La touche StillBallin

Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 3

Alors que les cendres de la trade deadline sont encore chaudes, on a décidé de se mettre à la place des GMs pour les jours qui la précèdent voir ce qu’on aurait fait, ce qu’on aurait voulu faire et ce qu’on a pas pu faire. J’ai ainsi donné pour mission à Anthony Dubourg (contributeur sur Débat-Sport, invité régulier de l’Echo des Parquets) de prendre une équipe en difficultés, les Suns de Phoenix en l’occurrence, et d’essayer de monter des transferts pour sérieusement améliorer son effectif. Pour ma part, je prendrai le rôle de chacun des GMs qu’il contacte pour réaliser ses transactions espérées.
[Précédemment: épisode 1, épisode 2]
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February 20, 2017 – 23:30 ET
 
La proposition d’Anthony, GM des Suns
 
Les Phoenix Suns envoient: Brandon Knight

Les Sacramento Kings envoient: Garrett Temple, Willie Cauley-Stein

Faute d’avoir pu obtenir Noel par un simple swap avec Dragan Bender, les Suns doivent explorer d’autres options à même de leur conférer la première pierre sur laquelle construire leur édifice défensif.

Compte-tenu de la rareté des potentiels stars de l’équipe, la piste envoyant Devin Booker contre Nerlens Noel et autres valeurs d’appoint est condamné. Quand bien même un haut pick 2017 serait mis dans la balance, garantie ne serait pas offerte de soupeser une contrepartie égale à la perte du jeune arrière. De surcroît, rappelons qu’une stratégie de reconstruction orientée vers la Draft n’est pas à l’étude ici.

Le cas du deal en triangle n’est pas à exclure, mais, avant de puiser dans l’imagination du champ des possibles au sein duquel Dragan Bender serait cédé seul contre Nerlens Noel à l’aide d’un troisième partenaire, le GM se doit de garder à l’esprit ses autres options.

Dans ce contexte, le nom de Willie Cauley-Stein s’impose. Certes, le pivot des Kings fait figure de plan B, par rapport à son ex-coéquipier à Kentucky qui a bien plus prouvé que lui. De plus, la motivation du joueur à marquer l’histoire de la ligue de son empreinte apparaît incertaine: forte demeure la probabilité qu’il use moins de la salle d’entrainement que les classes de l’université la plus proche pour suivre les séminaires de littérature…

Pour autant, par ses seules qualités, qui recoupent celles de Nerlens Noel, il a le potentiel d’exercer une influence considérable sur les résultats de son équipe en tenant ferme et déterminée l’armature protectrice qu’elle propose, et en corrigeant les oublis de ses coéquipiers.

De plus, ce nouveau départ pour le jeune homme n’induit aucun inconvénient majeur. S’il se sent responsabilisé et particulièrement impliqué dans le projet, Cauley-Stein peut se révéler et en donner plus au jeu que lorsqu’il était aux Kings, comme tous les joueurs en fait, mais avec la particularité ici de subir un embouteillage de pivots, merci Vlade.

Sinon, le garçon continuera probablement à rendre une honnête copie en doublure intimidante en sortie de banc.

Dans tous les cas, seule le facteur blessure pourrait éradiquer les bienfaits de sa venue. Cependant, même s’il en a connu, son casier médical est moins fourni que d’autres tandis qu’il s’agit là d’un risque avec lequel il faut composer quelque soit le basketteur.

Enfin, la manœuvre reste indolore pour Phoenix. Brandon Knight n’est pas un mauvais joueur en soi mais il représente un poids mort de l’effectif à cette heure. Pire encore, l’urgence se fait sentir d’effacer les preuves de la scène du crime. Le sang d’Isaiah Thomas et du pick des Lakers est encore chaud…
Pourquoi Sacramento serait-il susceptible d’être intéressé par cet échange?
Les Kings se débattent pour obtenir enfin la reconnaissance d’une qualification aux joutes d’après saison.

Dans le même temps, peut-être par défaut de talent, l’entraîneur n’a pas hésité à lancer dans le grand bain des rookies tels que Malachi Richardson, Skal Labissière ou encore Georgios Papagiannis.

Dans ce contexte, le « père de Giannis » souffre dans son développement de l’embouteillage de l’effectif des Kings au poste de véritable pivot. Bien que Kosta Koufos et Demarcus Cousins coexistent dans le cinq, la progression du Grec, au même titre que celle de Skal Labissière est ralentie par la présence de Willie Cauley-Stein. Sympathique, ce dernier ne fait pas figure d’employé du mois par une éthique de travail forcené et ne s’est pas montré en mesure de déloger Koufos alors qu’il avait vocation à faire la paire avec le patron dans le cinq titulaire. En NBA, le train avance à une cadence infernale et une opportunité manquée ne se représente que rarement, et peu souvent dans le même cadre de travail.

Dans le même temps, le transfert représente une amélioration significative de l’effectif au poste 2. Soucieux de ne point priver les Kings de McLemore dont la valeur marchande pourrait être intéressante via d’autres tractations, les Suns s’en sortent avec le modeste, mais utile éventuellement, Garrett Temple, essentiellement pour faire le compte au plan salarial. En dépit d’un exercice décevant, la venue de Brandon Knight serait synonyme d’infusion de talent dans une capitale de la Californie qui en a bien besoin, a fortiori dans la quête des playoffs.

Les mauvaises langues persifleraient que Sacramento n’en est plus à une erreur près…

[Note de la rédaction: Phoenix vient tout juste d’adresser à Sacramento le fax présentant sa proposition de transfert quand éclate l’information selon laquelle les Kings auraient trouvé un accord avec New Orleans pour échanger DeMarcus Cousins.] 

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February 21, 2017 – 0:12 ET
La réponse de StillBallin, momentané GM des Kings
 

Je crois que le General Manager des Suns essaie de m’entuber avec son Brandon Knight frelaté. Peu de temps après avoir accidentellement appuyé sur le bouton qui me faisait accepter la proposition de transfert rigolote des Pelicans, l’heure n’est pas à faire de nouvelles bêtises. Knight est un joueur talentueux mais il évolue à un niveau abyssal depuis qu’il a atterri dans l’Arizona. Il ne fait absolument rien de bien et constitue un incroyable boulet sur le terrain pour les Suns actuellement. Il n’est pas juste un non joueur, il est un adversaire qui porte le maillot violet et orange. Et ce truc là est payé environ 14 millions par an pendant encore les trois prochaines saisons et demie !

En réalité, ce Brandon Knight est vraisemblablement plus fort que l’épave désarticulée qu’on observe aujourd’hui. Sa situation à Phoenix semble le miner à un point si grave qu’on a du mal à se moquer de lui. Normalement, Knight est un combo forward qui peut sanctionner des défenses avec son shoot, les perforer avec son drive, trouver des coéquipiers ouverts et se montrer relativement correct de l’autre côté du terrain. Sa sélection de tirs est largement perfectible mais c’est aussi le prix de sa polyvalence offensive si intéressante car mettant les défenses adverses face à trop de possibilités. Il n’a que 25 ans est un contrat bloqué sur plusieurs années à un prix correct s’il joue à son niveau normal.

Essayer relancer quelqu’un comme l’arrière est le genre de pari que pourrait tenter une franchise qui n’a plus rien à perdre, comme Sacramento. S’il retrouve un jeu à la hauteur de son talent, la franchise se sera subitement découvert un très beau titulaire. Si ça plante, qu’importe. Il aidera à perdre en vue de la draft 2018 (celle 2017 profitera vraisemblablement plutôt aux Sixers) et son salaire ne gène pas vraiment une équipe en reconstruction du quasi-sol au plafond. Il pourra même éventuellement aider à atteindre le salary floor.

Toutefois, les chances de voir Knight retrouver un niveau au moins à la hauteur de sa rémunération -celui d’un solide titulaire dirons-nous- demeure à mes yeux assez faible, quelque soit le contexte et peut-être plus encore dans celui des Kangz. Parce que quand on y regarde de plus près, l’ancien one-and-done de Kentucky n’a véritablement été convaincant qu’à Milwaukee dans un système qui s’appuyait énormément sur lui. Ses épisodes à Detroit et Phoenix ont, eux, été décevants. Je ne pourrais donc pas dire en toute sérénité que le Knight de Milwaukee était le vrai Knight. J’aurais même tendance à penser qu’il y a d’avantage de chances que ce fut une version momentanément améliorée de lui-même grâce au jeu de son équipe à l’époque.

Et puis la contrepartie reste un peu trop élevée pour tenter ce genre de pari. Willie Cauley-Stein a le potentiel pour devenir un excellent pivot protecteur de cercle/capable d’aller chercher les extérieurs en défense et finisseur efficace en attaque, et c’est bien pour ça que Phoenix s’y intéresse. Son investissement et son sérieux ont été sinusoïdale depuis son arrivée en NBA donc il est loin d’être intouchable mais je ne le transférerai qu’en échange d’un atout intéressant, pas contre un pari qui a deux chances sur trois de finir en pétard mouillé.

Ce raisonnement aurait été le mien avant le transfert de DeMarcus Cousins, il se pare d’un nouvel argument maintenant que le gros nounours bougon est parti: le poste de pivot est désormais sans maître et le successeur à long terme de Cousins est peut-être Cauley-Stein ou un des autres jeunes intérieurs de l’effectif (tiens, c’est drôle je ne me souvenais pas d’avoir drafté Georgios Papagiannis en 13e position l’été dernier. Je devais être bourré). C’est l’occasion de vérifier ça et/ou de faire monter leur valeur.
Quand à Garrett Temple, l’arrière-ailier à tout faire de 30 ans n’a qu’un intérêt limité pour une équipe qui débute sa reconstruction. Mais il est aussi un précieux role player et un excellent coéquipier qui peut avoir une certaine valeur sur le marché des transferts pour une équipe déjà charpentée. Comme pour WCS, je ne l’échangerais que contre un élément plus séduisant que le ticket à gratter qu’est Brandon Knight.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)
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Une réflexion sur “Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 3

  • WarriorsBlackKid #P

    Le premier paragraphe de Still m'a tué haha

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