La touche StillBallin

Basketball Manager: Ma partie, Episode 26


StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

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Sur ce dernier match de la saison régulière, le Magic d’Orlando tente de lancer son ultime coup de rein pour accrocher le dernier strapontin de la post-season. Une victoire contre moi couplée dans le même temps à une défaite des Bulls face à des Spurs en pleine alimentation de leur dynamique de playoffs (quatre victoires de rang et aucune limitation de temps de jeu pour ses titulaires), permettrait aux floridiens de sauter par-dessus les Taureaux et de s’installer à leurs places à la table des grands.

En menant de cinq points à trois minutes du coup de sifflet final, ils sont en position de valider la première étape du circuit. Russell Westbrook focalise tellement l’attention de ma défense sur lui qu’Evan Fournier et Mario Hezonja s’amusent des positions ouvertes à longue distance et des espaces entre mes lignes qui fleurissent un peu partout. Shabazz Muhammad et Andrew Wiggins se relaient le marquage sur Westbrook mais en réalité, seul le canadien parvient à réellement gêner Roadkill. Bazz, malgré ses nombreux efforts, ne peut rien faire face à son explosivité et son astuce.

Si Ender oppose une superbe résistance au Zéro, il le paie grandement en attaque où il alterne passivité extrême, shoots ouverts qui cognent l’arceau et mid-range jumpers pris à contretemps.

Comme c’est le cas depuis une dizaine de rencontres, l’absence de Ricky Rubio se fait cruellement ressentir. Tyus Jones grappille jour après jour un peu plus de temps de jeu à Andre Miller mais la vie sur les terrains NBA reste dure avec lui.

D’ailleurs, Flip Saunders s’est senti obligé de remettre régulièrement Zach LaVine à la mène, ce qui n’est pas spécialement fait pour me plaire. LaVine a déjà énormément de choses compliquées à intégrer (science de la défense, jeu sans ballon, sélection de shoot, lecture de la défense adverse et puis encore science de la défense, …) pour pas qu’on mette en plus sur son bureau d’écolier le complexe apprentissage des subtilités de la gestion d’une équipe.

Je crains surtout qu’il prenne goût au fait d’avoir souvent la gonfle dans les mains et d’être le maître du jeu des Wolves. Puis comme il ne cesse d’enchaîner les performances très encourageantes depuis la forte hausse de son temps de jeu (14,7 pts à 44,6% dont 39,2% from deep) et créé un certain engouement autour de lui dans le monde de la balle orange, le jeune homme impétueux va se croire légitime pour exiger des trucs comme notamment de jouer meneur (il ne serait pas le premier, ni le dernier de l’histoire de la ligue à agir de la sorte).

Il est très loin d’avoir le discernement et la science du jeu nécessaire à un point guard. Il a aussi plutôt la mentalité de celui qui cherche à trouver sa propre opportunité de tir en premier, en deuxième et en troisième, puis celles de ses partenaires en quatrième. Accéder à son hypothétique caprice serait mal utiliser son talent et faire souffrir le potentiel collectif de mon équipe. Je refuse l’un comme l’autre, plus encore les deux en même temps.

Si l’ancien freshman d’UCLA va au conflit à ce sujet, qu’est-ce que je fais ? Il a énormément de talent et de qualités, il est très jeune et affiche une marge de progression infinie. Il est un magnifique shooteur et j’ai besoin de shooteurs. Si l’on met de côté l’aspect défensif, il s’intègre parfaitement dans les espaces de mon trio fondateur Rubio-Wiggins-Towns, leur correspondant sur le plan de la jeunesse et des qualités athlétiques, et les complétant par son shoot et jusqu’à présent sa faculté à accepter de laisser le ballon aux autres.

Ça me foutrait en rogne de me le mettre à dos. Mais ça me foutrait tout autant en rogne de le mettre à la mène. J’en veux un peu à Saunders d’avoir ouvert ce champ des possibles en remettant LaVine en point guard, même pour dépanner. Mais me montrer rigide avec mes consignes et critique envers ses choix pourrait mettre à mal notre relation et le coach a trop de pouvoir dans cette franchise pour que je prenne ce risque. D’autant plus que par le passé, il a accepté un bon nombre de mes propositions qui allaient à l’encontre des siennes.

Et puis comment lui en vouloir ? Il a la consigne de chercher à remporter les matchs alors que Rubio est blessé et que ni Tyus Jones, ni Andre Miller n’affiche un niveau de jeu suffisant. Il a aussi la tâche d’allouer un sérieux temps de jeu à LaVine malgré la présence de Wiggins sur son poste.

Je n’ai donc rien dit à Flip. Nous verrons bien où nous irons avec cette histoire.

Karl-Anthony Towns déborde Nikola Vucevic comme la lame d’un katana frôle le flanc d’un badaud dans une démonstration d’arts martiaux, et s’en va marquer deux points. Mon secteur intérieur, lui, domine son homologue d’Orlando et cela des deux côtés du terrain. Même Westbrook a manqué un joli petit paquet de shoots a proximité du cercle à cause de Tony Tone, Taj Gibson et Kevin Garnett. Mais cela ne suffira pas, le Magic mène de quatre points avec moins d’une minute à jouer. On arrive à les empêcher de scorer qu’au prix de lourds efforts que nous payons de l’autre côté du parquet.

Le match meurt sans bruit sur un panier pour l’honneur de Nemanja Bjelica. La saison est finie.

C’était une bien sympathique saison. Elle a respecté la feuille de route que nous avions choisie pour cette première étape de notre ascension de longue haleine vers les sommets : l’équipe a trouvé son identité offensive avec cette alternance entre le pick’n’roll et le jeu poste bas, à chaque fois mâtinés de tirs à trois points ; les joueurs qui nous intéressaient ont confirmé leurs progression et nous avons fait un véritable bond en matière de compétitivité (nous avons terminé 11ème de la brutale conférence Ouest avec un bilan de 24 victoires – 34 défaites).

On peut qualifier cette saison de réussite, mais c’était aussi la saison la plus facile. Celle pour laquelle, il n’y avait pas encore d’obligation de résultats. Faire les playoffs l’an prochain sera par contre un impératif.

Ce n’est toutefois pas l’heure d’y penser mais plutôt celle de se satisfaire de ce qui vient d’être fait. Wiggins finit meilleur scoreur de mon roster avec 19,8 pts, suivi par Towns (16,4), Muhammad (13,7) et d’un tir groupé de Bjelica, Rubio, Pekovic, Gibson et LaVine entre 11 et 7 points.

Dans l’ombre de tous, Rubio s’est placé dans le top 3 de la ligue aux passes décisives et aux interceptions comme s’il tutoyait Chris Paul tous les matins. Je jette rapidement un œil sur son scoring depuis que je lui ai dit d’utiliser un petit peu plus son pull-up jumper à mi-distance: toujours environ 11 pts de moyenne mais avec une réussite de 44,6% plutôt que 38,8%, et me voilà en train de frapper mon torse comme si je venais d’inscrire un buzzer beater.

Je passe aux stats collectives et à la place des Wolves dans les différents classements, en prenant bien soin de circonscrire les chiffres à la période post départ de Kevin Martin et arrivée de Taj Gibson.

Je grogne en voyant mon pourcentage de réussite à trois de pas être assez haut mais me félicite que 75% de ces tirs sont pris en réception de passe ; déplore n’être que rarement dans les tops 10 des différentes colonnes statistiques mais reconnaît qu’il y a de quoi être encouragé par le fait de dépasser rarement le top 20 (si l’on écarte l’aspect défensif pour l’instant).

J’esquisse un sourire fiérot en nous trouvant à une solide 12ème place du taux d’interceptions alors que mes joueurs ont -et respectent- la consigne de ne pas se jeter comme des crétins sur les ballons à chaque mouvement. Ces balles volées sont au contraire le fruit de leurs longs bras, des mains actives, des placements défensifs efficaces, des pressions et du talent pur d’anticipation.

Certains pensent que le sens de l’anticipation est l’une des clés du basket, tant en défense qu’en attaque ; que cette caractéristique se retrouve dans pratiquement tous les secteurs du jeu et donne souvent un avantage déterminant à celui qui en est le mieux pourvu. Je ne suis pas loin de penser que c’est vrai. Et prie donc pour que ce chiffre aux interceptions est bien la preuve que mon équipe possède des caisses de cet atout et non une illusion ou une performance passagère.

Je laisse défiler quelques jours, suit attentivement les news de mon fil d’infos qui concernent les candidats à la draft, et envoie mes scouts me faire un rapport sur la plupart d’entre eux. Je prends également attentivement note du renvoi de Lionel Hollins et de Mike Malone, head coachs de Brooklyn et Denver.

Le message suivant m’annonce sans cérémonie et de façon un peu froide que James Harden a été élu MVP (belle saison collective pour les Rockets, second de la conférence Ouest), devant LeBron James et un Stephen Curry en vitesse de croisière. Dans la foulée, Kevin McHale est élu coach de l’année (titre qui revenait à Greg Popovitch, capitaine héroïque d’un bateau esquinté par l’absence sur blessure de LaMarcus Aldridge pendant trois mois et du déclin très saillant de son Big Three).

Draymond Green a arraché le trophée de meilleur défenseur de l’année et Jonas Valanciunas (qui atteint aisément plus de vingt pions par match quand il a le temps de jeu et les ticket-shoots d’un go-to-guy), celui de la meilleure progression. A la surprise générale, le « Sixmauille » est revenu à Eric Gordon, qui bien que méritant derrière Tyreke Evans, n’a peut-être pas eu autant d’impact qu’Enes Kanter ou encore que le turbulent Lance Stephenson qui a retrouvé sur le banc des Clippers un peu de son éphémère gloire passée.

C’était attendu, mais j’esquisse un sourire attendri quand je vois le nom de Karl-Anthony Towns apparaître pour l’award du meilleur débutant de l’année. J’avoue prendre un peu pour moi les remerciements que le jeune prodige fait à Flip Saunders.

Quant au trophée du General Manager de l’année, je ne l’ai bien évidemment pas eu. C’est Daryl Morey des Roxx qui s’en est emparé (l’empaffé), vraisemblablement en raison de l’excellent parcours de son équipe, du pari réussi avec Ty Lawson et des belles greffes qu’ont été Terrence Ross, puis plus tard PJ Tucker. J’ai quand même eu cinq votes pour la troisième place grâce à la progression de mon équipe. Bientôt, Trophée, bientôt tu seras à moi.

Les All-NBA Teams, dévoilées peu après, sont sommes toutes assez classiques et ne comportent aucune véritable trace d’audace. Je suis ravi de voir que les équipes types défensives ne sont pas tombées dans les pièges « Andre Drummond », « Russell Westbrook » ou encore « Giannis Antetokounmpo ». J’ai de mon côté eu droit de goûter à nouveau à de la barbe à papa en voyant Tony Tone dans le premier cinq des rookies.

L’année avance de quelques jours, je pose ma barbe à papa pour saisir un paquet de popcorn et m’installe confortablement devant ces playoffs d’un autre univers. Le premier tour ne m’intéresse que modérément, si ce n’est pour les séries Atlanta (n°3) contre Boston (n°6) et Houston (n°2) contre New Orleans (n°7) qui se révèlent être plus disputées que prévues. Les favoris ont fini par vaincre, mais ce ne fut pas sans frissons d’après le score des dernières rencontres et les commentaires de la presse.

Je suis ensuite surpris de voir Miami tringler Atlanta sans la moindre once d’humanité au tour suivant, garde les yeux grands ouverts devant les confrontations Warriors-Clippers et Rockets-Spurs, et fulmine d’avoir si vite terminé mes grain de maïs soufflés et caramélisés.

La presse, gorgée de louanges, de critiques et de statistiques a l’air de faire du bouillant James Harden, le chevalier blanc qui terrassera les ogres étouffeurs de surprise et de suspense que sont Golden State et Cleveland. Il n’y arrivera pas. Kawhi Leonard, le cerbère sans maître, a réduit à moins de vingt points par match la moyenne de l’arrière barbu qui chahutait jusque-là les 35 points en post-season.

Revenant dans mon fauteuil une tablette de chocolat à la main, je parcours les journées virtuelles jusqu’à voir Cleveland hisser la bannière de champion face à Golden State. Comme en vrai.

La finale n’a pas été aussi épique cela dit, la réalité faisant manifestement d’avantage d’efforts que le jeu pour créer du sensationnel. LeBron James a été désigné homme de la série mais ce n’était peut-être pas la peine de le préciser. Dans ce monde aussi, la ville de Cleveland peut souffler un peu au milieu de sa souffrance quotidienne.

Encore sur le toit du monde avec les Cavs, je suis ramené de plein pied dans le Minnesota par mes messages clignotants. Nikola Pekovic, désormais redorée par sa bonne et sans blessure deuxième moitié de saison en sortie de banc, me dit poliment qu’il aimerait être transféré dans une équipe aux ambitions hautes et immédiates ou susceptible de lui offrir une place de titulaire. Je lui ai dit que je comprenais et que j’allais voir ce que je pourrais faire.

J’essaie de l’échanger depuis le début de l’année mais le pivot ayant ces derniers mois donné pas mal de certitudes quant à son état de santé et sa productivité, additionné à l’augmentation programmée du salary cap, j’aurais peut-être un peu plus de chance cet été.

Sur une note plus triviale, j’apprends que les fans de Minnesota ont élu Andrew Wiggins meilleur Wolf de la saison. La presse de l’Etat du froid avance plutôt le nom de Ricky Rubio, mais d’une courte tête.

J’ai droit à un rapport de mon staff faisant le bilan collectif de la saison (que je résumerai par le terme « encourageant ») et le bilan individuel de chaque joueur de l’effectif. Rien de nouveau sous les sapins blanchis par la neige fondue, mais un ton généralement positif et plein d’espoir qui est somme toute assez agréable.

Je clique sur le bouton « Continuer » et sans me laisser le temps de regarder en arrière, le jeu bascule ma partie sur la nouvelle saison, ma seconde en tant General Manager des Wolves.

Je me retrousse les manches et roule en boule l’aluminium de ma tablette de chocolat : c’est l’heure de la draft, de la free agency et des transferts. C’est l’heure des GMs.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

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4 réflexions sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 26

  • StillBallinBB

    Pour info, le prochain épisode arrivera dans quelques semaines, avec la draft, la free agency et le reste. Stay in touch.

  • WarriorsBlackKid #P

    Est-ce qu'il y a une date pour le retour de cette série ?

  • StillBallinBB

    Ah désolé, je n'arrête pas de repousser la date. Le temps manque pas mal en ce moment mais ça finira bien par se décanter.

  • WarriorsBlackKid #P

    Pas de problème c'était juste histoire de savoir ^^

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