La touche StillBallin

Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 2

 

Alors que les cendres de la trade deadline sont encore chaudes, on a décidé de se mettre à la place des GMs pour les jours qui la précèdent voir ce qu’on aurait fait, ce qu’on aurait voulu faire et ce qu’on a pas pu faire. J’ai ainsi donné pour mission à Anthony Dubourg (contributeur sur Débat-Sport, invité régulier de l’Echo des Parquets) de prendre une équipe en difficultés, les Suns de Phoenix en l’occurrence, et d’essayer de monter des transferts pour sérieusement améliorer son effectif. Pour ma part, je prendrai le rôle de chacun des GMs qu’il contacte pour réaliser ses transactions espérées.
[Précédemment: l’épisode 1]
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February 21, 2017 – 14:00 ET
La proposition de transfert d’Anthony, GM des Suns
Les Phoenix Suns envoient: Dragan Bender

Les Philadelphie 76ers envoient: Nerlens Noel

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February 21, 2017 – 16:17 ET

La réponse de StillBallin, momentané GM des Sixers

Voilà une proposition de poids qui a de quoi faire réfléchir. Dragan Bender a le potentiel pour être un Draymond Green de 2m15 : un ailier fort susceptible d’allier tir longue distance et playmaking en attaque, et défense sur les extérieurs comme sur les intérieurs. On peut même espérer le voir protéger le cercle correctement. Certes, le croate d’à peine 20 ans n’en n’est pas là. Son adresse extérieure n’est pour l’instant que prometteuse (32% à 3 pts), son playmaking encore en train de se rôder à la rigueur de la ligue NBA et les quelques kilos commandés mais pas encore arrivés sur sa charpente le handicapent un peu partout sur le terrain.

Mais il a montré des choses défensivement (se débrouille en un contre face à des ailiers, voire des arrières ; maîtrise des fondamentaux) qu’on ne pouvait peut-être pas espérer si tôt après son arrivée en Arizona. 32% pour un adolescent de sept pieds qui ne s’est en premier lieu pas fait un nom grâce çà son shoot et qui découvre une ligne à trois points plus éloignée du panier de la NBA est effectivement assez prometteur (on se posera quand même des questions sur son affreux pourcentage aux lancers francs, excellent indicateur de la qualité d’un shooteur). Et ce qu’on a observé du bonhomme en Europe à un très haut niveau laisse espérer qu’on pourra voir un peu plus de sa technique, de son intelligence et de sa créativité en attaque avec un peu plus de temps et surtout lorsque ce satané Earl Watson se fera virer.

Le risque que Bender reste bloqué à un stade précoce et imparfait de son potentiel existe malgré tout. Le peu qu’on a pu en voir cette saison est encourageant mais certainement pas encore suffisant pour miser sur son futur en hypothéquant sa maison.

Nerlens Noel n’est pas la maison Sixers, loin de là. Il est même un remplaçant et donc, pourrait-on considérer, aisément transférable. C’est le cas. D’ailleurs, le Bryan Colangelo dont je revêts présentement le costume (célébré dans les colonnes « Mode » de la presse NBA) trouve particulièrement pertinent d’essayer de convertir en d’autres atouts ce très bon joueur qui n’a pour seul défaut d’occuper le même poste que Joel Embiid.

Noel n’est pas la poutre ou les murs des Sixers mais il a, du haut de ses 23 ans et malgré un contexte pas toujours facile, démontré qu’il était d’ores et déjà un excellent pivot NBA couvrant deux aspects du jeu essentiels à ce poste : la défense intérieure (avec la combinaison rêvée « contrôle de la raquette – protection du cercle – capacité à s’opposer aux extérieurs » à laquelle il ne manque peut-être que le rebond) et la finition sur pick-and-roll en attaque. Si une catastrophe se passe avec Embiid (ce dont on craint plus qu’avec d’autres joueurs, historique des blessures oblige), la raquette pennsylvanienne restera entre de très bonnes mains avec Noel.

En réalité, le fait que Noel soit déjà un joueur abouti entre en compte seulement parce que l’échanger contre Bender me mettrait face au même problème que celui qui existe actuellement avec l’ancien marsupilami de Kentucky : il y a déjà dans l’effectif a priori mieux que Bender, à savoir le dénommé Ben Simmons que Philly a choisi cet été avec son premier choix de draft et alors même que la franchise aurait pu sélectionner le croate à la place. Quitte à avoir un gros talent sur un poste déjà trop fourni en la matière, je préfère encore conserver Noel.

Tout d’abord parce que j’aurais plus de facilités à transférer Noel (joueur confirmé, profil extrêmement intéressant) que Bender (aucune certitude sur son avenir, le fait que sa franchise initiale l’ait rapidement échangé n’est pas encourageant pour les autres GMs) pour avoir du joli matériel sur un poste creux de mon roster. Et puis que les dirigeants adverses vont-ils penser d’un joueur que j’essaie d’échanger peu de temps après l’avoir obtenu dans un trade?

Ensuite parce que même s’il commence sa carrière NBA par une saison blanche, j’ai plus confiance en l’état physique à long terme de Simmons qu’en celui d’Embiid. Egalement parce que le poste de pivot me paraît plus cardinal que celui d’ailier fort, je crains d’avantage le forfait d’Embiid que celui de Simmons. Noel a aussi eu ses troubles physiques cela dit. Bender pourra peut-être un jour être une véritable solution au poste de pivot mais ça ne sera vraisemblablement pas pour tout de suite.

Enfin, avec Embiid qui a explosé sur la scène professionnelle, la présence dans le roster de Simmons et d’autres éléments sympas (Saric, Covington), il n’est plus l’heure de cumuler des talents mais d’avantage celle de poser les premières pierres d’une stratégie collective et culturelle orientée vers la victoire. Ce genre de trucs prend du temps à se former, demande un paquet d’ajustement selon les résultats, et pour gagner un titre la franchise a plutôt intérêt à aboutir à une belle équipe suffisamment tôt pour avoir une fenêtre d’opportunités suffisamment large. Phila ne peut plus vraiment se permettre d’attendre et de sacrifier la recherche de la gagne en tenant des paris ou en consacrant trop de temps de jeu à un joueur à développer. Simmons et le futur choix de la draft 2017 demanderont déjà beaucoup d’attention de ce côté et retarderont  un peu l’évolution collective de l’équipe donc le moment d’en rajouter en échange de la stabilité qu’offre Noel n’est pas forcément des mieux choisis.

Je refuse donc cette proposition. Nerlens Noel est toutefois toujours sur le marché. Si Phoenix accepte de se séparer de Dragan Bender, je suis persuadé qu’un autre franchise sera suffisamment intéressée pour monter un transfert à trois qui satisfera aussi mes besoins. Je signale par ailleurs de façon tout à fait accessoire que j’imagine assez bien Devin Booker avec le maillot porté jadis par Julius Erving.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)
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2 réflexions sur “Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 2

  • WarriorsBlackKid #P

    J'aime bien le concept

  • StillBallinBB

    Merci à toi.

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