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[Interview] Tony Parker: « Quand LeBron James avait ses larmes, je me reconnaissais, j’avais l’impression de me revoir »

Tony Parker a rejoint le groupe France à l’INSEP après des dernières semaines qui ont été riches en émotions. Éliminé avec les Spurs au second tour par le Thunder, TP s’est un peu consolé avec le titre de champion de France de l’ASVEL, l’équipe dont il est président. Il s’est confié tout à l’heure à la presse et nous étions là.

Bonjour Tony, passer de la casquette de président à celle de joueur, c’est facile en quelques jours ?

Oui, bien sûr ! Il faut basculer. C’est vrai qu’avec l’ASVEL c’était des grands moments, une victoire historique, ça n’avait jamais été fait dans le basket français donc c’était la grosse fête, surtout que ça ne fait que deux ans que je suis président. Tout est allé très vite et c’est vrai que c’était une victoire incroyable mais maintenant, il faut vite basculer parce que l’équipe de France c’est un gros objectif pour moi, surtout que c’est ma dernière. J’aimerais vraiment terminer en beauté et c’est vrai que les JO de Rio seraient une fin rêvée.

La préparation est vraiment courte, on n’a pas l’habitude…

(il coupe) C’est vrai que c’est difficile, la FIBA a fait un programme bizarre. Tout le monde vient de finir, les joueurs de Pro A il y a 5 jours donc ce n’est pas facile mais on n’a pas le choix. C’est opération commando. On doit aller aux Philippines prêts. On a la chance d’avoir pas mal de vécu et certains automatismes, on a gagné des titres avec pas mal de médailles. On doit aller vite, on n’a que 10 entraînements, ce n’est pas beaucoup, ce n’est pas la préparation idéale mais on doit faire avec. On n’a pas le choix, il faudra faire le travail.

Qu’as-tu pensé de l’état d’esprit de l’équipe ?

Très bien ! Ils sont en forme, on a fini il n’y a pas très longtemps. Tout le monde est en forme et motivé pour qualifier l’équipe de France de basket aux JO !

Justement, tu le sens cet esprit commando, c’est différent des autres années ?

Oui, tout le monde est prêt.

C’est important justement avant une double confrontation contre la Serbie qui est une équipe difficile à manoeuvrer ?

C’est une très bonne équipe. C’est une des favorites pour les JO. Ils vont jouer chez eux donc ils vont sûrement se qualifier. Jouer contre eux ici et là-bas, ce sont des bons tests.

Est-ce que ça changera d’arriver avec le statut de favori au TQO ?

On était favori l’an passé donc c’est reparti. On a l’habitude de ce statut, on l’a plutôt bien géré. C’est à nous de faire le taf’ pour pouvoir se qualifier.

Avant les JO, il y a un match à Paris, ça sera ton dernier ici.

C’est vrai que ça va faire bizarre, c’est beaucoup d’émotions. Ça représente 15 ans de ma vie tous ces étés en équipe de France et même plus que ça si on prend en compte les jeunes. Je joue depuis que j’ai 14 ans. Tous mes amis et ma famille seront là. C’est particulier puisque c’est là que j’ai commencé ma carrière à l’INSEP, mes deux ans au PSG donc tout arrive à une fin et ça va me faire bizarre.

Tu le sens à chaque étape que ça peut être le dernier ? Comment tu arrives à le mettre de côté ?

Non, c’est la première fois que ça me le fait. Je sais qu’aux Spurs je vais jouer encore 4 ou 5 ans. Depuis que je sais que je vais arrêter avec l’équipe de France, j’essaye de savourer chaque moment avec mes coéquipiers, le staff. Je sais que ça va être la fin donc j’essaye d’en profiter au maximum.

La grosse émotion sera sûrement à Rouen, ton dernier match en France.

Pareil. Pour moi, Paris, Rouen, j’ai commencé en Normandie donc ça aura toujours une saveur particulière. J’ai signé ma première licence à 9 ans, j’ai joué à Mont-Saint-Aignan, c’est vrai que c’était des bons moments.

Il y aura toute ta famille, il y aura du monde j’imagine.

Oui, même s’il y aura plus de monde à Paris.

Pour une dernière avec l’Equipe de France, on va aussi découvrir les Philippines, tu disais que tu n’y étais jamais allé.

C’est vrai c’est énorme. Sur les réseaux sociaux, c’est là où j’ai le plus de fans. A mon avis ça va être une bonne ambiance. Ils adorent le basket. Ça va être un vrai chaudron surtout que c’est le premier match contre eux. Il va falloir être prêt

Ça va vous mettre dans le bain direct.

Oui, direct. Ils vont mettre dedans des tirs qu’ils n’ont pas l’habitude de mettre. Ils vont être chauds comme la braise. Ils vont essayer de tout faire. C’est un match où il faudra être prêt.

Il y a pas mal de défections chez les Turcs et les Canadiens. Vous regardez un peu ça ?

Non, on se concentre sur nous. Il faut qu’on fasse ce qu’on a à faire. On doit respecter tout le monde. La Turquie est très dangereuse. Ils seront revanchards, surtout qu’on les a éliminés l’an passé donc il faudra faire attention.

C’est un tournoi un peu particulier avec presque que des matches couperets. On n’a pas l’habitude de ça.

C’est que des matches couperets. Il faut terminer premier et on n’a pas le choix.

La pression en est-elle plus grande ?

On a toujours la pression. Depuis que je suis en équipe de France j’ai la pression

Est-ce que tu as vu le Game 7 des Finales ?

J’ai regardé en direct comme un petit gamin, à l’ancienne. J’étais content pour LeBron car j’ai l’impression que c’était comme moi avec l’équipe de France en 2013. J’avais l’impression d’avoir toute la pression du pays pour ramener le premier titre du basket français. Quand LeBron avait ses larmes, je me reconnaissais, j’avais l’impression de me revoir. Quand tu veux bien faire, tu veux tellement réussir que ça prend beaucoup d’énergie et ça crée beaucoup d’émotion. Avec lui ça devait être incroyable parce qu’il avait 52 ans de pression sur lui et il arrive à revenir et en plus il gagne et c’est fort ! En plus ils ont gagné 3 matches de suite, le dernier à l’extérieur… Comme l’ASVEL ! C’est fort ce qu’ils ont fait.

C’est un joueur que tu as vraiment vu évoluer en plus.

Je l’ai vu arriver, on l’a beaucoup joué. Les confrontations Spurs contre les équipes de LeBron sont devenues des classiques. Ça a commencé en 2007 quand on les bat, puis ensuite les deux confrontations contre Miami. Il mérite. Il a trois titres, j’en ai encore un d’avance, il va falloir en regagner un autre parce qu’il revient là (il rit)

On sent déjà l’émotion

C’est clair, l’Equipe de France c’est une partie de ma vie et ça va me faire bizarre quand elle ne sera plus là.

Tu y penses ?

J’essaye de pas trop y penser. Je me dis « apprécie ces moments, avec tes coéquipiers, le maillot bleu » c’est ce que je me dis tous les jours.

 

Propos recueillis par Hugo Givernaud

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Hugo Givernaud

Ancien étudiant de Marquette et accrédité en NBA pour basket-infos.com. Aussi sur @BucksFR

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