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Basketball Manager: Ma partie, Episode 15

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

 

L’écran s’ouvre sur l’entre-deux des joueurs, vu depuis le côté du terrain et légèrement en hauteur comme si la rencontre était regardé au travers de la télévision.

Rudy Gobert gagne le duel et renvoie la balle vers son meneur. Les joueurs remontent lestement le terrain et s’installent dans notre camp. Le demi-terrain et une partie des tribunes qui l’entoure s’étendent sur toute la surface de mon écran d’ordinateur pour me donner une vision à la fois globale et précise de la rencontre. Trey Burke dribble quelques secondes en tête de raquette puis envoie la gonfle à l’aile sur Gordon Hayward. Derrick Favors s’approche pour pour poser un écran sur son défenseur. Gobert s’est planté sur la ligne des lancers-francs et Alec Burks attend son heure dans le coin, à l’opposé d’Hayward.

Les joueurs ne sont pas spécialement bien reproduits et je ne les reconnais véritablement que par leurs positions, leurs mensurations physiques et leur couleur de peau. Je repère rapidement Rubio et Towns mais j’avoue ne reconnaître Wiggins de Muhammad que parce qu’il défend sur Burks et l’autre sur Hayward. Bien heureusement, le nom des protagonistes apparaît sous leurs pieds quand ils portent la balle ou sont proches de l’action. Les graphismes m’évoquent les NBA Live de la première moitié des 2000’s, avec un banc et des spectateurs figés, et un parquet dépourvu de tout reflet. Nul tatouage sur les bras de Trey Burke, nulle réelle différence entre la coupe de cheveux d’Hayward et celle de Bjelica.

Par contre, les mouvements sont fluides et exécutés à une vitesse parfaitement réaliste. Je félicite intérieurement les développeurs du soft qui ont privilégié cet aspect à la qualité et à la précision des graphismes. Les gestes des joueurs sont un peu basiques et dépouillés, libérés de tous les petits mouvements accessoires naturels que l’être humain fait immanquablement quand il bouge (un bras qui se lève dans l’élan, un coude qui se plie et se déplie au fur et à mesure de la course d’un joueur,…) et que les NBA2K s’efforcent coûte que coûte de reproduire, parfois au détriment de la fluidité. S’il y a bien une chose que regarder des matchs en streaming m’a appris, c’est qu’il est plus agréable de regarder une bande de joueurs défigurés par les pixels qu’une animation saccadée ou alourdie.

Hayward profite de l’écran de son partenaire pour se défaire de Muhammad, Bjelica rate la rotation et l’ailier du Jazz se lance à l’attaque du panier. Karl-Anthony Towns quitte Gobert pour s’interposer entre l’attaquant et le cercle. Hayward lâche la gonfle au pivot français, toujours sur la ligne des lancers mais désormais libre de tout marquage. Gobert avale la distance entre le panier et lui d’un long pas, quoiqu’un peu lent, et tend sa main gauche pour un lay-up. La balle caresse le panneau et échoue sur le bord extérieur de l’arceau.

Le retour désespéré de Towns est peut-être pour quelque chose dans l’échec de Gobert. Le dominicain qui avait préféré garder les pieds au sol et tendre les mains en l’air vers Gobert plutôt que sauter, s’empare du rebond. Pratiquement dans le même mouvement, il donne la balle à Wiggins qui se jette en contre-attaque, Burks et Burke à ses trousses.

Malgré qu’il soit bien pressurisé par les arrières mormons, Wiggins tente de poursuivre sa chevauchée et s’élève vers le panier, certainement un mètre ou deux trop tôt. La balle est refusée par le cercle et tombe dans les mains de Trey Burke qui décide de calmer le jeu en bloquant le cuir sous son bras.

Dans un emprunt flagrant à Football Manager (que les développeurs ont dû qualifier d’hommage ou de clin d’œil), des lignes de commentaires aux couleurs de l’une ou de l’autre équipe présente sur le terrain clignotent en bas de l’écran. Les textes se succèdent rapidement mais j’ai malgré tout le temps de les voir glisser que Wiggins se plaint aux arbitres qu’aucune faute n’a été sifflée sur l’action. D’ailleurs, sa représentation en 3D revient en défense à petite foulée, le buste tourné vers le côté du terrain où se trouve un homme zébré figé dans le décor. Ce n’est pas professionnel ça, Ender.

Alors que le jeu poursuit son cours et que Favors réussit un panier après avoir enfoncé Bjelica sous le panneau, je farfouille les environs de l’interface. Une discrète flèche me permet d’afficher différentes informations sur la partie tels que des tableaux statistiques, des shot charts, l’état supposé de fatigue de mes joueurs (dont la précision dépend de la note que j’ai obtenu en « Observation » lorsque j’ai créé mon personnage, à savoir B-) ou encore des comparaisons ente les protagonistes du terrain. Un autre bouton discret me permet de changer l’angle de la caméra, de multiplier la vitesse du match et de modifier d’autres points de détails dans ce genre.

Un vicieux sourire s’étend sur mon visage quand je vois qu’on peut glisser des directives à Flip Saunders comme par exemple lui demander de faire sortir un joueur ou d’en faire rentrer un autre. N’y a-t-il pas meilleur moyen de faire crisser d’agacement les canines de son coach? Personnellement, je préfère ne pas intervenir de la sorte pendant la rencontre et lui faire part de mes désaccords que par la suite, ce qui est plus respectueux de sa profession et lui laisse la possibilité de contre-argumenter. Mais qui sait, s’il persiste dans une voie qui ne me sied pas, en ne faisant pas suffisamment jouer Tony Tone au poste de pivot par exemple, je pourrais bien me laisser convaincre d’user de cette faculté indélicate.

Peut-être même qu’un jour je créerai une partie uniquement pour faire toutes les débilités qui me passent par la tête, histoire de voir comment le jeu et ses protagonistes réagissent. Une partie en roue libre totale dans laquelle j’harcèlerai le coach tout au long du match, lui donnerai une consigne puis l’inverse trente secondes plus tard ou répéterai comme un disque rayé de faire entrer le quinzième homme sur le parquet. Une partie dans laquelle je transférerai le franchise player contre du menu fretin, licencierait purement et simplement son lieutenant au long et lourd contrat, renverrait le coach au bout de cinq match, en recruterait un autre pour le limoger à son tour après les cinq matchs suivant… Si jamais je le fais, ça sera avec les Spurs, je pense.

Pendant que j’explorais l’interface, la rencontre a poursuivi son cours et le Jazz mène désormais 4 à 2. Les Loups ont la possession. Je suis satisfait de voir que mes joueurs se déploie rapidement en formation 4-1, avec mon ailier fort dans le coin gauche. Je dis 4-1 mais c’est plus proche du 5-0 avec Towns qui s’est positionné en tête de raquette pour poser un écran sur le défenseur de Rubio.

L’espagnol saisi l’offrande, emporte Gobert et Burke dans son sillage et renvoie la balle à Towns resté seul à un pas de la ligne des lancer-francs. Le pivot amorce un puissant drive vers le panier. Cette plaie de Rudy Gobert a eu le temps de se retourner pour venir gêner le rookie, mais Gordon Hayward qui marquait Shabazz Muhammad, planté dans le coin droit est lui aussi venu en catastrophe tenter de stopper Tony Tone. Voyant l’accès au cercle se durcir, le jeune intérieur a basculé la balle vers Muhammad, désormais esseulé dans l’une des positions à trois points les plus efficaces. L’ailier s’élève et déclenche son tir.

La gonfle ricoche mollement sur le cercle et se fait capturer par Gobert. C’est dommage mais c’était beau. Exactement ce que je veux voir. Dans cette possession, mon équipe a su profiter d’un seul et unique décalage qu’elle a créé chez l’opposant pour aboutir à une excellente position de tir. Elle s’est ménagée une première option de panier facile, a basculé vers une autre quand la défense a réussi à fermer le chemin, et ainsi de suite jusqu’à ce que le Jazz soit finalement dépassé. Cette fois le shoot n’est pas rentré mais si les 39% de réussite à longue distance de Bazz de l’an dernier se maintiennent avec un volume de tirs un peu plus élevé, ça va saigner en face. Pareil avec Bjelica de l’autre côté.

Les Wolves sont désormais en train de défendre. Trey Burke dribble en tête de raquette pendant que son équipe est en train d’installer un système. Je me satisfais de voir que Rubio lui laisse le moins d’espace possible et agite frénétiquement les bras pour le perturber. Burke abandonne la balle à Alec Burks, surgi de derrière un écran. Wiggins poursuit l’arrière de façon un peu molle après s’être libéré de l’écran peu efficace d’Hayward et d’ailleurs, Burks en profite pour s’infiltrer dans la raquette. Towns sort un peu trop sur lui et ce bon Alec n’a plus qu’à glisser la balle à Gobert pour que son équipe inscrive deux points sur le tableau d’affichage. Punaise, on a eu l’air de pauvres marionnettes de bois.

Une bulle semblable à celle des bandes dessinées s’ouvre depuis le bord droit de mon écran. Il y est inscrit « Flip Saunders: « Andrew, tu dois être plus ferme en défense ! » « .

Et ben ouais, Andy, qu’est-ce t’as foutu? C’est intéressant de pouvoir savoir ce que dit Saunders pendant le match. Cela devrait permettre d’avoir une idée de ce qu’il pense vis-à-vis du déroulement du match, s’il est à mes yeux à côté de la plaque en donnant de mauvaises consignes ou en critiquant ce que je considère être de bonnes actions (et inversement) ou encore si ce qu’il se passe sur le terrain (par exemple un abus de tirs à mi-distance) est plutôt de son fait ou de celui des joueurs.

Cet élément devrait permettre de mieux jauger la qualité du coaching, ce qui n’est pas rien quand on est GM. On devrait également pouvoir remarquer quels sont les joueurs qui n’écoutent pas les consignes ou qui ont besoin qu’on leur répète dix fois les même chose. Au cours de la partie, je me rendrai d’ailleurs compte qu’un texte viendra à chaque temps mort ou pause inter quart-temps me rapporter ce que Flip a dit à ses troupes. You gotta love this game.

Les 4 minutes du quart-temps passent comme de l’alcool dans le gosier d’un ivrogne. Le score est de 11 à 8 pour Utah. Derrick Favors mène la danse avec à son actif 6 points. Saunders demandent aux jeunes Loups une plus grande application en défense et de continuer comme ça en attaque. Wiggins est à 4 pts à 2/3, à chaque fois poste bas avec un spacing adéquat de ses coéquipiers. Le louveteaux sont un peu trop statiques, cependant.

La partie a repris. Le jeu de passe du Jazz est assez joliment développé, beaucoup plus que le notre, un peu plus emprunté et stéréotypé. Cela n’est pas bien grave pour le moment. Utah doit travailler un peu plus dur que nous pour se créer des espaces avec leur deux intérieurs collés à la peinture.

Notre spacing à nous est bien plus naturel avec Towns et surtout Bjelica. De plus, la passe est moins le déclencheur de notre jeu que le dribble avec les pick’n’roll de Ricky et le un-contre-un poste bas de Wiggins, Towns et Muhammad. Un petit sourire malin plie le coin de mes lèvres quand je vois Gobert laisser seul mon pivot à mi-distance pour couvrir l’accès à l’arceau, et encaisser les shoots du dominicain. Seulement deux réussites sur quatre en l’occurrence mais c’est prometteur.

Il ressort d’ailleurs assez nettement que notre jeu se concentre majoritairement sur le trio Rubio, Wiggins et Towns, ce qui me convient très bien même si c’est un détriment de Bazz et Nemanja. Ça fait toutefois plus ou moins partie du projet de jeu. Muhammad et Bjelica sont avant tout des joueurs d’appoints dont le rôle en attaque est principalement de se positionner en menace passive qu’on ne peut pas laisser sans surveillance pour empêcher que les défenses se focalisent sur mes meilleurs joueurs offensifs.

Les courtes minutes défilent l’air de rien et les Wolves n’arrivent pas vraiment à rattraper leurs adversaires, sans pour autant se laisser distancer. La défense est clairement en retrait mais ce n’est pas une surprise. Saunders fait un peu trop tourner l’effectif à mon goût. Je voudrais que mon cinq majeur prenne le temps de consolider son jeu et de développer son alchimie. D’un autre côté, la préparation vise avant tout à permettre à l’ensemble des membres du roster d’arriver à l’ouverture de la saison régulière avec une forme optimale, titulaires comme remplaçants. Il est aussi peut-être judicieux de ne pas inquiéter les back-ups dès maintenant au sujet de leur temps de jeu. Toute équipe a besoin d’un groupe soudé et de remplaçants à la fois affûtés et investis dans l’objectif collectif.

Le match pousse paisiblement son dernier souffle sur le score de 36 à 31 en faveur des gars de Salt Lake City. Une encoche sur le tableau statistique me permet de faire une projection des chiffes sur les 48 minutes réglementaires du quart-temps: 108 à 103. Benoîtement j’avais pensé que le soft se serait contenté de tripler bêtement le score mais en réalité, il en créé un complètement fictif en conservant l’écart de points initial. C’est vrai qu’au coup de sifflet final, Minnesota n’est qu’à deux possessions de son opposant alors que si le score avait simplement été triplé, il y aurait eu 15 pions de différence, ce qui n’a absolument rien à voir.

Selon cette projection, Wiggins est le meilleur scoreur des deux équipes avec 19 points (à 7/17) mais c’est Gordon Hayward qui rafle le titre d’homme du match. Muhammad a eu un mal fou à le tenir, notamment au travers des écrans. En bon professeur, Saunders l’a laissé sur l’ailier comme si de rien n’était pour permettre à Dame Expérience de donner ses leçons. Je gage que plus tard dans la saison, quand la partie aura un véritable enjeu, le coach n’hésitera pas à caler plutôt Wiggins et Tyshaun Prince sur le maître à jouer mormon. De l’autre côté du parquet, l’herbe était un peu plus verte pour le n°15 avec 12 pions à 5/8.

Rubio a été égal à lui-même en affichant quatre misérables points en six tirs mais sept passes, quatre rebonds et deux interceptions. Towns fait une entrée en matière encourageante avec 14 points et 8 rebonds. Bjelica n’a pas éclaboussé la rencontre mais son 2/4 à trois points tombe le mille. D’un point de vue collectif, j’ai apprécié le positionnement de chacun (toujours au moins quatre joueurs derrière la ligne primée, le plus écartés possible les uns des autres) même si ce spacing est loin d’être bien utilisé pour trouver des paniers faciles. De leur côté, le pick’n’roll et le jeu poste bas ont été satisfaisants.

Durant ce match, des choses m’ont plu, d’autres beaucoup moins. Mais ce n’est que le premier match de la préparation, tirer des conclusions, ou même seulement retenir des informations dès maintenant, ne serait pas raisonnable. Tout l’intérêt de cette « première saison sur le chemin de l’ascension » de Minnesota est justement de permettre aux joueurs de progresser et de voir s’ils sont capables d’évoluer et de s’inscrire dans un véritable schéma de jeu construit pour la victoire. Ce n’est que plus tard que je ferai les comptes.

Le bilan statistique de la rencontre s’efface de l’écran quand j’appuie sur la flèche entourée de rouge pour laisser place aux résultats globaux de la soirée. San Antonio a mis une beigne à Milwaukee, presque vingt points d’écart, pour le premier match de LaMarcus Aldridge sous les couleurs noires et argent. Les brutes.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

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3 réflexions sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 15

  • WarriorsBlackKid #P

    Premier match première défaite mais bon ça ne reste que la pré saison

  • StillBallinBB

    "On essaie de prendre les matchs les uns après les autres, d'oublier la rencontre passée pour se concentrer sur la suivante, qu'importe son résultat."

  • WarriorsBlackKid #P

    Haha entraineur de ligue 1

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