland Cavaliers

Il a été un peu plus relax. Je pense que dans une équipe qui aurait pu gagner un titre ça aurait été différent, mais là il savait que tout ne serait que business. Ces dernières années, il s’est transformé en grand frère pour nous tous, et j’aurais espéré avoir plus de temps passé à ses côtés. Ceci dit, nous chérissons ce que nous avons eu et apprécions tout ce qu’il a fait. » Kevin Durant, Oklahoma City Thunder

Ce qui m’a marqué a été le respect que tous les joueurs avaient pour lui lors du All-Star Game 2016. On s’entraînait, on plaisantait, on prenait du bon temps quand tout à coup ils ont diffusé une vidéo des highlights de Kobe. Un par un les joueurs se sont arrêtés. On s’est tous arrêtés pour regarder. Pour certains des jeunes, il y avait des images qu’ils n’avaient jamais vues auparavant, probablement quand Kobe était jeune. Tout le monde a fait des « Oooooh ! » et des « Aaaaaah ! ». C’était un moment génial. » Gregg Popovich, coach de la sélection Ouest au All-Star Game 2016

En plus d’être un joueur fantastique, il a eu un impact global sur le basket. Il a passé son enfance en Italie, il parle plusieurs langues, il adore apprendre d’autres cultures. Il est un joueur fabuleux et il a largement aidé la NBA à connaître une expansion mondiale. J’étais en Chine lors des jeux olympiques de Pékin en 2008 et c’était fou de voir tous les gens qu’il touchait. » Adam Silver, commissioner de la NBA

 

La rencontre de ce soir risque donc de faire naître énormément d’émotions partout à travers le monde de la NBA.

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