La touche StillBallin

Basketball Manager: Ma partie, Episode 21

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

Un agent de joueurs se glisse dans mon fil d’infos pour me souffler discrètement que les Nuggets entretiennent un vigoureux intérêt pour Zach LaVine, qui, dixit l’agent, est sous-utilisé chez moi et n’a de toute façon pas d’avenir dans le Minnesota en raison de la présence de Wiggins et de Rubio sur les lignes arrières.

Il avance que la franchise du Colorado serait d’après lui prête à se séparer de certains de ses jeunes prometteurs comme Will Barton ou Gary Harris pour obtenir le dernier vainqueur du concours de dunk. L’agent renchérit en chuchotant avec le ton d’un conspirateur qu’elle pourrait même aller jusqu’à sacrifier Danilo Gallinari ou encore Kenneth Faried, si jamais je daignais y ajouter d’autres friandises comme Shabazz Muhammad, Tyus Jones ou un sac rempli de choix de draft.

La trade deadline est à portée de fusil et ça se voit. Les rumeurs enflent dans mes news comme l’estomac d’un NBAer retraité. Les médias virtuels enfiévrés jonglent frénétiquement avec les potentiels mouvements à venir avant la fermeture du rideau, roulent des hypothèses invraisemblables et s’emballent comme un cheval fou à chaque déclaration un peu ambiguë. L’arrivée de Russell Westbrook à Orlando, loin de les rassasier, n’a fait qu’attiser leur soif.

Pour ma part j’ouvre des grands yeux et englouti du pop-corn. Je suis particulièrement la rumeur qui joue avec le destin d’Al Horford (dans sa dernière année de contrat) et, plus surprenant, avec celui de Damian Lillard.

Je n’ai jamais été un fan de Kenneth Faried (pas assez bon défenseur, peu spacing friendly) mais Danilo Gallinari pourrait dès maintenant donner une nouvelle dimension à mon équipe. Un « jeune vétéran » (27 ans) susceptible de prendre des responsabilités de poids tout en accompagnant le développement de Towns et Wiggins. Son shoot ferait énormément de bien et pourrait se gonfler d’une belle dose d’efficacité avec Rubio à ses côtés. Occasionnellement positionné en power forward, j’imagine déjà son combo shoot/drive faire des ravages dans le spacing ainsi créé.

Mais le prix risque d’être élevé. Vraisemblablement trop pour un joueur qui a un important historique de blessures et qui pourrait quitter ma franchise en agent libre d’ici un an et demi. Surtout, je ne suis pas encore sûr de savoir ce que peux devenir Zach LaVine. D’ailleurs, cet intérêt de Denver et les efforts que l’organisation bleu ciel semble prête à faire montre que je ne suis pas le seul à estimer fortement le potentiel de l’arrière bondissant.

Je pourrais aussi profiter sur sa côte actuelle pour attirer un excellent joueur confirmé avant que celle-ci ne s’effondre parce que tout le monde ne parvient pas forcément à concrétiser les attentes (notamment quand on a un peu une tête de caisson comme LaVine).

Mais au regard de ce que produit mon équipe pour le moment et ce que ça dessine pour le futur du trio Towns-Wiggins-Rubio, j’envisagerais plutôt d’échanger mes jolis atouts non indispensables comme LaVine, Muhammad ou des picks, contre un joueur du type « role player de luxe », présentant notamment des grosses qualités de défenses, de guerrier et d’adresses tel qu’un Khris Middelton, un Draymond Green ou des jeunes Boris Diaw, Danny Green ou Wesley Matthews.

J’envoie quand même deux recruteurs évaluer Gallinari. Peut-être me feront-ils changer d’avis.

Dans l’un des messages suivants, par une coïncidence des plus suspectes, un journaliste local tend un micro sous mon nez en me disant avoir eu vent de certaines frustrations naissantes chez Zach LaVine, en raison de son faible rôle dans l’équipe.

Je n’ai quant à moi rien constaté à ce sujet depuis l’entretien, un brin animé, que j’ai eu avec l’arrière avant le début de la saison. A aucun moment le coach, un membre du staff, un coéquipier ou n’importe qui d’autre n’est venu dans mon bureau pour me faire part de la souffrance du sophomore, comme cela avait été le cas quelques semaines auparavant avec Adreian Payne.

A l’époque, l’un des kinés du staff m’avait informé que Payne avait laissé échapper quelques commentaires impatients durant ses exercices. J’avais invité le jeune intérieur à en discuter et expliqué que son niveau de jeu n’était actuellement pas suffisant pour intégrer la rotation. Payne s’était dit déçu de mes propos et m’a signifié son désaccord. Je suis resté sur ma position et notre échange s’est conclu quand nous nous sommes entendus pour dire qu’un transfert sera la meilleure chose pour tout le monde.

Dans le cas de LaVine, le joueur n’a jusqu’à présent rien laisser paraître au sein de l’organisation. S’est-il épanché auprès d’un proche et ses paroles sont-elles parvenues jusqu’aux oreilles du journaliste ou celui-ci a-t-il tiré ses propres conclusions à partir du langage corporel du jeune arrière? Le journaliste essaie-t-il de me piéger en lançant une affirmation supposée que ma réponse pourrait éventuellement confirmer?

Qu’importe, après tout si c’est vrai, LaVine a le droit d’être frustré en privé. Si lui-même juge qu’il n’en est pas encore arrivé à un niveau de frustration tel qu’il doit le signaler (comme tout bon professionnel), il n’y a vraiment pas lieu de réagir. Je renvoie dans les cordes le sournois journaliste en lui répondant que Zach se conduit en parfait professionnel et poursuit correctement son développement en coulisse. S’il est patient et continue sur cette voie, il sera en position de saisir sa chance quand elle viendra.

Le journaliste a remballé son micro mais je vais malgré tout rester attentif à propos de LaVine. Kevin Martin n’a pour l’instant pas fait état d’une volonté de retrouver une franchise plus compétitive et Saunders n’a manifestement pas encore estimé que LaVine avait suffisamment progressé pour grignoter des minutes au scoreur vétéran. Les propositions concernant Martin qui nous parviendront certainement jusqu’à la trade deadline décideront peut-être du temps de jeu alloué à LaVine. Mais en attendant, contentons-nous de rester vigilant.

Je feuillette mes autres messages. Je suis ainsi ravi d’apprendre que Chris Bosh et DeMarcus Cousins ont été élus joueur de la semaine ou encore que Jason Kidd doit s’acquitter d’une amende pour avoir critiqué les arbitres. Un journaliste fait remarquer que Cole Aldrich des Clippers fait discrètement une excellente saison au niveau du rebond défensif, en gobant en moyenne presque 30% des rebonds défensifs existants, ce qui le place cinquième dans l’exercice.

Tommy Gillepsie, mon assistant GM, tient à me dire qu’il pense qu’Andre Miller n’apporte selon lui plus suffisamment pour être le premier back-up de Rubio et qu’il serait peut-être pertinent de confier son temps de jeu à Tyus Jones. Le rookie n’aura pas forcément un meilleur impact mais les minutes dépensées sur sa personne auront valeur d’investissement. Gillepsie me suggère d’en discuter avec Saunders.

Je suis un peu réticent à l’idée de mettre dès maintenant Jones d’avantage sur le terrain. Très jeune et encore frêle pour un poste à lourdes responsabilités, je ne voudrais pas le cramer. Le fait que Saunders ne lui ait filé que quelques apparitions plus ou moins courtes renforce cette idée que l’adolescent n’est pas encore prêt pour la cour des grands.

Je ne suis pas non plus sûr qu’il soit très judicieux d’avoir beaucoup de très jeunes joueurs sur le terrain en même temps, en ce sens qu’il me paraît difficile pour chacun de progresser quand autour d’eux il y a d’autres gamins un peu paumés qui cherchent eux aussi à comprendre le jeu et ce qu’ils doivent faire. Enfin, quel message ce solide temps de jeu alloué à Jones donnerait à LaVine, meneur l’an passé et plus prometteur que le rookie, qui se morfond actuellement sur le banc?

J’ai encore en travers de la gorge la porte qui a claqué sur mon visage en début de saison quand, voulant envoyer Tyus Jones en D-League, je me suis rendu compte que Sota n’avait pas d’équipe, ni lien de quelque sorte dans la ligue mineure. Techniquement, je pouvais toujours l’envoyer dans l’un des rosters de la D-League mais sans pouvoir choisir où exactement, parmi les organisations qui ne sont pas complètement possédées par une franchise NBA. Pire encore, ces organisations-là, si elles ne sont pas le pantin d’une franchise NBA, sont liées par un partenariat exclusif avec l’une d’entre elle et on peut supposer que ladite franchise a une certaine influence sur son partenaire.

Donc forcément, non seulement je perdais tout contrôle sur la gestion de mon poulain mais en plus je le livrais à la merci d’une organisation très pote avec un des mes rivaux NBA. Je n’allais pas laisser Tyus Jones être coaché et utilisé n’importe comment parce que ce n’est pas un prospect de la franchise NBA à laquelle l’équipe D-League est liée. Je n’allais pas non plus laisser la franchise NBA en question avoir le loisir de collecter tout un tas d’informations sur mon jeune meneur.

Les 19 équipes de la ligue mineure sont déjà sous la coupe d’une unique franchise NBA, via un rachat complet ou par un simple partenariat exclusif. Et nous, Minnesota, on est comme des crétins laissés au bord de la route qui doivent quémander pour obtenir quelques minutes dans ce jardin d’enfant basketballistique pour ses ouailles. Et ça m’énerve parce que j’aimerais bien pouvoir disposer d’une telle équipe réserve afin d’y faire pousser des joueurs et des systèmes.

En fouillant un peu, j’avais trouvé comment évoquer le sujet à mes dirigeants. Il n’y a plus d’équipe de D-League disponible pour opérer un rachat mais je pouvais par contre demander à ce que les Timberwolves en créé une de toutes pièces, comme l’a fait Toronto avec les « Raptors 905 ».

Avant d’émettre formellement cette requête, les dirigeants m’ont prévenu que bâtir une telle organisation représente un coût important et que cela entrerait en balance quand sera venue l’heure de faire le bilan de mon travail de GM. En gros, si les résultats sont au rendez-vous ou si cette équipe de D-League m’a effectivement permis de développer et de découvrir des joueurs utiles aux Wolves, cette forte dépense ne me serait pas reprochée. Dans le cas contraire, elle alourdirait mon dossier.

On ne vit qu’une fois et c’est pas mon blé. J’ai appuyé sur « Demander la création d’une équipe de D-League ». Les dirigeants m’ont indiqué qu’ils me donneraient une réponse d’ici quelques semaines. En attendant, j’avais conservé Jones sur le bout du banc des Wolves. Un mois après, on me faisait savoir que le board acceptait ma requête et que les démarches allaient être entreprises.

Mi-janvier, les Timberwolves de Minnesota étaient heureux d’annoncer la création de sa propre équipe de D-League. Le « Rochester Pack » (la « Meute de Rochester », troisième ville du Minnesota située à une centaine de kilomètres au sud de Minneapolis) rejoindra ainsi le championnat mineur lors de la saison 2016-17. Merci, patron.

J’ai quand même voulu voir ce que ça faisait de placer quelqu’un en D-League alors j’ai pris Adreian Payne pour tenter l’expérience. Je n’avais pas grand chose à perdre, si ce n’est de voir sa valeur baisser ou croître selon ses performances dans cette NBA du pauvre.

Manque de bol, ce sont les fêlés des Reno Bighorns qui se sont portés volontaires pour l’accueillir. J’étais loin d’être convaincu que Payne pourrait se développer dans l’optique de se faire une place en NBA en évoluant chez ces dégénérés qui jouent à 150 km/h et balancent plus de trois points qu’il ne pleut à Rain City.

Je l’ai rappelé au bout de dix rencontres. Il tirait huit Curry par match en moins de vingt minutes pour une réussite dégueulasse de 23%. Comme si essayer de le transférer n’était pas assez dur comme ça.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

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Une réflexion sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 21

  • WarriorsBlackKid #P

    Haha Payne en mode smith

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