Interview Tony Parker : Les Spurs, sa montée en puissance, la course au MVP, Frank Ntilikina…
C’est le mois de février et comme chaque année depuis 2003, les Spurs de San Antonio commencent leur annuel Rodeo Road Trip. Après une défaite lundi dernier, 89 à 74 face aux Grizzlies de Memphis, les hommes de Gregg Popovich se sont bien repris hier soir face aux 76ers de Philadelphie avec une victoire 111 à 103.
Basket Infos a pu s’entretenir avec Tony Parker.
Une victoire des Spurs ce soir mais ton coach Gregg Popovich n’était pas satisfait de votre performance et de votre manque de constance sur le match, qu’est-ce qu’il faudrait changer pour que vous puissiez jouer au même rythme et même niveau sur 48 minutes ?
C’est une bonne question. Je pense qu’il faut juste que l’on continue à travailler dur comme on le fait. Et je pense vraiment que tout le monde dans l’équipe se donne à fond pour respecter les consignes de Pop’. Je ne sens pas qu’il y a un relâchement ou un manque d’efforts de certains. Gregg Popovich est un perfectionniste et je comprends et respecte cela mais pour moi à partir du moment où tout le monde se donne à fond et fait de son mieux, je suis satisfait.
Vous avez d’ailleurs commis 15 turnovers ce soir…
Oui mais ces turnovers ils peuvent arriver, quand les jeunes essayent d’exécuter ce que Pop’ demande, des fois, des erreurs peuvent arriver et bien-sûr on voudrait ne pas avoir ces 15 turnovers.
Tu es un peu le général de cette équipe, je t’ai vu donner beaucoup de conseils à tes coéquipiers.
Oui bien-sûr je parle toujours à tout le monde, ça fait partie de mon job. Je le fais pour les aider à donner le meilleur d’eux sur le parquet.
Quel bilan tires-tu de cette première partie saison alors que vous commencez votre rodeo trip ?
Ça se passe bien. Je pense que par rapport à l’équipe on a changé la moitié de l’effectif donc on est pas trop mal. Je pense que l’on peut toujours progresser. En attaque et particulièrement en défense. On a pas de mal de progrès à faire en défense si on veut aller jusqu’au bout.
On sent aussi une petite montée en puissance de ta part depuis fin décembre-mi janvier ?
Oui, on va dire que je suis en meilleure santé. Sur le premier match de la saison, je me blesse au genou, donc j’ai mis un peu longtemps à revenir, ça m’a pris à peu près un mois mais depuis tout va bien. Je retrouve un petit rythme de croisière et ma place dans l’équipe.
Beaucoup de pépins physiques chez les Spurs entre Pau Gasol, Kawhi Leonard et LaMarcus Aldridge par exemple aussi
Ce sont des choses qui arrivent, c’est pareil pour toutes les équipes, la saison NBA est longue. On a pas mal de vétérans dans l’équipe donc les blessures ça fait partie de la saison NBA mais le plus important c’est que tout le monde soit en bonne santé lorsque les playoffs commenceront.
Justement on a l’impression que vous compensez votre faiblesse physique par une excellente intelligence de jeu.
Oui, Pop’ fait du bon boulot justement pour gérer tout le monde et donner sa chance à tous les joueurs. Même les jeunes, il les fait jouer beaucoup et du coup même si tu as un vétéran qui se blesse, tu as un jeune joueur qui est là tout de suite et qui assure.
Cette année, c’est la première fois que les joueurs NBA pouvaient voter pour le All-Star Game. Est-ce qu’on pourrait savoir qui tu as envoyé à la Nouvelle-Orléans ?
Je vais t’avouer que je n’ai pas voté. C’était sur le site internet et j’avoue que je n’ai pas voté.
La course au MVP avec Russell Westrook et James Harden qui se tirent un peu la bourre chaque soir.
Oui ça va être une belle course cette année.
C’est quand même assez de rare de voir deux joueurs sortir des triple-doubles comme ça quasiment à chaque match.
Oui, ils sont chauds cette année. Pour Westrook et Harden, Oklahoma City et Houston ont vraiment besoin d’eux.
Il y a un jeune français à Philadelphie, Timothé Luwawu-Cabarrot, est-ce que quand il y a un petit jeune qui arrive en NBA,il vient facilement vers toi ou est-ce que toi tu vas vers lui pour lui distiller des conseils ?
Oui bien-sûr, dès qu’il y a un français, c’est normal qu’on l’accueille, qu’on le mette à l’aise et qu’on s’occupe de lui. Après moi personnellement, je ne connaissais pas du tout Timothé. Je l’ai rencontré pour la première fois quand il est venu à San Antonio donc je pense que petit à petit on va apprendre à se connaître.
Est-ce que tu as vu jouer Frank Ntilikina ?
Je l’ai vu jouer mais il n’avait pas beaucoup de temps de jeu à Strasbourg donc j’ai pas vraiment pu le voir à l’action beaucoup.
Il y a beaucoup de comparaisons faites entre vous deux, notamment parce que Frank est un meneur de jeu très précoce.
Oui je sais. Après j’en ai parlé un peu avec Vincent Collet et lui il m’a dit lui qu’on était très très différent.
Propos recueillis par Arthur Heuzard